Pourquoi Macron est le pire négociateur qui soit avec la Russie

Peu avant le début de l’invasion russe en Ukraine, les propagandistes du Président pas encore candidat se sont rués sur l’occasion pour lui tailler une image de Président-médiateur à la stature européenne, faisant mine de croire que leur chevalier de la paix bénéficiait d’un mandat mondial pour faire reculer Poutine.

Les gesticulations diplomatiques de Macron juste avant le déclenchement des hostilités, ses coups de fil appuyés pour inviter la Russie à renoncer à son invasion, sa visite à Moscou et son entretien fleuve avec le maître du Kremlin n’ont pourtant impressionné personne. Surtout pas Poutine qui s’est empressé de le ridiculiser. Notamment avec cette image éloquente qui a fait le tour du monde des deux interlocuteurs séparés par une table monumentale de 10 mètres de long. Un symbole qui tranche lourdement avec l’image de Poutine accueillant d’autres dirigeants du monde comme le chancelier allemand Scholz ou le Premier ministre israélien Bennett dans un côte-à-côte beaucoup plus informel et chaleureux.

Et puis il y a ce détail de mise en scène totalement insultant pour le Président français du choix d’un jeune traducteur transgenre habillé en robe noire et portant des bottines ridicules, flanqué à côté de Macron face à un Poutine narquois.

La diarrhée verbale de 5 heures infligée par Macron lors de cet entretien burlesque n’aura inspiré à Poutine qu’un silence ennuyé et quelques sourires polis. Et n’aura pas infléchi d’un pouce sa détermination à engager son « opération militaire spéciale » quelques heures après. Un camouflet total pour la diplomatie européenne, dont Macron s’était arrogé l’exclusivité.

Le staff de campagne de la marionnette s’est entre-temps ridiculisé en faisant circuler sur les réseaux sociaux une image de propagande affirmant que grâce à l’initiative de leur champion, l’armée russe avait reculé !

Cela n’a pourtant pas dissuadé le petit télégraphiste improvisé de Bruxelles de continuer à multiplier les appels au Président russe, comme s’il était le seul capable de dialoguer. Et de s’afficher lors de son entrée en campagne comme le héros de la négociation.

Cette farce pitoyable montre à quel point l’Europe et l’Occident ne disposent d’aucune tête crédible pour faire le poids face à la Russie. Notamment depuis que les Etats-Unis se sont retirés du jeu en affirmant par la voix de Joe Biden que l’Amérique n’enverrait pas de GIs sur le sol ukrainien.

Le seul terrain sur lequel le monde occidental s’est montré en mesure d’intervenir pour engager un rapport de forces avec la Russie est celui des sanctions économiques. Sanctions qui gênent objectivement l’économie et les oligarques russes, mais qui n’ont aucune chance de faire renoncer Poutine à son objectif d’empêcher par tous les moyens l’Ukraine de rejoindre le camp occidental.

Cet objectif représente un impératif stratégique d’une importance capitale pour la Russie, et les gesticulations d’un Macron ou d’une Europe impuissante à agir militairement pèsent peu face à un tel enjeu.

En outre, les efforts de Macron pour rétablir la paix, présentés comme héroïques dans les médias français, n’ont aucune chance d’aboutir. Notamment parce que Macron est non seulement le Président de la France mais également parce que la France préside actuellement le Conseil de l’Europe. Ce qui le fait apparaître aux yeux de Poutine comme le représentant d’une Union Européenne qui est avec l’OTAN et les Etats-Unis son véritable ennemi dans ce conflit. Car la Russie n’a pas attaqué l’Ukraine par hostilité envers le peuple ukrainien. Ni pour satisfaire de simples velléités territoriales à ses frontières. Mais pour mettre un terme à ce qu’elle interprète comme des menées offensives de l’OTAN et de l’Union Européenne depuis 30 ans pour avancer pions vers l’Est et phagocyter un voisin considéré comme un état-tampon indispensable à l’équilibre des forces entre l’Est et l’Ouest.

Macron ne peut incarner symboliquement à la fois l’offenseur et le négociateur. On ne peut être à la fois juge et partie.

De plus, compte tenu de ce qu’il représente, Macron est sans doute le pire des interlocuteurs qui soit. Macron n’est pas un homme politique français issu du sérail ou fabriqué par l’Histoire, investi d’une légitimité qui le rendrait ami de la Russie car « non-aligné ». C’est au contraire le pur produit de l’oligarchie financière, qui l’a fabriqué et placé là où il est pour servir ses intérêts. C’est un banquier d’affaires qui fait de la prose pour abuser les plus naïfs et installer BlackRock, McKinsey ou la Banque Rothschild aux commandes d’un Etat qu’il s’acharne à déconstruire. Et qui creuse de façon insensée la dette publique de façon à rendre la France encore plus dépendante de ses créanciers.

Exactement l’inverse de ce qu’a fait Poutine depuis qu’il est au pouvoir. Lui qui a mis sous sa coupe les oligarques russes dont il a assuré la fortune afin qu’ils le servent. Lui qui a réduit la dette de la Russie à 40% du PIB, quand la France est aujourd’hui à 120%, afin d’éviter de voir son pays étranglé financièrement en cas de conflit. Et qui a dégagé de la Russie les grands usuriers mondialistes comme la Banque Rothschild. Lui qui a refusé de se laisser dicter sa politique sanitaire lors de la crise du Covid en devenant l’esclave des labos.

Macron représente tout ce que Poutine méprise : l’instrument des lobbies économiques occidentaux et la marionnette de l’oligarchie financière. Le champion de l’hypocrisie et du « et en même temps » qui fait mine d’appeler la Russie à négocier pour jouer ensuite l’escalade, désigner la Russie comme l’adversaire du monde et appeler à davantage de sanctions.

Il semble que même Zelensky, rompu à l’art de la comédie, ait compris que Macron n’était qu’un illusionniste. Il ne s’adresse plus désormais à lui pour défendre l’Ukraine mais au chancelier allemand, ou au Président américain, qualifié de « leader du monde ».

Macron sait qu’avec ce conflit il joue sa dernière carte. Miser sur cette guerre lui permet de se hisser vers une posture fictive d’homme providentiel, et de surfer sur un mirage, un de plus. Il sait depuis le début qu’il n’a aucune consistance, aucune vision, aucun projet pour son pays sinon d’appliquer l’agenda qu’on lui a fixé, et même aucune légitimité sinon factice, que ses discours sont creux et ne reposent que sur la séduction, la manipulation et les mensonges.

Tout dans cette crise n’est d’ailleurs qu’hypocrisie et mensonge. Les intentions de l’Europe, drapée dans une pseudo vertu droits-de-l’hommiste. L’aspiration « démocratique » de l’Ukraine, dont la raison d’être pour la caste mondialiste est d’en faire un instrument stratégique du Nouvel Ordre Mondial, dont le gouvernement actuel a été soutenu et financé par la CIA, et qui comporte en son sein d’authentiques néonazis, qui aspire aux droits-de-l’homme mais qui a refusé d’accorder un statut égal à ses citoyens russophones du Donbass. Quant aux sanctions économiques occidentales, elles pénalisent lourdement le peuple russe tout en évitant soigneusement de se priver du gaz russe.

La guerre russo-ukrainienne, présentée ici comme un affrontement du Bien contre le Mal, avec Poutine dans le rôle du méchant dictateur qui tue les enfants, l’Ukraine dans le rôle de la victime, et l’Occident dans le rôle du Sauveur, n’est rien d’autre qu’une macabre mise en scène, dont le peuple ukrainien paye aujourd’hui le plus lourd tribut. Un simulacre de lutte titanesque entre la Lumière de la Démocratie et les ténèbres obscurantistes de la brutalité arbitraire et de la barbarie, comme au temps de la Guerre froide. Une pièce de théâtre homérique dont les rôles sont savamment distribués sur le devant de la scène, pendant qu’en coulisse les distributeurs d’énergie et de matières premières dont les prix flambent, engrangent de vertigineux profits.

Les guerres n’ont aucune utilité sinon parce qu’elles sont bankable. Tout le reste appartient à la rhétorique des historiens de cour.

Macron ne fait pas la guerre à Poutine sur le terrain militaire. Ni même sur le terrain économique. Ni lui ni l’Europe n’en ont les moyens. D’ailleurs comme il dit « la France n’est pas en guerre ! » Quel courage de déclarer la mobilisation générale contre un virus, et de se débiner face aux chars russes ! Alors il fait juste la guerre sur le terrain de la morale, épaulé par toute la bien-pensance occidentale et même par le pape François, qui s’exonère ainsi de ses complaisances coupables vis-à-vis de la Russie. Ça ne coûte pas cher et c’est bon pour les sondages. Ça permet de faire oublier les promesses non tenues, les déclarations méprisantes, les Gilets jaunes éborgnés ou tués, la réforme des retraites, l’intox du Covid, les vieux, les enfants, les infirmières et les libertés sacrifiés. Et puis d’agiter des grands principes qu’on a soi-même piétinés : la paix, la démocratie, l’Etat de droit, la liberté, l’indépendance, la souveraineté, l’humanité…

Et puisqu’on est en guerre sans se l’avouer autant sortir les armes de circonstance : propagande et censure. Exactement comme avec le Covid. Discours univoque sur le conflit dans les médias et interdiction des médias russes comme RT ou Sputnik. On ne change pas des méthodes qui gagnent.

Pas sûr que jouer la mouche du coche suffise ce coup-ci à Macron pour se faire réélire. En tout cas pour trouver un interlocuteur crédible face à Poutine et espérer mettre un terme à ce conflit il faudra changer le casting.

Ainsi certaines gens, faisant les empressés,
S’introduisent dans les affaires :
Ils font partout les nécessaires,
Et, partout importuns, devraient être chassés.

La Fontaine : le coche et la mouche