Le jeu de l’effroi et de l’extase : sexe et identité

Mis en avant

Le fait qu’il existe des personnes qui soient attirées par le même sexe est une chance pour notre humanité. C’est une chance pour notre identité, celle par laquelle nous nous définissons et par laquelle nous sommes reconnus. Et c’est une chance pour le sens que nous donnons à notre existence, individuelle et collective.

Le fait qu’il existe des personnes qui soient attirées par le même sexe confirme que nous ne sommes pas des êtres définis par le biologique. Que nous ne sommes pas des êtres déterminés par notre incarnation, par le corps, par le biologique, par le sexe, par ses fonctions notamment reproductives et procréatives auxquelles on l’assimile souvent. Que nous ne sommes pas assimilables dès la naissance à une orientation univoque vers le sexe opposé, que notre appartenance apparente et biologique à tel ou tel sexe serait supposée nous conférer. Pas plus qu’en fonction d’un quelconque devoir mécanique de conformité à des constantes comportementales et anthropologiques, à laquelle cette appartenance irrévocable serait supposée nous astreindre.

Et pourtant, nous ne pouvons totalement révoquer d’un trait le réel. Nous sommes fondamentalement des consciences asexuées, comme les anges, certes ; mais nous sommes aussi, par choix ou par nécessité, des consciences incarnées, équipées d’un corps qui ne saurait être conçu comme totalement asexué.

Dans la majorité des sociétés, en particulier dans les sociétés occidentales, les êtres sont identifiés dès la puberté, et souvent dès la petite enfance, selon une identité sexuée, et donc un genre affirmé. Ils sont identifiés par leurs parents d’abord comme garçons ou filles ; et le plus souvent élevés comme tels, avec la conscience d’appartenir à un genre, de devoir apprendre à se comporter plus ou moins fidèlement aux stéréotypes psychiques et culturels attachés à ce genre.

Que ces modèles culturels soient ou non le seul élément éventuel d’un déterminisme psychique et comportemental associé aux genres importe finalement assez peu. Tout comme le primat donné au collectif ou au culturel sur l’individu ; ou à l’inverse celui donné à l’individuel sur le groupe, pour ceux qui prétendent l’émanciper d’une oppression dont il serait victime, afin de lui restituer sa vérité et sa liberté existentielles et singulières. Puisque ces notions sont essentiellement transitoires.

Une grave erreur serait cependant de nier le réel. Et donc la pesanteur de l’existence. Parce que nous existons, nous sommes propulsés dans une dynamique d’évolution, un impératif de transformation, mélange d’aspirations et de contraintes qui nous orientent vers un devenir. C’est le sens même de la condition humaine comme de l’existence elle-même : devoir surmonter défis et obstacles, inventer de nouveaux possibles et les matérialiser. S’extraire de la matière en quelque sorte, comme ces esclaves de Michel-Ange dont la forme surgit du marbre brut sous l’effet d’un musculeux effort d’extraction. S’éveiller à une réalité supérieure en la devenant, en la réalisant, en la nommant, en la partageant, en la transmettant…

Au contraire, s’entêter à rester invariablement le même, à répéter indéfiniment les mêmes schémas, renoncer à cette liberté intrinsèque pour être et agir par soi-même, pour s’affirmer, consentir à demeurer le jouet des déterminismes qui nous conditionnent, c’est précisément renoncer à exister.

Mais il est vrai aussi que le mythe romantique de la Liberté conçue comme principe essentiel, moteur ou but de l’existence, peut nous conduire à perdre la mesure même de cette existence. L’émancipation n’est pas une négation, une forme de nihilisme qui prétendrait vouloir abolir comme par magie tous les déterminismes. Ou plus exactement tout ce qui relève d’une nature qui nous est propre, mais aussi d’une culture qui nous définit en tant qu’êtres de relation et êtres sociaux.

On ne peut transcender l’incarnation, la matière, le biologique, l’existence ou le sexe en les niant. En les méprisant dans une nouvelle forme d’ascétisme qui prétendrait en faire abstraction au nom d’une vérité supérieure « constructionniste », définie par la seule volonté individuelle prétendument rationaliste, fantasmée comme un cogito dénaturé : je veux, donc je suis. On ne peut parvenir à s’affranchir qu’en les épousant et en les sublimant.

Nous avons tous un sexe. N’en faisons pas un motif de fierté ou de honte, d’exaltation ou de refoulement. Et surtout cessons d’opposer les sexes, avec tant de prétention à s’identifier à l’un et d’angoisse à se voir assimiler à l’autre. Le sexe, pour peu qu’il consiste à séparer (secare en latin) l’humanité en deux sexes opposés, avant éventuellement de les réunir, n’est d’ailleurs pas aussi binaire et hermétique que nos schémas normatifs voudraient nous faire croire.

Car il a toujours existé des anomalies « naturelles », et non seulement psychiques : des êtres qui naissent dans un corps hybride, à la fois mâle et femelle, hermaphrodite, doté de caractéristiques anthropomorphiques et sexuelles où se chevauchent de façon bizarre les deux sexes. Ceux-là font figure d’exceptions, d’aberrations ; ils sont souvent qualifiés de « monstres ». Leur existence dérange et interroge. Dieu commettrait-il des erreurs ?… De tout temps on a tenté de cacher, de rejeter, de rectifier ces « erreurs » de la nature. Parfois au contraire, on a cherché à les sacraliser, à les exalter comme la marque du divin. Le reflet d’une nature supérieure, affranchie de cette césure primordiale de l’humanité en deux sexes opposés et complémentaires. Une icône de l’Unité, de la complétude essentielle, dont nous ne serions que des ébauches inachevées et dérisoires.

Quand elle n’est pas aussi radicale que dans le cas de l’hermaphrodisme, cette conjonction de deux sexes dans un même corps, l’androgynie suscite tantôt l’effroi, tantôt la convoitise. Dans les sociétés patriarcales, qui exaltent le modèle masculin, celui de l’homme viril, du guerrier, l’androgyne est souvent méprisé comme un sous-homme, un efféminé, un être scandaleux qui déchoit de sa caste, de son rang, parce qu’il s’assimile, comme le travesti, à une femme, et donc à un être inférieur, destiné à être dominé et relégué à un rang subalterne. Comble de la honte et de l’ignominie. Surtout si l’efféminement se double d’une propension à s’assimiler dans l’acte sexuel au rôle femelle, au rôle passif, en étant dominé par un autre homme. Les sociétés et les religions patriarcales ont toutes plus ou moins violemment condamné cela. En excluant ceux qui se rendaient coupables de tels vices, les assimilant à des êtres impurs, déchus ou pécheurs.

Ailleurs au contraire, ces êtres ambigus peuvent susciter désir et admiration. L’éromène, jeune garçon à peine pubère, imberbe et efféminé, stimulait dans la Grèce antique le désir d’un éraste, homme mûr qui le prenait sous sa coupe pour l’initier au statut d’homme accompli, de guerrier et de citoyen instruit. Aujourd’hui aussi certains jeunes hommes travestis, efféminés ou ambigus suscitent le désir d’homme plus âgés, pourtant mariés et qui s’identifient comme hétérosexuels.

Le jeu à la frontière des genres a toujours été un motif ambivalent d’amusement, de curiosité et d’excitation, autant que d’angoisse et de réprobation. Comme si une société saine ne pouvait se maintenir en équilibre dynamique sans un certain degré de permanence des repères, et un certain degré de tolérance dans le brouillage de ceux-ci. Un point d’équilibre mouvant entre l’ordre et le chaos.

Finalement, le sexe est l’un des éléments qui participe de ce jeu relationnel, existentiel et sociétal fait de masques, de rôles et de faux-semblants. Un jeu qui révèle et dissimule être et non-être, je suis et je ne suis pas. Un jeu qui rend présent le mystère de la vie davantage par ce qui se dérobe que parce que qui fait mine de s’affirmer. Avec ces masques et ces apparences qui rendent possibles et licites autant d’expériences, de permutations, de questionnements troubles et de réponses inabouties. Une chorégraphie sensuelle au-delà des mots qui préserve l’être profond en quête de lui-même, de sa vérité comme de La Vérité, de la tentation de se perdre ou de s’assimiler.

En somme, c’est le jeu et la conscience de jouer un jeu qui rendent possible le fait d’exister consciemment, et qui donnent tout son sens à la posture de l’existant : celui en train de réaliser sa propre expérience de soi-même, en s’expérimentant avec d’autres dans des relations faites de masques imparfaits et toujours changeants.

Ainsi on ne saurait s’assimiler à son être sexué pas plus qu’à son corps, à ses viscères ou à ce qu’on croit posséder entre les jambes. Encore moins à l’identité sexuelle de ses partenaires ou de ses fantasmes. Tout ceci n’est qu’affaire de masques et d’intensité. Tout ceci est relatif et fugace. Plus encore, tout ceci n’a aucune existence intrinsèque, laquelle aurait un rôle déterminant sur ce que ou Qui nous sommes.

Je est un autre. Notre identité sera toujours autre et fugitive, inaccessible car bien au-delà de ces apparences passagères, de ces rôles milités mais limités, de ces discours clos qu’on plaque maladroitement sur nos expériences vécues. Car tout cela n’a aucun sens en soi. Cela n’a de sens éventuel que celui que nous convenons de lui donner, passagèrement, puisque que nous sommes tous ici passants.

Dire de quelqu’un « TU ES CECI » revient à commettre un meurtre. A le crucifier littéralement au bois de nos mots morts. Dieu lui-même n’affirme-t-il pas de la façon la plus radicale, la plus mystérieuse et essentielle : « JE SUIS » ? Car Dieu n’a ni nom ni qualificatif : il EST. Sujet par excellence, il ne peut être objectalisé ni statufié. Dieu n’a pas besoin d’exister puisqu’il Est ! Et pourtant Dieu est Relation : il n’a pas besoin de sexe, il n’a pas besoin de faire l’amour : il est Amour.

Et puisque nous aussi nous sommes des dieux, au nom de quoi devrions-nous nous crucifier ou nous laisser nous-mêmes crucifier, en nous laissant revêtir d’une identité dite, et donc morte ?

Qualifier nos expériences, ce n’est pas qualifier notre être. Affirmer notre ressenti, nos émotions, nos sentiments, nos goûts, nos préférences, nos exaltations et nos renoncements, c’est laisser parler notre âme. Et nous permettre d’aller au-delà de l’instant. Sans quoi nous n’existerions à ce monde qu’à l’état virtuel. Mais s’identifier à eux, s’est se noyer ou se figer dans la pierre, alors que l’expérience est un gué pour enjamber les eaux du possible, et leur donner l’apparence transitoire et sublime d’une consistance.

On pourrait résumer toute la vanité et la richesse du sexe en affirmant que c’est une illusion nécessaire. Le sexe n’est-il pas au plan existentiel, avec la mort, l’icône de la Séparation ? Cette sublime illusion qui brouille la lumière de l’existence en piégeant la conscience dans la croyance de ce qui n’existerait pas.

Car rien n’est jamais ni n’a jamais été séparé de rien. Pas plus les âmes de Dieu que les âmes entre elles. Nous sommes tous des manifestations de l’indissoluble Unité de ce qui Est, des consciences provisoirement individuées et localisées issues de la Conscience et destinées à y retourner. La mort n’existe pas, sauf pour ceux qui s’identifient à leur corps physique. La mort est ce qui nous permet de retourner en quittant définitivement ce corps à la Source, et à cette indissoluble Unité.

De même le sexe est ce qui divise l’humanité en deux sexes apparemment opposés : mâle et femelle. Sexes qui pourront revenir à leur unité primordiale en acceptant de jouer les rôles d’homme et de femme sexués, et en faisant ensemble l’expérience de cette petite mort (à soi-même) : un passage éventuel et furtif vers l’Infini : cette autre dimension qui transcende l’existence incarnée.

Il y a d’autres façons de faire l’expérience au cours de l’existence de cette mort de l’ego. Mais le sexe est celle qui est la plus universellement accessible au plus grand nombre. Le sexe est ce qui permet de rentrer quasi instantanément en communication avec les grandes profondeurs de l’autre. Et éventuellement d’accéder au Tout Autre. Ne dit-on pas d’ailleurs dans la Bible connaître l’autre pour parler de deux êtres qui font l’amour ? Sexe et sacré sont indissociables. Nos sociétés hygiénistes, scientistes et utilitaristes ont commis un péché déicide en faisant du sexe une fonction vouée à la jouissance comme à la procréation. Et en enfermant l’une comme l’autre dans des éprouvettes. Alors que c’est le langage non-verbal le plus universel et le plus puissant jamais inventé pour communiquer en ligne directe avec le Sacré ! C’est aussi pour cette raison que toutes les sociétés se sont efforcées de le codifier, de le ritualiser, de l’endiguer et le contrôler, et pour cela de légiférer à son sujet, en le peuplant d’obligations et d’interdits.

Le sacré désigne dans les sociétés ce qui est séparé, mis à part. Or le sexe est précisément ce qui sépare. Pour chaque individu qui naît, c’est le B-A-BA de l’identité assignée, de la persona : garçon ou fille ? Et voilà le petit d’homme à peine né assigné à un clan, à un rôle, à un destin. Il ne pourra réintégrer sa plénitude d’être complet qu’en rencontrant l’autre, et nouant commerce avec lui. Selon une conception binaire de altérité construite autour de la différence sexuelle, matrice anthropologique de toutes les différences existentielles.

Être un homme ou une femme, c’est un destin existentiel qu’il faut désormais assumer, au risque sinon de ne pas être reconnu comme un « humain ». Gare à ceux qui s’égarent par-delà ces assignats de genre, qui dérogent à l’impératif marital ou reproductif, ou qui ne cadrent pas avec les stéréotypes ! Ceux-là sont des démons ou des dieux. Dans les deux cas, ils sont un danger pour la survie du groupe et pour l’ordre établi.

Vivre le sexe, ce n’est pas se couler dans un rôle pour ne plus en sortir, c’est au contraire l’accepter et le faire exploser. C’est jouer avec cette illusion de la différence et donc de la séparation, ou au contraire jongler avec les similitudes pour révéler les différences, et rencontrer vraiment l’autre, le sujet, au-delà de toute forme d’objectalisation à laquelle toute volonté de réduire l’autre à une fonction nous assigne finalement nous-mêmes. Jouir avec et non jouir de. Jouir ensemble et s’éveiller à l’Ailleurs plutôt que jouir par, avec ou en. Se désamarrer du Toi et du Moi. Et finalement, à l’apogée du coït, cesser de vouloir prouver ou justifier son existence.

Ce n’est pas pour rien que l’extase est restée longtemps l’apanage des saintes. Qui n’est pas foncièrement mystique et ne s’abandonne pas en totalité n’a aucune idée de ce qu’est réellement le sexe. Qui cherche à jouir pour satisfaire son narcissisme, qui ne renonce pas au contrôle, c’est-à-dire à la peur de l’Inconnu, restera toujours prisonnier de soi-même : une illusion.

Le sexe n’est pas une dialectique de l’être et du néant. Ni un antidote à l’angoisse de mort. Ni un sport de compétition où il faudrait se poser face à l’autre pour rêver d’exister davantage. Tout comme l’expérience de la mort, l’expérience du sexe, c’est la rencontre de l’Etre au sortir de la traversée du nécessaire Néant. Mourir à soi, mourir au « sexe », à la l’illusion de la Séparation, mourir à cette vie. Parvenir à ne plus être pour être. Et oser enfin le Tout pour le Tout.

Du Horla au coronavirus, le pourvoir de l’imaginaire

Le Horla est une nouvelle fantastique de Guy de Maupassant parue en 1886.

Dans un journal intime, le narrateur rapporte ses angoisses et divers troubles. Il sent progressivement, autour de lui, la présence d’un être invisible qu’il nomme le Horla. Il sombre peu à peu dans une forme de folie en cherchant à se délivrer de cet être surnaturel qui chaque nuit le terrasse et boit sa vie. Cette folie le conduira à de nombreuses actions, toutes plus insensées les unes que les autres. Il en viendra même à mettre le feu à sa maison et laissera brûler vif ses domestiques. Dans les dernières lignes de la nouvelle, face à la persistance de cette présence, il entrevoit le suicide comme ultime délivrance.

Comme le roman 1984 offre une sorte de prototype de toute dictature moderne, le Horla peut être vu comme le modèle de cette folie, individuelle et collective, qui consiste à donner une réalité à des angoisses inexplicables en créant l’illusion de la présence d’un être maléfique. Une tendance irrationnelle profondément enracinée en l’homme mais qui prend un visage particulier à une époque comme la nôtre où l’irrationnel est justement refoulé.

Ainsi les scénarios apocalyptiques fabriqués par le cinéma à partir de pandémies aussi incontrôlables que fantasmatiques donnent une consistance et une apparence de rationalité à des angoisses archaïques profondément enfouies dans l’inconscient collectif et d’autant plus résurgentes que le triomphe du rationalisme a évacué cette part d’irrationnel qui permettait autrefois de donner du sens au mal et au mal-être existentiel.

Quant au coronavirus, il n’est rien de plus que le fruit de cette angoisse de l’homme post-moderne persuadé de pouvoir maîtriser tous les mécanismes de la vie et de se protéger grâce à la science des menaces de son environnement. Une angoisse qui ressurgit de façon d’autant plus aiguë qu’elle s’accompagne d’une culpabilité à l’égard de cette nature qu’il prétend contrôler et dont il subit les déséquilibres qu’il pense avoir lui-même provoqués.

Le Horla comme le coronavirus c’est le retour du refoulé. Un fantôme presque freudien qui vient hanter la conscience d’un homme contrarié dans son rêve de toute puissance.

Le sida était venu frapper comme un coup de semonce une humanité qui avait cru s’affranchir totalement des contraintes de la morale sexuelle et des déterminismes de la procréation pour jouir de la sexualité sans entraves. De la même façon, le coronavirus marque un coup d’arrêt à cette volonté expansionniste et consumériste sans limite de l’homme mondialisé soudain confronté aux conséquences désastreuses d’un productivisme irraisonné. Comme avant lui les grippes porcines, aviaires ou la crise de la vache folle.

En jouant sur ces peurs archaïques et en multipliant les messages alarmistes sur l’épidémie, scientifiques et médias agissent comme un terrifiant Surmoi qui tétanise les facultés de résilience humaine et enferme les consciences sidérées dans une angoisse stérilisante.

Comme le Horla que personne n’a jamais vu mais dont la seule évocation sème la peur dans les villes et les campagnes, il suffit d’évoquer le seul nom du coronavirus ou du Covid-19, d’évoquer des malades dont on ne voit jamais le visage, ou d’agiter quelques courbes sensées illustrer sa progression pur provoquer l’effroi et empêcher toute réflexion critique, tout jugement rationnel parmi des populations prêtes à suivre toutes les consignes de prévention pour échapper au terrible virus.

En utilisant ces peurs et en manipulant l’imaginaire collectif pour créer l’illusion d’un nager imminent qui n’existe pas, le pouvoir qui nous manipule peut parfaitement arriver à obtenir de la population un comportement totalement irraisonné et lui faire suivre des consignes qui lui paraîtraient terrifiantes en temps normal.

Ainsi le fait de confiner la moitié de l’humanité pendant des semaines ou des mois aurait été un projet totalement impossible à mettre en œuvre sans le levier psychologique et émotionnel d’une terreur planifiée. De même aujourd’hui, une grande partie de nos concitoyens sont prêts à vivre en portant un masque à tout moment, chez eux, au travail comme dans la rue, sans songer à contester ces mesures. Et bien qu’on ne voie jamais de victimes du Covid joncher les rues comme au temps des pestes médiévales.

Il y a fort à parier que demain certains seront prêts à confier leurs enfants à l’Etat sans broncher, si on arrive à les convaincre que c’est pour leur bien et que c’est le seul moyen d’éviter plus de contaminations.

Jusqu’où ira cette folie ? Allons-nous aussi par peur du Horla brûler notre propre maison ?

A priori il n’y a aucune limite à ces mécanismes d’asservissement par la peur. Car l’imaginaire est tellement puissant qu’il peut anéantir toute faculté de se reconnecter au réel et entretenir une véritable paranoïa qui nous fait croire à un réel danger face à nous alors qu’il n’y a rien. Ces mécanismes de conditionnement, alliées à l’enfermement, au besoin favorisés par la prise de drogues ou la soumission à divers stimuli, ont été testés et expérimentés à de multiples de reprises, par divers régimes dictatoriaux mais aussi par des agences de renseignement comme la CIA (cf. projet MK Ultra dans les années 1950 à 1970).

Bien au-delà de la réalité ou de la relativité de cette grippe qui grippe nos méninges plus efficacement que notre immunité, il est essentiel si l’on entend préserver sa liberté et sa raison de prendre conscience que nous sommes avant tout victimes d’un conditionnement. Que celui-ci est bien plus puissant que les réflexes naturels de survie que nous aurions développés face à un danger réel. Et que si nous voulons nous en défaire, il faut d’abord entamer un travail en profondeur pour déconstruire les croyances et les représentations qu’on nous a implantées dans la tête.

A commencer par les croyances sur l’immunité. Et cette certitude terriblement fragilisante que nous serions vulnérables et incapables de lutter contre certains agents pathogènes.

Les virus existent depuis la nuit des temps, or aucun virus n’a jamais menacé la survie de notre espèce. Nous avons au contraire toutes les facultés pour nous adapter et éliminer les virus qui pourraient éventuellement nous affaiblir ou nous tuer.

Quant à l’immunité collective, elle n’est pas un concept mais une réalité. Plus il y a d’individus qui s’exposent au même virus dans une population, plus ils développent des anticorps et plus vite la population s’immunise naturellement contre une maladie.

L’immunité ne fonctionne pas de façon cloisonnée. De la même façon que les plantes communiquent par des messages chimiques pour s’alerter de la présence d’un prédateur, un groupe communique aussi grâce à une multitude de signaux inconscients. Notamment en cas d’agression de l’un de ses membres.

Ce n’est donc pas un hasard si ceux qui veulent nous manipuler cherchent aussi à nous isoler, nous empêcher de communiquer, nous bâillonner avec un masque, nous éloigner le plus possible les uns des autres. Une foule est certes statistiquement un vecteur possible de contamination, mais c’est aussi un corps font les membres vibrent ensemble au même diapason. Un concert rock ou un match de foot peuvent ainsi déployer une énergie considérable. Et la façon dont la conscience collective d’une foule s’oriente joue un rôle déterminant sur chaque individu, mais aussi sur l’espace qui l’entoure. Ce que des expériences scientifiques récentes sur les phénomènes de conscience collective ont clairement mis en lumière.

C’est une évidence : le projet mis en œuvre par ceux qui jouent sur la phobie sanitaire est clairement de nature diabolique. C’est-à-dire qu’il vise à diviser (dia-bolos), à semer le doute, à perturber les mécanismes de cohésion et d’adaptation pour figer notre imaginaire, c’est-à-dire notre faculté à créer de nouvelles représentations de nous-mêmes et du monde.

Pas besoin d’évoquer une quelconque secte satanique, cette énergie diabolique (au sens étymologique et non religieux) s’appuie sur les fonctionnements les plus archaïques de notre espèce. Et sur sa faculté à se maintenir éveillée, à créer de nouvelles expériences et réalités, à évoluer. Ou à se laisser piéger par des peurs, à régresser, à se diviser et à s’autodétruire.

Il n’y a aucun être maléfique capable de boire notre vie ou de se nourrir de notre énergie vitale. Sinon ceux que nous créons nous-mêmes en leur donnant de la réalité. Nous sommes Un en tant qu’espèce, en tant qu’humanité. Comme nous sommes Un avec tout l’Univers. Il n’y a aucun méchant virus qui soit capable de nous terrasser et qu’il faudrait éradiquer. L’espèce humaine est faite pour vivre en harmonie avec tous les êtres qui composent l’Univers. Notre corps abrite des milliards de bactéries et de virus sans lesquels nous serions incapables de nous maintenir en vie.

Tout dans l’Univers est affaire d’équilibre, de partenariats, d’homéostasie et d’évolution dynamique. Rien n’est permanent, la vie est perpétuel changement. Ce qui peut nous rendre vulnérables c’est de nous croire séparés. Séparés les uns des autres, séparés des autres espèces, séparés des virus ou des briques de cette vie qui nous sous-tend. Et de commettre l’erreur de considérer que tel autre, tel être vivant ou tel élément nous serait hostile. Ce qu’il ne manquera pas de devenir pour nous si nous le décidons : l’Univers n’est qu’une formidable machine à renvoyer des feedbacks à nos désirs, en agissant comme un miroir.

A nous donc de décider. Si nous voulons construire notre avenir à partir de la peur que le coronavirus et ce qu’on nous en dit nous inspire. Vivre éternellement dans la hantise du Horla. Ou si nous voulons nous délivrer de cette peur que nous nourrissons, et devenir Qui nous voulons être.