« Tu veux jouer avec mon zizi ?… » L’hypersexualisation des enfants et les objectifs de l’OMS sur l’éducation sexuelle à l’école

Mis en avant

L’hypersexualisation des enfants liée à la volonté affichée des institutions mondialistes comme l’ONU ou l’OMS de développer des programmes d’éducation sexuelle afin d’initier les jeunes enfants à la sexualité des adultes pose de très graves problèmes.

Cet objectif qui se développe depuis une quinzaine d’années est notamment repris dans les Standards pour l’éducation sexuelle en Europe[i], un document publié par le Bureau européen de l’OMS.

Tous les pays membres de l’OMS (198 pays) sont concernés. Notamment des pays occidentaux comme les Etats-Unis, la Suisse ou la France, déjà très avancés sur cette voie.

Voici quelques exemples de ces dérives, résumés à partir du cas de la Suisse, et commentées lors d’une conférence de Chloé Flammery, lanceuse d’alertes suisse, qui a réuni des parents à Genève le 9 mars 2024[ii].


De nombreux médias et lanceurs d’alertes s’en émeuvent depuis que l’ONU et l’OMS ont lancé un programme « éducatif » en direction des enfants.

Ce programme ambitieux et très controversé vise à banaliser une sexualité sans tabous, à enseigner et promouvoir les nouvelles identités sexuelles, la transition de genre, et toutes les pratiques sexuelles dès le plus jeune âge, à partir ce la notion originale et très contestable des « droits sexuels de l’enfant ».

Ce programme s’inscrit dans une optique globale de « santé publique« , une priorité qui selon l’OMS concerne l’ensemble de l’humanité et dont la mise en œuvre relève de l’autorité des gouvernements de chaque pays membre.

Ce programme s’adresse à tous les enfants scolarisés à partir de l’âge de 3 ans. Il est appliqué au niveau des crèches, des maternelles et des écoles publiques de chaque pays, incluses d’office dans ce programme via les ministères concernés, sans l’accord des parents ni des associations de parents.  

Son objectif est d’éduquer les enfants à la sexualité dès le plus jeune âge, de leur permettre un apprentissage pratique et théorique du plaisir sexuel grâce à des enseignements, des jeux de rôles et des mises en scène « ludiques » dans les écoles, de les sensibiliser à la théorie du genre, de les inciter à s’interroger sur leur identité sexuelle et leur désir supposé d’en changer. Et ce à un âge prématuré où selon les pédiatres ces questions ne se posent pas à eux.

Il s’appuie sur la notion récurrente d’inclusivité, une notion reprise dans de nombreux documents de l’ONU, comme l’Agenda 2030 et les 17 Goals. Cette notion vise à justifier la promotion des identités sexuelles non genrées, comme le transsexualisme, la non-binarité, le pansexualisme, etc, en prévenant toute discrimination à l’égard des minorités sexuelles.

Les nombreuses brochures officielles diffusées auprès des enfants pour illustrer ces programmes d’éducation sont soutenus et financées par des organismes officiels comme l’OMS, le planning familial, d’autres organismes publics et certaines officines privées de « santé sexuelle », une nouvelle notion inscrite dans le droit suisse depuis 2015.

Ces brochures comprennent des messages et des dessins très explicites mettant en scène des organes génitaux d’adultes et des actes sexuels entre adultes. Elles visent à « éveiller » l’enfant au sexe et au plaisir, à l’inciter à explorer son corps et le corps des autres, en banalisant toutes les pratiques sexuelles. Y compris l’usage de sex-toys, les relations homo- ou bisexuelles et les relations avec une personne trans, et implicitement les relations sexuelles entre un enfant et un adulte dès lors que l’enfant est supposé demandeur[iii].

Elles s’appuient pour justifier cela sur le principe des « droits de l’enfant » (au plaisir), en abolissant toute notion psychologique de tabou sexuel ou de structuration psychique de l’enfant fondée sur un équilibre entre permissions et interdits. Et en faisant du désir (supposé) de l’enfant et son incitation au plaisir des absolus.

Suite aux recommandations de l’ONU et de l’OMS, le changement officiel de sexe à l’état civil est autorisé en Suisse depuis le 1er janvier 2022, sur un mode purement déclaratif et sans nécessiter de transition sexuelle préalable. Tout adulte ou enfant à partir de 12 ans peut en faire la demande sans autorisation de ses parents. Il lui suffit de remplir un simple formulaire et de payer 75 FS.

En Suisse, on enseigne dans les crèches la masturbation aux très jeunes enfants. Avec des espaces pour « jouer au docteur », où ils sont encouragés à se masturber ensemble lors d’« explorations corporelles sensorielles » prétendument « sécurisées » car sous la supervision d’un adulte[iv].

Dans un sondage réalisé parle média 24 Heures dans le Canton de Vaud, 65% (seulement) des personnes interrogées se disaient « choquées par ces jeux sexuels à l’école ».

En France, on assiste exactement aux mêmes dérives, largement rapportées par certains médias et des parents impuissants. Notamment des collectifs comme Les mamans louves ou Les papas loups, qui interviennent régulièrement en milieu scolaire sur de nombreux sujets, et qui tentent désespérément d’alerter l’opinion et les pouvoirs publics.

Ils se heurtent souvent à l’obstruction de ces derniers, largement promoteurs de ces dérives. On se souvient des polémiques qui ont entouré l’ex-ministre de l’Education nationale Pap NDiaye, un idéologue du wokisme importé des Etats-Unis, un ardent promoteur de la théorie du genre et de cette nouvelle « éducation sexuelle » enseignée depuis dans nos écoles.

Certains parents, éducateurs, enseignants, pédiatres, psychologues, médecins et associations voient dans ces dérives un réel danger à court et long terme pour les enfants concernés, et une promotion à peine voilée sinon une légalisation de la pédophilie.


Pour aller plus loin sur les fondements historiques de cette idéologie :
Vidéo « L’Education Sexuelle des Enfants à l’Ecole par l’OMS grâce au Gentil Monsieur Alfred Kinsey » avec des interventions de Jean-Dominique Michel, anthropologue de la santé


[i] https://shop.bzga.de/pdf/60059506.pdf

[ii] https://crowdbunker.com/v/NhYWD6ZBpU

[iii] A noter que l’âge légal du consentement en Suisse pour des relations entre un enfant mineur et un adulte est officiellement de 16 ans. Les relations sexuelles entre enfants sont quant à elles légales, tant que l’écart d‘âge entre les deux partenaires ne dépasse pas 3 ans. Ce qui autorise implicitement les rapports sexuels entre un adolescent mineur ou un adulte avec un mineur non pubère.

[iv] Expériences réalisées notamment dans des crèches à Zurich et rapportées par le magazine Blick :
https://www.blick.ch/fr/news/suisse/stimuler-lexpression-sexuelle-des-tout-petits-plusieurs-creches-suisses-proposent-des-salles-de-masturbation-aux-bambins-cest-meme-encourage-id19340162.html

Les réseaux sociaux entre désinhibition, scandale et conscience collective

Dans un article intitulé De la perte des inhibitions sur les réseaux sociaux publié dans la revue Jésuites de Suisse Romande, Christian Rutishauser, analyse les phénomènes de désinhibition sur les réseaux sociaux. Et la montée des insultes, propos haineux aussi violents que décomplexés permis par la distance et l’anonyme du « monde virtuel ».

Cette analyse est juste, bien que peu nouvelle. Les réseaux sociaux autorisent en effet toutes les dérives, tous les excès, toutes les bassesses.

Enfin presque : un centimètre carré de peau illicite publié sur Facebook et l’on est aussitôt cloué au piloris, éjecté ou mis en quarantaine. Dans la culture puritaine anglo-saxonne, la liberté d’expression est bien plus large qu’en France. En revanche l’exhibition des parties intimes du corps équivaut à un crime de sang.

Je précise cela parce que même si cette réflexion n’a pas été motivée par l’affaire Griveaux, sa concomitance force à aborder le sujet.

En fait la question à se poser serait plutôt : que se passerait-il aujourd’hui si les réseaux sociaux n’existaient pas ? Ou s’ils étaient censurés de la même façon que les discours publics, interdisant tout écart de langage et de pensée hors des sentiers balisés de la dictature du politiquement correct ?

Les réseaux sociaux sont un espace ouvert à tout et à tous. Et donc le reflet de notre société, de ses attentes, de ses engouements et de ses angoisses. Ils ne sont ni bons ni mauvais. On y trouve ce qu’on y apporte ou ce qu’on vient y chercher.

Si la parole y est davantage désinhibée qu’ailleurs c’est à cause de la distance que crée l’écran, lequel paradoxalement rapproche en rendant presque intimes des interlocuteurs parfois situés à des milliers de kilomètres. Le tutoiement y est plus naturel que dans la « vraie vie ». On y décline son identité ou pas un peu comme on veut sur son profil. Mais aucune présentation n’est nécessaire pour rentrer abruptement dans le vif d’un échange. Il suffit d’un mot qui accroche, et hop ! On réagit aussitôt. Pas de salamalecs, pas de codes sociaux complexes : on like, on râle ou on passe.

Toutefois, on aurait tort d’opposer le monde réel où la proximité physique permettrait de limite la charge violente dans les rapports humains, et le « monde virtuel » dont le caractère presque « irréel » permettrait toutes les décompensations.

Car les réseaux sociaux sont des médias d’interaction et d’échange tout aussi « réels » qu’un dialogue à une terrasse de café, une conférence dans un amphithéâtre ou une rencontre impromptue dans la rue. La seule différence, c’est l’absence d’interaction physique et le recours à un médium : ici l’écran et le clavier d’ordinateur, le réseau télématique et un « espace » virtuel appelé « réseau social » qui fixe le cadre et les modalités de l’échange : Facebook, Twitter ou autre.

Il ne viendrait à personne l’idée de désigner comme « virtuel » une conversation téléphonique ou un échange épistolaire, au motif que les interlocuteurs ne pourraient se voir ou se toucher. Tout ce qui se fait et se dit sur les réseaux sociaux est bien « réel », même si la densité du message paraît moins prégnante et plus éphémère.

Cette dichotomie arbitraire entre le « réel » et le « virtuel » révèle une confusion il est vrai très commune entre la réalité et la matérialité. Or la réalité, ce n’est pas la matière. Selon la physique quantique, c’est même tout l’inverse : ce que nous nommons habituellement « réalité » n’est en vérité que le produit d’une conscience qui interagit avec elle. Rien n’est intrinsèquement, objectivement « réel », sinon la conscience elle-même.

En conséquence, les réseaux sociaux ne sont que des moyens (physiques : câbles, serveurs, ordinateurs…) permettant à des consciences humaines parfois très éloignées physiquement d’interagir consciemment entre elles. Ce phénomène est tout à fait réel, quand bien même il n’y a pas d’interaction physique de proximité entre ces êtres conscients.

C’est d’ailleurs sans doute pour cela que ce qui rend perceptible comme « réel » la présence de ces consciences les unes aux autres, c’est précisément la charge émotionnelle qui accompagne les messages, et la façon dont ils sont perçus, interprétés. D’où l’usage fréquent d’emoticons pour transcrire les états émotionnels, sincères ou mimés, des interlocuteurs et colorer affectivement les échanges.

Or quand ces émotions s’emballent, on atteint vite les sommets. D’autant que l’absence d’interaction physique interdit toute régulation naturelle des affects selon le jeu habituel des émotions, des réactions et de la violence physique contenue : quand deux individus sont face-à-face, ils n’en viennent pas aux mains chaque fois qu’il y a un désaccord entre eux. Le langage joue un rôle de compensation et de sublimation émotionnelle. Quand deux individus sont à une distance telle qu’ils ne peuvent s’atteindre, il est plus facile et moins dangereux de se lancer des anathèmes. Le langage joue alors le rôle de substitut aux intimidations sournoises, aux menaces contenues et au rapport de forces physique et dynamique qui orientent l’échange vers une résolution non violente des conflits quand deux interlocuteurs se font face.

Les réseaux sociaux servent donc souvent d’exutoire. Et l’on peut très vite se fâcher avec un véritable ami, ou adresser des insultes à un parfait inconnu pour une virgule de travers.

D’où la nécessité de fixer des limites, pour éviter les atteintes aux personnes, les violences verbales, les propos racistes, xénophobes, homophobes. Tout ce que notre société « civilisée » croit avoir évacué en le déclarant illégal. Mais qui revient toujours ici ou là comme un retour du refoulé quand la parole est trop jugulée.

Qu’il y ait des phénomènes de décompensation verbale et affective sur les réseaux sociaux c’est un truisme. C’est même l’une de leurs fonctions de base. Les réseaux sociaux sont un café du commerce mondial. Même pas besoin d’être un peu ivre pour être désinhibé. Ça fait partie du jeu et chacun part du principe que cela ne prête pas à conséquence. Au pire on renouvelle son stock d’« amis » ou on dégage en un clic celui ou celle dont les propos nous ont ulcéré. Avec l’arme létale du « signalement » lorsqu’on a affaire à un énergumène qui dépasse les bornes. Si tu dépasses la limite, je te grille. Game over.

Tant qu’on reste dans les clous définis par les règles du réseau social, tant qu’on n’attaque pas directement un autre utilisateur avec des menaces, des insultes ou des propos graveleux, on peut se lâcher, user de toutes les provocations, se défouler sur un personnage public en le traitant de tous les noms.

Les réseaux sociaux c’est un peu la farce médiévale, le punching ball, et un théâtre populaire où chacun se met en scène pour jouer tout à tour le procureur, le défenseur, le justicier, le sage, le docte, le fou, l’indifférent…

Politiques, VIPs et starlettes d’un jour en prennent pour leur grade. Comme tous les arrogants qui se prennent pour des lumières. Ça fait partie du jeu.

Sans les réseaux sociaux, comment expurger toute cette hargne, ce ressentiment, cet esprit révolté, contestataire, parfois excessif et surjoué, mais aussi parfois fort salutaire en démocratie ? Pour ceux qui ne sont pas inscrit dans un club de boxe ou qui ne jouent pas à Mortal Kombat sur leur console, reste Twitter, Facebook, où l’on peut se payer une célébrité, un ministre, un artiste bidon à coup de Tweet assassin. Et si l’on est malin, ruiner son image en quelques heures grâce à l’effet viral.

Quand les mécanismes habituels de régulation politique entre pouvoirs et contre-pouvoirs ne fonctionnent plus, les réseaux sociaux et les phénomènes de masse qu’ils engendrent restent un moyen de mettre en scène les conflits.

On le voit aujourd’hui en France avec cette opposition entre un pouvoir autoritaire qui méprise objectivement le peuple, et une partie croissante de ce peuple déterminée à en découdre contre une Police dernier rempart d’un pouvoir délégitimé.

Sans la liberté de parole sur les réseaux sociaux, les forums de discussion, sans les médias et journalistes indépendants, il ne reste plus que la rue et le rapport de forces physique pour régler les conflits.

Le rôle des réseaux sociaux est encore plus évident dans les pays qui ne sont pas démocratiques, où la liberté d’expression, la liberté de la presse, la liberté de réunion sont limitées ou inexistantes. Twitter, Facebook, Instagram quand ils ne sont pas interdits ou bridés, sont les seuls espaces où peut s’exprimer la parole de citoyens opprimés par la dictature, qu’elle soit militaire, idéologique ou religieuse. Et de prendre à témoin la conscience mondiale au nom de valeurs universelles.

Un véritable progrès pour l’émergence d’une conscience planétaire unifiée.

Revenons à Griveaux. Bien sûr ça n’est pas très joli d’exposer ainsi à la vindicte publique une vidéo très « privée » et pas franchement élégante d’un homme politique pris la main dans le slip en train de révéler ses parties intimes à une inconnue.

Mais ce qui doit nous interroger c’est cet empressement soudainement unanime des politiques à dénoncer la méthode – objectivement illégale – sans prendre le recul nécessaire pour en décrypter les motivations.

« Démocratie en danger« , « complot de Poutine » : quelles outrances n’a-t-on pas entendues à propos d’une anecdote somme toute banale, même si elle a coûté sa carrière à un politique corrompu émanant du sérail présidentiel.

« Malheur à celui par qui le scandale arrive ! », dit l’Evangile (Mt 18:7). S’empressant aussitôt d’ajouter : « Il est nécessaire que des scandales arrivent. »

Jésus parle ici des enfants « scandalisés », pas des adultes coquins qui jouent au docteur pendant que bobonne fait la tambouille. Inutile de chercher bien loin dans l’actualité de l’Eglise pour comprendre quel genre de scandales ce verset peut aujourd’hui évoquer…

S’agissant de l’affaire Griveaux et du rôle de propagation virale des scandales que jouent les réseaux sociaux, l’affaire n’est pas tant morale que politique. Il s’agit de ternir l’image d’un politique qui s’était présenté lui-même comme un bon père de famille, en révélant à ses électeurs et à l’opinion publique que la réalité est tout autre.

D’ailleurs dans ce jeu de l’arroseur arrosé on peut se demander qui est vraiment celui « par qui le scandale arrive ». Est-ce Piotr Pavlenski, cet activiste russe qui a publié la vidéo ? Ou n’est-ce pas plutôt Benjamin Griveaux lui-même, qui s’est rendu coupable de tartuferie en désavouant sa famille, sa respectabilité personnelle, sociale et politique ?

Le procédé permis par les réseaux sociaux est certes immoral et illégal, puisqu’on porte ainsi atteinte à la vie privée d’un homme et à l’honorabilité de sa famille. Mais n’est-ce pas in fine un acte qui sert la démocratie puisqu’il met fin à une hypocrisie, à une tromperie électorale ?

Griveaux avait lui-même utilisé son image de « bon père de famille » comme un argument de campagne pour donner l’image de ce qu’il n’est pas. Il avait donc choisi de rendre public ce qui relève a priori de la vie privée : son couple et ses enfants. Le seul moyen d’apporter un démenti à cette évidente tromperie était donc de rendre public certains éléments de sa vie privé qui infirment objectivement les précédents.

En fait, toute forme de tromperie délibérée de l’opinion quant à la personnalité ou à l’honorabilité d’un candidat est en soi un scandale en puissance. Elle l’est déjà pour ceux qui sont dans la confidence. Elle le devient de façon irréfutable quand le scandale est rendu public.

Bien sûr la fonction des réseaux sociaux ne doit pas devenir de rendre public tout ce qui est privé dans la vie des autres, dans une traque frénétique de la vérité, de la transparence et d’une moralité souvent de façade, utilisée comme arme de pouvoir et de contre-pouvoir. Ce qui reviendrait à établir un régime de terreur.

Mais utilisée à bon escient, cette arme de l’outing politique peut s’avérer fort utile pour dénoncer la corruption, le mensonge.

« Il est nécessaire que des scandale arrivent »… Le scandale ne doit pas être recherché a priori. Pas plus que l’exercice de la désinhibition sur les réseaux sociaux. Mais comme la désinhibition est un phénomène de décompensation personnelle de la charge émotive et affective en grande partie nourrie par l’hyperviolence d’une société normative tout entière ordonnée par la pensée unique, le politiquement correct et l’autocensure permanente, le scandale politique est une arme démocratique parfois nécessaire pour désavouer des responsables coupables de corruption, de tromperie, de mensonge, de dissimulation. Autant de dérives qui mettent en cause leur capacité à représenter leurs électeurs et à exercer des fonctions publiques.

On doit se protéger des dérives de l’étalage public, des accusations gratuites et des sentences prononcés par les effets de meute favorisés par les réseaux sociaux.

Mais on doit aussi se protéger contre l’excès d’hypocrisie, la violence et le ressentiment légitime qu’il nourrit quand la morale publique devient une supercherie, un écran de discours et de comportements conformistes faux destinés à masquer la lâcheté de ceux qui sont supposés montrer l’exemple.

Celui qui mettait en garde contre la survenue des scandales dénonçait avec une vigueur bien plus grande l’hypocrisie, la duperie, le mensonge des hommes de pouvoir. En particulier ceux qui s’autoproclamaient les gardiens de la norme légale, comportementale, identitaire et de la morale sociale ou religieuse.

Ce qui serait souhaitable qu’il advienne à propos des réseaux sociaux, c’est une conscience majoritaire et citoyenne. Une conscience qui utilise ces réseaux comme un outil pour préserver la vitalité et l’authenticité des principes universels contre leur instrumentalisation par tous les pouvoirs.

Plutôt qu’un espace d’exhibition et de contentement narcissique égoïste, comme c’est souvent le cas aujourd’hui.

Que les indignations individuelles et collectives ne visent pas à conforter les egos dans des jeux de rivalité mimétique exacerbée, mais qu’elles servent l’intérêt général et le Bien commun.

Toute colère, toute indignation, toute rupture volontaire avec le consensus imposé n’est pas mauvaise en soi. Si elle sert la vérité, la dignité, la justice, l’intérêt du plus grand nombre.

Mais on ne peut « moraliser » les réseaux sociaux en imposant des règles supplémentaires, comme le fait souvent Facebook. Encore moins en prétendant les réguler de l’extérieur en surveillant davantage les profils, les échanges, comme voudraient le faire certains politiques orwelliens.

On ne peut rendre ces réseaux plus éthiques et utiles à l’humanité qu’en élevant le niveau de conscience global. En s’interrogeant sur la meilleure façon de les utiliser face à l’infinité des possibles. Et cela passe par chacun d’entre nous.