Article mis en ligne sur Facebook le 3/8/2018: Corrigé le 4/8/2018.
Chers amis,
Je partage avec vous ce coup de gueule.
Ou plutôt cette réaction raisonnée et citoyenne face à ce que s’apparente à une nouvelle victoire du salafisme en France.
A la base une simple mésaventure.
Apparemment insignifiante. Presque dérisoire.
Pas de quoi fouetter un chat, affoler la Une des médias ou mobiliser la rue, me direz-vous.
Juste l’un de ces petits (ou gros) « détails ».
Petits mais symptomatiques d’une dérive, d’une lente évolution, d’un phénomène rampant et sournois souvent décrié et qui résiste aux tentatives d’apporter des solutions idoines.
Une évolution marquée par l’avancée progressive du salafisme et de l’extrémisme musulman en France.
Lesquels entendent ouvertement et sans complexes appliquer leur stratégie d’islamisation de la société française.
Notamment en enfonçant des coins dans les remparts d’une laïcité par ailleurs contestée et fragilisée.
Et en dénaturant avec une méthodique perversité et une rhétorique éprouvée les principes mêmes de notre République.
Certes on est loin des attentats de Charlie, du Bataclan ou de Nice.
Pourtant c’est l’un de ces petits grains de sable, qui ajoutés les uns aux autres viennent peu à peu gripper le fonctionnement de nos institutions, grignoter nos libertés fondamentales et saper les bases de notre démocratie.
Une démocratie bien menacée. Rongée de l’intérieur comme de l’extérieur par des modèles concurrents ou franchement hostiles.
Une situation qui risque à terme de mettre en péril les fondements de notre République et ses valeurs humanistes.
Et faire péricliter toute tentative de garantir les bases d’un vivre ensemble respectueux des écarts et des différences, mais attaché à faire corps, à faire peuple commun sinon Fraternité. Démarqué en tout cas des forces de dislocation centrifuges, des clivages identitaires, communautaires et des conflits mimétiques.
Une situation face à laquelle juges débordés, politiques pressés ou clientélistes, et intellectuels angoissés semblent incapables d’apporter des réponses justes, pérennes, aptes à corriger le tir. Sinon à déployer une Vision pour construire un avenir de paix et d’unité.
Un boulevard pour les pires écueils qui menacent à plus ou moins long terme notre identité, notre culture, nos valeurs et notre modèle républicain, si jalousement et chèrement défendus.
D’un côté celui d’une islamisation et d’une libanisation de la France. En marche objective et même accélérée. N’en déplaise aux partisans d’un relativisme coupable, à ceux qui craignent de renforcer la stigmatisation des musulmans en dénonçant ce danger, aux suiveurs et aboyeurs moutonniers incapables de raisonner par eux-mêmes. Et bien que l’instrumentalisation qui en est faite par l’extrême droite en brouille l’analyse et tende à discréditer toute dénonciation un peu ferme.
Et de l’autre la porte ouverte aux pires extrémismes xénophobes. Incarné par cette même extrême droite.
Sinon à une forme de totalitarisme musclée accédant au pouvoir par les voix démocratiques à la faveur de crises, une exaspération populaire sur fond de délitement moral, de perte des repères, de confusion hystérisée, conduisant à des sursauts réactifs des peuples face au sentiment de déliquescence généralisée. Comme à l’incapacité d’élites déconnectées, autistes ou cyniques à prendre en compte leurs difficultés et revendications.
On l’a vu tout récemment avec l’arrivée au pouvoir en Italie du front d’extrême droite aux relents néo-mussoliniens. Et cette vague populiste sinon crypto-fasciste qui déferle depuis 10 ans sur les démocraties européennes et aux Etats-Unis.Ce sentiment de déliquescence, terreau des extrémismes de tous bords, se nourrit d’une forme de terrorisme intellectuel beaucoup plus insidieuse que celui de Daesh, dont on parle hélas assez peu. Et dont on mesure mal les vrais dangers tant on s’y est accoutumé.
Il s’agit du terrorisme moral exercé par l’hégémonie de la Pensée unique et le Politiquement correct, instruments du Système.
Terrorisme sournois car infiltré dans les discours, les schémas de pensée et les esprits.
Et qui nivelle discours, modèles comportementaux et valeurs, en s’opposant à toute expression libre, claire et directe de vérités dérangeantes qui risqueraient de mettre en cause certains modèles établis.
Vérités aussitôt raillées et détournées en accusations réflexe (« théorie du complot », discours victimaires, moralisation outrancière, emballement névrotique sur des broutilles…) visant à verrouiller tout débat, à empêcher tout discernement serein, à culpabiliser ou marginaliser les détracteurs.
Un terrorisme très efficace en revanche pour semer la confusion, imposer des modèles de pensée simplistes, faciles à reproduire, et gommer tout esprit de discernement nuancé.
Mais aussi et surtout à manipuler les esprits en traçant et en contrôlant discours et opinions.
Un phénomène largement conceptualisé par les sociologues du début du 20e siècle qui se sont attachés à décrypter les mécanismes de la psychologie et de la manipulation des foules. Et illustrés par des romans prophétiques comme 1984 d’Orwell, ou Le Meilleur des mondes d’Aldous Huxley. Plus récemment par des films comme Matrix ou V comme Vendetta.
En tout cas ce terrorisme empêche clairement les autorités institutionnelles, juridiques, politiques, morales ou intellectuelles de ce pays de faire leur travail correctement, en toute indépendance, sans être soumises en permanence à la double pression vindicative des gardiens du Système et d’une opinion grégaire.
Comment dès lors faire appliquer la Loi, sanctionner les contrevenants, veiller au respect du Droit démocratique, défendre les libertés individuelles et les valeurs de la République ? En tout cas sans être soumis à l’exercice d’une censure permanente. Et de mécanismes réducteurs, totalisants sinon totalitaires.
Mais venons-en au fait après cette longue introduction.
Lors d’un voyage au printemps dernier dans le Midi, je me suis vu confronté à un incident assez banal, mais très symptomatique de ce qu’on peut aisément interpréter comme une volonté d’imposer la charia dans un lieu tout à fait surprenant, a priori épargné par ces dérives.
De séjour à Nîmes, je me suis rendu dans un restaurant Quick situé à deux pas des Arènes, sur l’imposante Esplanade Charles de Gaulle. L’équivalent de la Place de l’Hôtel de Ville à Paris.
J’y ai commandé un menu du type cheeseburger bacon, un classique de cette enseigne et de bien d’autres marques de fast-foods.
A ma grande surprise le serveur m’a signifié que cette spécialité emblématique de la marque ne figurait pas au menu de l’établissement.
Lequel refusait tout simplement de servir à ses clients de la viande de porc.
Stupéfait, j’ai fait part de ma surprise à l’intéressé, qui bien qu’impuissant m’a immédiatement rejoint dans mes griefs. Estimant lui aussi inadmissible qu’un restaurant Quick applique ainsi la charia, mais pourtant bien obligé d’obtempérer.
J’ai failli tourner les talons après avoir fait un scandale.
Mais j’ai préféré me raviser et employer des moyens plus efficaces pour dénoncer ce procédé scandaleux.
Lequel constitue il faut le rappeler un délit manifeste, et une atteinte non négligeable aux principes de liberté, d’égalité des citoyens devant la loi, et de laïcité.
J’ai donc écrit une lettre au directeur de ce restaurant très fréquenté par des Nîmois et des touristes en plein cœur de Nîmes.
Je la soumets à votre lecture (au bas de cet article), et vous invite à en discuter.
Face à un tel état de fait et une impunité étonnante (Nîmes une ville bien ancrée à droite, avec un maire Républicains tendance Wauquiez, et un électoral FN qui aligne des scores importants aux élections), je me suis résolu à en parler à des amis nîmois qui ont partagé mon émotion. Une colère nourrie par une exaspération croissante face à la montée réelle de la délinquance, de la criminalité et de l’insécurité à Nîmes.
Une ville et une région à fortes populations immigrées, à fort taux de chômage, confrontées ces dernières années à un afflux massif de réfugiés, qui se singularisent selon la Police par une criminalité galopante, et une forte prévalence d’islamistes doctrinaires bien actifs dans leurs rangs.
Ce n’est hélas pas un fantasme parano digne de Valeurs Actuelles. Ni un de ces mensonges alarmistes et outranciers dont le FN est coutumier. Encore moins un cas isolé. Tout le pourtour méditerranéen est en effet concerné.
Une triste réalité à laquelle sont confrontés les habitants. Y compris les jeunes Nîmois enfants fils de parents immigrés de 2e ou 3 générations. Ils en subissent eux aussi les déboires, pris en tenaille entre une xénophobie rampante et des tentatives de récupération de la part de ces fanatiques, pourtant ultra minoritaires.
Face à ce constat, comment agir ?
N’est-il pas déjà trop tard pour infléchir l’évolution et parer à des menaces plus graves ?
Il appartient à chaque citoyen, croyant ou athée, quelles que soient ses propres origines, récentes ou lointaines, son appartenance éventuelle à une communauté, de prendre ses responsabilités, d’alerter, de sensibiliser. De proche en proche, ou en prenant à partie responsables et élus.
Avant que les urnes ne parlent de façon funeste.
Il ne s’agit pas de stigmatiser, d’attiser des peurs, rivalités ou tensions qui risqueraient de nourrir les frustrations et tentations de se marginaliser.
Mais d’être clairs, rigoureux, sans ambiguïté, paresse ou complaisance, qui font le terreau quotidien des extrémistes de tous bords et des ennemis de la République.
Réveillons-nous et agissons ensemble, mais aussi chacun à sa mesure.
Ne nous laissons pas endormir par une actualité insipide qui brodé sur des questions mineures, en tout cas sans comparaison avec ces enjeux : le foot, Benalla, ou le dernier petit commentaire d’un sous-ministre sur Twitter ou à la télé.