La mort, c’est la vie !

Mis en avant

AVORTER
Du latin abortare, dérivé de aborior : « disparaitre, mourir avant de venir au monde, avorter », lui-même de orior : « naître ».
Equivalent étymologique du verbe anglais to abort : abandonner, annuler, avorter.

Milan Kundera dans Le Livre du rire et de l’oubli écrivait : « Les enfants sont sans passé et c’est tout le mystère de l’innocence magique de leur sourire. »

Allons-nous vers un monde où bientôt tous les enfants à naître seront sans avenir ? Parce que la société aura le pouvoir de statuer à leur place s’ils en sont dignes ou non. Une vision tout droit surgie du Meilleur des mondes d’Aldous Huxley.

Pour le moment nous n’en sommes pas là. Mais au train où les choses évoluent, qui peut affirmer que ce cauchemar relève du fantasme ?

Avorter pour une femme, c’est d’abord renoncer à voir naître un enfant qu’elle porte, l’abandonner, le faire disparaître. En clair, le tuer par différents moyens.

Avorter pour une femme, mais aussi pour son conjoint, sa famille le cas échéant, et toute la société qui punit ou autorise ce geste, c’est aussi un choix déchirant et un cas de conscience cornélien : renoncer à assumer son rôle de mère, qui consiste à transmettre et prendre soin de la vie. Renoncer à s’identifier à ce rôle de mère, à revêtir cette identité centrale qu’on le veuille ou non, à toutes les époques et dans toutes les sociétés, dans le fait d’être une femme.

Qu’elle ait choisi d’être enceinte, ou que ce rôle de mère s’impose à elle comme un fardeau impossible à porter suite à une grossesse non désirée, notamment pour les femmes victimes de viol, choisir d’avorter n’est jamais simple.

Dans le cas du viol, au traumatisme physique et psychologique s’ajoute le sentiment de souillure propre à toute victime d’un violeur. Un sentiment qui nourrit la culpabilité, en plus de celle liée au choix de se séparer d’un enfant qu’on n’a pas désiré.

L’inversion des valeurs devient ici paroxystique quand on songe que l’enfant, symbole de la vie renouvelée, de l’innocence, de la tendresse et de l’amour, devient le rappel ineffaçable d’une blessure inscrite dans la chair. On devine le tiraillement, la confusion des sentiments, et l’épreuve traversée par une femme confrontée à cette situation. Abstenons-nous donc de juger ces « salopes », selon l’expression mise en avant par les militantes féministes au moment de défendre pour la première fois le droit à l’avortement.

Avorter, « c’est toujours un drame« , comme le rappellent toujours ceux qui argumentent pour défendre ce droit. Comme pour tenter d’alléger la charge d’émotion et de culpabilité qui colle à cette réalité.

Se pose alors la question, morale avant d’être juridique, voire sanctuarisée dans une Constitution, du sens, de la gravité et de la légitimité d’un tel acte.

Un acte commis autrefois dans l’illégalité et la clandestinité. Considéré comme un infanticide, et soumis de ce fait à de lourdes peines. Puis légalisé en 1974, au terme d’un combat acharné pour les droits des femmes. Afin d’épargner aux femmes contraintes d’y recourir dans des conditions mettant en péril leur santé sinon leur vie, de subir opprobre, pressions et sanctions.

Se pose surtout la question des conséquences de cet acte et de sa banalisation. Pour l’enfant à naître, pour les femmes concernées, leur conjoint éventuel, leurs proches et toute la société.

C’est à dire du rapport, individuel et collectif, au corps, à la vie, à sa transmission, au prix et au sens de celle-ci.

Car cette question interroge en profondeur nos liens définis par la biologie et la filiation. Ces liens indissolubles qui relient les générations, qui assignent les adultes et la société à un souci bienveillant et un devoir solidaire d’accueillir, de protéger, d’assister les fils et les filles à venir qui sont notre avenir.

En droit, le fœtus n’est pas considéré comme une personne. Avorter ce n’est donc pas a priori un meurtre. Infinis sont néanmoins les débats, très épineux dans nos sociétés matérialistes, pour déterminer à quel moment précis un embryon n’est plus simplement un amas de cellules, mais est revêtu d’une conscience. Où l’être qui sommeille dans les entrailles de celle qui le porte devient un sujet à part entière.

Incapables de se prononcer, médecins et scientifiques s’accordent cependant pour rappeler cette étape critique du 6e mois, au-delà de laquelle un enfant né prématurément est viable hors de l’utérus maternel.

Sauf que cette limite recule à mesure que la science progresse. Déjà la science annonce qu’elle sera sous peu en mesure non seulement de concevoir des bébés à la carte en éprouvette, mais aussi de permettre une gestation artificielle dans un utérus artificiel. Plus besoin de génitrice, ni de mère porteuse.

La question n’est donc pas tant à partir de quand le futur bébé doit être considéré un être conscient ou viable, et donc une personne à qui la société devrait reconnaître des droits. Mais quel statut reconnaît-on à la vie elle-même, comme à la personne humaine.

Ce statut est-il sacré ? Ces droits sont-elles imprescriptibles, ou relatifs et amendables ? L’homme biologique n’est-il qu’un objet, une marchandise dont on peut disposer à loisir ? Avec par exemple le droit d’utiliser ses gènes pour fabriquer du matériau biologique. L’embryon n’est-il qu’une matière première destinée à fabriquer des tissus artificiels, ou à servir d’adjuvant inclus dans les vaccins ? Un enfant à naître qui est déclaré non viable ou non désirable peut-il être recyclé pour raccommoder les organes ou améliorer d’autres individus ?

Au fond sommes-nous justes des esclaves sans libertés ou des objets sans libre arbitre ? Des pièces interchangeables d’un puzzle, dont on peut sans limite tirer bénéfice ? Avec un droit d’abusus quand elles s’avèrent déficientes ou inutiles.

Une telle dérive transhumaniste est pourtant bien réelle. Et elle est aujourd’hui beaucoup plus avancée qu’une majorité le pensent, qui ignorent les progrès et changements déjà accomplis.

Ce temps fragile et mystérieux de la gestation est donc d’autant plus sacré et respectable. Et il est impératif de le défendre.

Car il nous renvoie à notre propre fragilité, à notre indétermination en tant qu’êtres au monde, et à notre interdépendance, qui n’est pas une condition de l’être mais justement sa vocation profonde : incarner au mieux en lui donnant le plus de sens possible cette nature universelle qui est nôtre en tant qu’êtres de relation.

La gestation est ce temps voilé, étal, entre l’instant magique et fulgurant d’une rencontre fébrile entre deux gamètes fusionnant pour former un œuf humain, cette rencontre – ou pas – entre deux désirs pour concevoir ensemble ou juste pour soi un petit être, et la naissance de cet enfant incapable de survivre les premières années sans les soins attentionnés de parents nourriciers, de protecteurs et d’éducateurs. Et sans un minimum d’amour pour grandir et lui apprendre à aimer la vie.

En fonction de quoi décider d’interrompre ce processus, dont on ne sait à peu près rien ou si peu. En tout cas pas l’essentiel : comment naît la vie, d’où vient la conscience, et si celle-ci obéit à un processus de création, qui en est le « créateur » ?…

Avorter, est-ce juste un droit ? Comme de s’exprimer librement, de voyager librement, de choisir sa marque de lessive ou son âge de départ en retraite ?

Ou est-ce beaucoup plus que cela ? Un acte qui engage tout ce que nous sommes, tout ce que nous prétendons être, et toute la société à laquelle nous appartenons ?

Interrompre ce processus, s’arroger le droit de vie et de mort sur autrui, décider arbitrairement de prolonger ou supprimer une vie qui n’est pas sienne, et considérer ce droit comme inaliénable, quelle prétention !

En admettant que ce choix soit légitime et relève d’une liberté individuelle de la femme qui souhaite avorter, dans des circonstances qui devraient bien entendu rester de l’ordre de l’exception et soigneusement encadrées, quand, comment, sous quelles conditions, au nom de quoi et à quelles fins a-t-on le droit d’y recourir ?…

Vertige.

Quant au législateur, doit-il élever les droits de la femme au-dessus des droits de l’enfant ? Peut-il nier qu’un enfant à naître aient lui aussi des droits, même s’il est encore incapable de les faire valoir ?

Brûlante question. Insondable angoisse. Nous voici face à des défis qui nous dépassent, et à des responsabilités qui nous écrasent.

Pour s’en sortir, on en appelle la loi. Mais quelle « loi » ? Une loi ontologique et divine ? Une loi éthique et universelle ? Ou simplement un code juridique soumis à la volatilité du sentiment majoritaire, aux pressions d’activistes usant de chantage victimaire, d’imprécations subjectives pour dénoncer le retour de l’ordre moral, ou pour satisfaire l’ego narcissique des individus pressés d’ériger des digues contre toute exigence éthique normative et tout regard de la société sur leurs choix personnels, quand ceux-ci engagent plus qu’eux-mêmes ?

Dans l’ordre symbolique des choses, qu’est-ce qu’une société qui renoncerait à soumettre chaque individu à un arbitrage collectif pour ce qui relève de choix fondamentaux, individuels a priori mais qui interrogent le sens que cette société donne à la vie en ce qu’elle dépasse les destins individuels et transcende la logique existentielle ?

Réintroduire des continuités qui acquiescent le caractère indissoluble de nos identités, lesquelles ne sont s’éparées qu’en apparence et de manière relative, est un acte de raison plus que de conviction. Car nous ne sommes rien les uns sans les autres. Et sans ces liens dont la génération et la filiation, et plus essentiellement l’amour, sont la matrice irrévocable,. Du moins tant ques les hommes naîtront du ventre d’une femme et de l’union d’un ovule féminin et d’un spermatozoïde masculin, sinon de l’amour entre un père et une mère qui ont suscité sa venue au monde.

La question de la parentalité relève toujours d’un choix pour chaque parent : on n’est pas parent a priori, on le devient, en exerçant consciemment ce rôle dans la durée. Mais les différences dans la façon d’accéder au rôle de parent, différences qu’on voudrait aujourd’hui gommer, sont réelles selon qu’on parle d’un homme ou d’une femme. Un père ne l’est jamais a priori, juste parce qu’il serait le géniteur ou le père adoptant de son enfant. C’est l’enfant qui le premier l’adopte comme père, et lui permet ainsi de jouer ce rôle de père à en l’adoptant comme fils ou fille à son tour. Quand à la mère, elle est mère dès que l’enfant naît, et même dès qu’elle le sent bouger dans son ventre. Renoncer à ce rôle est d’une certaine manière et sans jugement moral un acte « contre-nature ». Car ce choix se fait toujours à contrecœur, contre les liens que la biologie et ce mystère de la maternité tissent durant 9 mois entre deux êtres, indépendamment des circonstances où cet enfant a été conçu et va venir au monde.

La notion de différence, des sexes ou de génération entre les individus, n’est qu’une notion relative. Ces différences objectives existent, les nier est un déni de réalité, mais a vie est un continuum qui relie des êtres interdépendants les uns des autres. Et l’affirmation de soi comme gage d’une liberté revendiquée comme émancipatrice n’est qu’une élévation temporaire et en partie illusoire de la conscience individuée qui entend s’affranchir de la conscience collective, du groupe auquel elle appartient – famille, lignée ou clan – des discours qui la définissent et des assignats qui limitent son libre arbitre, afin d’exister et d’affirmer de façon dialectique ce sentiment d’exister, en soi et pour soi-même. Un surgissement qui lui permet d’appréhender cette expérience d’abord subjective de l’individualité. Une étape nécessaire à l’évolution de la conscience par laquelle passe notamment tout adolescent lorsqu’il commence à s’affirmer contre ses parents. Ou comme tout groupe minoritaire qui émerge à la conscience de lui-même en s’affranchissant de la tutelle ou de la domination, réelle ou fantasmée, d’un groupe majoritaire qu’il désigne comme oppresseur.

Sauf que certains voudraient, tout en flattant les pulsions égotiques et les prétentions individualistes, absolutiser ce phénomène en le sanctuarisant comme un droit imprescriptible à toute conscience autonome. Notamment en ce qui concerne ce droit jugé incontestable pour toute femme d’avorter quand elle ne peut ou ne veut mener à terme une grossesse, et qu’elle choisit de se séparer d’un embryon ou d’un fœtus qui fait partie d’elle et ne vit que par elle.

D’où la tentation pour certains de désigner toute contestation ou limitation à ce droit comme une persécution inacceptable, doublée d’un risque de régression infâmante vers les ténèbres obscurantistes qui auraient précédé l’avènement du Progrès et de la modernité.

Cette mythologie progressiste qui instrumentalise des idéaux humanistes est l’un des ressorts favoris des zélateurs d’une fausse morale politique et sociétale qui manipulent l’opinion afin d’obtenir d’elle une adhésion sans nuance afin de précipiter des changements qui relèvent d’une tout autre logique.

Dans son allocution prononcée aujourd’hui pour soumettre aux voix du Congrès son projet d’inscrire l’avortement dans la Constitution, Emmanuel Macron a lancé aux parlementaires cet avertissement sibyllin :

« Les forces réactionnaires s’en prennent toujours aux droits des femmes, avant de s’en prendre ensuite aux droits des minorités. »

Une déclaration qui sonne à la fois comme un mensonge, mais aussi comme un aveu.

C’est sans conteste un mensonge. Car les droits des femmes seraient-ils aujourd’hui menacés en France ? L’IVG est-il objectivement remis en cause ? Tout le monde s’accorde à dire que non !

Et à supposer qu’ils puissent l’être, à cause de voix dissonantes qui s’émeuvent à juste titre qu’on veuille étendre ce droit à l’IVG jusqu’au 9e mois de grossesse, ce qui reviendrait à commettre un meurtre, est-ce vraiment le fait de « forces réactionnaires » qui conspirent pour abolir l’IVG ? Ou plutôt de consciences lucides et responsables venant de toutes les strates de la société, qui au nom des principes supérieurs défendent simplement le droit à la vie pour tout être vivant et toute personne humaine ? Et qui rappellent la supériorité de ce droit sur celui souvent invoqué pour une femme de « disposer librement de son corps« .

C’est aussi un aveu. Parce qu’en établissant d’une façon aussi dramatique un parallèle en forme de chantage entre le droit des femmes et celui des minorités, le Président lève un coin du voile sur la logique à l’œuvre derrière une décision objectivement inutile. Cette décision strictement idéologique, contestable et non urgente d’inscrire l’avortement dans la Constitution.

En clair, cette obstination à verrouiller et sacraliser le droit à l’avortement en prétendant rendre les choses irréversibles n’est pas fortuite. Elle s’inscrit dans une volonté de déconstruction par étapes des fondamentaux éthiques et anthropologiques qui constituent depuis des millénaires les bases de toute société humaine. Avec un objectif avoué et signé : celui du pouvoir mondialiste qui dicte à Emmanuel Macron sa politique depuis 7 ans. A savoir affaiblir progressivement la France et les autres nations, détruire leur identité, leur unité et leur souveraineté, à grands renforts de politiques immigrationnistes, communautaristes, en jouant sur l’individualisme des uns, le mimétisme, la peur ou le séparatisme des autres. Jusqu’à ce que la France se noie définitivement dans le grand Indifférencié mondialiste. But suprême au nom duquel la fin justifie tous les moyens.

C’est exactement cette stratégie que prône aujourd’hui Klaus Schwab, le grand gourou d’Emmanuel Macron et des autres global leaders de la secte de Davos, à chaque édition annuelle du Forum économique mondial qu’il préside.

La stratégie est donc implicitement annoncée : après la sanctuarisation de l’avortement au nom du droit des femmes, après la légalisation de l’euthanasie au nom du droit à mourir dans la dignité, qui obéissent toutes deux en partie à une logique honteuse de dépopulation revendiquée sans équivoque aucune par ce même Klaus Schwab, viendront les fameux « droits des minorités« .

Des droits invoqués pour justifier qu’on inscrive pourquoi pas dans la Constitution le droit d’acheter un utérus à l’autre bout du monde pour permettre à des couples stériles par nature d’accomplir leur rêve de devenir parents. Ou le droit de changer de sexe dès l’âge de 6 ans. Ou encore celui de porter et d’allaiter un enfant pour des hommes trans ou non binaires qui se vivent comme des mères auxquelles on refuse injustement ce droit légitime…

Où allons-nous ainsi ?

« Les civilisations sont mortelles, les civilisations meurent comme les hommes, et cependant elles ne meurent pas à la manière des hommes. La décomposition, chez elles, précède leur mort, au lieu qu’elle suit la nôtre« , disait Bernanos.

Ceux qui jouent avec la vie et précipitent la décomposition de la civilisation fondée sur le respect de la vie sont les apôtres du Néant.

Ne nous y trompons pas : loin de servir des valeurs aussi élevées que la liberté, ils les piétinent, les subvertissent, ils s’en servent pour mieux les trahir.

Ne nous laissons pas aveugler par des mirages. Les femmes comme les générations futures n’ont rien à gagner et tout à perdre dans cette magistrale imposture. Arrachons les masques de ces faussaires, et reprenons vite notre destin en mains.

Le Maître et le Néant

Si je devais me situer au regard des grandes figures intellectuelles qui ont marqué le monde des idées et des arts au siècle dernier, je dirais que je suis quelque part entre Claudel et Cocteau.

Paul Claudel
Jean Cocteau

D’un côté les sommets de la mystique et de la morale catholique, avec cette ardeur à embrasser le tragique de l’Histoire concentré dans les abysses et les cimes du siècle, cette profusion littéraire, cette dramaturgie baroque, et cet inlassable engagement diplomatique et politique. Avec cette constante intransigeance à vouloir viser trop haut pour s’extraire de l’absurde, quitte à braquer les consciences, à rajouter des injustices aux drames et manquer sa cible.

Et pour l’autre, la poésie des symboles, la sensualité onirique, la délicatesse des songes et le jeu des apparences comme distance élégante face aux meurtrissures de l’âme, aux excès du désir et à l’incertitude équivoque, version schizoïde de l’angoisse existentielle. Avec cette magnifique formule qui résume tout son cheminement personnel et artistique : « Il faut suivre sa pente naturelle… vers le haut ! »

Et puis il y a parmi mes pères cette figure que j’admire profondément sans parvenir à l’égaler : Camus. L’homme révolté, l’homme engagé, l’homme impertinent mais intègre, séducteur incompris, l’aventurier solitaire habitué des salons littéraires, tantôt célébré tantôt rejeté, mais toujours ferme sur son cap. L’homme charnel et spirituel à la fois qui embrasse cette humanité telle qu’elle est, qui étreint le réel et l’accompagne au milieu des tourments, non pour décrocher la gloire, briller aux premiers rangs, mais pour servir une cause juste, sans jamais céder aux pièges de la complaisance ou du fanatisme. 

Albert Camus

Quant à l’abomination absolue, elle se résume pour moi dans la hideur physique et morale de Sartre, le pape de l’existentialisme nihiliste, le prophète et du non-Etre et du Néant, l’homme des Mains sales qui ne s’est jamais sali les mains, mais qui a sali tant d’esprits égarés en élevant des bûchers pour célébrer la plus grande imposture intellectuelle et morale du 20e siècle : le marxisme-léninisme.

Cet avatar pourri du messianisme politique, portés par des Zélotes athées et des technocrates déshumanisés. Ce renversement complet des valeurs, qui travestit la Parousie en ordalie planétaire, le Salut en triomphe de l’Antéchrist, et le Royaume des cieux en goulag cérébral. Marxisme-léninisme qui au passage fut le principal inspirateur et repoussoir du nazisme, dont il est l’avatar exalté sous la forme d’une réaction nationaliste au bolchevisme et à l’Internationalisme.

Le triomphe des faux-prophètes comme Sartre et autres thuriféraires du Nihilisme est exactement ce à quoi nous assistons aujourd’hui. Avec ce mariage contre-nature prophétisé par Orwell entre le Capitalisme ultralibéral et le Communisme technosanitaire.

Michel Foucault

Le seul rédempteur intellectuel pour dépasser l’impasse sartrienne, et tout ce que ce

monstre représente, serait Foucault. Encore que ses prétendus disciples d’aujourd’hui, qui ne l’ont visiblement ni lu ni compris, ont trahi l’homme et sa pensée. Faisant dire à cet esprit émancipateur, archéologue des discours comme fondement du pouvoir, de la norme et outil de contrôle des âmes, son exact contraire : le retour de la Norme, déifiée en Nouvel ordre moral (et mondial). C’est-à-dire de toutes les normes également sanctifiées dans le grand marché de la compétition victimaire. Au nom d’un Relativisme absolu qui interdit tout redressement éthique. Relativisme individualiste, communautariste et consumériste, porté aux nues par la religion Woke. Elle-même récupérée par l’imposture « progressiste » des marchands du Temple renversé, devenus les nouveaux dieux régnant sur une armée de zombies apathiques et connectés.

Friedrich Nietzsche

Finalement, en ce début de siècle crépusculaire qui célèbre la Confusion des valeurs et le règne de l’Absurde, il faut faire retour à Nietzsche. Le prophète de Par-delà le bien et le mal et d’Ainsi parlait Zarathoustra est toujours d’une actualité salvatrice. Nietzsche le pourfendeur de la mauvaise conscience, du nihilisme et de l’homme du ressentiment (Sartre), celui qu’on nous somme de devenir pour nous entredévorer et mieux nous asservir. Nietzsche annonciateur de cette époque de ténèbres qui précède l’avènement du surhomme, pôle lumineux du transhumain, masque fétichiste des sous-hommes, des esclaves, du bétail, de ces machines organiques auxquelles ont aura ôté l’esprit pour les subordonner à l’intelligence artificielle. Nietzsche emporté par le vertige de ses visions d’un inéluctable chaos à venir. Dans lequel nous nous vautrons. Nietzsche toujours aussi pertinent qu’impénitent.

Parmi ses disciples qui ne lassent pas de m’inspirer, il y a René Girard. Du ressentiment au mimétisme, il y a le regard lucide et davantage objectif de l’anthropologue sur la violence de nos sociétés et les mythes qui la sacralisent. El la figure du bouc émissaire toujours rejouée, dont le seul dépassement possible réside dans la Résurrection, cette théophanie de l’Etre et cette sublimation du désir. Tellement d’actualité !

Quant aux grands esprits de ce siècle qui participent de l’Eveil global des consciences, seule issue hors de la Néantisation ambiante, il ont en commun de jeter des ponts vers l’Universel et de restaurer le lien avec notre Origine divine par-delà le désenchantement du monde, en rouvrant toutes grandes les portes du Ciel débarrassées des oripeaux du religieux et des geôles de la Raison. En comblant à la suite de Jung le fossé symbolique et spirituel entre l’Orient et l’Occident. Tout comme le schisme obsolète entre science et mystique, ou entre rationalité et irrationnel.

On peut citer parmi les nombreux « gourous » contemporains dont les livres ornent les rayons Spiritualité, Ésotérisme ou Développement personnel : Neale Donald Walsch (auteur des Conversations avec Dieu), Philippe Guillemant (physicien, directeur de recherche au CNRS, conférencier, auteur d’une théorie sur le temps et spécialiste de la physique de la conscience), Eckart Tolle (Le pouvoir du moment présent) ou Scott Peck…

Autant de nouveaux maîtres (à être, devenir et réaliser plutôt qu’à penser) qui signent dans cet Occident malade le grand retour à l’intériorité. Pas pour consommer du bien-être customisé ou s’acheter un supplément d’âme comme on change de voiture, mais pour se changer réellement soi-même, se dégager des entraves et éviter les gouffres du Zeitgeist. Et parvenir ainsi, en se reconnectant à la trame intime du Réel qui nous sous-tend et nous rend libres, à revivifier en nous ce pouvoir transformateur de la conscience et de l’Amour. Et permettre au monde de se sauver par le haut en se lassant aspirer par le Sens qui l’appelle vers la grande Transmutation. Non par une volonté de changement plaquée de l’extérieur, mais par une transmutation des énergies intérieures, des épousailles entre la Lumière et les énergies enfouies dans nos mémoires et nos ténèbres.

Immanence et transcendance réconciliées dans cette nouvelle Conscience globale émergente, qui est celle de l’humanité pacifiée naissant à la conscience d’être elle-même, dans son Unité dynamique et solidaire, dans son pouvoir créateur centré sur la quête des biens supérieures et du Bien commun, en assumant enfin avec joie, responsabilité et fécondité sa place dans l’Univers.

La Société de l’Obscène, mirage des papillons

Babylone, la grande prostituée

Qu’est-ce que l’Etat de droit ?

Selon une conception qu’on fait souvent remonter, du moins en France, à Montesquieu, l’Etat de droit est un principe juridique, philosophique et politique qui suppose la prééminence du Droit sur le pouvoir politique. Il s’oppose à la monarchie ou au despotisme, lequel fonde le pouvoir politique sur l’arbitraire d’un seul homme ou d’une caste, seul détenteur de l’autorité, seule source du Droit, et seul arbitre des autres pouvoirs.

Selon ce principe d’Etat de droit, la loi s’applique à tous, de la puissance publique aux individus. Personnes physiques ou morales, tous sont égaux devant la loi et doivent se conformer à la même norme juridique de façon égale, du chef de l’Etat au simple citoyen, et même au prisonnier déchu de ses droits.

La France est-elle encore aujourd’hui une démocratie ou un Etat de droit ?

Qu’on se place d’un point de vie juridique, constitutionnel, institutionnel, social ou politique, la réponse à ces deux questions est évidemment non.

L’abandon de la souveraineté nationale au bénéfice d’institutions européennes de type fédéralistes, le transfert progressif des pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire nationaux vers des instances communautaires comme l’Union Européenne, la Commission Européenne, le Parlement européen, le Conseil des ministres européen, la Cour européenne de Justice ou la Cour européenne des droits de l’homme, pour n’en citer que quelques-unes, sans compter les institutions non élues qui constituent la matrice de la future gouvernance mondiale, officielles (G7, G8, G20, Conseil de Sécurité, ONU, OMC, FMI, Banque mondiale…), ou plus opaques (groupe Bilderberg, Commission Trilatérale, Forum économique mondial et think tanks divers…), la substitution du principe démocratique central dans notre Constitution du gouvernement du peuple, par le peuple, et pour le peuple par une pseudo démocratie représentative constituée d’élus sélectionnés et financés par les mêmes lobbies, la dérive technocratique et élitaire de la société et des modes de décision, la corruption de tous les pouvoirs par des puissances économiques et financières étrangères qui contrôlent leur financement, leurs actions et les élites en place, ont peu à peu révélé l’imposture qui se cache derrière une utopie démocratique qu’on agite encore pour se rassurer ou pour tromper les masses.

Quant au Droit, il est devenu avant tout un instrument pour contrôler les autres pouvoirs. La judiciarisation de la politique répond à une dérégulation et une subordination de l’économie grâce aux nouvelles normes juridiques supranationales en faveur de la dérégulation et du libre-échange imposées de façon sournoise grâce aux traités transatlantiques notamment par les partisans d’un mondialisme sauvage où l’Argent-roi, le Marché tout puissant et la loi du plus fort balayent peu à peu tous les garde-fous démocratiques et juridiques qui protégeaient jusqu’à présent les plus faibles contre l’avidité sans limite des plus forts.

Non que la France soit devenue une République des juges, où l’hystérisation moralisatrice, l’obsession de la norme, l’exhibition plébéienne et la judiciarisation permanente des comportements déviants auraient remplacé la vertu, l’exemplarité ou le devoir moral des élites envers le peuple. Mais cette tendance est au contraire surjouée pour maquiller l’absence de vraie justice. Dans les discours politiques et médiatiques, dans ces nouvelles normes morales woke agitées par les intellectuels de cour comme Enthoven pour traquer les écarts, crucifier les fautifs et les jeter en pâture à l’opprobre public. Et laisser soigneusement dans le même temps les élites les moins suspectées de duperie poursuivre leur petit commerce sordide, protégées par l’obscurité coupable et la confusion générées par le tumulte ambiant.

La France de 2022, comme toutes les autres démocraties occidentales à un titre ou un autre, ressemble plus à la Rome des empereurs décadents qu’à un parangon de vertu démocratique. Un empire qui se pare d’autant plus de vertu que celle-ci a déserté le sérail depuis plusieurs générations. Un empire qui se délite par la tête, poreux aux invasions barbares, culturelles et spirituelles plus qu’avant tout démographiques.

Contrairement aux obsessions zemmouriennes, la France serait moins menacée par le Grand remplacement sous les coups de boutoir des hordes barbares venues de l’Islam ou de l’Afrique que par le Great Reset. La grande aspiration qui précède la Grande Réinitialisation mondialiste.

Et pour accélérer ce phénomène de dislocation des structures étatiques, institutionnelles, éthiques et culturelles dont le roi-Pinocchio Emmanuel II a le secret, l’Islam et tous les communautarismes propres à démanteler l’unité nationale sont des alliés de choix, plus qu’un but en soi.

Car tous seront promis au même sort une fois les réduits identitaires et démocratiques tombés : passés par l’aspirateur et la moulinette du grand laminoir mondialiste, cette machine infernale à broyer les identités, les aspirations libertaires ou communautaires, pour les assimiler dans le grand Collectif indifférencié : celui des esclaves consentants du monde d’après. Avec ses promesses de vie meilleure, virtuelle et connectée ; du moins pour ceux qui n’auront pas été entre temps éliminés après avoir été déclarés non conformes, dangers potentiels, réfractaires au bonheur imposé, antivax, complotistes ou contaminés.

Notre société ne repose évidemment plus sur le Droit. Même si elle fait mine d’être obsédée par le Droit. Ou plutôt obsédée par une conformité purement formelle à la seule norme faussement structurante qui subsiste une fois l’éthique vidée de son sens : La norme juridique. Ce qui est permis ou interdit selon l’arbitraire du pouvoir, justifié par une logique de l’efficacité ou des discours « progressistes » qui ne sont qu’un simple emballage rhétorique pour faire passer la pilule.

Un nouveau totalitarisme s’est ainsi mis en place de façon tellement subtile que certains n’en ont même pas encore conscience. Il s’appuie pour s’imposer sur un terrorisme permanent, lui-même justifié par une morale qui se résume à un conformisme comportemental, intellectuel et discursif. Et surtout sur une transparence de tous les instants, qui n’est même plus une injonction ou une exigence à tout dire et tout montrer au nom de l’intérêt général ou d’un impératif catégorique (la lutte contre le terrorisme). Depuis que les nouvelles technologies ont transformé la vie cognitive, la vie privée, intime, interpersonnelle, relationnelle et non seulement la vie sociale, professionnelle, économique, en tribunal inquisitorial permanent, traquant nos moindres faits et gestes, nos pensées, émotions et intentions, avant même que nous prenions nous-mêmes conscience.

Une telle dérive, ajoutée aux frayeurs essentiellement irrationnelles entretenues par les médias sur l’apocalypse climatique, chimique, virologique et autres fléaux qui conduisent l’humanité vers sa disparition annoncée, nous ont enfermés dans une paranoïa collective qui est devenue aujourd’hui notre seule manière collective d’être au monde.

Elles nous poussent à suivre de façon moutonnière toutes les injonctions absurdes supposées garantir notre sécurité, sans voir qu’elles nous précipitent au contraire vers le Néant. Avec comme corollaire pour nous assujettir tout un tas de dérivatifs et de divertissements, de potions toxiques pour nous abrutir davantage, de baumes hyper customisés pour dorloter notre ego, nous faire oublier nos frustrations le temps d’un épisode Netflix, et renoncer à toute envie de réfléchir par nous-mêmes. Ce qui risquerait de nous faire prendre conscience de l’obscénité du chantage dont nous sommes l’objet, et de ce monde qu’on nous vend comme le meilleur possible.

Terrifier, soumettre, contrôler. Tels sont les mots d’ordre des maîtres du monde, qui tirent les ficelles de ce grand marché de dupes.

Le maître mot de cette magistrale imposture, ce n’est pas le Droit, le Bien, le Juste, le Vrai, le Beau ou même le secure, c’est l’Illusion.

La Société du spectacle chère à Guy Debord est devenue une société de l’Obscène, travesti en apothéose de la vertu.

Comme dans le roman d’Orwell, le mensonge c’est la vérité.

Ainsi en va-t-il de cette « Justice » aussi absurde qu’injuste. Cela vaut pour la Justice française comme pour la Justice internationale. Et cela augure de ce que sera le monde futur. Ce Nouvel Ordre Mondial qu’on nous promet aussi proche qu’inéluctable, apte à arracher l’humanité à tous les cataclysmes environnementaux, sanitaires, industriels, économiques, monétaires, nationalistes ou religieux qui la menacent. Une assurance multicarte contre toutes les turpitudes apocalyptiques. Le messianisme technologique à porter de clic.

Aujourd’hui, sous les caméras du monde entier, se tient le procès d’un homme seul face à ses juges. Un soldat russe, donc doublement méchant par nature, accusé de crime de guerre pour avoir tué un civil. Un comble pour un soldat !

Il est vrai que depuis l’invention par les faucons néoconservateurs du Pentagone lors de la première guerre en Irak de 1991 du concept de frappes chirurgicales, la guerre ne tue plus jamais d’innocents. On passera donc sous silence les 200.000 civils tués durant les guerres au Moyen-Orient du très consensuel Obama. Pas grave, c’étaient des Bougnouls. Pardon, des islamistes.

Un gamin de 20 ans qui exécute un ordre idiot et fait une victime non programmée est donc désormais déclaré criminel de guerre. C’est facile, c’est pas cher, c’est énorme mais ça empêche de penser. C’est en effet un bouc émissaire parfait pour concentrer le désir légitime de vengeance de tous les crétins lobotomisés par BFM TV, qu’on fait aboyer depuis trois mois contre le nouveau Diable russe.

Une façon habile de faire oublier tous les crimes commis à notre encontre depuis cinq ans par le petit dictateur en herbe qui s’agite à l’Elysée en obéissant aux ordres de ses mentors qui en veulent toujours plus. Pour le coup les plus criminels qui soient dans l’Histoire, comme l’avenir le révélera bientôt. Et ce devant la Shoah, Staline, Pol Pot ou la Révolution culturelle.

La société du spectacle jette donc aux fauves anémiés d’une opinion émasculée ces menues croquettes en guise de consolation pour toutes les humiliations infligées.

Et pendant que la basse-cour merdiatique s’agite sur ce minuscule crime de guerre faute de mieux, personne ne parle des milliers de plaintes déposées depuis deux ans pour crimes contre l’humanité. Génocides, euthanasie des résidents en EHPAD, empoisonnements volontaires, mise en danger de la vie d’autrui, non-assistance à personnes en danger, falsification de données médicales officielles, primes au parjure et au mensonge, interdiction de prescrire, trafic d’influence, conflits d’intérêts et corruption aggravée, exercice illégal de la médecine, subornation d’autorité scientifique, fraude fiscale. Macron, Philippe, Castex, Buzyn, Véran, Delfraissy et autres tartufes cyniques et sanguinaires pourraient se retrouver dans le box des accusés. Sans parler des violences policières, des crimes de haute trahison, du démantèlement de l’Etat, des services publics et des administrations au profit d’entreprises privées comme BlackRock, la Banque Rothschild ou McKinsey. Ou de certaines firmes championnes des condamnations pour crimes comme Pfizer, mécène comme d’autres laboratoires pharmaceutiques de LREM ou de certains ministres macronistes.

Des plaintes qui seront évidemment toutes déboutées pour vice de forme ou autre alibi. Comme l’ont été celles pour crime contre l’humanité déposées mi-2021 par le Barreau des avocats indiens contre Bill Gates et sa fondation criminelle, Anthony Fauci et Tedros Ghebreyesus, directeur général de l’OMS, après l’interdiction faite au gouvernement indien en pleine flambée épidémique de délivrer de l’ivermectine aux personnes touchées par le variant Delta. Et alors que plusieurs millions d’Indiens avaient justement pu être sauvés grâce à l’administration précoce de ce traitement, parmi les plus efficaces contre le Covid.

A la notion de crime contre l’humanité il va bientôt ajouter celle de crime d’obscénité, tant celle qui caractérise la caste au pouvoir ne semble plus connaître de limites.

Mais précisément, nous obséder à notre tour avec ce désir de juger ces criminels et leur faire rendre gorge, n’est-ce pas précisément rentrer dans le piège tendu par la Bête ? Nous laisser vaincre par cet appétit mimétique de revanche. Et nous abaisser à n’être que des suppôts de la Bête.

La question n’est pas tant ici celle de la Justice. Justice humaine et institutionnelle, au nom d’une certaine conception du Droit, des droits humains, du meilleur modèle d’exercice du pouvoir ou de la meilleure façon d’être en société. Sinon d’un renoncement temporel à la logique du Talion qui nous exonérerait de la mécanique sacrificielle en renvoyant nos bourreaux à un quelconque Jugement dernier. La vraie question n’est pas non plus comment gouverner au mieux le monde, selon quels principes universels, quel modèle, ou même au service de qui.

La seule question essentielle est celle de notre identité et de notre avenir commun. QUI voulons-nous devenir collectivement ? A quoi ressemblera cette humanité future qui émerge actuellement, et qu’on force à rentrer dans le moule mensonger des mondialistes ? Quelle sera la Conscience collective qui adviendra ? Et qui constituera une fois le brouillard de la confusion dissipé l’Âme de l’Humanité ?

A toutes ces questions, on ne peut répondre en nous définissant contre ou à partir d’un contre-modèle que nous réprouvons viscéralement. Ce qui reviendrait à le créditer sinon à l’adopter. On ne peut sortir du rapport de forces qui empêche notre humanité d’achever son unification de façon congruente et féconde en nous enfermant dans un autre rapport de forces : celui qui nous pousse à nous opposer à une tentative de réduire l’humain à un objet, une marchandise, un esclave, un robot ou un déchet, tout juste bon à satisfaire l’arbitraire de ceux qui s’en déclarent eux-mêmes les dieux.

Plus que jamais, face au piège des normes destinées à asservir et stériliser toute capacité de dépassement créateur, face la perversion mondialiste ou « progressiste » qui réduit le principe d’Etat de droit au mensonge de l’état de non-droit, face à l’obscénité des crimes liés au pouvoir qui ne sont plus des déviances à une norme éthique ou juridique mais ressemblent quasiment une Essence de volonté perverse, il faut remettre l’imagination au pouvoir.

Car ce que l’on cherche à tuer en nous, ce n’est pas tant la vie, la santé physique ou mentale, le discernement ou l’esprit critique. C’est notre faculté à créer, qui est une autre définition de la liberté. Pas à créer des objets, à satisfaire notre désir narcissique en nous projetant dans des créations extérieures. Mais cette capacité à NOUS créer, c’est-à-dire à choisir collectivement et en conscience l’expérience que nous voulons faire de nous-mêmes, qui fait au mieux sens commun et nous qualifie le mieux en tant qu’êtres humains.

Pas pour nous prendre pour des dieux à la place d’un quelconque dieu créateur. Mais pour être réellement à son image. C’est-à-dire des consciences issues de la Conscience, à la fois autonomes et indissolublement reliées. Et qui participent à ce Grand-Œuvre de création d’une Réalité toujours transformée, en unissant leurs consciences vers un désir libre d’incarnation collective d’une certaine réalité. En lien avec toutes les autres formes de conscience qui nous constituent et auxquelles nous sommes reliés. C’est-à-dire à l’Univers tout entier.

N’y a-t-il pas meilleure définition contemporaine de cet universalisme qui inspire nos idéaux humanistes ?

Il est temps de nous élever, de nous hisser hors de la matrice, de sortir des confusions et des pièges du Collectif quand celui-ci est plaqué du dehors par des discours collectivisants et totalitaires. Et de vivre enfin l’expérience collective, en laissant naître cette humanité au lieu de projeter sur elle nos manques, nos rêves et nos illusions.

A l’Obscénité victorieuse et scandaleuse succéderont alors Paix, Joie partagée, Fécondité et Harmonie.

On pourrait douter que ces belles paroles ne soient autre chose qu’un vœu pieu au milieu d’horreurs. Et pourtant. C’est parce que la chenille meurt qu’elle peut devenir papillon. Mais qu’en est-il de la conscience d’une chenille qui meurt et ignore tout de ce qu’est un papillon ?…

Perversité suprême, le monarque, une espèce de papillon exotique, est le nom choisi pour désigner les victimes d’un programme d’expérimentations secrètes conduites à des fins de manipulation mentale par la CIA à partir des années 1950 (projet Monarch ou Monark en anglais). Il consistait à choisir le profil de cobayes humains fragiles, et à en remodeler totalement la personnalité en les soumettant à des chocs traumatisants, dans le but de les rendre totalement malléables et propres accomplir sous emprise des missions criminelles que leur conscience les aurait obligées à refuser autrement.

Ces papillons monarques sous l’influence d’une autorité machiavélique sont un peu à l’image de nos âmes suppliciées, terrorisées, contraintes de tous côtés, jusqu’à nous forcer à rentrer dans le moule et aller là où nous ne voudrions pas aller, en faisant le contraire exact de ce qui est bon pour nous. Et pour cela il faut anéantir en nous toute esprit critique, toute résilience, toute capacité de réaction, et même toute conscience individuelle et tout principe éthique. Toute humanité. Pour devenir des robots compatibles avec les AI, nos nouveaux geôliers.

Sauf que le grand papillon qui va sortir de ce supplice pourrait s’avérer – ô surprise – l’inverse du but attendu.

Deviens qui tu es ! Fais ce que toi seul peut faire.

Alors que l’humanité se débat dans les ténèbres, nous devrions plus que jamais faire de cette maxime de Nietzsche notre premier commandement : prendre pleinement conscience, devenir vraiment et librement Qui nous sommes. Des êtres « divins », infinis reliés à l’Infini, aussi insignifiants dans notre prétention à nous élever par nous-mêmes que tout-puissants.dans notre aspiration à rejoindre les cimes de cette force matrice de l’Univers qu’on appelle l’Amour. Et non ce à quoi voudraient nous réduire de faux dieux enchaînés par leur ego à leur volonté de puissance, à leur orgueil, à leur enveloppe mortelle et à leur vanité.

Pourquoi l’écrasante majorité de nos concitoyens refusent de se réveiller ?

Au début de cette année 2022, après plus de deux ans de crise du Covid et alors que les révélations se multiplient partout dans le monde pour faire la lumière sur la face cachée de cette crise et les crimes commis, beaucoup d’observateurs conscients des enjeux s’interrogent sur les raisons de cette lenteur de l’opinion à admettre la vérité.

Pourquoi les esprits semblent-ils lents à se dégriser ? Alors que les preuves de la manipulation dont ils sont s’objet depuis deux ans s’exposent de plus en plus clairement au grand jour, y compris dans les médias mainstream qui ont le plus contribué à créer et entretenir la confusion.

Pourquoi les positions se durcissent au point que certains se laissent enfermer dans des discours et des positions radicales conformes aux mesures sanitaires les plus absurdes, quand bien même les mesures liberticides qu’elles comportent contredisent fondamentalement leurs principes éthiques ?

L’opposition de la masse à s’ouvrir à d’autres discours que ceux de la propagande officielle relève-t-elle vraiment d’une incapacité à comprendre ? L’immense masse du troupeau serait-elle stupide, abêtie à cause de décennies d’ingénierie sociale qui auraient annihilé toute capacité à raisonner hors des schémas officiels, comme le leur reprochent ceux qui cherchent à les alerter ?

Ou bien ne s’agirait-il pas plutôt d’un refus de se remettre en cause et de remettre en cause des modèles, des discours, des schémas intellectuels faux, trompeurs, mais finalement sécurisants ?

Les gens ne sont pas idiots ou ignorants. Le problème ne vient pas d’un seuil critique d’information nécessaire pour qu’une masse critique ouvre les yeux. Mais d’un refus volontaire de la majorité d’exercer son esprit critique et de faire face à la réalité.

Le problème est donc autre. Et la solution ne réside pas dans un surcroit de preuves ou d’informations pour dissiper la confusion. Les blocages sont subjectifs, irrationnels, et donc beaucoup plus difficiles à faire tomber.

La vraie nature de la réalité

La réalité objective n’existe pas : nous vivons dans un « hologramme » fabriqué pour nous et qui nous masque en permanence la vraie nature de la réalité.

Selon la physique quantique, ce que nous appelons habituellement réalité objective n’a aucune existence intrinsèque. Tout ce que nous appelons le réel, avec lequel nous interagissons, en particulier la réalité physique dans laquelle nous croyons évoluer, n’a pas d’existence en tant que tel. Ou plutôt il n’a aucune existence sans une conscience pour le faire exister.

 Cette vérité très étonnante résulte d’une propriété essentielle des particules élémentaires. Une particule peut se définir à la fois comme de l’énergie et de la matière. A l’état naturel, une particule est définie par ses propriétés vibratoires. Elle n’a aucune masse et est entièrement énergie. De même il est impossible de déterminer a priori avec certitude à la fois la position dans l’espace et la vitesse d’une particule. Une même particule se situe en termes probabilistes EN MEME TEMPS à plusieurs points de l’espace. Et c’est précisément l’observation dans le cadre d’une expérience scientifique qui fait perdre à une particule son caractère ondulatoire pour la faire devenir un grain de matière avec une masse et une position dans l’espace. Dès qu’une conscience observe une particule, celle-ci échappe aux principes d’incertitude et de multilocalisation pour prendre la forme d’une particule de matière dont on peut mesurer avec certitude la position.

Cette particularité fait dire aux scientifiques que la réalité matérielle telle que nous la concevons n’existe pas en tant que telle, comme un donné ad hoc qui existerait avec certaines propriétés indépendamment de nous. Et que rien dans l’Univers n’a d’existence sans une conscience pour interagir avec lui.

Tout ce qui semble exister indépendamment de nous n’a de fait qu’une existence relative. La réalité n’est qu’un sous-produit de la conscience. L’approche neuroscientifique inspirée des théories quantiques appliquées à la compréhension de la conscience et de ses manifestations dans le cerveau va plus loin en démontrant que tout ce qui nous percevons autour de nous comme « réel » résulte en réalité d’interactions entre notre conscience et des perceptions, des sensations, des images mentales qui se forment dans notre cerveau. En réalité le réel est fabriqué à chaque instant par nos représentations mentales.

D’ailleurs notre cerveau ne fait a priori aucune différence entre des stimuli « réels » qui seraient produits par des éléments extérieurs, des images, des sons, des sensations, et des stimuli virtuels produits par notre imagination ou des hallucinations mentales.

Ce qui nous conduit à conférer à certaines perceptions la qualité de « réelles » résulte en fait d’habitus, de repères acquis et organisés depuis notre naissance, de conventions qui relèvent d’une culture commune.

Nous voyons une table et nous l’identifions aussitôt comme une « table » : sa forme, ses dimensions, sa consistance, sa position dans l’espace évoquent aussitôt le concept de table et sa fonction.

Il en va de même pour tout ce que nous avons l’habitude de considérer comme réel et ce que nous considérons comme irréel ou imaginaire selon nos propres croyances.

Si nous sommes des êtres matérialistes et rationnels nous sommes par exemple persuadés que les fantômes n’existent pas. Par conséquent ceux qui disent avoir vu des fantômes ne peuvent qu’être victimes d’hallucinations, d’altérations de leurs sens, de leur esprit trop crédule, ou d’un imaginaire trop fertile. Tout ceci N’EST PAS réel.

Ce sont donc nos croyances et nos représentations, personnelles et surtout collectives, qui déterminent ce que nous sommes enclins à considérer comme réel et ce qui ne l’est pas.

Les recherches en neurosciences sur le fonctionnement du cerveau montrent que celui-ci n’agit pas comme un décodeur du réel, mais plutôt comme un filtre qui isole certains canaux. La fonction du cerveau n’est pas de convertir des stimuli extérieurs en images mentales, de les décoder pour les transformer en informations intelligibles, mais plutôt d’agir comme un filtre qui oriente notre conscience sur certaines fréquences parmi la masse quasi infinie d’informations quantiques avec lesquelles nous interagissons en permanence inconsciemment.

Si ce rôle de filtre n’était pas assuré, notre conscience serait subitement submergée par un flot d’informations qu’il lui serait impossible de gérer. Ce qui nous plongerait immanquablement dans un état de psychose insupportable. C’est exactement le type d’expériences vécues lors de certains états modifiés de conscience induits par la prise de substances psychotropes, lors de rites chamaniques ou d’expériences psychédéliques. Comme l’ayahuesca, mélange de substances végétales utilisé par certains chamanes d’Amazonie. Ou le LSD et la DMT utilisés dans le cadre d’expériences cliniques en psychologie transpersonnelle.

La tradition biblique offre un écho de ces expériences. Dans le livre de l’Exode (Ex 30:19-20), le prophète Moïse demande à Dieu de lui révéler son visage. Ce à quoi Dieu lui répond :

« Je ferai passer devant toi toute ma bonté, et je proclamerai devant toi le nom de l’Eternel ; je fais grâce à qui je fais grâce, et miséricorde à qui je fais miséricorde. L’Eternel dit : Tu ne pourras pas voir ma face, car l’homme ne peut me voir et vivre. »

En d’autres termes, il est impossible de « voir » comme de concevoir la Réalité ultime telle qu’elle est. On ne peut qu’interagir, entrer en relation avec elle. Et cela ne peut passer que par le filtre de notre écran mental qui scinde cette réalité indissociable en un sujet conscient et une « réalité » qu’il construit comme extérieure à lui et avec laquelle il interagit. Notre mode de connaissance le plus commun de l’autre est celui d’une communication consciente entre un sujet en un autre sujet. De même notre connaissance de l’Univers et de ses multiples réalités passe par le rapport entre un observateur conscient et un objet construit par lui comme son champ d’observation.

Le conditionnement, matrice de la condition humaine

Fondamentalement, chacun d’entre nous est une conscience individuée issue de la Conscience universelle. Cette conscience individuelle est incorporée dans un corps physique durant toute la durée de son existence qui va de la vie intra-utérine à la mort.

Cette expérience d’incarnation que nous désignons communément comme « la vie » définie notre identité d’êtres humains. Elle borne notre existence en nous conférant un certain nombre d’attributs qui définissent notre condition humaine, faite de potentialités et de limites. Attributs physiques, liés aux facultés de notre corps physique ; psychiques, liés au fonctionnement de notre cerveau ; et spirituels, liés au sens que nous donnons aux expériences vécues par notre âme au cours de cette existence incarnée. C’est-à-dire à cette expérience particulière d’être au monde, à la conscience d’être soi, interagissant avec d’autres consciences et usant de notre potentiel individuel et collectif de création de réalités.

Dans cette expérience de la condition humaine, notre expérience de la réalité s’organise sur la base d’un consensus qui confère une valeur particulière aux expériences vécues collectivement.

Ainsi dans le domaine de la connaissance scientifique, c’est le consensus, toujours flexible, relatif et évolutif, qui confère une valeur de vérité à des lois, des théories, des modèles sensés donner une certaine intelligibilité au réel construit comme objet de connaissance.

De même, d’un point de vue anthropologique, nos modèles comportementaux, nos schémas culturels, discursifs, sont définis par une culture commune, des lois sociales, un vocabulaire commun. Nous ne naissons pas et ne grandissons pas avec une faculté de toute puissance. Dès la naissance et dès que notre psyché se forme, nous faisons l’expérience de la limite. Nous apprenons, souvent douloureusement, à reconnaître ce qui distingue notre être du reste du monde. Puis nous apprenons à nous adapter, à nous comporter, à identifier ce qui est possible ou permis et ce qui ne l’est pas. Tout cet apprentissage de la vie en société façonne notre identité individuelle, notre personnalité.

Dès lors notre représentation du monde, de nous-mêmes, de l’Univers, de l’humanité diffère selon notre culture d’origine. Un Américain qui a grandi à Manhattan et un Amérindien qui a grandi dans une tribu yanomami dans la forêt équatoriale, tous deux confrontés à la même expérience, n’auront pas le même vécu de cette expérience. Parce qu’ils ne vivent pas dans la même réalité.

Plus encore, il n’existe aucune réalité objective qui puisse servir de dénominateur commun ou de référent pour évaluer leurs expériences relatives. Confrontés l’un à l’autre, leur expérience commune du réel ne peut émerger que d’une confrontation de leurs expériences individuelles, subjectives, et de l’élaboration d’un consensus sur ce qui fait sens pour tous les deux.

Au travers de cet exemple on comprend l’importance cruciale des référents culturels dans notre expérience de la réalité.

Nous sommes tous conditionnés par notre culture d’origine. Par les schémas mentaux implantés dans notre esprit depuis le plus jeune âge par nos parents, notre famille et notre milieu d’origine, le système éducatif, la société, le milieu professionnel, les discours politiques, médiatiques, scientifiques, culturels, juridiques, philosophiques, éthiques ou religieux. Par nos habitudes de consommation conditionnées par le marketing, la publicité, etc.

L’expérience humaine est donc d’abord une expérience du Collectif. Une expérience de la reconnaissance du soi comme se conformant à un modèle collectif. Une totalité qui nous conditionne en tant que membre appartenant à une communauté humaine, une famille, un clan, un groupe, une tribu, une ethnie, une nation… ou l’idée universelle que l’on se fait de l’humanité.

Mais cette expérience particulière n’aurait aucun sens sans l’émergence dialectique de la conscience individuelle. On ne naît pas au monde en sortant du ventre de sa mère ; on naît véritablement au monde quand la conscience s’érige et s’affirme à la face du monde en tant qu’individu pour dire « je ».

On a souvent l’habitude de considérer que la notion d’individu est une invention de la culture occidentale. Il y a lieu cependant de relativiser cette croyance. Dans presque toutes les cultures on retrouve des mythes similaires dans lesquels un individu se distingue du groupe, se sépare ou s’oppose à la masse, aux croyances et aux habitudes communes, pour suivre son propre destin. Cette séparation est souvent liée à la rencontre avec le divin.

Ainsi dans les mythes fondateurs de la Genèse, Abraham, le premier des croyants, répond à l’appel de Dieu qui lui ordonne de quitter son pays, sa famille et d’aller vers le pays qu’il lui montrera :

« L’Eternel dit à Abram : Va-t’en de ton pays, de ta patrie, et de la maison de ton père, dans le pays que je te montrerai. »

On retrouve des mythes comparables dans la pensée primitive, avec des héros qui choisissent de quitter leur tribu pour s’aventurer dans la forêt et entament ainsi une initiation personnelle qui leur révélera les secrets des dieux, la vraie nature de la réalité et qui ils sont vraiment.

Cette expérience est une constante inscrite au cœur de notre nature humaine : on ne devient vraiment soi qu’en rompant, au moins temporairement, avec le reste du groupe. Et donc avec ce qui nous définit en tant qu’humain selon les critères transmis par la culture commune.

Tout Eveil de la conscience est d’abord un arrachement douloureux. Il n’est donc pas étonnant que peu d’entre nous aient vraiment le désir de faire cette expérience. Devenir soi est un processus. Qui suppose de mourir à celui qu’on était ou qu’on croyait être. Et se lancer vers l’Inconnu. Tout le monde n’a pas l’esprit aventurier ou la vocation à devenir un héros solitaire.

C’est pourquoi dans toutes les cultures ce processus d’individuation est longtemps resté l’apanage d’êtres d’exception, tour à tour objets de fascination ou de rejet.

Celui qui choisit de quitter sa propre famille, de renoncer à son statut et à ses privilèges pour suivre sa propre route, est aussitôt perçu comme une menace pour la cohésion du groupe. C’est le cas de tous les êtres d’exception, les éveillés, les ermites, les prophètes, les messies, qui choisissent ce destin et répondent à cet appel particulier. Et qui bien souvent sont raillés, persécutés, pourchassés, parce qu’ils sont accusés d’être des profanateurs, des sacrilèges, des dangers, des traîtres ou des renégats.

Se séparer du groupe, remettre en cause ses fondements, partir à la recherche d’une autre vérité, puis témoigner en prétendant inciter les autres membres à s’éveiller à leur tour, c’est assurément s’exposer à devenir la proie des mécanismes de bouc émissaire.

Face aux crises qui les menacent, face à la violence nourrie par les conflits mimétiques qui mettent en péril leur existence, la tentation pour les sociétés est de retrouver leur équilibre en désignant une personne ou une minorité chargée d’endosser la culpabilité et la violence du groupe.

Bien souvent les pouvoirs en place, le roi, la caste dirigeante, ceux qui incarnent l’ordre établi, et qui peuvent se retrouver eux-mêmes désignés comme des boucs émissaires par le groupe en période de crise, choisissent de détourner l’attention du groupe et de canaliser la violence qui les menace en désignant tel individu ou telle catégorie comme bouc émissaire. Et le contrat qui lie la masse à ceux qui exercent le pouvoir se renouvelle grâce au sacrifice d’un seul ou de quelques-uns désignés comme coupables expiatoires des désordres auxquels il est aussitôt mis fin.

L’exemple de Jésus constitue une sorte de passage à la limite de ce mécanisme. Car si Jésus passait beaucoup de temps à s’isoler, à se « ressourcer », à se retrancher du groupe pour aller prier au désert, jamais il ne fit acte de rupture par rapport à son groupe d’origine, à son statut de membre du peuple élu ou à son rang lié à sa fonction rabbinique ou son ascendance royale. Jamais non plus il n’a appelé ses disciples à prendre les armes ni à se rebeller contre les autorités. Jamais il n’a remis en cause la Loi ou les pouvoirs établis, pas même celui de l’occupant romain. Au contraire, le message de Jésus vise à témoigner, exhorter, confronter, révéler les lâchetés, les hypocrisies, les logiques de pouvoir. Et à les reconnaître pour ce qu’elles sont, sans les combattre mais en choisissant d’autres voies. Tout en privilégiant sa relation directe et intime avec le Divin à toute forme de médiation selon une logique politique, juridique, économique, théologique ou sacerdotale qui s’érigerait en pouvoir.

Jésus guérit les corps, rétablit les esprit malades, restaure la dignité des rejetés, mais surtout il libère les consciences de toutes les geôles spirituelles, de toutes les assignations identitaires, de toutes les formes de domination ou de pouvoir. Ce faisant, il restaure le lien d’amour primordial entre chaque être et la Conscience divine d’où il est issu.

Cette attitude constitue précisément pour tous les pouvoirs fondés sur une appropriation identitaire, éthique et spirituelle le scandale absolu qui causera sa perte. Le pouvoir politique d’une dynastie hérodienne corrompue qui confisque l’identité nationale du peuple élu et s’associe aux persécutions de l’occupant romain. Le pouvoir religieux incarné par les grands prêtres qui s’approprie l’accès au Salut et au divin par une codification jalouse des modèles liturgiques. Le pouvoir des scribes et des pharisiens qui s’arrogent le droit exclusif d’interpréter la Loi, de déclarer qui est pur ou impur, d’inclure ou d’exclure selon des critères identitaires, législatifs et normatifs.

Jésus court-circuite tous ces pouvoirs. Il en révèle l’imposture flagrante. Il doit donc être mis à mort afin de préserver l’autorité mensongère de ces pouvoirs, de maintenir le peuple dans la peur et la soumission.

Les choses n’ont pas fondamentalement changé depuis 2000 ans. Seuls les discours et les modèles ont changé. Aujourd’hui le pouvoir capitaliste de la société ultralibérale mondialisée a remplacé la Promesse du Salut par le vertige hédoniste et matérialiste aux artefacts sans cesse renouvelés. Le pouvoir est plus concentré que jamais. Il contrôle tous les états, tous les empires, l’économie, la science, la médecine, la technologie. Il choisit et finance les dirigeants de chaque pays, appelé à renoncer à son identité et sa souveraineté pour se fondre dans le Nouvel Ordre Mondial. Il fait et défait la politique, les gloires et les fortunes, façonne nos modèles de consommation, nos comportements, nos croyances et nos pensées. Il contrôle chacun de nos mouvements, chacune de nos actions. Bientôt il contrôlera même grâce à l’AI chacune nos moindres pensées, de nos émotions ou réactions.

Démontrant une perversité et un cynisme absolus, ce système contrôlé par une poignée de banquiers et multimilliardaires se drape pourtant dans la plus parfaite des vertus. Il prétend même œuvrer pour le bonheur de tous. Pour cela il instrumentalise jusqu’à les vider totalement de leur sens les idéaux des droits de l’homme, les préoccupations contemporaines à propos du climat, du développement durable, de la paix dans le monde ou du droit des minorités.

Aucune alternative ne semble envisageable pour l’avenir de l’humanité que de devenir des esclaves, du bétail, des marchandises ou des déchets, de la mauvaise graisse improductive à éliminer drastiquement pour permettre un meilleur contrôle du reliquat totalement soumis.

Mais nul messie semble être en mesure de nous délivrer de cet asservissement total. Aucun homme providentiel, aucun leader charismatique, aucun prophète, aucun deus ex machina. Nous sommes seuls. Livrés à nous-mêmes. Avec comme seule alternative que de nous éveiller ou nous laisser exterminer.

La logique de la terreur

Aucune force au monde n’est autant susceptible d’annihiler notre capacité de création et de réflexion que la peur.

Que nous ayons ou non conscience des enjeux terribles qui nous menacent, nous sommes tous les victimes d’un véritable terrorisme conçu et entretenu pour annihiler toute capacité de réaction.

Il faut un énorme courage pour vouloir s’éveiller et se délivrer de cette emprise avant tout spirituelle. La plupart d’entre nous ne l’ont pas et ne l’auront jamais. Ils ne savent que suivre et se soumettre.

En dépit des mythes que nous nous plaisons à cultiver sur les héros rebelles ou la Révolution, la propension à la révolte ne fait pas partie des constantes de notre humanité. Les forces centripètes qui nous poussent à rester sagement dans le troupeau, à obéir et à nous conformer aux injonctions et modèles imposés, sont beaucoup plus puissants que les forces centrifuges qui mous poussent à remettre en cause l’ordre établi et la place qu’on nous assigne dans la société pour écrire nous-mêmes notre propre avenir.

Beaucoup d’entre nous jouent à être des ados rebelles, des indignés, des insoumis. Nous trépignons, nous râlons, nous manifestons, mais c’est presque toujours pour mieux retourner ensuite à nos habitudes sans rien changer à nos modes de vie.

Il faut un courage hors norme (ou beaucoup de folie) pour oser aller au bout de nos pulsions rebelles, nous désassimiler de tous les conditionnements que nous avons subis, et mener notre existence selon notre libre arbitre, en faisant fi de tous les assignats et de toutes les injonctions à la conformité. Surtout en ce qui concerne notre vision du monde, de la vie, de l’humanité et de son avenir.

Il est beaucoup plus confortable, rassurant et moins fatigant de recherche l’assentiment d’autrui, de consentir, de renoncer, d’appliquer des lois et modèles conçus pour nous et déjà éprouvés. Aller travailler le matin en arborant une tenue vestimentaire totalement originale plutôt qu’un costume cravate est un défi impensable pour la quasi-totalité des cadres qui travaillent dans une entreprise. Alors penser et s’exprimer par soi-même en refusant les discours ambiants, choisir un mode de vie totalement à l’opposé des modèles de la vie urbaine, postmoderne, consumériste, relève de la pure folie.

Nos sociétés tolèrent un certain degré de marginalité. A l’occasion elles récupèrent même certains exemples pour en faire des antinormes transgressives aussitôt transformées par le jeu de l’assimilation et de la mise en scène médiatique en nouvelles normes destinées à canaliser les désirs émancipateurs ou centrifuges des plus originaux d’entre nous. Mais tout ceci relève de la manipulation mentale, de l’ingénierie sociale, pas d’un principe libertaire ou émancipateur.

C’est ainsi qu’il existe de multiples façons d’être ou d’apparaître comme un rebelle. Des moyens très commodes de manifester notre singularité de canaliser notre désir de marginalité, de rébellion, d’émancipation à peu de frais. Sans vraiment remettre en cause les fondamentaux, prendre des risques ou se mettre en marge du troupeau. Cela donne un sentiment passager d’individualité, de marginalité, un supplément d’âme qui permet de customiser sa façon d’être au monde, de donner l’illusion qu’on « se construit sa propre identité » selon un catalogue de permissions sagement nomenclaturé.

Cette idéologie constructiviste très en vogue aujourd’hui est pourtant le contraire exact de l’Eveil de la conscience et de l’émergence d’une vraie individualité, libre et pleinement maîtresse de son pouvoir de création. Ce n’est qu’un processus de segmentation égotique du conformisme selon des normes préétablies et toujours recyclées. Le contraire de l’acte créateur.

Ce qui rend possible de tels mécanismes d’identification à des normes, c’est une soumission inconsciente aux pouvoirs, fondée sur une nouvelle forme de sacralité qui utilise la terreur pour empêcher tout libre arbitre.

Nous prétendons vivre dans des sociétés rationnelles alors qu’en vérité nos comportements obéissent à des mécanismes totalement irrationnels. Ainsi nous idolâtrons la science et la technique qui nous donnent une illusion de toute puissance comme des petits enfants qui jouent à se jeter des sorts et à proférer des incantations magiques. Jamais nous ne pensons un seul instant à remettre en cause les postulats de cette science ou les vérités que certains experts scientifiques nous présentent comme des vérités incontestables. Il ne nous viendrait jamais à l’esprit de remettre en cause le magistère de ces nouveaux gourous qui nous expliquent comment tourne l’Univers ou comment se propagent les nouveaux virus. La science est une nouvelle religion dont les hommes en blouse blanche sont les grands prêtres. Au nom de la Raison qui en serait la déesse, nous nous laissons déposséder de notre raison pour devenir des croyants bien observants.

Remettre en cause les discours et le pouvoir des sachants, scientifiques et médias qui en divulguent les vérités, est une transgression assimilée à un sacrilège. Tenir des propos qui contredisent la doxa officielle, voilà la forme contemporaine de l’hérésie ! Ceux qui commettent un tel péché ne sont plus accusés d’être des sorciers ou des impies, mais pire : des complotistes. Une déviance, une maladie, un crime à la fois dogmatique, psychologique, social, politique, éthique et spirituel. Les complotistes sont à la fois des déviants intellectuels et sociaux, des fous victimes de délires paranoïaques, des pervers narcissiques manipulateurs, des sociopathes qui mettent gravement en danger la santé physique et mentale de leurs congénères, l’ordre social et la démocratie. En France, leurs discours sont même désormais assimilés par la loi à des dérives sectaires, dont il faudrait protéger leur famille et leurs enfants en les déchoyant de leur autorité parentale.

L’invention de l’antimodèle du complotiste est l’un des outil des dictatures totalitaires modernes qui remonte aux dictatures communistes. Il est aujourd’hui revisité par la nouvelle dictature ploutocratique et technocratique, sanitaire et technosécuritaire, transhumaniste et eugéniste, qui n’a rien à envier à ses modèles communistes. Selon les mêmes méthodes, celles-ci cristallise les tensions sociales et l’angoisse des individus en les concentrant sur les sujets réfractaires présentés comme hostiles et même responsables des malheurs du groupe.

Ainsi le pouvoir détourne toute pulsion agressive qui serait légitimement dirigée contre lui sur des victimes expiatoires faciles à identifier. Les « complotistes » et les « non-vaccinés » ont ainsi remplacé les Juifs désignés comme fauteurs de troubles du Moyen-âge aux bûchers nazis. Ils sont les nouveaux parias sociaux indispensable au pouvoir pour se maintenir et justifier son régime de terreur au nom du bien commun, de la santé et de la sécurité du plus grand nombre. Et renforcer sa doxa en dépit de ses incohérences sans jamais laisser aucune prise à la contestation frontale.

Si un homme ne naît de nouveau, il ne peut voir le royaume de Dieu.

Les plus grandes frayeurs partagées par tous les humains sont celles liées à la mort et à la naissance qui est son pendant. Se retrouver subitement séparé de son corps est sans doute la plus grande peur commune à toute l’humanité. Et la matrice de toute les autres peurs. D’autant que l’idée de la mort est souvent associée à celle de la souffrance physique, de l’agonie, et plus encore à celle de l’anéantissement du moi.

A la racine de cette peur il y a un archétype universel : l’illusion de la Séparation. La hantise d’être un jour séparé de son corps, qui fait pendant au traumatisme de la naissance où le nouveau-né est subitement séparé, expulsé du corps de sa mère avec lequel il ne faisait qu’un, est indissociable avec la terreur que suggère la perspective de l’anéantissement physique, mais aussi psychique.

Mourir est fantasmé comme la perte de tout contrôle, de toute identité, de toute faculté à agir. D’être séparé de soi-même et finalement désagrégé.

Cette peur procède d’une illusion fondamentale quant à notre vraie nature : celle d’être des êtres essentiellement séparés les uns des autres, comme l’individu que je suis vit une existence séparée du corps de sa mère qui l’a porté pendant neuf mois.

Or cette séparation n’est qu’illusoire. Elle est liée au fait que nous nous identifions à notre corps physique, dont nous expérimentons chaque jour les limites autant que les capacités.

Le traumatisme de la naissance vécu par toute conscience comme une expérience de douleur paroxystique et même de mort imminente lors des contractions qui précèdent le passage du col de l’utérus, traumatisme qui nous projetons cette expérience antagoniste tant redoutée de la sortie du corps au moment de la mort, entretient cette illusion commune que nous sommes des êtres finis, mortels et séparés. Alors qu’en réalité c’est tout le contraire : nous sommes des êtres spirituels, éternels et reliés de façon indissociable les uns aux autres parce que nous provenons tous d’une même Conscience dont rien ne peut nous séparer, d’où nous tirons notre vie et notre substance et à laquelle nous retournons.

Cette nostalgie, et pour beaucoup d’entre nous cette amnésie de l’Origine, nourrit en nous cette angoisse existentielle, ce sentiment d’un arrachement qui transparaît notamment dans les mythes de la Création comme celui de la Chute dans la Genèse.

A cause de ce double traumatisme, et de l’illusion qu’ils entretiennent, nous passons notre existence à rechercher des moyens pour conforter notre petit « moi », à nous rassurer en nous persuadant que nous sommes « quelqu’un » à nos propres yeux, de courir après des modèles, des gratifications, des consolations, au lieu de nous contenter simplement de faire pleinement l’expérience de QUI nous sommes, ici et maintenant.

Nous en venons à accorder beaucoup plus de valeur à cet ego, à ce moi illusoire qui n’est qu’une coquille vide, une timbale qui résonne, plutôt qu’à jouir simplement du simple fait d’être et d’exister, c’est-à-dire d’être perpétuellement créateurs et cocréateurs de notre réalité.

Cette expérience redoutable de la mort n’est cependant pas un mythe ou une illusion. C’est une réalité. Ou plutôt une expérience que beaucoup d’entre nous vivent réellement. Car mourir ce n’est seulement se séparer définitivement de son corps physique, voué à la putréfaction, c’est surtout passer par l’expérience terrifiante de la mort de l’ego.

Pour retrouver notre vraie nature originelle, il faut en passer par la mort de ce moi que l’on croyait être, et qui nous a donné l’apparence d’une épaisseur, d’une consistance tout au long de notre existence.

Ce moi, cet ego qui constitue notre personnalité, est précisément ce qui nous donne l’illusion d’exister, un sentiment de permanence dans un monde profondément impermanent. C’est aussi ce qui nous permet de porter un masque social et d’entrer en relation avec les autres dans cette existence incarnée. Or au cœur de l’expérience de la mort il y a cette expérience très déroutante de la mort de l’ego. L’âme se trouve subitement propulsée dans un état de conscience où tout en restant consciente, elle n’a plus conscience d’être un « moi ». Elle prend alors conscience de cette vérité qui est le plus grand paradoxe de l’existence, à savoir que nous sommes des consciences individuées mais son séparées des autres consciences. Bien au contraire, nous formons une entité indissociable, un Tout cohérent. Et tout ce qu’une conscience expérimente à son propre niveau d’existence impacte les autres consciences.

Certaines personnes qui ont vécu des états modifiés de conscience provoqués par certaines drogues comme le LSD décrivent une expérience similaire. La conscience du « moi », d’être un individu, se trouve de façon momentanée, quelques heures tout au plus, complètement dissoute. Et l’on accède à un mode de conscience universelle proche de la folie, qui se situe au-delà des notions de l’espace et du temps. On peut ainsi faire l’expérience d’être la conscience d’une plante, d’un animal disparu depuis des millions d’années, d’une montagne, ou de Dieu lui-même.

Ces expériences peuvent s’avérer très paniquantes pour ceux qui s’identifient à leur ego ou qui cherchent à contrôler ce qu’ils vivent à partir de celui-ci. Et qui ont l’impression terrifiante d’être anéantis.

Pourtant, on ne peut accéder à l’Eveil spirituel, naître de nouveau ou plutôt naître d’en-haut ou de l’esprit, sans accepter de perdre notre identité, ce que l’on croyait être.

Notre ego est constitué par l’agrégat de toutes les croyances que nous nourrissons à notre propos, auxquelles on nous a habitués ou que nous nous sommes habitués à considérer comme ce qui nous définit. Comme le fait d’être un homme ou une femme, jeune ou vieux, fort ou faible, beau ou moche, intelligent ou non, d’avoir telle ou telle qualité, telle connaissance ou telle capacité sanctionnée par les expériences que nous nous remémorons, les diplômes ou les réalisations que nous revendiquons.

Si nous cessons d’adhérer à ces croyances, nous cessons tout simplement d’exister. C’est pourquoi nous nous cramponnons souvent à nos certitudes sur nous-mêmes, comme à tous les miroirs que nous renvoient nos proches, nos amis, nos collègues, ceux nous ressemblent, ou la société, par peur de nous perdre.

Sortir de la Matrice

La saga de science-fiction Matrix ne décrit rien d’autre sous une forme allégorique que le monde dans lequel nous vivons aujourd’hui. Du moins celui dans lequel les maîtres du monde veulent nous enfermer.

Dans cette série, la quasi-totalité de l’humanité vit dans un état narcotique artificielle entièrement sous le contrôle des machines, des AI. Les êtres humains croient vivre une existence normale, avec une famille, un travail, des divertissements et des attributs reconnus par la société. Mais en vérité ils ne vivent que dans un état embryonnaire, sous cloche, plongé dans un état végétatif et dans une sorte de tube à essai ou de chrysalide géante. Leur corps est relié à des tuyaux qui pourvoient à leurs besoins physiques, et leur cerveau est relié aux machines, à la Matrice, une sorte de méta intelligence artificielle et de modélisation complexe au sein de laquelle interagit avec des programmes de simulation leur permettant de vivre une expérience totalement artificielle et interconnectée, qu’ils perçoivent comme la seule et unique réalité. Cette vie végétative où les humains sont « cultivés » dans des immenses champs par les machines permet à celles-ci de puiser leur énergie vitale indispensable pour alimenter leur fonctionnement.

Ce modèle fictif est exactement celui développé par la firme Méta, successeur de Facebook : un réseau social en 3D et une réalité virtuelle d’une infinie complexité où les consciences peuvent vivre une vie immersive, se connecter les unes aux autres et vivre une multitude d’expériences au travers d’avatars exactement comme dans le monde réel. Cette immersion permet aussi au système de collecter un nombre illimité de données personnelles, de connaître dans les moindres détails ses émotions et réactions à divers stimuli en analysant notamment ses mouvements oculaires les plus imperceptibles, de sonder son esprit, et donc de prévoir ou de piloter ses comportements pour un contrôle total.

Comme ceux qui sont plongés dans la Matrice sans le savoir, la plupart d’entre nous n’ont pas conscience du monde réel. Ils croient vivre une expérience réelle dans laquelle ils sont des sujets autonomes, alors qu’en réalité tout ce qu’ils vivent depuis leur naissance est conditionné de l’extérieur.

Dans le film Matrix, il y a parmi les habitants de Sion, la ville sous-terraine où vivent les rebelles qui sont sortis de la Matrice, un personnage très important : celui du traître qui choisit de trahir ses semblables en pactisant avec les Smith, des programmes autonomes chargés de traquer les réfractaires. Bien qu’étant éveillé et conscient de la nature de la Matrice, il choisir de conclure un pacte avec l’ennemi. Son choix au moment de vendre ses amis aux agents Smith est particulièrement éloquent : son plus cher désir est d’être réintégré dans la Matrice, de n’avoir plus aucun souvenir de sa vie passée, et de devenir quelqu’un de très riche et d’important.

Le message est clair : s’éveiller demande beaucoup de courage, comporte beaucoup de souffrances et de désillusion. Il faut notamment renoncer à tout ce que l’on croyait être, à tout ce que l’on était habitué à considérer comme vrai, à concevoir la Réalité comme totalement relative. Il faut faire preuve en permanence de discernement et de libre arbitre pour créer sa propre réalité, sans s’arrêter aux limites imposées par les croyances communes. Mais ce choix n’est jamais totalement définitif. Cette liberté que confère l’Eveil peut s’avérer insupportable. Et on peut en venir à préférer revenir à son aliénation antérieure à son écrasante liberté. Vouloir retourner à sa condition d’esclave ignorant, à une vie de mensonges et d’artifices, plutôt que d’être écrasé par la responsabilité de son libre arbitre.

C’est ainsi que beaucoup aujourd’hui qui sont au seuil de l’Eveil, qui comprennent que quelque chose ne tourne pas rond dans ce monde tel qu’on nous le présente, que la vérité est ailleurs, sont trop terrifiés par ce qu’ils commencent à entrevoir et préfèrent faire machine arrière, renoncer en chemin et refermer le couvercle.

Préférer le confort du mensonge, de l’hallucination collective à laquelle nous participons, est une tentation très commune. Ceux qui entrevoient la réalité du mensonge et de l’aliénation sont souvent ceux qui mettent le plus d’énergie à l’entretenir, en traquant et condamnant ceux qui osent lever le voile.

Certains croient pouvoir trouver ainsi un apaisement à leur conscience écartelée. D’autres font un pacte avec ceux qui les manipulent pour obtenir des avantages matériels, un meilleur statut, une plus grande reconnaissance, ou simplement pour ne pas perdre leur job.

Il faut comprendre que tous ceux qui travaillent à un degré ou un autre pour le pouvoir sont les premiers manipulés. Du simple fonctionnaire au chef d’Etat, il n’est pas un rouage du système qui ne soit méticuleusement contrôlé par lui.

Pourtant, parmi ceux qui occupent les plus hautes fonctions au sein d’une multinationale, comme dirigeant de leur pays ou comme sommité scientifique mondialement reconnue, il en est des courageux pour dire non aux manipulations dont ils sont l’objet et se retourner contre ceux qui veulent les contrôler. Certains le payent de leur vie. Et se retrouvent assassinés, suicidés, déchus de leur rang social, de leur statut professionnel, de leurs privilèges, leur réputation salie à jamais.

Evoluer ou renoncer

L’évolution est un processus continu, mais dont la trajectoire n’est pas rectiligne et qui connaît parfois des à-coup. Qu’il s’agisse de l’évolution des individus, des espèces vivantes ou de la conscience globale, l’évolution est une caractéristique indissociable de la vie. Vivre c’est évoluer en permanence. Pour déjouer les attaques des prédateurs, s’adapter aux modifications de son environnement, inventer des solutions plus efficaces pour tirer parti d’une situation donnée, faire reculer les limites de ce qui est possible…

Ainsi notre ADN où sont encryptées toutes caractéristiques de notre espèce, toute la mémoire de l’espèce, de la lignée et de chaque individu, ne connaît pas seulement des mutations dues à des erreurs de transcription ou à l’apparence de phénomènes nouveaux qui modifient nos caractéristiques génétiques. Selon les découvertes les plus récentes de l’épigénétique, notre ADN serait en perpétuelle évolution. A chaque minute il enregistrerait des modifications en fonction des expériences que nous vivons et des traces qu’elles impriment en nous.

Il existe pourtant des situations ou l’évolution semble se figer, et même régresser. Face à des crises d’une intensité particulière, les individus come les groupes peuvent paraître momentanément incapables d’inventer les réponses adaptées, comme tétanisés, figés par une menace imminente.

Face à l’accumulation des crises que nous subissons, nos sociétés peuvent paraître incapables de réagir et de trouver des solutions. Exactement comme un animal ou un individu pétri de peur face à un danger auquel il est subitement incapable de répondre. Cet état de tétanie peut durer un temps indéfini, selon que la peur et l’incapacité qu’elle engendre sont nourries par d’autres menaces qui maintiennent l’individu dans un état d’hyper vigilance passive.

Cette attitude qui consiste à appuyer sur le bouton Pause pour faire taire une menace est une stratégie archaïque pour ne pas être englouti par la terreur qu’inspire un danger. Une façon pour la conscience de se dissocier pour échapper à un ressenti trop douloureux et imparable.

Nous sommes en guerre !

Si cette déclaration en forme de mobilisation générale du Président Macron lors de son allocution télévisée du 16 mars 2020 a tout d’une magistrale imposture, elle résonne aussi comme un aveu : oui, on nous a bien déclaré la guerre ! Mais ce n’est pas la science ni ses héros de Big Pharma qui sont en guerre contre un méchant virus pour sauver l’humanité, non : c’est un pouvoir occulte qui a déclaré la guerre à l’humanité.

Et cette guerre n’est pas uniquement une guerre bactériologique destinée à exterminer une partie de l’humanité. Encore que cet objectif eugéniste de réduction de la population grâce à des virus, des épidémies contrôlées et de vaccins tueurs selon la stratégie du soft killing, la mort lente, se précise de jour en jour.

Cette guerre n’est pas non plus seulement une guerre psychologique d’extrême manipulation, une guerre terroriste de masse destinée à nous sidérer, à annihiler nos capacités de réaction par la peur afin de nous asservir.

Cette guerre est avant tout une guerre contre la conscience. Une guerre destinée à détruire les consciences individuelles, c’est-à-dire qui nous sommes vraiment, notre identité ontologique, à nous réduire à de simples objets, des machines biologiques parfaitement obéissantes, sans esprit autonome, sans libre arbitre, mais au contraire entièrement assimilées dans un Collectif où ne subsisterait aucune parole libre ni individualité.

C’est le rêve du totalitarisme absolu : la guerre totale contre la conscience.

A ce titre, la dictature mondiale qui se dessine actuellement réunit et synthétise tous les aspects des dictatures antérieures. Lesquelles sont parfaitement résumées dans l’œuvre de George Orwell.

Comme les anciennes dictatures militaires, la nouvelle dictature transhumaniste s’appuie sur des pouvoirs autoritaires et l’usage arbitraire de la force pour soumettre les masses, interdire toute réaction, toute revendication et noyer toute opposition ou tentative d’insurrection dans la violence et le sang. On l’a vu en France avec la crise des Gilets Jaunes et la réponse ultra violente, disproportionnée du pouvoir à un mouvement social somme toute assez banal et légitime qui a cristallisé en quelques mois tout le ressentiment populaire. L’usage de la force critiqué y compris dans les rangs de la Police s’est renforcé avec la crise sanitaire, qui a permis d’apporter une justification au muselage de toute expression critique envers les mesures liberticides imposées pour des raisons sanitaires. Aux violences policières se sont alors ajoutées celles de milices privées chargées du tabassage en règle d’infirmières, d’avocats, de mères de famille et de personnes âgées, dont le seul crime était de ne pas être d’accord avec des mesures attentatoires aux libertés publiques et à cet enterrement en direct de la démocratie imposés au pas de charge.

Comme les dictatures fascistes du 20e siècle, la nouvelle dictature poursuit ce rêve d’inventer un Homme Nouveau, d’imposer à tous un Ordre Nouveau. Un ordre totalitaire – le Nouvel Ordre Mondial – un ordre inéluctable auquel « personne, je dis bien personne ne pourra échapper », selon les mots de Nicolas Sarkozy lors de la présentation de ses vœux du Corps diplomatique à Paris le 16 janvier 2009). Cet ordre prétend s’imposer comme l’unique solution face au désordre pour le plus grand bien de l’humanité. Comme les dictatures fascistes nées d’une réaction à l’humanisme, la nouvelle dictature s’oppose radicalement aux valeurs humanistes mais avance masquée (!) Puisqu’elle reprend systématiquement à son compte en la vidant de son contenu toute la rhétorique humaniste, droits-de-l’hommiste, égalitaire, pacifiste et écologique dans un projet dont les buts lui sont totalement opposés puisqu’ils visent à supprimer tous les droits, à détruire les Etats-nations et la démocratie, à instaurer une société hyper inégalitaire où une poignée d’individus disposeront de tous les droits, de tous les pouvoirs, de toutes les richesses, de toutes les ressources et contrôleront l’immense masse des autres humains réduits en esclavage, concentrés dans des mégalopoles, et ne disposant plus d’aucun droit, d’aucune propriété privée et de ressources très limitées. Tout ceci dans le but d’éviter le chaos et l’apocalypse climatique.

Comme les dictatures communistes, ce Nouvel Ordre Mondial est aussi un projet d’appropriation collectiviste des biens et des richesses et de suppression radicale de toute forme d’individualité. Chaque personne n’aura plus aucune autre légitimité hormis d’être un maillon du Collectif, comme une pièce d’une grande machine. Sa seule justification sera de servir le Collectif, et non de recherche un épanouissement personnel. Dans sa Théorie de la dictature, Michel Onfray souligne que la dictature décrite dans son œuvre est une synthèse parfaite entre les dictatures du 20e qui servent de modèle au roman 1984. Mais c’est aussi une synthèse parfaite entre le capitalisme et le communisme, entre l’enfer néolibéral et l’enfer collectiviste.

Et c’est précisément l’objectif de ceux qui ont conçu et planifié ce basculement que nous visons actuellement vers le Nouvel Ordre Mondial. Un mix parfait entre la société capitaliste hyper individualiste, consumériste et hédoniste incarnée par les Etats-Unis, et la société totalitaire, collectiviste, hyper égalitaire est de surveillance totale incarnée par la Chine de Mao. Laquelle ne manquait pas d’ailleurs de fasciner David Rockefeller, l’un des fondateurs du groupe Bilderberg.

Enfin cette dictature empreinte aussi certaines caractéristiques aux dictatures islamistes et au totalitarisme des régimes théocratiques. La même prétention à imposer une religion et un dieu unique. Ici la religion transhumaniste qui est le dernier avatar du matérialisme scientiste, positiviste et rationaliste, lequel nie toute existence à l’esprit, la conscience et veut réduire l’homme à une simple mécanique d’horlogerie que l’on pourrait modifier, augmenter et dont on pourrait disposer à loisir comme des pièces détachées ou du matériau biologique. Cette religion utilitariste ne reconnaît qu’un seul dieu, qu’une seule valeur, celle de l’Argent. Enfin cette religion veut imposer à tous de façon autoritaire ses croyances, ses principes, ses lois et ses modèles, en contrôlant tous les aspects de la vie sociale. Aucune interaction ne peut exister qui ne soit surveillée, modélisée, ordonnée par un Collectif englobant, la Matrice, auquel rien n’échappe, pas même la plus intime de nos pensées. Cette Matrice impose sa charia à tous les échelons de la société par l’intermédiaire des AI chargées de surveiller tout le monde. Et de punir le cas échéant ceux qui voudraient se soustraire à ses règles en les déconnectant purement et simplement et en leur ôtant toute capacité d’action.

Nous sommes en guerre contre ce cauchemar. Nous sommes en guerre oui, mais la plupart d’entre nous ne le savent pas ou ne veulent pas y croire. Ils continuent de penser que la technologie est une bénédiction qui nous sauvera des maladies, de la famine, de l’ignorance, du terrorisme, des dérèglements climatiques, du chaos. Et qu’il faut faire une totale confiance à ceux qui en détiennent les clés.

Or les GAFAM et leurs milliardaires qui investissent massivement dans l’industrie du numérique, des neurosciences, de la génétique et autres nouvelles technologies, sont précisément sont qui ambitionnent de nous transformer en rats de laboratoire, qui déploient des moyens considérables pour promouvoir leur religion transhumaniste, à l’instar de la nouvelle plateforme Méta de Facebook, prototype de la futur Matrice destinée à remplacer la réalité dans laquelle nous visons, en établissant un fossé radical entre eux, « les dieux », et la masse des « inutiles » que nous sommes[i].

C’est donc bien une guerre totale contre la conscience et toute forme de liberté qui est menée aujourd’hui avec notre étroite collaboration. Une dictature totalitaire déjà prophétisée en 1979 par Jacques Attali dans une interview où il expose les conditions de l’aliénation la plus complète dans un monde de normes imposées où chacun collabore activement à sa propre aliénation en cherchant à se plier aux nouvelles normes.

C’est précisément ce qui se produit aujourd’hui avec cette étape clé que constitue l’imposition du pass vaccinal. Le pass vaccinal n’a aucune efficacité en terme sanitaire. Il ne permet en rien de limiter la propagation du virus. Au contraire les pays où l’épidémie se propage le mieux sont précisément ceux qui ont opté pour le pass sanitaire et imposé les mesures les plus restrictives. Le vaccin lui-même ne protège en rien ceux qui acceptent de se faire injecter une, deux ou trois doses. Il n’éviter ni d’être contaminé, ni de contaminer les autres, ni les formes graves, ni d’être hospitalisé en réa, ni de mourir du Covid. Au contraire, selon des épidémiologistes comme les Professeurs Raoult ou Montagnier, les vaccins sont responsables de l’apparition de nouveaux variants, les personnes vaccinées sont celles qui propagent le virus et entretiennent l’épidémie, celles qui tombent le plus malades, et dans un pays comme le Royaume-Uni 90% des décès du variant Delta sont des doubles ou triples vaccinés.

Ces faits sont aujourd’hui accessibles sinon connus du grand public. Et pourtant l’écrasante majorité d’entre nous collabore au cirque du pass vaccinal, dont la seule fonction est de réduire nos libertés, de les subordonner à la soumission aveugle à des consignes absurdes, de nous surveiller, et d’imposer un apartheid injuste entre ceux qui accepteront de se faire injecter tous les trois mois des substances inefficaces, toxiques, responsables de nombreux effets secondaires et de nombreux décès, dont la composition réelle reste totalement inconnue y compris des agences du médicament chargées de les autoriser.

Certains comparent le génocide vaccinal actuel au suicide collectif de tous les adeptes du Temple du Peuple le 18 novembre 1978 au Guyana. Une secte fondée par le révérend Jim Jones qui avait réussi à fanatiser ses adeptes au point de les convaincre de la nécessité de se suicider en buvant un breuvage contenant du curare après avoir patiemment tué leurs propres enfants en les forçant à ingérer ce poison.

Nous acceptons de nous diriger comme un seul homme vers l’abattoir, de nous laisser déposséder de toutes nos libertés, demain de tous nos biens, de tuer nos propres enfants en les empêchant de respirer, en les poussant au désespoir et au suicide, et en les forçant à se faire injecter des substances mortelles dont ils n’ont absolument pas besoin. Et ce sans aucune réaction, sans aucun mouvement de révolte, en renonçant totalement à exercer notre esprit critique. Simplement par un désir fanatique de conformité. Il y a quelque chose de l’ordre de la fascination démoniaque dans cette forme extrême d’emprise psychologique et d’anéantissement de toute forme de réflexe de survie ou de sens humain.


Le choix de la servitude volontaire

C’est cet état de dissociation psychique que vivent les cobayes dans les expériences de manipulation mentales du type MK Ultra, du nom d’un programme secret développé par la CIA à partir des années 1950. Les personnes soumises à ce programme sont soumises à un stress très intense, souvent lié à diverses formes de tortures physiques ou psychologiques qui peuvent aller de contraintes physiques à des abus sexuels. Pour échapper à l’extrême violence subie, la conscience se scinde alors en deux parties : l’une quitte le corps physique s’extraire des souffrances subies, et l’autre reste présente sous une forme anesthésiée, ne ressentant plus aucune sensation ni émotion et donnant l’impression que le sujet est évanoui ou endormi.

D’une façon allégorique, c’est exactement la situation où se trouve la conscience collective aujourd’hui. Soumis à une avalanche de stress, de messages anxiogènes, de contraintes physiques et psychiques et de privations de libertés savamment entretenus, beaucoup se réfugient dans un état d’apathie, de soumission, de déconnection volontaire par rapport à la réalité qu’ils vivent. Et ce alors même que leur conscience leur intime pour beaucoup de réagir, de fuir, de désobéir, de se rebeller et de faire valoir leur droit à revendique leur libre arbitre.

C’est la posture de la proie fascinée par son prédateur, tout entière dépossédée par la peur de toute capacité à avancer, reculer, se défendre ou réagir.

Les choses se compliquent encore quand ceux qui nous menacent, mettent en péril notre vie et nous liberté et nous interdisent de nous exprimer sont aussi ceux qui se présentent comme les seuls à mêmes d’assurer notre sécurité, de garantir nos droits et notre intégrité, de nous assurer la vie, la santé et le bonheur. Parce qu’ils détiendraient à eux seuls les clés du savoir, du pouvoir, les moyens pour répondre à nos aspirations et assurer le bien commun.

Les pouvoirs auxquels nous acceptons de nous remettre jouent alors le rôle pervers en ambigu de parents toxiques auxquels nous choisissons volontairement d’obéir alors que nous savons qu’ils nous font du mal. A qui nous remettons le pouvoir d’arbitrer à notre place les choix qui nous concernent en faisant semblant de croire qu’ils œuvrent sincèrement pour notre bonheur, alors que tout nous porte à croire le contraire.

Nous devenons alors les prisonniers volontaires de nous-mêmes autant que de ceux qui nous asservissent. Et nous revendiquons même cette servitude volontaire comme un libre choix.

Etienne de la Boétie avait parfaitement analysé ce mécanisme de la soumission dans un essai publié en 1576 à l’âge de 18 ans intitulé Discours sur la servitude volontaire. Selon lui toute soumission d’un individu ou d’un groupe à une autorité ne résulte pas de l’exercice d’un pouvoir autoritaire, d’une forme d’abus qui s’exprimerait dans un rapport de forces entre un pouvoir et ses sujets, mais d’un asservissement volontaire de chaque sujet à l’autorité qui l’asservit. Plus encore, aucun pouvoir ne pourrait s’exercer sans cette adhésion volontaire de chacun au processus d’asservissement.

Ce qui valait pour le pouvoir des monarchies absolues vaut aussi aujourd’hui pour la dictature que nous subissons. Quelle que soit la sophistication de ses méthodes de fascination et de manipulation, quelle que soit son degré de maîtrise des outils scientifiques et technologiques destinés à nous contrôler, celle-ci n’aurait aucun pouvoir sur nous si nous ne consentions à nous laisser asservir.

Ce que nous subissons, et cette incapacité des masses à s’éveiller et se dresser contre une imposture et un pouvoir illégitime, ne résulte donc pas d’une faiblesse, d’un rapport de forces qui nous rendrait vulnérables et malléables par la contrainte, mais d’un refus de la liberté. Et d’un consentement volontaire au sort qui nous est fait.

Malgré toutes les souffrances, toutes les humiliations que la soumission volontaire à une autorité induit, celle-ci est en effet beaucoup plus confortable à assumer pour un très grand nombre que le choix de faire usage de sa liberté et de sa capacité à créer de la réalité pour s’inventer un autre destin commun.

En d’autres termes une majorité d’entre nous aujourd’hui préfèrent reproduire le schéma qui consiste à abdiquer de son libre arbitre pour s’en remettre entièrement à une autorité, en acceptant le jeu de dupes selon lequel celle-ci nous promet d’assurer notre subsistance, de garantir notre santé, notre sécurité et nos droits élémentaires. Nous sommes conscients que nous avons plus à y perdre qu’à y gagner, mais nous acceptons ce deal mensonger par paresse, par lassitude, par défaitisme ou par duplicité. Et beaucoup se joignent à la chasse aux sorcières qui désignent ceux qui s’insurgent contre ce marchandage comme les vrais responsables des malheurs et humiliations que nous consentons à subir.

Qu’avons-nous à gagner en rendant complices de cette magistrale imposture ? Plus encore qu’une illusoire sécurité, ce que nous tentons de nous acheter dans ce marché de faux-semblants c’est une sorte d’impossible absolution pour la culpabilité qu’une telle trahison de nous-mêmes engendre.

Car beaucoup savent au fond d’eux-mêmes qu’ils collaborent volontairement à un mensonge. Mais comme dans toutes les dystopies orwelliennes fondées sur une inversion complète des valeurs où le mensonge, c’est la vérité[i], on ne peut se libérer de la culpabilité qu’engendre le crime de complicité à un mensonge d’Etat qu’en surajoutant un autre mensonge. Jusqu’à renoncer totalement à toute capacité de discernement éthique au profit d’une fidélité aveugle à la Pravda définie par le pouvoir. La soumission absolue devient alors la marque de l’existence sociale. Car il n’est aucune réalité individuelle, aucune identité, aucune vérité qui ne puisse se définir à partir du libre arbitre individuel, en opposition au Collectif englobant, à la Pensée unique totalitaire et totalisante.

Acquiescer volontairement à ce marchandage, c’est renoncer définitivement à toute individualité. Et donc à toute conscience qui procède du soi et non d’une assignation identitaire.

L’esclavagisme transhumaniste

C’est exactement ce qui au cœur du projet transhumaniste. Lequel n’est pas seulement une volonté de réduire toute expérience humaine à sa part matérialiste et fonctionnelle, mais aussi de nier toute réalité à ce qu’on nomme l’esprit. De réduire la conscience humaine à une somme d’interactions chimiques dans le cerveau, et donc à des mécanismes parfaitement contrôlables, assimilables et façonnables selon une vision utilitariste. Réduire l’homme à une fonction. Nier toute part d’identité individuelle qui ne soit pas subordonnée au Collectif. Et interdire tout exercice de la conscience selon le libre arbitre. Et pour cela contrôler chaque conscience individuelle grâce aux intelligences artificielles pour en cartographier et en ordonner les moindres recoins.

Ce rêve fou qui est au cœur de l’expérience de Matrix, c’est l’avenir que certains rêvent pour nous. Et dans lequel nous nous laissons assimiler en collaborant par nos lâchetés et nos renoncements à cette folie. C’est la fin programmée de toute humanité. Et surtout du dépassement des consciences individuelles prisonnières des conflits mimétiques dans une entité beaucoup plus vaste qui est la conscience collective.

L’assimilation dans la conscience du Collectif, et la fusion avec l’intelligence artificielle qui en constitue l’aliénation et la caricature, c’est le contraire exact du saut qualitatif que nous sommes sur le point de réaliser collectivement, à savoir l’Eveil et l’unification de la conscience collective. Et pour que chacun puisse être assimilé à ce collectif, il faut que chacun renonce à son pouvoir créateur de réalité, c’est-à-dire à se définir comme une conscience et non une fonction.

Loin de nous assurer la paix en nous exonérant de toute responsabilité et de toute culpabilité, l’alternative qui se présente à nous en définitive se résume à un choix très étroit : faire le pari de la vie, en nous laissant dépasser par la conscience supérieure qui nous englobe tout en nous maintenant libres, collaborer consciemment à un devenir commun en renonçant à la prétention égotique de nous ériger comme source unique de notre identité. Ou signer purement et simplement notre arrêt de mort en tant qu’êtres conscients en nous rendant esclaves d’une infime minorité qui nous contrôle sans jamais se révéler ouvertement, puisque ce contrôle s’exerce par le pouvoir anonyme des intelligences artificielles qui pilotent le système dans lequel nous ne sommes plus que des fonctions interchangeables.

Au milieu de ce carrefour existentiel, de cette crise identitaire où nous nous sentons tous prisonniers, le transhumanisme représente la voie la plus sûre vers la déshumanisation la plus absolue. Certainement pas une voie vers la survie de la conscience dans une illusoire « immortalité » permise par le progrès de la technique, ni la promesse d’un dépassement des limites de l’humain par l’adjonction de nouvelles facultés sous l’angle de l’utilité ou de la fonctionnalité matérielle. Son contraire exact, c’est la sublimation de la conscience individuelle dans l’expérience vécue collectivement et en pleine conscience de la vraie nature de la réalité dans laquelle tout est relié, non-séparé et donc sans rivalité mimétique, mais au contraire uni, participant et signifiant, créateur de sens et de réalités toujours plus complexes et élevés.

Refuser de reconnaître cet enjeu, c’est refuser tout simplement de vivre, d’êtres humains, de faire corps avec l’aventure de toute l’humanité, renoncer à tout devenir collectif et nous assimiler au non-être, c’est-à-dire à la matière qui n’a aucune existence, aucune réalité sans une conscience pour la nommer, l’observer, la contempler, lui donner du sens et interagir avec elle.

Retrouver le Sens

Science sans conscience n’est que ruine de l’âme. Tout savoir, toute pratique qui prétend imposer au réel sa logique ou le contraindre à ses fins est vaine si elle nie la conscience qui lui préexiste. Et tout savoir qui se limite à une technique selon des critères d’utilité et d’efficacité sans poser la question du sens finit par ruiner notre partie sensible qui est notre vraie nature. Car l’existence est avant tout le lieu de l’expérience, de l’épreuve. Celui où nous faisons l’expérience consciente de Qui nous sommes et éprouvant notre rapport à la réalité que nous faisons exister par nos choix.

Si nous renonçons à être des créateurs de sens nous devenons de simples robots. Des robots qui peuvent s’avérer très performants dans l’ordre de la production et de la transformation formelle, mais qui jamais ne pourront accoucher d’un semblant de sens, de valeur.

Plus que jamais n’ayons pas peur. Embrassons le réel à bras le corps. Epousons la réalité dans tous ses aspects les plus enthousiasmants et les plus terrifiants au lieu de nous réfugier dans des mondes virtuels auxquels nous donnons une consistance illusoires en renonçant à notre âme. En créant des égrégores immatériels en lieu et place de toutes les réalités vivantes que nous côtoyons. En créant des illusions de plus en plus complexes pour nous évier de nous confronter aux réalités bien vivantes que nous appréhendons. Et en donnant au Néant l’apparence de la vie par crainte de nous jeter dans la vraie Vie. Avec comme seule valeur étalon de toutes les autres valeurs mais que nous ne pouvons posséder ni contrôler nous-même le dieu Argent. Un dieu immatériel, sans aucune consistance et totalement arbitraire, mais en qui nous acceptons de remettre nos vies, nos identités, notre avenir et même nos corps.

L’humanité est aujourd’hui à ce point crucial où elle doit décider d’assumer consciemment son pouvoir de créateur de valeurs pour le bien de tous. Ou de renoncer à ce pouvoir pour s’en remettre totalement à une Antivaleur et à ceux qui en sont les maîtres. Elle doit choisir entre la fascination de l’abîme qui l’aspire vers le Néant ou l’appel des cimes qui l’attirent vers les plus hautes réalisations spirituelles et une conscience plus large, plus unifiée et pacifiée d’elle-même.

Quelle est la conscience d’une chenille au moment d’entrer dans sa chrysalide, et qui ne sait pas encore qu’un jour elle deviendra papillon ? Suit-elle son inclination naturelle vers la transformation, qui est le principe-même de la vie ? Ou bien se crispe-t-elle, refuse-t-elle d’entrer dans sa chrysalide, et prétend-elle rester toujours une chenille rampante, alors qu’elle ne l’est déjà plus ? Au risque en s’accrochant à sa tige de se faire vite gober par le premier oiseau qui passe à sa portée.

Nous sommes des chenilles dont beaucoup ignorent qu’ils seront un jour des papillons. Ils l’ignorent ou refusent de le savoir parce qu’ils n’en ont pas conscience de leur vraie nature. Ils croient être destinés à n’être éternellement que des êtres rampant maladroitement à la surface de la terre, alors qu’ils sont promis à rejoindre les cieux. Ou bien parce qu’on les trompe, qu’on leur ment en leur faisant croire que les cieux n’existent pas, qu’aucune chenille de s’y est aventurée, que toute volonté de les rejoindre est vouée à l’échec. A moins peut-être qu’ils ne fassent allégeance et qu’on les équipe d’ailes artificielles en métal, dont ils apprendront à se servir pour mimer le vol des espèces conçues pour vivre dans les airs. Mais ils retomberont fatalement sitôt qu’ils cesseront de faire allégeance au Collectif qui leur garantit de telles prouesses pour dépasser les limites de leur condition naturelle.

Choisir d’être asservi au Collectif plutôt qu’à la Nature et à ses lois, voilà le rêve au cœur de l’utopie transhumaniste.

La seule manière d’échapper à ce piège c’est de renouer avec notre part divine et son potentiel infinie de création. Nous en nous érigeant comme des dieux comme la Nature et contre son Créateur. Mais en reconnaissant que nous sommes de dieux créateurs à l’image du Dieu Créateur. Des origines à l’image de l’Origine et jamais séparées d’elle.

Refuser d’acquiescer à cette réalité, c’est renoncer à Qui nous sommes. Renoncer à notre capacité à faire reculer nos limites apparentes pour nous réinventer dans un devenir commun plus grand, plus libre, plus fécond et plus riche de sens.

Cet avenir existe déjà. Pour le réaliser, il nous suffit de dire Oui. Car comme l’asservissement la fin de l’asservissement, le Salut ne peut ne peut procéder que d’un consentement. Toutes les virtualités sont à notre portée, les meilleurs comme les pires. Il nous suffit de les identifier et de faire ce choix conscient de dire Oui à l’une en renonçant aux autres pour que celle-ci devienne notre expérience commune.

Alors qu’on y croit fermement ou non, tant qu’à faire, choisissons le meilleur avenir possible plutôt qu’une illusion et un mensonge auxquels nous faisons semblant d’adhérer en cédant au cynisme et au désespoir.


[i] L’un des fondements idéologiques de l’asservissement des individus propre à la dictature totalitaire dépeinte dans le roman de George Orwell 1984. Repris dans l’analyse qu’en fait Michel Onfray dans son essai Théorie de la dictature.

[i] Expression reprise de l’historien Yuval Noah Harari pour parler de l’avenir de l’humanité et utilisée par Laurent Alexandre lors d’une conférence à l’Ecole Polytechnique sur le transhumanisme (2019).

Le nombril du monde et la citadelle des moutons masqués – Paris à l’heure du Covid

Paris vit depuis un an à l’heure du Covid. Et tente de survivre faute de s’en accommoder. Les Parisiens endurent, et pour une très large part acquiescent sans manifester aux épreuves qu’ils subissent.  

Mais qu’est-il donc arrivé aux habitants de la capitale et de sa région ? Il semble que l’orgueilleuse Ville Lumière, un an après avoir été frappée par l’épidémie du siècle et alors qu’on célèbre le 150e anniversaire de la Commune de Paris, ait été contaminée par un étrange mal qui lui ôte toute volonté, tout esprit critique, tout désir de se singulariser, de braver l’autorité régalienne et de faire front face à l’arbitraire des pouvoirs pour défendre sa Liberté chérie ? Comme elle l’avait si souvent fait au cours de son Histoire mouvementée.

Aujourd’hui les Parisiens ne marchent plus sur Versailles pour réclamer du pain, convoquer la reine et le petit mitron au balcon. Ils ne fomentent plus des révoltes ou des révolutions. Ils ne se dressent plus derrière des barricades contre un monarque, un empereur ou l’oppression des bourgeois.

Et si l’on ne cède pas complaisamment au chant des sirènes, force est de constater qu’il a bien longtemps que Paris n’est plus comme elle le prétend le laboratoire de l’avenir, de la culture cosmopolite, le théâtre de brillantes innovations et de stupéfiantes utopies. Paris n’imprime plus sa griffe sur la marche du monde, elle ne bat plus la mesure de l’air du temps, elle n’invente plus les courants et les modes qui font chavirer la terre. Et ne se préoccupe même plus aujourd’hui de donner des leçons de morale et de démocratie à tous les régimes.

Mais où est donc passé ce dynamisme, cette audace, cette impertinence, cette intelligence et cette élégance, cet esprit de contradiction, de résistance et d’innovation, qui avaient fait de Paris une cité unique, aimée de tous, la capitale des arts nouveaux, des beaux esprits et des idées nouvelles, le centre du monde, sa tête pensante, son cœur et son nombril tout à la fois ?

Les attentats de Charlie l’avait mise à terre. Le monde s’était aussitôt précipité à son chevet pour la relever, panser ses blessures, redorer son blason et l’entretenir dans l’illusion d’un mythe qui assurément n’est plus.

« Paris sera toujours Paris… » entonnait la Reine de Paris Anne Hidalgo au soir du carnage au Bataclan. Oui mais Paris existe-t-elle toujours ?

Aujourd’hui on peut sérieusement en douter. Que reste-t-il de Paris un an après l’instauration de l’état d’urgence sanitaire et le premier confinement décrété le 17 mars 2020 ? Une épreuve inédite qui avait laissé ses rues et ses places étonnamment désertes deux mois durant, livrées aux seuls pigeons, aux SDF et aux chats errants pourchassant des rats pullulant au milieu des détritus.

Ces images de la Place de la Concorde et celle de l’Opéra vidées de toute vie en plein midi, semblables à celles de C’était un rendez-vous, un court-métrage de Claude Lelouch réalisé sur une moto traversant à toute vitesse un Paris vidé de toute présence humaine pendant les vacances d’été de 1976, en plein mois d’août et aux premières lueurs du jour, résonne encore d’une inquiétante étrangeté. Ou celles du blockbuster américain I Am Legend (2007), avec un Will Smith incarnant le seul survivant d’une hécatombe épidémique, errant avec son berger allemand dans un Manhattan désert à la recherche de nourriture comme pour tromper la solitude. Comme si cette pandémie aussi banale qu’une grippe avait soudainement pris des allures d’apocalypse nucléaire. Et que les Parisiens d’habitude si intrépides et contestataires s’étaient laissés piéger les premiers dans ce scénario infernal.

Depuis que les portes des prisons domestiques ont été rouvertes et que la sortie du confinement a été officiellement (quoique provisoirement) annoncée, les Parisiens ont pris l’habitude de ne jamais sortir sans leur masque réglementaire. Très peu encore aujourd’hui, même parmi les jeunes générations les plus frondeuses, transgressent cette obligation. Tous endossent sans broncher et même avec un zèle préoccupant l’uniforme blanc-bleu qu’on leur a imposé. Et gare à celui ou celle qui oublie de mettre sa muselière, ou qui la laisse glisser sous le menton. Le rappel à l’ordre des autorités, des agents de sécurité ou pire encore de la meute des moutons suivistes tombe aussitôt comme un couperet sans appel.

Il suffit de croiser dans la rue ces regards mi atterrés mi accusateurs quand un individu refuse de s’assimiler au troupeau et ne porte pas de masque, pour mesurer à quel point les mécanismes mimétiques fonctionnent à bloc. Avec la violence et les réflexes émissaires qui les caractérisent. Des mécanismes savamment entretenus par une propagande officielle qui agit comme un véritable lavage de cerveau. A coup de messages anxiogènes, de consignes absurdes répétées en boucle jusqu’à la nausée. Dans les flashes d’info, les communiqués officiels, à la télé, à la radio, dans la presse, sur internet et les réseaux sociaux, sur les affiches, dans la rue, le métro, les bus, les petits commerces, les supermarchés, les bâtiments officiels… Partout, tout le temps et sans répit. Comme une perceuse à percussion vissée profondément dans nos cerveaux.

Loin de manifester quelque agacement face à un tel pilonnage, loin de se rebeller contre des mesures discrétionnaires qui saccagent nos libertés, et contre un pouvoir dictatorial qui multiplie les décisions absurdes en restreignant comme peau de chagrin l’espace public de nos libertés, les Parisiens adoptent dans leur écrasante majorité une attitude de soumission, d’obéissance aveugle, de soutien inconditionnel aux consignes sanitaires. Et reprennent souvent à leur compte les messages infantilisants qu’on leur sert pour les culpabiliser, en dénonçant publiquement ceux qui rechignent à les appliquer ou tentent de s’en exonérer.

Un authentique esprit de collaboration digne des pires heures de l’Occupation s’est substitué au culte de l’exception parisienne. Il a recouvert en totalité cet esprit parisien naguère insolent et frondeur, maire et équipes municipales en tête. Une attitude conformiste et alignée relayée par tous les nouveaux préfets aux ordres récemment désignés par Macron pour faire appliquer les mesures gouvernementales aux quatre coins de l’Hexagone, et notamment en Ile-de-France réputée davantage sujette aux révoltes.

Idem avec la Police nationale et son Préfet parisien Lallement. Laquelle ne se pose même plus la question du bien-fondé de ces mesures liberticides visant à conforter une dictature. Et qui collabore activement à l’enterrement des libertés constitutionnelles, devenant le gendarme des populations civiles, surveillant avec zèle la conformité de chacun aux nouvelles règles en vigueur. Une Police qui ne se contente plus seulement d’appliquer des consignes absurdes sans sourciller. Voire d’en rajouter à l’occasion. Comme ces milices urbaines chargées de contrôler le port du masque et la distanciation sociale des personnes attablées aux terrasses des cafés, à l’époque déjà lointaine où ceux-ci étaient encore ouverts.

Avec la crise du Covid et l’absence totale de réaction des Parisiens, mises à part quelques répliques vite matées d’un mouvement des Gilets jaunes agonisant, c’est toute une culture parisienne, un art de vivre à la française que les Parisiens ont longtemps prétendu incarner, qu’ils laissent aujourd’hui détruire sans rien dire et en un rien de temps. Apportant au besoin leur caution et leur concours à cette ignominie.

Finis donc les cafés, les terrasses, les attroupements spontanés dès le printemps venu aux abords des places, sur les quais de Seine, dans les jardins, les Bois de Boulogne et de Vincennes, et autres parcs publics !

Exit la « scène parisienne », qui brassait autrefois les spectacles les plus avant-gardistes, les concerts de jazz, de musique classique, urbaine, électronique, les opéras et les grandes premières attirant les foules du monde entier ! Comme tous ces événements exceptionnels inventés à Paris et copiés dans le monde entier : Fête de la Musique, Nuit Blanche ou Paris Plage. Tous ces happenings dignes d’une capitale de premier plan : morts et enterrés.

Quid du monde de la nuit ? Avec ses cabarets, ses revues, ses discothèques, ses fêtes incroyables, qui faisaient de Paris depuis la Belle Epoque et même avant l’une des destinations incontournables pour les plus grands artistes de music-hall, les musiciens, les plus grands DJs et les producteurs en vogue.

Paris n’est plus une fête ! C’est devenu un fantôme, une morgue, un shéol, une antichambre du Néant et de l’Oubli.

Il suffit de se promener en plein jour dans les rues du centre-ville, autour du quartier des Halles, autrefois l’épicentre de la mode et de la branchitude mondiales, des rues le plus souvent désertes, squattées par des hordes de miséreux, de SDF et de nouveaux pauvres jetés à la rue par la crise économique, de punks à chien, de Roms et autres mendiants, de types louches et peu engageants, ajoutés à quelques rares passants hagards qui rasent les murs, pour comprendre à quel point Paris n’est plus Paris. A peine un souvenir. Une ville hantée. Un requiem.

Il y a bien de rares weekends ensoleillés où quelques Parisiens frondeurs bravent l’interdiction de se rassembler pour échouer à quelques centaines sur les pelouses des parcs et jardins. Une façon de se rassurer, une illusion de liberté volée l’instant d’un pique-nique, d’une bronzette ou d’un apéro entre amis, au milieu d’autres audacieux insensés. Mais ces parenthèses décompensatoires sont en général de courte durée. Les contrevenants sont aussitôt rappelés à l’ordre, montrés du doigt et désignés comme les responsables de la prochaine « vague » annoncée.

Paris ne se rebelle plus. Paris ne résiste plus. Paris ne râle plus et ne pense même plus.

Paris souffre. Paris fait le mort. Paris se laisse crever.

Paris est la risée du monde. Non contente d’être devenue une caricature d’elle-même, un spectre, la capitale collabore à son exécution capitale. Les messages de la municipalité en rajoutent une couche chaque semaine dans l’outrance et l’inflation du terrorisme sanitaire. Sans jamais remettre en cause l’efficacité, le bien-fondé ou les limites de cette sinistre mascarade.

Le Parisien moyen, autrefois obsédé par son look, son rang, son ego et la surenchère d’arrogance déployée pour les faire valoir, est devenu un anonyme, une loque, un numéro. Masqué, assigné au silence, résigné, la tête baissée, le regard vide, il erre dans une ville-fantôme croisant à l’occasion d’autres fantômes qui ne font même plus attention à lui et se fondent dans une indifférence générale.

Qu’en est-il dans les autres villes et départements de la région Ile-de-France ?

Force est de constater qu’en matière de respect des consignes sanitaires, les disparités sont énormes dès que l’on franchit le périphérique. Dans beaucoup de villes de banlieue, en Seine-Saint-Denis notamment, les consignes sanitaires sont beaucoup plus irrégulièrement voire carrément jamais respectées. Et ce en toute impunité de la part des autorités ou des forces de Police qui n’osent pas arrêter ou verbaliser les contrevenants et laissent cette hypocrisie perdurer.

A Saint-Denis par exemple, comme dans d’autres villes du 93, il existe des cités ou des quartiers entiers où le port du masque obligatoire n’est tout bonnement jamais respecté. En particulier par les jeunes. Il existe même certains bars ou restaurants, connus des habitants, qui continuent d’ouvrir discrètement en dépit de la fermeture décrétée. Il suffit de connaître le patron ou d’être accompagné par un habitué des lieux, de venir à une certaine heure et d’entrer par une porte discrète, souvent à l’arrière de l’établissement, pour pouvoir consommer à loisir et sans limite de durée des boissons, prendre un repas au beau milieu d’autres tablées, parfois même au-delà de l’heure du couvre-feu ou des heures habituelles de fermeture.

Mieux encore, des trafics destinés à contourner le couvre-feu se sont organisés dans certaines cités. Passé l’heure du couvre-feu, des véhicules circulent dans les quartiers, s’arrêtent à certains endroits, ouvrent le coffre arrière pour vendre denrées alimentaires, cigarettes, soft drinks et boissons alcoolisées, mais aussi substances illicites en tout genre. Tout ça au vu et au su des policiers qui laissent faire, et des bons pères de famille qui viennent faire leurs courses une fois la nuit tombée.

Impossible d’imaginer une telle fronde à Paris. Les contraintes absurdes liées au couvre-feu engendrent des embouteillages monstres bien au-delà de 18 heures sur tous les grands axes de la région Ile-de-France et aux abords de Paris. Elles obligent beaucoup de Franciliens à rester dehors et à rejoindre leur domicile bien après l’heure limite. Mais mis à part ces retards dans l’application du couvre-feu, il est loin l’esprit de résistance du Dernier métro ! Ou même l’esprit des barricades, de la Sorbonne assiégée, des rues dépavées et des slogans libertaires sur les murs du style Il est interdit d’interdire !

Le terrorisme sanitaire et les bobards des officiels semblent fonctionner à plein régime et ôter aux petits bourgeois parisiens toute velléité contestataire. Les classes moyennes trinquent et accusent le coup sans moufeter. Les anciens ados de Mai 68 devenus des bobos rangés, planqués dans leurs immeubles des beaux quartiers, toute comme les générations montantes à l’image de cette Génération Macron et ses petits soldats hyperconformistes aux ordres de La République En Marche, s’illustrent par un conformisme frileux et servile proportionnel aux excès de leurs aînés.

Et si l’on s’aventure en province, observe-t-on une attitude homogène ?

Et bien non ! Dès que l’on descend au Sud de la Loire, il semble que le respect des consignes sanitaires et la crédulité à l’égard de la doxa officielle fondent comme neige au soleil. Mis à part Nice et sa région, vissées par des élus totalement aux ordres et prompts à les devancer, les habitants de la région Aquitaine par exemple ne semblent pas vraiment ressembler à leurs concitoyens parisiens.

Du Limousin au Pays basque le masque n’est pas partout le bienvenu. Rares sont ceux qui le portent systématiquement comme sur les avenues haussmanniennes ou dans les couloirs du métro. Même son de cloche dans le Bordelais, à Libourne ou dans les Charentes. Interrogés dans la rue ou chez les commerçants, les gens disent ne pas vouloir suivre des consignes car ils doutent de leur pertinence et de leur efficacité. Masques, distanciation, tests, vaccins, rien ne semble aller de soi. Et beaucoup se demandent intuitivement quels sombres desseins sert toute cette mascarade. Pas par effronterie ou esprit contestataire. Plutôt par bon sens.

Un bon sens qui a déserté depuis longtemps les plateaux télé parisiens, les discussions chez les commerçants, souvent limitées à « Remontez votre masque Monsieur s’il vous plait ! » et les rares dîners en ville où l’on s’interroge plus sur l’opportunité de choisir tel ou tel vaccin que sur la dérive dictatoriale du régime et cette fausse pandémie servie comme motif au basculement vers un Great Reset que les médias omettent soigneusement d’évoquer.

Car le Parisien veut bien à la rigueur être accusé d’être un fayot, un collabo, un mouton masqué. Mais jamais il n’acceptera d’être accusé de « complotisme » : la plus grande maladie honteuse du 21e siècle ! Parce que pour un Parisien orgueilleux et qui sait forcément tout sur tout, souscrire à des thèses dites complotistes, c’est être un naïf, un crétin, un plouc, doublé d’un beauf excentrique et d’un danger public. Et donc un mauvais citoyen. Alors qu’un vrai Parisien, nécessairement de gauche, est toujours dans le sens du Progrès, sensible à toutes les causes, et donc socialement incorrect mais politiquement 100% correct. Tout sauf un ensauvagé de banlieue, un antisocial crypto-fasciste ou proto-terroriste.

Même s’il dit ne pas soutenir Macron, le Parisien est donc majoritairement et par essence un idiot utile de La Dictature En Marche. Et donc un imbécile inconscient, angoissé à l’idée de ne pas avoir raison avant les autres. Et donc incapable de se risquer à réfléchir par lui-même, par crainte de manquer la dernière cause à la mode ou le dernier challenge du siècle. Il soutient Biden parce qu’il vomit Trump, et reste farouchement européen même depuis que Maastricht a remplacé Paris. Elitiste mais pas souverainiste, Démocrate mais pas populiste. Extrêmement concerné par lui-même et ses propres affects mais jamais extrémiste. Narcissique et suffisant mais jamais vulgaire, croit-il.

Le Parisien est un spécimen aussi dérisoire que dévalué. Plus personne ne l’écoute ni ne prête attention à ses frasques. D’ailleurs il ne se risque même plus à faire le malin et se contente de faire le gros dos, en ravalant sa morgue et ses frustrations.

Paris est un naufrage. Paris est un mirage. Paris n’est plus. Ou si peu. Même les J.O. de Paris 2024 qui n’auront sans doute jamais lieu comme ceux de Tokyo ne font plus bander les foules ni les édiles parisiens.

Paris n’est plus qu’un carrefour malodorant. Un courant d’air. Une impasse existentielle autant qu’une verrue urbaine, en proie à la déshérence de ses habitants qui fuient la capitale par milliers depuis le début de la crise pour aller s’installer ailleurs en province, à la délinquance de sa frange la plus révoltée et à la déliquescence morale nourrie par la médiocrité de ses élus, leurs politiques burlesques et ridicules.

Fluctuat nec mergitur. Mais pour combien de temps encore ?

Paris sombre et s’abîme, et ne parvient plus à faire illusion. Comme le Titanic ou le Radeau de la méduse. Paris prend l’eau de toute part. L’eau des égouts et des dégoûts, et non les eaux lustrales d’une quelconque régénérescence, bien improbable et compromise par l’étendue du désastre.

Plutôt que l’Après-Covid, faut-il déjà songer à l’Après-Paris ? Et où donc faudra-t-il alors situer le barycentre de l’âme française ?

Sans doute nulle part en particulier. Ou quelque part dans cette France vivante, variée, éclectique et mouvante. A Annecy, classée première dans le Palmarès 2020 des villes de France les plus agréables où il fait bon vivre. Suivie par Bayonne.

Aux pieds des sommets alpins ou pyrénéens, léchés par les eaux calmes du Lac d’Annecy ou par les eaux salées de l’Atlantique, sur des terres de passage autrefois conquises et reprises aux anciennes marches du royaume de France, voilà où se situe donc le bonheur selon ce barème qui reflète les attentes et les choix des Français candidats au départ. Pas dans le nombril du monde autoproclamé, mais à la périphérie et au croisement de plusieurs mondes, ou du moins de plusieurs pays frontaliers : la Suisse et l’Italie pour la Savoie, et l’Espagne pour le Pays basque.

L’avenir est donc à l’ouverture au monde et à la connexion des hommes. Pas au centralisme colbertiste, jacobin ou jupitérien. Et si Paris est aujourd’hui clairement déclassée, c’est parce que cette ville et ses habitants arrogants et insupportables incarnent cette volonté de tout centraliser et d’imposer un pouvoir arbitraire, si cuisant avec la crise du Covid, et qu’une part croissante des Français rejettent sans toujours le manifester.

La ruine de Paris symbolise la fin de l’ère du Faste, du Prestige, de l’Autorité centralisée selon un modèle français qui a prévalu depuis les rois de France, Louis XIV en particulier. Un phénomène national aux prétentions impérialistes et universelles, repris par la Révolution et notre orgueilleuse République. Lesquelles entendaient imposer au monde leurs principes humanistes et leur vision du progrès universel. Une République souveraine qui se retrouve aujourd’hui absorbée par une dictature mondialiste déclinée dans chaque pays du monde par des marionnettes comme Macron.

Normal que les provinces de France ne se reconnaissent pas dans ce piège illusoire du Projet macronien, dont Paris centralisateur et son establishment hautain sont le relai volontaire ou tacite.

Cette fracture identitaire plus que politique et idéologique marque un tournant dans notre Histoire. Avec une tension critique entre une volonté de défendre des identités malmenées sinon condamnées par la mondialisation en marche, et un désir de se fondre dans un nouveau monde tantôt perçu comme une occasion riche de promesses, ou aujourd’hui comme un symbole de dissolutions normatives et de dérives totalitaires.

Paris a longtemps cru qu’elle était la France. Or la France elle-même peine aujourd’hui à se définir. Même si les Français sont nombreux à manifester leur attachement à telle ou telle de ses composantes régionales, son terroir, son patrimoine architectural et culturel, son art de vivre, les savoir-faire de ses artisans, de ses agriculteurs, de ses centaines de corps de métiers, sa créativité artistique foisonnante, sa gastronomie inégalée, ses start-ups et ses brillants ingénieurs : autant de richesses gravement menacées de disparition avec l’épidémie de Covid.

Une épreuve qui révèle que l’être parisien est un modèle et une identité souvent en contradiction avec le fait d’être simplement français. Ou d’être basque, breton, corse, gascon, auvergnat, franc-comtois, bourguignon ou picard. Car Paris n’est pas la France et ne la représente pas non plus. Sinon très partiellement et abusivement, au travers de stéréotypes discutables et de mythes obsolètes. Comme New York n’est pas les Etats-Unis.

Paris sera peut-être toujours Paris. Comme les Parisiens seront toujours les Parisiens, esclaves de leurs mythes et de leur avidité à occuper les premières places. Mais Paris n’est plus la France comme la France se passe fort bien de Paris. Du moins de ses prétentions et exaspérations.

La France est aujourd’hui devenue un pays multicentrique dont le cœur bat tout autant à Dijon, à Toulouse, à La Rochelle, à Nîmes, à Lyon, Marseille, Lille, Strasbourg, Nantes ou Brest, qu’à Arras, Bobigny, Fontainebleau, Uzès, Pointe-à-Pitre, Cayenne, Mayotte ou Nouméa. Et même à Alger, Madagascar, Brazzaville, Bruxelles, Montréal, Lausanne ou Bâton Rouge, tous ces lieux où bat le cœur multi-ventriculaire de la francophonie.

La France est l’une des harmoniques de ce monde multipolaire d’aujourd’hui et de demain. Et Paris pas plus qu’une autre ville métropolitaine n’a aujourd’hui de légitimité à revendiquer le monopole de l’esprit français ou le droit à parler au nom de tous les Français qui vivent ici et ailleurs. A fortiori de s’ériger en conscience du monde.

Paris muselée, Paris confinée, Paris outragée, Paris martyrisée… Et Paris privée de ses libertés, de son lustre et de sa gloire. Paris assignée au silence sous un masque ridicule aussi humiliant qu’inutile. Paris désertée par son peuple, ou du moins une partie de ses habitants. Paris assiégée par d’autres peuples, d’autres cultures, d’autres appétits de conquête et de domination, ou simplement par des surgeons de révolte de la part de ces banlieusards ensauvagés qui préfèrent à l’occasion fondre sur elle faute de pouvoir se fondre en elle.

Paris mise à sac, à bas, à nu ou à l’arrêt. Paris humiliée, oubliée, recalée.

Dire que Paris se relèvera et recouvrera son prestige confisqué serait encore sacrifier aux mythes et aux antiennes des orateurs empressés. Un mensonge. Une lubie. Car Paris doit apprendre à faire le deuil de cet orgueil qui la dessert, composer avec un monde qui change, et à se fondre harmonieusement dans ce monde si complexe et imprévisible. Sans prétendre lui imposer ses vues, ses angoisses ou ses obsessions. Mais en dialoguant au contraire à égalité avec le reste du monde, les autres peuples et cités qui le composent. Avec respect, ouverture et humilité.

Un pari que Paris doit urgemment relever, si elle ne veut pas disparaître sous le grand laminoir identitaire et normalisateur de cette dictature mondialiste qui avance masquée, comme ses victimes que nous sommes, sans dire jamais dire ouvertement ou sans jamais plus pouvoir crier son nom.

Le sexe, enjeu majeur de notre époque, entre fascination du Vide et expérience du Grand Saut

Hier nous étions tous dehors et décidés à « Jouir sans entraves« .

Aujourd’hui nous sommes tous confinés et sommés de traquer les délinquants sexuels sur l’Agora numérique.

Que s’est-il passé entre les deux ?

Hier le sexe était une fête, une arme révolutionnaire lancée à coup de provocations et de libérations contre une société bourgeoise frileuse et une morale catholique castratrice. Le lieu de tous les possibles et de toutes les expérimentations.

Aujourd’hui le sexe est disséqué, balisé, calibré, normalisé, emprisonné, numérisé.

Certaines « déviances » autrefois tolérées, tues mais pratiquées – homosexualité, bisexualité, androgynie, transformisme, transsexualisme, sadomasochisme, triolisme – sont devenues presque toutes de nouvelles normes.

Seuls les enfants, les animaux et les morts font toujours l’objet d’un tabou, qui s’est solidifié en rempart absolu de l’ordre et de la vertu.

Les premiers traduits en objets sexuels suscitent la furie, les seconds le dégoût, les derniers l’effroi.

Le viol, la pédophilie et l’inceste sont les nouvelles bornes du plaisir, destinées à circonscrire la norme.

Toute sexualité doit s’arrêter là où le consentement fait défaut, là où le désir profane la sacralité construite autour de l’enfant, érigé en autel du bien. Il est conjuré dès lors qu’il menace l’équilibre anthropologique et symbolique de la famille. Et qu’il menace l’ordre imprescriptible des relations entre parents ou adultes et enfants.

Quant à la bestialité, ces plaisirs contre-nature ou au contraire trop proche d’elle avec des animaux, autrefois succédané du pauvre, palliatif à la misère sexuelle, notamment en milieu rural, elle est toujours allègrement pratiquée dans certains pays comme au Maghreb. On y sourit du sort réservé aux chèvres, alors que des caresses trop appuyées entre une femme respectable et son lévrier sont immédiatement condamnées comme une perversion coupable. Bien qu’elles soient parfois l’objet de fantasmes chez certains mâles excités par ces transgressions entre le règne animal et l’humain supposé davantage maître de ses pulsions.

La mort étant la matrice de toutes les angoisses existentielles, il est normal que tout commerce avec un corps inanimé suscite tant de peur et de réprobation. La nécrophilie est rarement évoquée, à peine nommée, tant elle éveille un sentiment panique. Transgression ultime.

Car si le corps est un vecteur de plaisirs et de souffrances, ce n’est que parce que la conscience est à même de les éprouver. Le plaisir sexuel est donc un échange entre deux consciences. Sans le consentement de l’une d’entre elles, il se résume à une forme de masturbation, où l’autre est réduit à un simple objet, chosifié, et donc nié, évacué, subtilisé en tant que sujet.

A fortiori quand la conscience a définitivement quitté un corps, jouir de cette enveloppe sans vie et vouée à la putréfaction constitue la transgression par excellence. Celle qui nie toute vie et toute altérité dans le sexe.

Lequel devrait au contraire toujours n’être qu’une célébration du dépassement commun de l’individualité dans le plaisir, une communion à l’Etre, un retour volcanique et sacré à cette Origine où Tout est Un.

Hélas aujourd’hui toute conscience du caractère essentiellement sacré du sexe a été conjurée au bénéficie d’une technicité mécanique, froide et normative. Le plaisir est un but univoque, enclos, conceptualisé avant d’être vécu, et finalement obtenu au terme d’une maîtrise de son imaginaire fantasmatique et d’une juste économie des plaisirs permis.

Au besoin en recourant à toutes sortes d’accessoires et de fétiches supposés déclencher, réhausser ou sublimer le plaisir : vêtements, mise en scène, paroles romantiques ou au contraire salaces supposées nourrir l’excitation et faire tomber les inhibitions, sex-toys, aphrodisiaques, chems, pornographie… Et bientôt ces robots sexuels plus vrais que nature propres à satisfaire les désirs les plus inavouables sans risque de transgression, apothéose du vertige transhumaniste célébrant le vide absolu d’un plaisir totalement égotisé et déshumanisé.

Car si le sexe s’est technicisé et normalisé à outrance, si les moyens de doper le plaisir, les sites et applis de rencontres pour trouver rapidement un partenaire n’ont jamais été si nombreux, si segmentés, si le marché des plaisirs n’a jamais autant ressemblé à un catalogue de vente par correspondance, jamais les candidats au plaisir n’ont jamais été aussi distanciés. Et finalement déçus, renvoyés à leur solitude, au caractère vide et dérisoire de cette quête purement superficielle.

Plus on cherche à se rapprocher et plus on s’éloigne les uns des autres. Et plus le sexe devient froid, aride, faux et sans saveur.

Il faut dire qu’à l’époque où l’on a inventé la sexualité, le sexe autrefois spécialité des libertins est devenu l’affaire des psychiatres et des médecins.

De nouvelles catégories de « pathologies sexuelles » ont alors été forgées dans cette seconde moitié du 19e siècle, à partir d’une nouvelle norme – l’hétérosexualité – elle aussi inventée par ces médecins pétris de scientisme, de puritanisme et d’hygiénisme protestants.

Les homosexuels, bisexuels et autres transsexuels sont devenus les nouveaux monstres inventés par cette science hypernormative. Longtemps pourchassés, sommés d’avouer leurs misérables pratiques et de se plier à une rééducation psychique et comportementale pour recouvrer la norme, ils se sont regroupés en communautés, bien décidés à se défendre de l’opprobre public, à se faire respecter et faire valoir leurs droits.

La Libération sexuelle a initié un vaste mouvement de décloisonnement des identités et de décriminalisation des pratiques, puis de normalisation de ces pratiques sexuelles marginales longtemps qualifiées de contre-nature, pécheresses, criminelles, déviantes, pathologiques, immorales, contraires à l’ordre public et aux bonnes mœurs.

Hélas la société postmoderne n’a pas évolué dans un sens aussi libéral sinon libertaire que les apôtres de la bonne conscience ou les révolutionnaires du sexe l’avaient espéré.

Au contraire, sous une apparente permissivité très encadrée selon les canons du sexuellement correct, la société s’est davantage durcie et figée, fabriquant et traquant de nouveaux monstres expiatoires pour tenter de conjurer son angoisse viscérale à propos des choses du sexe.

La pédophilie – l’attirance pour les jeunes enfants – était autrefois tout au plus ignorée, et souvent pratiquée discrètement sans qu’on n’y trouve à redire. Mais à partir de la décennie 1990, à mesure que les personnes LGBT acquéraient une légitimité nouvelle, une « visibilité » et de nouveaux droits, la société bourgeoise s’est inventé un nouveau monstre, désigné comme le bouc émissaire absolu des désordres sexuels en son sein : le pédophile.

Sur fond de sordides affaires criminelles comme l’affaire Dutroux, mettant en scène des kidnappeurs, des violeurs, des tortionnaires et des assassins d’enfants, un amalgame s’est immédiatement constitué à propos d’une réalité devenue d’autant plus inadmissible qu’elle paraissait visible, cette sexualité non dite, marginale mais très largement répandue à toutes les époques dans la société, entre des adultes et des enfants. Un amalgame forgé autour d’un repoussoir, ce pervers absolu doublé d’un criminel qui n’a d’autre obsession que de repérer, séduire, enlever, contraindre, abuser, violer, puis tuer de jeunes enfants innocents.

Tous les amateurs de jeunes adolescentes à peine pubères repérées à la sortie du lycée, de partenaires mineurs, ou pire d’enfants, furent indifféremment assimilés à de grands malades qu’il fallait castrer chimiquement, enfermer, déchoir de leur autorité parentale, éducative et pourquoi pas de leurs droits civiques, comme des dangereux terroristes.

Finie la licence jouant sur le trouble et l’éveil des sens. Exit Lolita, les nymphettes de David Hamilton, ou les jeunes éphèbes chauffés par le soleil pour vieux messieurs amateurs de jeunes chairs exotiques tels un André Gide ou un Frédéric Mitterrand.

Sans parler de faire l’apologie décomplexée des amours entre adultes et enfants, comme Gabriel Matzneff ou Daniel Cohn-Bendit. Une époque d’égarements libertaires tolérés au nom de l’Interdit d’interdire et du Jouir sans entrave s’est brutalement refermée. Haro sur tous ceux qui comme Jack Lang ou Roman Polanski en représentent les insolents vestiges ou les thuriféraires entêtés ! Il est l’heure de couper les têtes au nom d’une justice due aux victimes trip longtemps assignées au silence, et non plus de tempérer en sacralisant la culture.

Saint-Just a terrassé Sade.

Cependant le pédophile n’est pas une réalité. C’est un archétype : celui du monstre.

On n’envisage pas le pédophile en tant qu’individu, sinon pour le soumettre au dénominateur de l’abominable. Qui il est, dans la complexité de sa personnalité, ce qu’il ressent, comment se manifestent ses désirs, ce qu’il en fait, comment il agit, tout cela importe peu et est recouvert du sceau de l’abjection, sa personne autant que ses actes, pour peu qu’ils soient déclarés criminels.

Le pédophile ne peut être l’objet d’une enquête dénuée de passions et de projections. On le soupçonne, on le dénonce, on le traque. Et finalement on le jette en pâture à une opinion déchaînée avant de l’éliminer. Sinon physiquement, du moins en le jetant au ban de la société, comme une bête chargée de honte, renvoyée à la violence qu’elle suscite et condamnée à l’oubli. Un bouc émissaire.

Dès qu’un homme, jamais une femme malgré l’existence d’une pédophilie féminine (qu’on songe à la Première dame actuelle et à son « fils » incestueux…) est accusé d’être un pédophile, il perd aussitôt tout statut d’être social et même un humain pour être réduit à ses instincts sauvages et devenir un monstre. Sur lui la société des braves gens peut alors projeter toute sa rage vengeresse, expulser toutes les scories de son âme violente et torturée, et le déchiqueter telle une bête sauvage.

Le pédophile, c’est le grand méchant loup du conte, qui se glisse dans le lit au cœur du foyer sous les traits d’une innocente mère-grand, et s’apprête à dévorer le petit chaperon rouge après l’avoir abusé. Un scénario bien huilé qui omet au passage toute la charge sexuelle que traîne derrière lui ce petit chaperon rouge faussement innocent. Et la symbolique ambiguë propre au désir et à la transgression des normes qui l’accompagne. Il suffit de relire Psychanalyse des contes de fées de Bruno Bettelheim pour s’en convaincre.

Dès lors la chasse au pédophile est à la société bourgeoise, postmoderne et hypernormée ce que les jeux du cirque furent à Rome : un rite social défoulatoire, une ordalie symbolique pour mettre en scène les pulsions les plus violentes de la société réprime et représente par procuration pour exalter sa propre vertu. Le scénario y est toujours écrit par avance, et les héros comme les gladiateurs sont interchangeables. Pourvu qu’il y ait du sang expiatoire pour laver la honte et le déshonneur d’une société en pleine confusion éthique, rongée par la culpabilité et vouée à la dislocation. Mais qui resserre une dernière fois les boulons de la morale publique, tout en prônant le respect, la liberté et des droits égaux pour ses chers déviants labélisés.

Nous nous sommes ainsi fabriqué un monstre parce que nous ne voulons pas abandonner un mythe : celui de l’enfant pur.

Nous sommes d’autant plus attachés à ce mythe de l’enfant innocent que notre culpabilité nous étouffe et nous empêche de réagir autrement que sous l’emprise de réactions paniques. A rebours du bon sens et de la science, nous voudrions nous convaincre que l’enfant avant la puberté n’aurait aucune vie ni pulsion sexuelle. Qu’il serait un être hors du temps et de l’espace, une icône éthérée du Divin, à la manière de ses vierges asexuées, l’énergie en plus. Ou une réminiscence de l’Eden perdu, ce monde d’avant la Faute, ce péché originel éminemment sexuel, cause de toutes nos souffrances et de tous les désordres terrestres.

Pour restaurer l’illusion de cet Eden primordial, au lieu de nous projeter vers l’avant dans un devenir commun emmené par une conscience tournée vers ses plus hautes réalisations, nous nous condamnons au renoncement. Renoncement au sexe, avec cette part de désordre intrinsèque, d’insoumission, de révolte panique qui le traverse. Renoncement à la vie, la vraie, faite de sublimités et de combats glauques, d’extase et de sang. Renoncement à Qui nous sommes vraiment : des êtres capables de tout, à qui tout pouvoir de création a été remis, et surtout absolument libres de conférer du Sens à nos expériences collectives. Et donc de déclarer bien ou mal ce que nous créons et expérimentons, selon nos critères éthiques partagés.

Cette vérité engendre une angoisse terrible : le constat qu’il n’y a ni « Dieu » ni « Loi » essentielle qui aient dressé par avance une cartographie précise du licite et de l’illicite. Que nous sommes ici-bas justement pour faire l’expérience par nous-mêmes de ce qui est bon ou mauvais pour nous. Et donc fixer par nous-mêmes les limites à notre propre vouloir et notre propre agir. Et pour cela d’édifier des lois qui orientent et délimitent l’ensemble de nos commerces avec l’autre et de nos comportements en société. Pour ne pas régresser à cet état primitif de nature anarchique entièrement soumis au chaos.

Selon une sécularisation du mythe chrétien de l’enfant-roi-messie, antidote de la Chute et icône vivante du Salut, nous avons hissé l’enfant au statut de temple vivant d’une Perfection primordiale aussi imaginaire que totalitaire. Une image parfaite qui associe la Pureté, l’Innocence, la Chasteté, la Beauté, le Bonheur, la Vertu, avec une conception totalement idéalisée et désincarnée de « la Vie ».

Alors que la psychanalyse nous enseigne des vérités à l’opposé de cette fable à propos du petit enfant : un pervers polymorphe ivre de son rêve de toute puissance, incapable de concevoir aucune limite à son désir, ni de frontière entre soi-même et le monde extérieur. Et donc une subjectivité opposée à des objets ou à d’autres sujets : son plaisir est entièrement subordonné à la jouissance sans limites de tout ce qui l’entoure. Et toute limite posée à ce désir est vécue comme un traumatisme insupportable.

En fait ce qui est insupportable pour la psyché du petit enfant, ce n’est pas qu’un autre éprouve un désir à son égard, ce dont il n’a même pas conscience puisqu’il ne fait aucune différence entre lui-même et l’autre, père, mère, frère ou tuteur. Ce qui lui est insupportable, c’est la castration. C’est à dire la limite posée à l’infinité de ses désirs. Or c’est justement cette castration qui est structurante pour lui, et qui lui permettra de devenir un sujet conscient, différencié et équilibré.

Au lieu d’admettre cette réalité, nous préférons esquiver ce qui nous dérange, et adorer cette icône immaculée que nous avons fabriquée. Une iconet dans laquelle nous adorons nous projeter, nous rassurer, nous contempler. En faisant semblant de croire que nous aussi nous pourrions redevenir aussi purs et immaculés que ces petits enfants.

Car tels Adam et Eve après avoir consommé ce fruit de l’arbre de la connaissance du bien et du mal qui provoque leur Chute, nous sommes incapables de faire face à notre propre culpabilité, tant cette vague nous submerge et menace de nous anéantir.

Nous nous sentons notamment coupables à cause de cette licence, de nos égarements, de nos transgressions par rapport à des lois que nous fantasmons comme essentielles et universelles, alors qu’elles ne sont que des constructions éthiques postérieures à l’expérience de la condition humaine. Et des multiples désordres que nous entendons par nos choix désordonnés et subissons comme un ressac venu du tréfond de notre âme et que nous n’arrivons plus à endiguer.

Alors nous nous réfugions autour de ce tabernacle magique de la Perfection perdue : l’Enfant.

La seule évocation d’un possible consentement à de simples attouchements ou à une relation sexuelle, même bénigne, entre un enfant ou un adolescent et un adulte, comme la réalité des relations affectives ou sexuelles existant entre mineurs et majeurs, nous plongent dans la panique la plus totale. Ces derniers sont aussitôt désignés comme des transgresseurs et des criminels. Et provoquent dans la bouche des parents ou sous la plume de certains journalistes des assauts de fureur d’une outrance et d’une violence paroxystiques, rendant impossibles toute analyse objective et tout raisonnement.

Tout aussi délicat et ambigu est le cas du viol dont beaucoup de femmes sont les victimes, et qui peut parfois aller jusqu’au meurtre.

On a même inventé un néologisme pour donner une spécificité à ces meurtres de femmes par des hommes ou des maris violents : féminicide. A l’image de l’infanticide, du génocide ou du régicide. Une façon d’essentialiser le meurtre des femmes comme quelque chose qui serait par essence plus horrible, plus transgressif, plus grave que le meurtre d’un être humain lambda.

Avec cette croisade devenue une vraie chasse à l’homme et une proscription systématique des désirs masculins au cours de la campagne #meetoo ou #balancetonporc, la hantise et la rage se sont doublées d’un projet politique et judiciaire : celle d’une poignée de féministes ultras et misandres, déterminées à criminaliser jusqu’à l’identité masculine elle-même. À en interdire toutes les manifestations. En taxant a priori tout désir masculin envers les femmes de vulgaire, sale, obscène, violent, dangereux, non civilisé. Voire carrément pour certaines lesbiennes haïssant radicalement les hommes, un désir contre-nature.

Une telle inflation dans cette volonté hystérique, éradicatrice, purificatrice et vengeresse, propre à ranimer la guerre des sexes, et qui s’étale chaque jour à la Une des journaux, a néanmoins produit quelques effets positifs. Libérer la parole des victimes en mettant fin à l’impunité dont jouissaient les violeurs comme les pédophiles est certainement une bonne chose. Cela constitue un progrès social et éthique indéniable. Mais elle a surtout creusé une névrose collective dont nous mettrons sans doute des décennies voire des siècles à nous remettre.

La grande épopée de la Révolution sexuelle des années 1966-1977 aura finalement très peu duré. Le sida apparu à l’aube de la décennie 1980 a sonné le glas de l’appétit des libertins. Et l’ordre moral a vite fait son retour à la faveur des crises économiques successives qui auront ramené au pouvoir à peu près partout en Occident des gouvernements néoconservateurs pressés de mettre le sexe en coupes réglées, au même titre que l’économie et le reste de la société.

L’idéologie progressiste triomphante à partir de cette époque nous a laissé dans l’illusion que le progrès des mœurs, l’émancipation des corps et des individus suivaient un cours ininterrompu emmené par le mythe du Progrès social. Ce credo trompeur des progressistes a cependant conduit à de réelles avancées juridiques sinon sociétales durables. Comme la dépénalisation de l’homosexualité, l’ouverture du mariage aux couples de même sexe, et la reconnaissance des familles homoparentales, des réalités pourtant aussi vieilles que l’humanité.

Mais durant toute cette période qui va en France de l’élection de François Mitterrand en 1981 à l’apparition de la crise du Covid en 2020, si le sexe semble apparemment s’être libéré avec des avancées en matière de droits LGBT, de bioéthique ou d’homoparentalité, cette réalité plus idéologique qu’historique masquent en réalité une volonté plus sournoise de normaliser le sexe, les identités liées au sexe et l’économie des plaisirs dans la société.

Ainsi le sexe sauvage a aujourd’hui presque totalement disparu dans nos sociétés. A une époque où l’homosexualité était encore taboue, stigmatisée et pénalisée, la drague entre hommes se déroulait essentiellement à la dérobée, dans des lieux interlopes comme des établissements semi-clandestins, en marge : bars, cabarets, discothèques, parcs et jardins, pissotières, friches industrielles, vestiaires, saunas… Un cadre qui alimente toujours la fantasmagorie des films pornos gays.

Ces lieux ont aujourd’hui presque totalement disparu des grandes villes devenues totalement aseptisées. Ou bien en devenant visibles ils se sont institutionnalisés, rendant plus évidente la subordination des sexualités normatives au business du plaisir. Aucune zone n’échappe désormais à un cadastre précis des usages sociaux et de leur périmètre légal et culturel.

Certes il existe au sein des grandes communautés LGBT très structurées comme à Londres, Berlin, New York ou Paris, davantage d’établissements institutionnels consacrés aux rencontres et à la consommation sexuelle. Toute une culture urbaine consumériste, hédoniste, individualiste autant que communautaire, marchande et institutionnelle, a remplacé la subculture gay autrefois ultra minoritaire, cachée, refoulée dans les bas fonds, objet de fantasmes pour les bourgeois hétérosexuels voyeurs, et de descentes régulières de Police pour conforter leur ordre moral.

Il existe surtout aujourd’hui de multiples outils numériques pour trouver un partenaire conforme à ses désirs, avec une segmentation infinie des styles et des pratiques. Mais il n’y a désormais dans cette industrie normative des identités et des plaisirs plus aucune place pour ce qui en faisait en partie le sel : l’inconnu, le risque, le hasard des rencontres non préméditées, hors des limites imposées par des discours et des normes sociales.

De même, l’économie des désirs entre les hommes et les femmes est devenue beaucoup plus complexe, anxieuse et calibrée. Plus question aujourd’hui de draguer une collègue de bureau à la machine à café. Au risque d’être traité de porc, de prédateur sexuel, de harceleur, de violeur, condamné comme tel par la meute et congédié sur le champ.

La Préciosité, inventée par les femmes de l’aristocratie du Grand siècle, avait mis un terme à un trop grand empressement des mâles mal dégrossis, à leurs mœurs trop mimitaires, agressives, peu galantes et peu respectueuses envers les femmes. Les obligeant à un parcours du Tendre codifié pour espérer un jour parvenir à entrevoir la courbe d’une cheville lors d’un aparté volé. Allant jusqu’à féminiser jusqu’au ridicule l’apparence des prétendants maquillés, poudrés, parfumés, noyés sous les dentelles et les rubans et pastichant les précieuses ridicules.

Aujourd’hui la donjonisation des femmes associée à leur prise de pouvoir sous couvert d’égalité est beaucoup plus explicite et ne laisse que très peu de place aux codes de la galanterie. L’homme étant un porc, le désir masculin étant une aberration de la nature, il faut en protéger à tout prix les femmes, forcément des victimes désarmées. Et encore plus les enfants, forcément vulnérables et innocents.

Cette société hypermorale 2.0 conçue par les progressistes et les féministes, c’est le gynécée étendu aux frontières de l’espace domestique, public, politique, professionnel, culturel, institutionnel et urbain.

Les femmes et les enfants constituent le premier cercle. Les eunuques – gays, non-binaires et autres anomalies licites – et les émasculés du féminisme – tous ceux qui utilisent l’écriture inclusive comme un bréviaire et sont incapables comme Emmanuel Macron de faire une phrase sans utiliser des gimmicks rhétoriques politiquement corrects comme « celles et ceux » – en constituent le second.

Les hommes, les vrais, sont rejetés à l’écart de ce périmètre éthique et politique du convenable et de l’acceptable. Certains sont toutefois tolérés, mais pour y pénétrer on est prié de laisser sa bite et son couteau au vestiaire. Et d’adopter les codes comportementaux et linguistiques qui font de toute bête hirsute et indomptée un caniche de cirque soumis et civilisé.

Les adolescents en pleine éruption pubertaire, les racailles fondamentalement rebelles à toute normalisation (autre que sous le joug de l’islamisme), et tous les déviants non répertoriés par les canons du bien-jouir, n’ont de place qu’en prison, à l’asile, ou dans ces ghettos où règne le non-droit et l’arbitraire des caïds. Là ils peuvent s’adonner en toute impunité à la plus grande sauvagerie, souvent avec la bénédiction des maires complaisants et d’une Police qui préfère rester à distance et fermer les yeux.

Il n’est pas étonnant que dans une telle dictature rhétorique, psychologique, politique, sociale et éthique, le sexe soit devenu non pas le lieu d’une émancipation, mais bien au contraire celui d’un asservissement total des populations.

Car il n’y a plus aucune alternative aujourd’hui : il faut se conformer ou s’effacer. Au sens le plus littéral ou l’entend la cancel culture, cette culture de l’éradication sociale des indésirables réfractaires à la norme.

Le sexe a toujours constitué un moyen d’asservir les individus. En normalisant le sexe, on ne définit pas seulement ce qui est licite ou illicite en termes de plaisir, mais les modes d’interaction, de relation, d’échange entre les êtres. Surtout dans une société qui met autant en exergue le plaisir – un plaisir conçu et réglé selon une multitude d’objets de satisfaction consuméristes, exacerbé par la publicité, les discours et les modes de consommation, fondés sur le mimétisme, soumis à l’arbitraire et à l’évaluation permanente selon le filtre d’une valeur exclusive : le fric.

Le sexe n’est plus qu’une marchandise parmi d’autres. Il ne peut se concevoir directement ou indirectement que comme un échange monnayé, un plaisir accordé avec une contrepartie. Jamais un acte gratuit, un don, quelque chose de spontané, une simple fantaisie sans conséquence.

Dans la dictature progressiste mondialisé de ce 21e siècle, le sexe est l’archétype de toute rétribution attribuée aux esclaves : un plaisir, forcément passager, limité, contrôlé, mais renouvelable. En échange d’une conformité aux normes imposées : être un bon travailleur, un bon citoyen, un bon consommateur, un bon électeur.

Si vous êtes un gay parisien CSP+ travaillant à la Mairie de Paris ou chez Macron, que vous êtes un militant méritant pour propager les dogmes en vogue et faire reculer l’obscurantisme machiste, sexiste, antiféministe, homophobe, transphobe, alors vous aurez droit à tous les privilèges. On fermera même les yeux si vous manifestez quelque intérêt coupable pour les jeunes gens pas encore faits. Tant que vous ne vous exhibez pas en public, et que cela se passe de préférence à Bangkok, à Marrakech, ou dans quelque cercle mondain où la licence devient permise aux privilégiés du sérail.

En revanche si vous êtes un simple employé, un blédard ou un banlieusard, pris la main dans le sac à courser une bourgeoise moyennement consentante, vous vous retrouverez illico à la Une des journaux dans la rubrique faits divers. Ou cloué au pilori dans ces émissions salaces vouées à la décompensation quotidienne d’une plèbe aboyante qui se repait des cochonneries du jour.

Mieux encore, l’emprise exercée sur les individus par cette dictature des plaisirs touche aussi aux dimensions psychologiques, symboliques, identitaires et spirituelles de l’être.

En nous assignant à une sexualité politiquement correcte, en manipulant les esprit avec une extrême perversité jusqu’à la confusion la plus totale, sur fond de grande permissivité apparente associée une répression féroce envers toute déviation normative, le pouvoir exerce une emprise véritablement totalitaire, jouant d’une alternance sadique et déstructurante entre permission et répression.

La psychiatrie avait créé les conditions d’un contrôle radical du psychisme humain au travers des discours et des modèles appliqués aux pratiques sexuelles. Et en forgeant des identités psychiques à partir de ces pratiques estampillées comme normales ou pathologiques.

Désormais c’est toute l’étendue du spectre des désirs, des comportements et des plaisirs qui est taxée en même temps de normalité et de pathologie.

L’homophobe a remplacé l’homosexuel selon une inversion des valeurs et de l’axe des pathologies. Ce qui était hier considéré comme normal et sain – le dégoût suscité chez un hétérosexuel « normal » à l’idée d’actes sexuels entre deux hommes – est aujourd’hui une pathologie : la peur ou le dégoût suscité par l’homosexualité, cette ancienne maladie psychique du catalogue des perversions reconvertie en nouvelle norme, à égalité avec l’hétérosexualité.

Les propos et les actes homophobes sont désormais des délits voire des crimes, comme l’étaient autrefois les actes homosexuels, selon une logique de revanche des invertis retournés en bourreaux par les discours victimaires.

En réalité ce retournement arbitraire, autoritaire et normatif, comme ces identités (gays, LGBT, queer, trans, non-binaires…) tout aussi factices que les catégories nosologiques négatives forgées par les psychiatres d’antan, s’avère tout aussi violent et destructeur que l’étaient ces normes et identités psychiques assignées de façon arbitraire sous l’autorité d’une prétendue science par des médecins pressés de catégoriser et normaliser les comportements sexuels.

Alors qu’une attitude pacificatrice consisterait à faire œuvre vis-à-vis des authentiques homophobes d’une incitation à refuser l’ignorance, les préjugés quant aux personnes, la violence des opinions et des actes, au bénéfice d’une éducation au respect de l’autre, des différences, à la tolérance, au respect des identités et des écarts, on cherche à corriger les injustices passées de la société envers les amours de même sexe en pratiquant une autre forme d’Inquisition purificatrice. Légitimée cette fois par le statut de victime associé a priori à toutes les personnes concernées par les attirances homosexuelles, et donc aussi par cette haine homophobe qu’elles suscitent chez certains hommes. Et finalement en croyant qu’on peut éradiquer tout surgeon d’homophobie à coups de karcher et de lance-flamme politiquement corrects.

Une attitude entièrement dictée par la mauvaise conscience. Laquelle ne peut produire que du refoulement et des décompensations en retour.

D’ailleurs plus on la traque et plus l’homophobie revient en force par endroits. Conséquence d’une excessive tyrannie des militants LGBT pressés d’imposer à tous leur un Nouvel Ordre Egalitaire Mondial, en gommant toutes les différences objectives au profit d’une indifférenciation brutale et mensongère qui lamine le réel au rouleau compresseur d’un politiquement correct érigé en nouvelle religion totalitaire.

Il en va de même pour les viols, les violences conjugales, les actes et propos misogynes, qui refleurissent comme des décompensations à mesure qu’on les traque dans tous les recoins de la société. Notamment dans ce qu’il reste encore comme marges à cette société normalisée, compartimentée en territoires polissés où sévit le pouvoir bourgeois et sa morale bobo. En particulier dans ces quartiers de non-droit que le politique refuse désormais d’envisager. Où dans toute zone où la misère ou la colère rend les hommes réfractaires aux injonctions du politiquement correct, qu’ils moquent et transgressent avec une jouissance non dissimulée.

Reflet de cette fronde anti normalisation : le rap et ses acteurs les plus bankable. Dont les thèmes restent globalement invariants depuis 30 ans et surfent toujours sur les mêmes obsessions : femmes-objets hypersexualisées, pourvoir machiste des mâles, virilité surjouée, loi du plus fort, meute frondeuse, violence, compétition, exhibition, transgression, matérialisme outrancier et signes extérieurs de richesse, défiance à toute autorité, ego exacerbé…

Autrefois tendance dans les milieux médiatico-bobos parisiens, cette icône du caillera rebelle a aujourd’hui du plomb dans l’aile. Comme d’ailleurs tout modèle qui met en avant de façon trop évidente et agressive le sexe rebelle.

La France des années 2020 est devenue extrêmement frileuse. On est prié de ne pas exhiber son sexe, même de façon symbolique en bandoulière. Tout au plus a-t-on le droit de suggérer, sans jamais choquer l’une de ces catégories de victimes essentialisées que sont les femmes, les enfants, les homosexuels, les transsexuels, les non-binaires… Lesquelles mènent désormais comme dans les sociétés anglosaxonnes une croisade sans merci contre tous ceux qui sont accusés à leur égard de micro-agression. Un concept nouveau importé des Etats-Unis, qui consiste à projeter sur l’autre ses propres phobies, en l’accusant de par sa simple différence de constituer une menace a priori. Ou encore à plaquer sur un propos anodin une intention blessante qui n’existe que dans l’esprit de celui ou celle qui s’érige en exclu ou en victime offensée.

Une idéologie extrémiste qui transforme la société en enfer absolu, où toute expression subjective devient immédiatement suspecte. Et où le sexe ne sera bientôt plus possible que sous le contrôle et par la médiation de l’Intelligence Artificielle chargée de surveiller le moindre de nos faits et gestes, de nos émotions, intentions ou pulsions.

Être c’est désirer. Or si le simple fait d’être et de poser un désir devient potentiellement une offense à l’autre. Alors il ne sera bientôt même plus possible d’être.

De renoncements en renoncements, nous en viendrons bientôt à n’être plus que des artifices édulcorés privés de toute humanité. De toute vérité. De simples hologrammes sociaux préprogrammés. Dont on aura éradiqué tout élément trop saillant, imprévisible, spontané. Humain en somme. Notre avenir imposé, c’est le transhumain. Une machine mi-biologique mi-artificielle, dont chaque manifestation sera évaluée, contrôlée, validée ou déclenchée par la Matrice.

Or le sexe est précisément ce qui nous faire sortir de nous-mêmes, de notre périmètre de sécurité, aller au-delà du connu, au-devant de l’autre, nous incitant à prendre des risques, à nous décentrer, à nous remettre en question. Oser la rencontre, oser nous dévoiler, nous mettre en danger, nous identifier à nos désirs l’espace d’une rencontre, jusqu’à devenir plus tout à fait le même, un autre.

On ne peut être humain en se satisfaisant de soi-même. En se limitant à une monade, un entre-moi. En restant soumis à une nomenclature existentielle et essentielle. Car on devient qui l’on est en faisant l’expérience de soi-même dans la confrontation avec l’autre.

Cela va de n’importe quel type de relation que nous engageons avec nos dissemblables, et dont le sexe constitue la dimension la plus sacrée qu’il nous soit possible d’expérimenter dans le registre du physique. On ne « se » rencontre pas en ajoutant des appendices, des prothèses transhumanistes pour expérimenter d’autres facultés. On vit ce jeu entre identités et altérités, en nous-mêmes et en-dehors de nous-mêmes, au travers des échanges que nous nouons avec des autres.

Ces échanges ne sont pas d’abord matériels, comme la religion matérialiste et progressiste le prétend. Ils sont d’abord essentiels. Nous n’échangeons pas des choses, ou des portions de notre substrat physique, mais des parts de notre être essentiel. Ce que nous sommes ou croyons être. Ce que nous devenons, ce que nous créons, ce que nous expérimentons : des états d’être et des savoirs-être.

Le sexe représente un passage à la limite. Dans le sexe, du moins dans une relation sexuelle consentie entre deux personnes adultes, il n’y a en vérité aucun deal matériel. Il n’y a rien à avoir, rien à consommer, aucune prise, aussi paradoxal que cela puisse paraître. Car toute prise définitive qui enserre le rapport sexuel dans le physique est une chute, un terme, une petite mort. L’extase au contraire suppose l’engagement total autant que le renoncement à posséder l’autre. Le don total de soi, l’oubli de soi pour laisser toute la place à l’expérience dynamique de la seule Relation, de l’intrication volubile et fertile.

Le summum du plaisir charnel donne un accès direct aux profondeurs de celui ou celle qui est notre partenaire sexuel. Que cette relation dure une heure ou une vie, cela revient au même. Aucune autre activité humaine ne donne un accès aussi entier et immédiat à la totalité de Qui est vraiment l’autre.

Ce que la normalisation totalitaire en marche sur fond de Grande Terreur moralisatrice est en train d’accomplir aujourd’hui, c’est d’interdire fondamentalement définitivement aux individus de se connaître, selon l’expression biblique consacrée.

Or pour se connaître selon les lois d’attraction du sexe, encore faut-il partager cet état de liberté, d’insouciance, d’innocence, de joie, d’enthousiasme, ce trouble ravissant qui accompagne tout émoi sexuel.

Si le sexe devient grave, lourd, suspect, ou pire, s’il est totalement contrôlé par Big Brother, cet Œil de Sauron omniprésent et omniscient, comme une divinité jalouse obsédée de nous connaître par elle seule et pour elle seule, nous cessons d’être des consciences individuées, libres et créatrices de réalité, pour devenir des objets, des outils voués au plaisir d’un seul ou d’une élite.

C’est exactement ce à quoi veulent nous réduire ceux qui concentrent tous les pouvoirs. Et qui voudraient nous aliéner définitivement en prenant un pouvoir absolu sur nos âmes.

Le sexe nous fait expérimenter cette dimension divine qui est en nous. A un niveau superficiel, biologique, nous nous unissons charnellement, nous mélangeons nos gènes, et nous nous abîmons ainsi dans l’illusion frétillante de donner la vie. A un niveau plus subtil, quand nous nous oublions nous-mêmes dans le coït et l’orgasme avec notre partenaire. Nous quittons momentanément la conscience d’être soi : nous cessons d’être une conscience individuée et nous avons cette sensation indescriptible de fusionner avec l’autre. Mieux encore si nous nous élevons encore dans l’échelle du plaisir, nous perdons totalement toute conscience d’être un seul pour devenir l’Un, le Tout : Dieu.

C’est bien pour cela que le viol est bien plus qu’une pénétration physique non désirée. On peut se remettre d’avoir été pénétré sans son accord. La blessure physique finit par s’estomper. En revanche la blessure psychologique, et plus encore la blessure spirituelle, ontologique, paraît plus indélébile, elle marque toute une existence. Car être violé(e) c’est être victime d’une intrusion non désirée d’une conscience étrangère dans les profondeurs sa propre conscience. Un accaparement non désiré de Qui l’on est en profondeur. Bien plus qu’une blessure physique liée à un acte violent et traumatisant ou à une profanation de notre intimité au plan physique.

Ce moment d’extase paraît infini même s’il est fugace. Et il n’existe pas de plaisir plus grand dans l’ordre physique. L’espace d’un instant dilaté aux dimensions de l’éternité nous SOMMES Dieu. Ce que les mystiques et les ascètes expérimentent parfois au terme d’une longue quête spirituelle, tout être humain peut l’entrevoir au moins de façon fugace, pourvu qu’il s’engage sur cette voie « tantrique », avec cœur, persévérance et sincérité.

Mais le Meilleur des mondes voue une haine irascible à tout ce qui est tantrique, mystique ou spirituel. Lui qui ne sacralise que le matériel érigé en marchandise. Comme à tout ce qui relève de la conscience faisant l’expérience de la joie et de la fécondité sous l’angle du physique. Il veut au contraire éradiquer cette réalité de nos esprits, la nier pour mieux se l’approprier et exercer un contrôle total sur les êtres.

Parce que le sexe est à l’interface de ce qu’il y a de plus charnel et de plus sensationnel dans l’expérience incarnée. De ce qu’il y a de plus élevé dans le degré de conscience de Qui nous sommes vraiment, d’où nous venons et Qui nous devenons. C’est le grimoire le plus puissant dont nous sommes dépositaires, et dont on voudrait nous déposséder.

Si nous nous tournons vers nos enfants en ayant honte de ce qui fait de nous des hommes vivants et des dieux créateurs, si nous projetons sur eux nos angoisses à propos de ce qui permet de nous connaître en profondeur et de nous dépasser, alors nous les emprisonnons dans cette névrose collective déshumanisante qui précipite la mort de nos sociétés et peut-être un jour prochain de notre espèce.

Il serait bien plus judicieux de les préserver de cette angoisse et de ses effets délétères en nous ôtant toute culpabilité à propos du sexe. Un sexe que nous avons prétendu libérer, mais que nous continuons de brider, de refouler, d’ériger en objet de méfiance et d’opprobre, et qui revient cycliquement comme le retour du refoulé nous hanter, nous agresser sous des travers de plus en plus violents et terrifiants.

Ôter toute culpabilité ne veut pas dire céder à la permissivité. Il ne s’agit pas de tout se permettre. L’économie des plaisirs doit toujours obéir à une juste conscience de soi, comme à un juste respect de l’autre.

Notre société consumériste et faussement hédoniste nous pousse vers l’exact opposé : l’autre est une marchandise à consommer comme les autres. On commande un plan cul sur telle appli comme on commande une pizza.

Il faut remettre les perspectives en place, réordonner nos valeurs. Nous défaire de cette société de l’objet, où nous devenons à notre tour des objets marchands. Remettre le Sujet au pinacle. Sans nous égarer plus avant dans un individualisme dépressogène et destructeur. Rétablir cet ordre essentiel où chaque Je est un Nous. Et donc où le sexe n’est ni un combat, ni un simple emboîtement entre un Je et un Tu, mais une symphonie de Nous qui vibrent à l’unisson.

Pour ce faire, il faut accepter que tout est sexuel et que chaque être est sexuel, à des degrés divers et selon des modalités infinies. Depuis le nourrisson jusqu’au vieillard agonisant.

Non pas en rétablissant cette injonction tyrannique au plaisir pour tous, ou en nous projetant dans une illusion de l’éternelle jeunesse, de la performance sexuelle et du devoir-jouir. Mais en admettant que toute conscience individuée dès lors qu’elle s’incarne est plongée dans un faisceau de désirs protéiformes qui éveillent, confrontent et cisèlent ses propres désirs. Et dont le sexe est l’archétype, en tant qu’énergie, force d’attraction et de transformation qui dépasse très largement la sphère génitale et englobe les dimensions les plus sacrées.

L’invention de la sexualité au 19e siècle, puis de la psychanalyse dans le sillage de la psychiatrie, nous a hélas enchaînés au sexe en le dénaturant totalement, en le limitant à une affaire de pulsions, d’instincts, de libido, d’attractions animales, de fantasmes, de plaisirs génitaux, de phéromones et de mécanismes biochimiques dans le cerveau. Oubliant toute la part sensuelle, érotique, affective, symbolique et spirituelle du sexe.

Pire, elle a réduit la psyché à une simple affaire de déterminismes biologiques et psychologiy, créant des catégories hermétiques, des normes auxquelles se conformer de façon exclusive et des aberrations à éradiquer. Une pure chimère d’entomologistes maniaques.

Or le sexe ne connaît aucune norme. Ce bien mal nommé (du latin secare, couper : ce qui coupe l’humanité en deux sexes opposés, mâle et femelle) est en réalité ce qui abolit les frontières apparentes de l’identité, en réconciliant les contraires, en unissant les semblables voués à la compétition mimétique, en dépassant l’apparente dualité pour rejoindre l’inaccessible Unité essentielle.

Le sexe est LE langage avant le langage, qui permet au terme de l’expérience de l’autre au-dely de l’autre de poser un langage et d’ordonner ces expériences relationnelles les plus archaïques, archétype de toutes les autres, en termes de bien ou de mal. En ce sens la lecture freudienne du mythe biblique de la Genèse dit juste. C’est en posant un regard conscient et un discours sur le sexe, sur l’indicible, que nous orientons nos consciences selon des bornes éthiques que nous posons, désignant ceci comme un bien et cela comme un mal.

L’erreur est d’essentialiser le Bien et le Mal, en en faisant des catégories ad hoc qui existeraient indépendamment de l’expérience humaine que nous en faisons et des repères culturels, juridiques, moraux, religieux, qui leur confèrent du sens.

L’enfant n’est pas innocent parce qu’il serait affranchi du bien et du mal, et donc de la faute originelle. Il est simplement ignorant de ses catégories, non déterminé par elle, en deçà des discours qui les structurent. Et donc plus proche que l’adulte de Qui nous sommes radicalement d’un point de vue ontologique : des êtres créateurs, rayonnants, tout puissants, totalement libres, dépourvus de toute limite morale à cette liberté d’expérimenter et de créer.

Ce que la culpabilité à propos du sexe nous empêche précisément de réaliser. Une culpabilité consécutive à l’oubli de l’extase (la petite mort) qui nous avait un temps réconciliés avec notre vraie nature divine, et à cette volonté obsessionnelle de réitérer cette expérience immatérielle et fusionnelle au cœur de la matière en la renouvelant de façon compulsive, et assignant l’autre à n’être rien d’autre qu’un objet de plaisir. La culpabilité, poison dea conscience, est ce qui voile toute vraie connaissance, qui n’est pas un savoir où un discours formel, mais un naître-avec (être avec). C’est à dire un co-devenir en pleine conscience.

Nous faisons du sexe pour nous ressouvenir (de Qui nous sommes). Et puis nous entrons malgré nous dans une dépendance au corps et au sexe, parce que nous oublions ce que nous cherchons à saisir et nous approprier : le mystère des mystères, le secret des secrets de notre existence incarnée.

Le sexe n’est pas ce qui sépare les êtres, mais ce qui nous relie à ce Dieu que nous sommes, présent en nous comme Conscience infissible manifesté dans cette existence incarnée. La seule Réalité qui Est, opposée à toute illusion de la Séparation, matrice de toutes les soifs, de toutes les souffrances et de toutes les violences.

Le sexe nous révèle à nous-mêmes non comme duels – mâles et femelles – ou même doubles – à la fois masculins et féminins – mais multiples, complexes, infinis, toujours renouvelés. Expérience troublante de la Vie qui se ramifie et se manifeste en une infinité de réalisations.

Le sexe défait autant qu’il exalte toute tentative vaine de s’arc-bouter à une identité, à des stéréotypes de genres opposant les hommes et les femmes en deux versants opposés et complémentaires d’une humanité qui serait scindée en deux parties distinctes. Ceux qui voudraient enfermer la virilité comme la féminité dans des caricatures rassurantes et inamovibles, congédiant toute ambivalence, creusant les fossés intermédiaires pour mieux s’affirmer comme un vrai homme ou une vraie femme, sont autant esclaves du sexe qu’ils en sont ignorants.

Car le sexe est tout sauf l’art du pastiche et de la représentation. Passé les rituels de la parade nuptiale, une fois la connexion profonde établie, il est Avènement. Théophanie. Célébration. La plupart des héros du sexe autodésignés sont en réalité des amateurs dérisoires. Ils n’en connaissent que le pourtour, les artefacts, la parodie. L’essentiel leur échappe. Car cet essentiel ne peut être représenté ou simulé. Il ne peut être qu’être vécu. Comme une plongée dans l’Océan qui permet à la goutte d’eau de DEVENIR l’Océan.

Le sexe est aussi l’archétype premier de notre pouvoir divin de création. Création d’un autre, un tiers, croit-on sommairement quand on contemple ce spermatozoïde sorti de ses propres profondeurs qui se précipite pour féconder un ovule. Alors que cet accouplement microscopique ne produit tout au mieux qu’un amas de cellules au sein duquel une conscience pourra venir élire librement domicile.

Le sexe est bien plutôt création de soi, ou plutôt conscience de soi en devenir tendue vers un autre, au terme de cette expérience unique de sublimation de l’ego qu’est l’union charnelle de deux corps. Création de sens également, car le sexe sans l’amour, comme la science sans conscience, n’est que ruine de l’âme.

Ce qui donne du sens à la relation sexuelle, fugace ou durable, c’est le degré d’amour, d’intrication de conscience, et le cœur qu’on y met.

Or cette société nous pousse à ne concevoir le sexe que comme un vulgaire marchandage. Et finalement, sans le dire ouvertement, une façon de réifier l’autre dans des bornes admises. D’en faire un jouet, un instrument de plaisir. Partenaire de chair ou robot sexuel, après tout c’est la même chose.

Selon la conception anglo-saxonne du sexe comme de toute relation sociale, celles-ci ne sont en effet fondées que sur l’utilité, l’intérêt et le contrat. Baiser est licite dès lors qu’il s’inscrit dans un projet contractualiste.

Idem pour faire un enfant. L’enfant n’est plus aujourd’hui un être à part entière, autonome, qui s’invite dans l’intimité de deux êtres candidats au statut de parents, c’est un projet entre deux personnes qui s’entendent sur le fait de faire ou d’élever un enfant. Le plus souvent pour combler un manque affectif ou satisfaire un désir narcissique.

Demain assurément le Meilleur des mondes leur livrera clés en mains un embryon ou un nourrisson fraîchement décanté (selon l’expression du roman éponyme d’Aldous Huxley), parfaitement conforme aux critères nomenclaturés de leur projet : garçon ou fille (ou entre les deux), blond, brun ou châtain, avec des yeux bleus ou marron, tel type ethnique et tels traits de personnalité commandés sur catalogue, fabriqués par manipulation génétique et mis en couveuse dans un utérus loué pour l’occasion.

Pour le sexe c’est déjà la même chose : pour choisir son partenaire sexuel, pour une heure ou pour la vie, il suffit de se rendre sur l’une des centaines d’applis de rencontre disponibles sur PlayStore, et de choisir selon les critères requis. Une façon d’empêcher le désir de s’exprimer plutôt que de le stimuler. Puisque le désir personnel pour un autre nommément identifié est toujours la résultante d’une cocréation, et non d’un fantasme élaboré seul dans sa chambre.

En conclusion, le sexe est aujourd’hui pris otage et le lieu d’un enjeu capital : allons-nous nous laisser réduire à une somme d’êtres individués, séparés, isolés, distanciés, confinés, mis en relation à l’occasion par la Matrice ? Ou allons-nous enfin accéder ensemble à la conscience de former un Tout cohérent et indissoluble, une entité consciente, autonome, plus encore qu’un Collectif ?

Allons-nous accéder tous ensemble à ce degré de conscience supérieure, à l’expérience du Tout, dont le sexe n’est qu’une expérience et une préfiguration passagère ? Ou allons-nous régresser à l’état le plus primitif d’individus disjoints, déconnectés, hostiles les uns aux autres, sans aucune conscience d’être reliés hors des modèles artificiels façonnés par l’Intelligence Artificielle, elle-même reliée à la Matrice ?

Allons-nous renouer avec cette énergie primordiale et éternelle inscrite dans le sexe et sa partie la plus sacrée ? Ou allons-nous juste devenir des piles biologiques pour alimenter en énergie les machines et donner à des programmes informatiques l’illusion d’une conscience, comme dans le film Matrix ?

L’essentiel du combat qui se joue aujourd’hui dans nos consciences se trouve là : évoluer, en intégrant dans le grand saut toutes nos spécificités humaines. Ou bien nous perdre en prétendant nous affranchir des déterminismes biologiques, dans une folie transhumaniste qui n’est rien d’autre que le renoncement définitif à toute humanité et à ce qui fait de nous une espèce vivante, aimante, évoluée et féconde.

Ce que deux partenaires vivent dans l’étreinte amoureuse, le dépassement de soi et le face à face avec l’Absolu dans une indicible extase, l’humanité le vit aujourd’hui face à cette Conscience supérieure qui l’appelle vers ce Grand Saut de conscience, le plus vertigineux et le plus significatif qu’elle ait jamais vécu. Avec deux tentations opposées : se refermer sur soi, nier cette dimension qui l’élève vers une Altérité plus élevée, ou tenter de se l’approprier en prétendant en être l’auteur dans une prétention folle à se détacher de la Source qui nous porte. Et celle qui consiste à ne plus assumer la part incarnée, pesante, dolente de notre identité. A nous prétendre affranchis des contraintes du réel, à nous recréer intégralement au point de n’être plus que des assemblages logiques reliés à une Intelligence Artificielle, et transférés dans tout autre support que ces corps mortels bien imparfaits et encombrants : robot ultraperformant ou mémoire encryptée dans un ordinateur quantique.

Cette utopie transhumaniste, c’est la réification absolue de l’humain, la sacralisation de la matière, la réduction de la conscience à l’intelligence rationnelle, et pour finir le refus radical de l’incarnation. Et donc du sexe qui en constitue à la fois le prolongement et le dépassement, le médiateur horizontal mais aussi vertical entre les consciences individuelles et les plans de conscience.

Nous croyions tout savoir sur le sexe, en avoir épuisé toutes les manifestations. Nous découvrons au terme d’un processus de désenchantement que nous avons provoqué que tous nos discours savants sur le sexe, et toute cette prétention ridicule des pouvoirs à le cartographier et l’instrumentaliser explosent en laissant un vide absolu, traversé de fulgurances foisonnantes et fascinantes. Un espace où tout devient possible. Surtout le plus sublime.

La vaccination obligatoire, rite initiatique de la dictature transhumaniste

Alors que plusieurs pays prétendent avoir mis au point un vaccin contre le coronavirus et que la concurrence fait rage pour se placer en tête dans cette compétition entre équipes de recherche, plusieurs mesures ont déjà été avancées dans le sens d’une vaccination obligatoire de toute la population.

L’Australie devrait rendre obligatoire la vaccination contre le coronavirus, sauf exemption médicale, a estimé mercredi le Premier ministre australien Scott Morrison.

L’Union européenne a quant à elle d’ores et déjà réservé 225 millions de doses de vaccin CureVac, ce qui laisse prévoir une politique de vaccination de masse. Quatre pays européens, la France, l’Allemagne, l’Italie et les Pays-Bas, ont par ailleurs annoncé début juin la création d’une « Alliance inclusive pour le vaccin » contre le coronavirus. Un moyen de conjuguer les efforts sanitaires et de vaccination ainsi que les partenariats avec les entreprises concernées.

Outre les questions de corruption, de conflits d’intérêts, et d’influence des lobbies sur les décisions de santé publique dans des états souverains que cela soulève déjà, la probabilité d’une mise en place à grande échelle de la vaccination obligatoire soulève d’énormes questions éthiques et juridiques.

Le fait de vouloir vacciner toute une population sans le consentement individuel de ses membres se heurte frontalement à un principe essentiel : celui du consentement libre et éclairé du patient.

En droit de la santé, le consentement libre et éclairé implique que le médecin est tenu de présenter clairement au patient tous les risques d’une conduite thérapeutique. Le consentement doit être libre, c’est-à-dire en l’absence de toute contrainte, et éclairé, c’est-à-dire précédé par une information.

En vertu de ce principe, aucune autorité ne peut décider de vous opérer, de vous vacciner ou même de vous soigner contre votre gré.

Article 36 (article R.4127-36 du code de la santé publique)
Le consentement de la personne examinée ou soignée doit être recherché dans tous les cas.
Lorsque le malade, en état d’exprimer sa volonté, refuse les investigations ou le traitement proposés, le médecin doit respecter ce refus après avoir informé le malade de ses conséquences.
Si le malade est hors d’état d’exprimer sa volonté, le médecin ne peut intervenir sans que la personne de confiance, à défaut, la famille ou un de ses proches ait été prévenu et informé, sauf urgence ou impossibilité.
Les obligations du médecin à l’égard du patient lorsque celui-ci est un mineur ou un majeur protégé sont définies à l’article R. 4127-42.

Deux exceptions sont prévues par la loi au devoir d’information préalable : l’urgence et l’impossibilité d’informer. En cas de complication critique lors d’une opération, le chirurgien peut ainsi décider seul de procéder à un acte médical décisif non prévu avant l’opération, sans informer son patient des conséquences éventuelles.

Les exceptions au principe de consentement libre et éclairé concernent la psychiatrie et la détention pénitentiaire, comme l’hospitalisation d’office ou l’obligation pour l’auteur de crimes sexuels de suivre un traitement.

Des exceptions rares qui pourraient cependant ouvrir à l’avenir la voie à une volonté de psychiatrisation ou de pénalisation des discours et comportements résolument hostiles à la vaccination obligatoire. L’incitation à contourner les règles sanitaires ou au refus de se faire vacciner ; comme le caractère violent de certains propos « antivax » pouvant être assimilés par le pouvoir à des troubles mentaux ou un crime de trouble à l’ordre public, associé à une mise en danger de la vie d’autrui, voire une forme de terrorisme.

Pour l’heure le combat se déploie sur un terrain psychologique et idéologique sous la forme d’une manipulation de l’opinion engagée au plan mondial depuis les tout débuts de l’épidémie visant à ancrer l’idée qu’il n’existe aucun remède contre cette épidémie mais que le vaccin seul apportera une solution à sa propagation. De même qu’une imposition progressive du port du masque en toute circonstance malgré les avis scientifiques contestant l’utilité d’une telle mesure. Une forme de normalisation sanitaire qui est un rappel constant de la présence de l’épidémie et qui prépare bien entendu dans l’esprit du public l’arrivée prochaine d’un vaccin pour tous.

Si une mesure aussi illégale, antidémocratique, arbitraire et inefficace que l’obligation de vacciner toute une population entrait en vigueur prochainement, ce serait un précédent qui mettrait définitivement en péril le principe du consentement éclairé. Dès lors il ne serait plus nécessaire de recueillir le consentement d’une personne ou d’un groupe de personnes avant de décider de leur imposer des mesures sanitaires et d’engager tout procédé invasif au nom de leur santé. Ni même de les informer au préalable de l’utilité et des risques de ces mesures.

Un glissement d’une gravité extrême puisqu’il signerait en quelque sorte le droit de vie et de mort arbitraire du pouvoir politique par le biais de l’autorité médicale sur chaque citoyen, le pouvoir étant libre de déterminer ce qui est bon ou mauvais pour tous et d’agir à sa guise sur le corps de chacun. Une façon de subordonner le biologique au politique, de chosifier l’humain, de le réduire à un cobaye de laboratoire ou une marchandise.

La santé est une affaire collective, mais sa prise en charge individuelle est une affaire personnelle.

Même si ce principe est de plus en plus bafoué, il reste l’un des fondements de l’éthique médicale, des libertés individuelles et de la démocratie. Le fait qu’on veuille le contourner au motif de vacciner de force toute une population traduit un basculement sans précédent dans une nouvelle forme de dictature sanitaire.

Si l’on y ajoute qu’une telle décision interviendrait dans un contexte où se dessinent des évolutions extrêmement alarmantes en matière de bioéthique, il y a vraiment lieu de s’inquiéter.

La nouvelle loi sur la bioéthique ne prévoit en effet pas uniquement l’ouverture des PMA aux couples de lesbiennes et aux femmes célibataires, une évolution qui relève plutôt de considérations sociétales sur la filiation et l’exercice de la parentalité et leur déconnexion progressive de la procréation. Elle autorise également l’avortement pour « détresse psychosociale » jusqu’au terme de la grossesse, délai où le fœtus a quasiment achevé sa formation et est viable en cas de naissance prématurée. Cette interruption de grossesse reviendrait à tuer un bébé avant sa sortie du corps de la mère et s’apparenterait donc à un infanticide légal.

D’autres dispositions prévues par cette loi posent d’autres problèmes bien plus épineux encore. Comme la possibilité de manipuler génétiquement du matériau humain, en créant par exemple des embryons à des fins expérimentales ou de production de cellules souches. Ou pire encore, de croiser des gènes provenant de l’homme et de l’animal, ce qui revient à produire des chimères.

De telles dérives conduiraient à une désacralisation totale de la vie biologique, du corps humain et de la personne humaine. Les réduisant à du simple matériau disponible en masse pour livrer toutes sortes d’expériences, corriger arbitrairement certains défauts, introduire certains gènes en vue de développer telle ou telle capacité, mettre l’homme en batterie, son génome en équations, et ses cellules en unités de production afin de produire en série des médicaments pour soigner, ou des organes tout neufs pour remplacer ceux qui seraient déficients.

Ce cauchemar transhumaniste inaugurerait un type totalement différent de société, où l’homme serait duplicable, interchangeable, updatable et transformable à loisir. Où l’adéquation des performances physiques et psychiques individuelles ne seraient qu’ujne affaire de technique et de merchandising. Une société où un fossé radical se creuserait entre ceux qui savent et qui décident, l’élite, et ceux maintenus dans l’ignorance qui exécutent, comme des esclaves ou des robots. Le Meilleur des mondes en sorte.

La vaccination pour tous, c’est un peu le rite initiatique qui fera entrer l’humanité dans cette nouvelle ère totalitaire, technologique et utopique du post-humain, ou du transhumain.

Car il serait naïf d’en douter, l’obstination à vouloir vacciner toute la planète au terme d’un scenario aussi méthodiquement planifié n’a pas seulement pour objectif de réaliser de faramineux bénéfices grâce à la vente de milliards de doses de vaccin. Ni même de mettre toute la population au pas en la forçant à se faire vacciner, après l’avoir forcée à porter un masque inutile.

A ces préoccupations d’ordre économique et de manipulation psychologique s’ajoutent la volonté d’engager le prélude du déploiement de tout un arsenal totalitaire, avec des moyens de surveillance et de coercition ayant recours à l’intelligence artificielle et aux hautes technologies.

Le carnet vaccinal électronique injecté sous la peau avec le vaccin n’est pas une hypothèse complotiste, mais une réalité exposée sans détour par l’élite qui met patiemment en œuvre son projet vaccinal pour toute l’humanité. Les tests réalisés cette année au Kenya et au Malawi par des chercheurs du MIT sous forme de nanoparticules inoculées sous la peau sont là pour le prouver. Un projet très largement soutenu et financé par la Fondation Bill & Melinda Gates, très active dans ce domaine.

L’injection de telles nanoparticules avec le vaccin et à l’insu de la personne permettra non seulement de vérifier à l’aide d’un scan via un simple smartphone si la personne a bien ou non été vaccinée. Et de lui refuser arbitrairement le cas échéant l’accès à une salle d’embarquement, à un lieu public, le passage d’une frontière. Et pourquoi pas demain de bloquer son compte bancaire, l’accès à ses données confidentielles, à internet, voire à son domicile si elle est déclarée dangereuse pour ses proches.

Ceci n’est pas de la science-fiction, c’est la réalité. C’est pourquoi il est urgent de réagir et de s’opposer par tous les moyens à ce projet de vaccination mondiale. Car demain, une fois ce sinistre rite de passage engagé, il sera trop tard pour faire marche arrière.

Déjà les plantes OGM sont susceptibles de transmettre à l’homme des caractéristiques génétiques qui leur sont propres, et ces caractéristiques peuvent se transmettre ensuite aux descendants de la personne qui les a consommées.  Le nouveau réseau 5G mis en place à partir de cette année, qui utilise des gammes d’ondes à hautes fréquences diffusées à l’aide de relais et de satellites déployés par milieu autour du globe, permet d’agir en utilisant des stimulations énergétiques à courte distance des personnes sur les mécanismes de réplication du génome. Il permet en effet d’ouvrir temporairement une fraction de la séquence génétique de l’ADN, et l’intégration d’une information génétique véhiculée par un virus. Exactement comme un virus informatique introduit dans un ordinateur s’intègre au système pour se répliquer à son insu.

Il est ainsi techniquement tout à fait possible de modifier les gènes d’un individu ou d’une population, sans aucune intervention ni manipulation apparentes. Juste en injectant un « vaccin », en réalité un cocktail de substances inconnues, dont certaines peuvent très bien avoir un impact imprévisible à long terme sur la santé et le génome humain.

De la même façon, on pourra tout à fait envisager d’ici quelques années d’implanter des puces directement dans le cerveau, ou de modifier le fonctionnement de celui-ci avec des nanoparticules, « pour le réparer » nous disent les Mengele du transhumanisme. Mais aussi et surtout pour manipuler des foules, les contrôler à distance, en maîtrisant les émotions et réactions grâce à des instructions subliminales diffusées dans le champ électromagnétique et captées par le cerveau.

Tout ceci n’est pas nouveau. Les expérimentations de la CIA durant la guerre froide, notamment dans le cadre du projet MK Ultra, fourmillent d’exemples d’expériences toutes plus effrayantes les unes que les autres pour manipuler les foules grâce à des moyens technologiques sophistiqués.

Mais un cap nouveau est en train d’être franchi avec l’utilisation de la psychose pandémique pour faire entrer l’humanité dans un Nouvel Ordre totalitaire, avec l’assentiment et dans l’ignorance du plus grand nombre.

Il n’est pas surprenant qu’un tel changement puisse imprégner l’inconscient collectif, au point de nous parvenir en écho dans le rappel de certains mythes ou prophéties anciennes. Comme la marque de Bête imposée à tous sur le front dans le livre de l’Apocalypse. Ou des mythes contemporains comme la théorie des anciens astronautes, une spéculation ufologique selon laquelle plusieurs anciennes civilisations auraient été en contact avec des « visiteurs » extraterrestres venus apporter sur la terre quelques savoirs dans les domaines scientifiques et de la médecine. Ces derniers auraient même « créé » un homme plus évolué en intégrant une partie de leurs gênes dans l’ADN humain.

Quoiqu’il en soit, le projet eugéniste initié avec la vaccination obligatoire s’appuie sur une mythologie du Progrès et de l’Evolution de l’espèce humaine. Une évolution qu’il faudrait selon certains accélérer et orienter afin de s’extraire des déterminismes biologiques et parer tout risque d’anéantissement de l’espèce. Vouloir créer une nouvelle « race » d’humains supérieurs avec l’aide de la science serait donc un projet noble et qui mériterait qu’on y consacre tous les moyens nécessaires.

Cette utopie n’est évidemment pas sans rappeler d’autres projets eugénistes plus récents associés à l’établissement d’un nouveau Règne et à une race d’élus.

La vaccination obligatoire qui préfigure un Ordre Nouveau où l’humain est entièrement sous contrôle est donc bien un rite symbolique. Le médecin a remplacé le prêtre. C’est désormais lui qui préside aux « baptêmes » et aux « onctions » pour célébrer l’entrée dans la nouvelle Vérité universelle. Lui qui symbolise la Transcendance du Savoir et la Toute Puissance sur la Vie. Lui qui en cas de maladie est à même d’apporter la Libération.

C’est parce que nous croyons à ces nouveaux sorciers et à leurs arguments « scientifiques » qu’ils ont tout pouvoir sur nous. Si nous cessons de déléguer ce pouvoir de créer de la réalité, si nous nous réinvestissons nous-mêmes dans cette capacité créatrice qu’ils veulent nous ôter, aucun vaccin, aucun masque ni aucun grigri sanitaire ne pourra plus nous subjuguer.

Seul le doute et la peur peuvent nous ôter le pouvoir individuel et collectif de définir notre avenir.

Du Horla au coronavirus, le pourvoir de l’imaginaire

Le Horla est une nouvelle fantastique de Guy de Maupassant parue en 1886.

Dans un journal intime, le narrateur rapporte ses angoisses et divers troubles. Il sent progressivement, autour de lui, la présence d’un être invisible qu’il nomme le Horla. Il sombre peu à peu dans une forme de folie en cherchant à se délivrer de cet être surnaturel qui chaque nuit le terrasse et boit sa vie. Cette folie le conduira à de nombreuses actions, toutes plus insensées les unes que les autres. Il en viendra même à mettre le feu à sa maison et laissera brûler vif ses domestiques. Dans les dernières lignes de la nouvelle, face à la persistance de cette présence, il entrevoit le suicide comme ultime délivrance.

Comme le roman 1984 offre une sorte de prototype de toute dictature moderne, le Horla peut être vu comme le modèle de cette folie, individuelle et collective, qui consiste à donner une réalité à des angoisses inexplicables en créant l’illusion de la présence d’un être maléfique. Une tendance irrationnelle profondément enracinée en l’homme mais qui prend un visage particulier à une époque comme la nôtre où l’irrationnel est justement refoulé.

Ainsi les scénarios apocalyptiques fabriqués par le cinéma à partir de pandémies aussi incontrôlables que fantasmatiques donnent une consistance et une apparence de rationalité à des angoisses archaïques profondément enfouies dans l’inconscient collectif et d’autant plus résurgentes que le triomphe du rationalisme a évacué cette part d’irrationnel qui permettait autrefois de donner du sens au mal et au mal-être existentiel.

Quant au coronavirus, il n’est rien de plus que le fruit de cette angoisse de l’homme post-moderne persuadé de pouvoir maîtriser tous les mécanismes de la vie et de se protéger grâce à la science des menaces de son environnement. Une angoisse qui ressurgit de façon d’autant plus aiguë qu’elle s’accompagne d’une culpabilité à l’égard de cette nature qu’il prétend contrôler et dont il subit les déséquilibres qu’il pense avoir lui-même provoqués.

Le Horla comme le coronavirus c’est le retour du refoulé. Un fantôme presque freudien qui vient hanter la conscience d’un homme contrarié dans son rêve de toute puissance.

Le sida était venu frapper comme un coup de semonce une humanité qui avait cru s’affranchir totalement des contraintes de la morale sexuelle et des déterminismes de la procréation pour jouir de la sexualité sans entraves. De la même façon, le coronavirus marque un coup d’arrêt à cette volonté expansionniste et consumériste sans limite de l’homme mondialisé soudain confronté aux conséquences désastreuses d’un productivisme irraisonné. Comme avant lui les grippes porcines, aviaires ou la crise de la vache folle.

En jouant sur ces peurs archaïques et en multipliant les messages alarmistes sur l’épidémie, scientifiques et médias agissent comme un terrifiant Surmoi qui tétanise les facultés de résilience humaine et enferme les consciences sidérées dans une angoisse stérilisante.

Comme le Horla que personne n’a jamais vu mais dont la seule évocation sème la peur dans les villes et les campagnes, il suffit d’évoquer le seul nom du coronavirus ou du Covid-19, d’évoquer des malades dont on ne voit jamais le visage, ou d’agiter quelques courbes sensées illustrer sa progression pur provoquer l’effroi et empêcher toute réflexion critique, tout jugement rationnel parmi des populations prêtes à suivre toutes les consignes de prévention pour échapper au terrible virus.

En utilisant ces peurs et en manipulant l’imaginaire collectif pour créer l’illusion d’un nager imminent qui n’existe pas, le pouvoir qui nous manipule peut parfaitement arriver à obtenir de la population un comportement totalement irraisonné et lui faire suivre des consignes qui lui paraîtraient terrifiantes en temps normal.

Ainsi le fait de confiner la moitié de l’humanité pendant des semaines ou des mois aurait été un projet totalement impossible à mettre en œuvre sans le levier psychologique et émotionnel d’une terreur planifiée. De même aujourd’hui, une grande partie de nos concitoyens sont prêts à vivre en portant un masque à tout moment, chez eux, au travail comme dans la rue, sans songer à contester ces mesures. Et bien qu’on ne voie jamais de victimes du Covid joncher les rues comme au temps des pestes médiévales.

Il y a fort à parier que demain certains seront prêts à confier leurs enfants à l’Etat sans broncher, si on arrive à les convaincre que c’est pour leur bien et que c’est le seul moyen d’éviter plus de contaminations.

Jusqu’où ira cette folie ? Allons-nous aussi par peur du Horla brûler notre propre maison ?

A priori il n’y a aucune limite à ces mécanismes d’asservissement par la peur. Car l’imaginaire est tellement puissant qu’il peut anéantir toute faculté de se reconnecter au réel et entretenir une véritable paranoïa qui nous fait croire à un réel danger face à nous alors qu’il n’y a rien. Ces mécanismes de conditionnement, alliées à l’enfermement, au besoin favorisés par la prise de drogues ou la soumission à divers stimuli, ont été testés et expérimentés à de multiples de reprises, par divers régimes dictatoriaux mais aussi par des agences de renseignement comme la CIA (cf. projet MK Ultra dans les années 1950 à 1970).

Bien au-delà de la réalité ou de la relativité de cette grippe qui grippe nos méninges plus efficacement que notre immunité, il est essentiel si l’on entend préserver sa liberté et sa raison de prendre conscience que nous sommes avant tout victimes d’un conditionnement. Que celui-ci est bien plus puissant que les réflexes naturels de survie que nous aurions développés face à un danger réel. Et que si nous voulons nous en défaire, il faut d’abord entamer un travail en profondeur pour déconstruire les croyances et les représentations qu’on nous a implantées dans la tête.

A commencer par les croyances sur l’immunité. Et cette certitude terriblement fragilisante que nous serions vulnérables et incapables de lutter contre certains agents pathogènes.

Les virus existent depuis la nuit des temps, or aucun virus n’a jamais menacé la survie de notre espèce. Nous avons au contraire toutes les facultés pour nous adapter et éliminer les virus qui pourraient éventuellement nous affaiblir ou nous tuer.

Quant à l’immunité collective, elle n’est pas un concept mais une réalité. Plus il y a d’individus qui s’exposent au même virus dans une population, plus ils développent des anticorps et plus vite la population s’immunise naturellement contre une maladie.

L’immunité ne fonctionne pas de façon cloisonnée. De la même façon que les plantes communiquent par des messages chimiques pour s’alerter de la présence d’un prédateur, un groupe communique aussi grâce à une multitude de signaux inconscients. Notamment en cas d’agression de l’un de ses membres.

Ce n’est donc pas un hasard si ceux qui veulent nous manipuler cherchent aussi à nous isoler, nous empêcher de communiquer, nous bâillonner avec un masque, nous éloigner le plus possible les uns des autres. Une foule est certes statistiquement un vecteur possible de contamination, mais c’est aussi un corps font les membres vibrent ensemble au même diapason. Un concert rock ou un match de foot peuvent ainsi déployer une énergie considérable. Et la façon dont la conscience collective d’une foule s’oriente joue un rôle déterminant sur chaque individu, mais aussi sur l’espace qui l’entoure. Ce que des expériences scientifiques récentes sur les phénomènes de conscience collective ont clairement mis en lumière.

C’est une évidence : le projet mis en œuvre par ceux qui jouent sur la phobie sanitaire est clairement de nature diabolique. C’est-à-dire qu’il vise à diviser (dia-bolos), à semer le doute, à perturber les mécanismes de cohésion et d’adaptation pour figer notre imaginaire, c’est-à-dire notre faculté à créer de nouvelles représentations de nous-mêmes et du monde.

Pas besoin d’évoquer une quelconque secte satanique, cette énergie diabolique (au sens étymologique et non religieux) s’appuie sur les fonctionnements les plus archaïques de notre espèce. Et sur sa faculté à se maintenir éveillée, à créer de nouvelles expériences et réalités, à évoluer. Ou à se laisser piéger par des peurs, à régresser, à se diviser et à s’autodétruire.

Il n’y a aucun être maléfique capable de boire notre vie ou de se nourrir de notre énergie vitale. Sinon ceux que nous créons nous-mêmes en leur donnant de la réalité. Nous sommes Un en tant qu’espèce, en tant qu’humanité. Comme nous sommes Un avec tout l’Univers. Il n’y a aucun méchant virus qui soit capable de nous terrasser et qu’il faudrait éradiquer. L’espèce humaine est faite pour vivre en harmonie avec tous les êtres qui composent l’Univers. Notre corps abrite des milliards de bactéries et de virus sans lesquels nous serions incapables de nous maintenir en vie.

Tout dans l’Univers est affaire d’équilibre, de partenariats, d’homéostasie et d’évolution dynamique. Rien n’est permanent, la vie est perpétuel changement. Ce qui peut nous rendre vulnérables c’est de nous croire séparés. Séparés les uns des autres, séparés des autres espèces, séparés des virus ou des briques de cette vie qui nous sous-tend. Et de commettre l’erreur de considérer que tel autre, tel être vivant ou tel élément nous serait hostile. Ce qu’il ne manquera pas de devenir pour nous si nous le décidons : l’Univers n’est qu’une formidable machine à renvoyer des feedbacks à nos désirs, en agissant comme un miroir.

A nous donc de décider. Si nous voulons construire notre avenir à partir de la peur que le coronavirus et ce qu’on nous en dit nous inspire. Vivre éternellement dans la hantise du Horla. Ou si nous voulons nous délivrer de cette peur que nous nourrissons, et devenir Qui nous voulons être.

Humanité, année Zéro : L’ultime combat

La seule façon de triompher dans cette guerre nouvelle où nous entraîne l’oligarchie, c’est de créer une nouvelle réalité librement et consciemment choisie. Et pour cela, de nous engager dans un combat spirituel pour l’éveil global des consciences.

Il ne s’agit pas d’un combat eschatologique du Bien contre le Mal, mais d’un combat pour l’Unité et l’avènement d’une conscience universelle.

________________________________________________________________________

Un nombre croissant d’experts, d’observateurs et d’influenceurs s’accordent aujourd’hui sur un même diagnostic à propos de cette crise du coronavirus et ce qu’elle cache. Chacun à sa manière tente d’alerter l’opinion sur les manipulations en jeu, la nécessité d’un réveil collectif et d’une mobilisation des citoyens.

Reste la question des stratégies envisageables pour mettre en échec le projet totalitaire que l’oligarchie a commencé à déployer. Compte tenu de l’écart disproportionné entre les moyens dont disposent les forces en présence, cela revient à poser la question de la vraie nature du combat à mener et des véritables enjeux.

Doit-on s’opposer frontalement à ce qui ressemble chaque jour de plus en plus à un projet coercitif de domination totalitaire ? Doit-on s’opposer aux mesures mises en place, à commencer par le confinement imposé, et demain la vaccination obligatoire pour tous ? Faut-il se mettre en danger pour résister, entrer individuellement et collectivement en dissidence, se soulever contre des autorités manipulées et qui outrepassent leurs pouvoirs ? Refuser massivement de nous soumettre aux injonctions, au risque de voir les contraintes se durcir, et les libertés se réduire encore ? Faut-il planifier des opérations de sabotage, cibler des personnes ou des objectifs stratégiques ?

Ou bien doit-on au contraire se taire pour minimiser les dégâts, faire le gros dos, abdiquer face à un rapport de forces inégal ? Et donc renoncer à nos libertés, accepter toutes les restrictions, les privations, les humiliations, présentes et à venir, en espérant des jours meilleurs, et pour ne pas risquer un pire sort en cas de réaction agressive face à notre insubordination ?

Sur cette question de livrer ou non bataille contre l’élite au pouvoir pour reprendre en mains notre avenir et nous réapproprier nos libertés, on doit toujours se rappeler qu’il existe plusieurs manières de triompher.

Pour employer une métaphore, la saga Star Wars offre des illustrations intéressantes qui surfent sur cette vérité à la fois spirituelle et existentielle, à savoir quelle est la meilleure façon de défaire un « Empire » totalitaire.

Sauf que l’Empire galactique ou plutôt mondial qui nous menace n’est pas encore tout à fait advenu aujourd’hui : nous n’en sommes qu’aux prémices. C’est à dire à la mise en place de conditions dramatiques préalables pour précipiter le chaos. Qui rendra bientôt nécessaire et inéluctable l’instauration d’une gouvernance mondiale de type dictatorial, d’un régime totalitaire fondé sur la confiscation de toutes les libertés, de tous les pouvoirs, la surveillance absolue de tous au nom de la sécurité par des moyens technologiques inédits, l’assujettissement absolu de chaque citoyen aux décisions, modèles et normes imposés à tous, y compris par les moyens les plus violents, par une micro-élite impitoyable et toute puissante.

Aujourd’hui, si l’élite a l’avantage du pouvoir, du contrôle des moyens et la maîtrise de l’agenda, nous avons théoriquement celui de la supériorité numérique. Bien que le but qu’elle poursuit soit de rallier le maximum d’individus par la manipulation, la terreur, la contrainte ou la corruption. Et de neutraliser la masse de tous ceux qui renoncent à réagir.

Entreprendre de mener un combat armé contre une élite qui contrôle tous les pouvoirs serait illusoire. Comme de déclencher une insurrection populaire mondiale. Celle-ci avait déjà commencé de façon spontanée et sporadique en 2019 dans beaucoup de régions du monde. Mais elle a été étouffée dans des répressions policières ultra violentes, avant d’être recouverte par la psychose mondiale du coronavirus et les mesures de confinement généralisé prétendument mises en place pour enrayer cette pseudo pandémie.

Qui plus est, rentrer dans cette logique du rapport de forces et de l’affrontement violent, même légitime, ne ferait que renforcer l’ennemi en ajoutant à la peur et aux conflits déjà existants d’autres angoisses, d’autres souffrances et d’autres conflits. Justifiant au nom de la paix et de l’intérêt général la mise en place de politiques sécuritaires et coercitives encore plus musclées, et une restriction encore plus grande des libertés, qui creuserait davantage les oppositions et inégalités.

En vérité, la seule et unique façon de triompher radicalement et définitivement de cette logique d’oppression sociale et politique, de contrainte physique, d’asservissement psychique, de régression morale et identitaire, c’est de s’engager en premier lieu dans le seul combat qui vaille, le seul à la hauteur des enjeux : le combat spirituel.

En effet, seule la conscience a la capacité de créer de la réalité. Or sans consensus pour choisir un avenir commun, il n’y a tout simplement pas d’avenir possible. Et sans devenir, on cesse d’évoluer, on régresse et on meurt. L’esprit meurt, pas seulement les corps. Ceci est vrai pour les individus, les sociétés et les civilisations. Aujourd’hui c’est la civilisation humaine qui est menacée, alors qu’elle n’a même pas encore vraiment vu le jour. Ce n’est pas un génocide planétaire qui est en oeuvre, c’est une tentative de tuer l’embryon de l’humanité future dans sa matrice, c’est à dire nous.

Le mythe d’un pouvoir violent et arbitraire qui tente d’anéantir un enfant-messie avant sa naissance ou toute une génération des nouveaux-nés parce qu’ils constituent une menace prophétique à son pouvoir et son autorité est vieux comme le monde et traverse les cultures. Cette fois nous y sommes, de nouveau, à ce point nodal de l’évolution humaine où le saut significatif de conscience annoncé se heurte à l’obstruction des pouvoirs établis.

Quand un paradigme de conscience est dépassé mais que le suivant n’est pas encore totalement advenu, quand les systèmes les plus sophistiqués qui avaient été mis en place pour gouverner les sociétés et soutenir leurs évolutions deviennent des carcans oppressifs, verrouillés et mortifères, quand les élites qui les dirigent craignent de perdre leurs pouvoirs et leurs privilèges, alors une crise majeure se produit. Pour en sortir, la conscience collective se cristallise et opère un saut qualitatif qui permet de lever les blocages, de transcender les impasses et de libérer à nouveau le pouvoir de création qui avait été figé. Ou bien, dans le pire des cas, ce saut ne se produit pas, la conscience collective se raidit, se retourne contre elle-même, la société s’autodétruit, meurt et disparaît. En réalité, cette conscience fait le choix de se suicider, de mettre un terme à son existence, plus qu’elle n’est victime d’une « décadence » ou d’éventuels assauts extérieurs.

Nous en sommes vraiment là : allons nous décider de nous suicider, ou nous résoudre à nous laisser suicider par ce système, le capitalisme, qu’il y a trois ou quatre décennies à peine nous désignions encore comme « le meilleur de tous » ? Allons-nous le laisser sous l’influence de l’élite qui le dirige se muer en un système de domination et d’asservissement totalitaire le plus coercitif et le plus violent que notre humanité ait connu ? Plus violent encore que le nazisme, le communisme et l’islamisme réunis ? Ou allons-nous reprendre en mains les rênes de notre destin, infléchir le cours de l’Histoire et permettre à cette humanité promise et à son avenir radieux de voir le jour ?

Le choix paraît assez évident mais comment faire ?

Contrairement à notre façon habituelle d’aborder les problèmes dans les discours que nous nous tenons, le plus grand des périls qui nous guette ne tient pas d’abord à des considérations d’ordre écologique, « cosmiques » ou sécuritaire : ces raisons « extérieures » ne sont évoquées selon une vision infantile de la réalité que pour nous exonérer de toute responsabilité et faire comme si nous n’étions pas les uniques créateurs de cette réalité douloureuse à laquelle nous semblons nous heurter.

La vérité, c’est que les « crises » que nous vivons, et tout ce qui semble « nous arriver » de dramatique ne sont que le produit exclusif de notre conscience. Que nous percevons comme un feedback, juste ou injuste, que nous renvoie l’Univers.

Or ces événements que nous vivons comme tragiques ou admonitoires ne sont en réalité que des mouvements de la conscience collective, qui viennent nous alerter quant à un déficit d’ajustement, de cadrage, par rapport à un désir essentiel d’évolution que nous exprimons de façon plus ou moins biaisée et que nous nous empêchons de réaliser vraiment. Un désir qui exprime Qui nous voulons être. Et quand ce décalage devient trop grand entre nos aspirations profondes et la réalité que nous créons le plus souvent inconsciemment, la souffrance que nous ressentons sans pouvoir clairement la nommer se manifeste par des distorsions événementielles et identitaires. Un paradoxe insurmontable entre ce que nous vivons, Qui nous sommes, et ce que nous voudrions vivre, Qui nous aimerions être. Entre la réalité que nous créons et expérimentons présentement, et celle que nous rêverions de vivre mais dont nous nous éloignons en la trahissant à chaque instant.

Ainsi en va-t-il du décalage complet entre nos idéaux humanistes, notre aspiration à la paix, au bonheur pour tous, à la liberté, à l’équité, au partage, notre volonté de construire une société vraiment juste, fraternelle, qui donne à chacun ses chances et ne laisse personne de côté, et ce monde de plus en plus inhumain, violent, divisé, injuste, qui se ferme à l’autre, s’enrichit en renforçant les inégalités, les rivalités, les injustices, les oppressions et les pouvoirs arbitraires.

Ce que nous percevons comme des épreuves infligées de l’extérieur ne sont en vérité que le reflet sur d’autres plans de désordres et de contradictions intérieures que nous avons nous-mêmes créés.

Ce ne sont que des symptômes qui aiguisent notre conscience, pas des causes. Le vrai danger, le seul danger qui nous menace aujourd’hui en tant qu’espèce et civilisation, c’est nous-mêmes. Ou plutôt la perte de conscience de Qui nous sommes vraiment. Et de ce que nous choisissons de créer collectivement. Le renoncement à vivre en tant qu’être au monde, dans un Devenir commun. Et donc à nous définir avant tout au travers d’une conscience collective : celle de l’humanité dont nous faisons tous partie, reliée à la Conscience Universelle dans sa globalité. En faisant semblant de nous croire des sujets autonomes, séparés, déconnectés du reste de l’Univers, des autres espèces, des autres consciences, des plus élémentaires, celles des particules, aux plus complexes, celles des amas galactiques qui peuplent l’Univers.

Ce qui nous a été confisqué, ou plutôt ce que nous avons choisi par peur, par paresse, par ignorance, par abdication, de nous laisser confisquer, c’est cette capacité à créer notre propre réalité collective. A nous engager de façon synergique, harmonieuse, dynamique, pour la faire éclore et exister. Bien plus que ces libertés individuelles, ou nos outils éthiques, politiques, économiques, institutionnels orientés vers la construction d’un édifice commun, dont nous nous plaignons d’avoir été dépossédés par des méchants et des envieux.

En vérité, c’est nous qui leur avons dédié ce pouvoir. Chaque fois que nous avons payé pour acheter un objet ou un service avec un billet de banque. Chaque fois que nous avons placé un bulletin à contre-cœur dans une urne. Chaque fois que nous nous sommes laissés aller à acheter quelque chose dont nous n’avions absolument pas besoin, juste pour nous différencier des autres ou prétendre appartenir à telle ou telle caste.

Cet esprit d’asservissement, de manipulation, de mensonge, d’aliénation, incarné par la société de consommation et du spectacle, le fric, la mode, la pub, les médias et le cirque politique, c’est nous qui en sommes les auteurs.

Et cet esprit authentiquement « dia-bolique » (qui divise) incarné aujourd’hui par l’oligarchie au pouvoir et que nous avons tous créé, ne s’approprie pas seulement les moyens matériels. Il n’endort pas seulement nos consciences consentantes, en les enfermant dans les pièges du confort et de la jouissance matérialistes, de la possession jalouse des biens et des richesses, de l’exercice de pouvoirs dérisoires sur la matière ou sur les autres pour satisfaire notre orgueil et notre soif de domination. Il ne nous condamne pas seulement à dépenser inutilement notre énergie et nos richesses dans de vaines compétitions mimétiques d’egos, la poursuite de vaines gloires et de conflits sans fin pour assouvir notre volonté de puissance. Il se nourrit littéralement de notre substance, de notre énergie vitale. Comme ces machines du film Matrix qui utilisent les humains comme des piles électriques pour produire l’énergie qui les fait fonctionner.

Cet esprit délétère et entropique détourne à son avantage ce qu’il ne peut ni générer ni posséder : cette faculté positive qu’a la conscience de créer de la réalité. Exactement comme les virus parasitent les mécanismes de la vie et de la réplication de l’ADN de nos cellules pour les forcer à produire des briques d’ARN afin de se multiplier.

En nous ôtant cette capacité à créer notre propre réalité, en parasitant les mécanismes quantiques qui unissent la conscience au réel, le Pouvoir croit pouvoir s’assurer une domination totale sur des consciences désunies, désorientées, déconnectées de leur vraie nature. Il s’octroie la capacité d’utiliser leur facultés créatrices pour servir ses propres buts.

Marx s’était arrêté en chemin dans son analyse, piégé par l’obsession matérialiste des esprits de son temps, et une fixation aveugle sur le seul registre économique conçu comme l’Alpha et l’Oméga de la réalité humaine et sociale. Il avait vu juste en dénonçant cette volonté d’asservissement des travailleurs au sein de la société capitaliste. Mais il avait réduit le travailleur à un simple cheville ouvrière de l’outil de production industrielle, à une force de travail associée à celle des machines dans le processus de Production. Une victime prisonnière d’un rapport de forces politique et économique doublé d’un combat de classe avec le Capital, selon une Dialectique de l’Histoire construite autour des mythes du Progrès, de l’émancipation du Prolétariat opprimé face à l’oppresseur capitaliste, et de la dynamique révolutionnaire comme précipitation quasi messianique du « Sens de l’Histoire ».

Il y a longtemps que nous n’en sommes plus là. Si une quelconque « révolution » doit se produire aujourd’hui, elle réside dans les consciences. Pas dans une conscience de classe qui se constituerait par opposition à une autre. Mais au contraire une évolution, un saut qualitatif vers la conscience de l’indissoluble Unité du genre humain. Et ce saut prend la forme d’un Eveil collectif, pas d’un processus révolutionnaire visant à prendre le pouvoir contre un autre. Logique qui ne fait que pérenniser le caractère tragique de l’Histoire en reproduisant les mêmes schémas d’affrontement mimétique.

Or la vraie « valeur ajoutée » dégagée par toute forme de travail ou d’action consciente réside non pas dans l’ordre de la valeur donnée à toute production matérielle de biens dans le cas de la société industrielle, ou de services pour la société du tertiaire, ou même à celle du traitement de l’information pour la société du numérique. Mais dans la création de « réalité » dans tous les sens du terme. Et dans la création de sens.

La valeur, en particulier celle d’une action, ne se résume pas à son évaluation financière. Mais elle s’apprécie comme une création marginale, supplémentaire, dans l’ordre du réel existant. Dans le fait pour une action consciente d’exercer un pouvoir de transformation énergétique puis physique du réel, conduisant à faire exister ce qui n’existait pas auparavant sinon à l’état de potentialités. Et cette création a d’autant plus de valeur qu’elle produit du sens collectif.

C’est le principe même de la création artistique. Laquelle crée des œuvres qui n’ont pas d’utilité fonctionnelle en soi, contrairement aux objets utilitaires ou aux outils. Mais qui ont une valeur originale parce qu’elles créent du sens nouveau dans le registre du symbolique, en reliant des formes matérielles signifiantes au monde immatériel du Sens (ou de l’Essence).

Sans création consciente, sans rapport conscient au Sens, toujours mouvant, toujours changeant, il n’y a pas d’évolution possible, pour les individus comme pour les groupes. Et donc l’existence, qui est la possibilité d’éprouver consciemment ce rapport au Sens en multipliant les expériences, les états d’être, n’a plus aucun sens, plus aucune utilité. Sinon de répéter inlassablement, de façon insensée et stérile les mêmes schémas.

C’est précisément ce à quoi nous pousse la société de consommation capitaliste. Qui n’est pas orientée vers la création de valeur mais au contraire vers la destruction de valeur (au sens noble du mot). Et vers la création, l’appropriation et la concentration toujours plus grande de valeurs strictement financières. Valeurs fictives, factices et arbitraires, potentiellement violentes par la tension mimétique qu’elle génère entre les besoins qu’elles entretiennent et la satisfaction de ces besoins qu’elles semblent promettre dans l’ordre matériel pour ceux qui les détiennent.

D’où l’intérêt capital pour ceux qui veulent éviter à tout prix l’émergence d’une conscience et d’un consensus collectifs de tout faire pour séparer, isoler, désunir, diviser, opposer. Mais aussi brouiller les discours, les repères, les identités, les motivations. Fasciner et distraire au maximum les consciences individuelles en agitant des spectres pour les effrayer, ou en les orientant vers la satisfaction de désirs matériels subalternes.

Dans ce combat spirituel nous avons en principe l’avantage de la supériorité numérique en termes de consciences individuelles. Mais un énorme désavantage en termes d’éveil et de focalisation de ces consciences autour de mêmes buts, plus élevés que ceux que nous donnent à reproduire l’élite au pouvoir et la société de consommation.

Il est facile pour un petit groupe de quelques centaines d’individus partageant les mêmes buts, le même langage, les mêmes référents et les mêmes réseaux de pouvoir de s’entendre sur une vision et des objectifs communs. En revanche, cela devient beaucoup plus difficile quand il s’agit d’élever à un niveau significatif la conscience de 7,5 milliards de terriens, de les interconnecter consciemment, de leur faire expérimenter un degré d’intrication et d’unité suffisant pour qu’émerge une vraie conscience humaine globale. Ou plus précisément l’expérience consciente et universelle de l’Unité absolue, et celle de former une seule et unique conscience : expérience de l’Eveil.

Reste donc à trouver les moyens d’accélérer ce processus d’éveil collectif et d’unification de la conscience. Jusqu’à ce que la conscience globale atteigne un niveau vibratoire et une amplitude irréversibles. Une fois ce cap franchi, chaque désir individuel sera naturellement orienté vers la mise en commun des énergies et la contribution de chacun au bien commun. Et plus aucun désir individuel ne pourra viser la satisfaction égoïste de besoins personnels au détriment des autres. A fortiori plus personne n’aura l’idée de soumettre l’humanité pour satisfaire l’appétit de pouvoir et de richesses de quelques-uns.

Ce changement de paradigme de conscience ne sera pas le résultat d’une adhésion à une quelconque idéologie politique. Ni le résultat d’une croyance commune à une utopie de bonheur collectif. Pas plus que l’adhésion partagée à des croyances religieuses ou à des principes moraux. Qui seuls ne peuvent se dénaturer en idéologie et en prétention totalitaires. Ce changement sera la conséquence d’un niveau de conscience collective qui sera la matrice spirituelle d’une civilisation intelligente, pacifique et hautement évoluée.

Ce changement ne se produira pas de façon linéaire mais exponentielle, à mesure que les consciences seront de plus en plus interconnectées. Et donc ultra rapide. Il a d’ailleurs largement commencé, même si ses effets ne font pas la Une des médias, tous contrôlés par l’élite au pouvoir.

Les réseaux sociaux jouent un rôle paradoxal dans ce processus. A la fois d’accélérateur formidable de l’éveil et de l’interconnexion des consciences. Mais aussi d’amplificateur et de catalyseur très puissant des émotions, des affects et représentations, partagés en temps réel par des millions d’individus repartis sur toute la planète. Ils peuvent donc tout aussi bien amplifier et donner une consistance, un relief, une réalité incroyables au meilleur comme au pire des mouvements de la conscience collective. Et participer à l’élévation comme à la réduction de cette conscience. Comme par exemple exacerber des antagonismes violents entre des opinions sur tel ou tel sujet, essentiel ou superficiel.

C’est pourquoi l’élite cherche aujourd’hui à renforcer son contrôle sur les opinions et contenus partagés sur les réseaux sociaux, en plus du formatage rigoureux des discours distillés par les médias officiels. Notamment en interdisant et en supprimant chaque contenu ou discours jugé illicite. En imposant au contraire certains discours déclarés « vrais » ou conformes aux règles. Et en fabriquant ainsi une vérité arbitraire, universelle et univoque, à laquelle tous doivent se conformer, sous peine d’être exclus du réseau voire sanctionnés en cas de disqualification. L’une des constantes de la dictature.

L’élite connaît la vraie nature de la réalité. Qui est que tout ce qui est perçu ou reconnu comme « réel » procède de la conscience et du consensus établi par la conscience collective, seule matrice de la réalité.

Pour créer de la réalité, la conscience conçoit, nomme puis en réalise ce qu’elle crée. Pensée, langage et action sont les trois modes de création de réalité qu’il convient de maîtriser consciemment si l’on ne veut pas subir une réalité que l’on crée sans s’en rendre compte et qu’on attribue illusoirement à des circonstances extérieures. Et qu’il convient de contrôler si l’on veut exercer une emprise totale sur la réalité collective vécue par les individus.

Contrôler les émotions, notamment les émotions parasites et limitantes comme la peur, la tristesse ou la colère, est le meilleur moyen de contrôler ou de perturber le processus cognitif d’un individu ou d’un groupe. Contrôler la parole, les discours, l’expression, l’échange d’opinions et de représentations personnelles sur un sujet donné, est la meilleure façon de contrôler la manière dont un groupe crée ses propres représentations collectives et s’accorde sur le sens donné aux expériences vécues collectivement. Enfin, contrôler ce que les individus font, seuls ou collectivement, comment et pour quoi ils le font, est le meilleur moyen de contrôler la réalité qu’ils créent ensemble, après l’avoir imaginée et s’être accordés sur sa forme, son contenu, sa dénomination, son sens, sa valeur ou son utilité.

Reprendre la main sur ce processus de création de réalité en choisissant librement et consciemment ce que nous voulons vivre collectivement, quelles représentations adopter, quelles valeurs privilégier pour donner du sens à nos expériences communes, quelle direction choisir et selon quels critères nous entendre pour déterminer ce qui a du prix à nous yeux, est donc la seule façon de mettre radicalement en échec tout système totalitaire en nous réappropriant notre capacité à créer notre propre réalité. C’est à dire Qui nous sommes en tant qu’humanité, en tant qu’espèce vivante, en tant que civilisation planétaire.

Pourquoi l’idée d’un revenu universel déplaît autant aux gens de droite que de gauche ? Adam, Marx et Matrix

Au commencement était le Diable
Et le Diable s’est fait chair
Et il a envahi nos esprits.

Voici à quoi l’on pourrait résumer le 3e chapitre de la Genèse qui évoque le mythe de la Tentation au jardin d’Eden et la Chute d’Adam.

Masaccio – Adam et Ève chassés du Paradis

Les religions judéo-chrétiennes ont accrédité l’idée bien enracinée dans nos archétypes que l’homme, déchu de son insouciance à cause de son illusoire prétention à égaler les dieux, devait travailler durement toute son existence et gagner sa vie à la sueur de son front pour expier sa faute.

Et qu’il devrait passer son existence à tenter vainement de remonter une à une au prix de maintes souffrances les marches d’un Paradis inaccessible, qu’il ne pourrait éventuellement réintégrer que par l’intervention providentielle d’un hypothétique sauveur.

Ce mythe est si profondément ancré dans nos esprits que même les plus farouches athées en sont imprégnés.

Jusqu’à Luther il a justifié que l’Eglise catholique pût exercer un pouvoir totalitaire sur les esprits, en promettant le Paradis aux brebis égarées contre une obéissance servile à l’autorité des clercs supposés représenter Dieu sur terre.

Il a aussi construit l’image d’un Dieu méchant et jaloux qui aurait condamné l’homme à ramper comme un ver sur une planète aride pour avoir osé rivaliser avec lui.

Cette vision totalement absurde de nos origines et de notre relation à la Réalité Ultime conditionne pourtant notre rapport à l’existence, à la souffrance et au travail.

Ainsi la souffrance serait justifiée. Elle serait le salaire de notre excès d’orgueil. De notre prétention à vouloir être des dieux à l’égal de Dieu.

Et le labeur serait la sanction de notre folie. Pour survivre, nous n’aurions pas d’autre choix que trimer comme des bêtes pour arracher à une terre hostile notre pitance quotidienne.

De là à valoriser la souffrance comme une voix de rédemption il n’y a qu’un pas. Que le dolorisme chrétien s’est empressé de franchir.

On le comprend : un tel schéma est une perversion totale des vérités ontologiques et des valeurs les plus essentielles, comme d’ailleurs du message évangélique avant qu’il ne soit abâtardi en petite morale par la religion. En venir à valoriser la souffrance, à la rechercher et à en jouir, ou trouver sa justification dans une forme d’asservissement laborieux, quoi de plus absurde et quoi de plus contraire à notre nature profonde ?

Ce mythe judéo-chrétien est aussi le fondement d’un théologie de la rétribution : comme on gagne sa vie, on gagne son ciel en additionnant les bons points. Et Dieu est un Juge parfait qui nous récompensera dans une vie future (pour les catholiques) ou nous gratifie d’ores et déjà de ses bénédictions en nous nous donnant des fils (pour les Juifs), ou en nous assurant bonheur et prospérité dans cette vie-ci et une place parmi les élus (pour les protestants).

Lui obéir en le servant c’est être assuré de ses grâces, n’en faire qu’à sa tête et se la couler douce c’est courir à la damnation.

Une théologie aussi fausse qu’infantile.

De la résignation stoïcienne au nihilisme athée, c’est aussi cette vision d’un monde tissé de malheurs et d’une quête de bonheur impossible ici-bas qui a servi de trame aux philosophies qui se sont détournées de l’aspiration la plus universelle et la plus élevée inscrite dans l’âme humaine : se réaliser dans la félicité la plus parfaite.

Elle a justifié qu’une caste de seigneurs puisse jouir de tous les droits, s’arrogent la propriété exclusive de la terre, la jouissance de ses fruits et le droit de vie et de mort sur leurs sujets, en ne laissant aux serfs que des miettes acquises au prix d’un travail servile, d’une entière obéissance et du renoncement totale à leur liberté.

L’argent est devenu non seulement une monnaie d’échange substituée au troc, mais aussi l’étalon de la valeur. Et le salaire comme la fortune l’aune pour jauger du rang et du mérite des uns et des autres dans la société : de la même facon que Dieu rétribue ses créatures en fonction des oeuvres, le salarié se voit rétribué selon la plus-value degagée par son travail.

Marx et ses disciples ont conceptualisé ce modèle social, politique et économique dans une dialectique du Progrès, substituant ainsi au mythe de la Chute celui du relèvement par la Révolution prolétarienne.

working

Ainsi les masses opprimées guidées par un messie politique et non plus spirituel pourraient s’affranchir de leur joug au terme d’une lutte inscrite dans une marche de l’Histoire vers une parousie non plus spirituelle mais matérialiste.

Mais Marx était juif autant que protestant et croyait sans le savoir au mythe du travail sanctificateur. D’ailleurs n’a-t-il pas opposé la valeur Travail à celle du Capital, considérant le premier comme la seule source admissible de toute valeur ?

On connaît la suite.

Et comme l’a montré Max Weber l’éthique protestante qui imprègne les valeurs du capitalisme industriel autant que sa critique marxiste sont toutes deux également engluées dans cette fascination pour le culte de l’effort et du mérite. Qu’il s’agisse de l’audace de celui qui entreprend et consacre sa vie à travailler pour faire fructifier son bien, ou de celui qui contribue par sa force de travail à édifier une société où chacun à sa place dès lors qu’il ne ménage pas ses efforts.

Dans cette perspective, l’indolence et l’oisiveté sont non seulement des vices condamnables qui doivent être à tout prix combattus avec vigueur.

Pas étonnant que l’oisiveté soit considérée comme la mère de tous les vices. Et que chômeurs, mendiants et nomades qui vivent au crochet de la société traînent toujours un parfum de scandale derrière eux, soient considérés comme des parasites et suscitent la réprobation des gens comme il faut qui se lèvent tôt le matin pour offrir une vie décente à leur progéniture.

Le repos n’est concevable qu’au terme d’une journée ou d’une semaine de travail bien remplie ou une fois la moisson engrangée. Et gare à ceux qui voudraient s’échapper avec la cloche !

cropped-millet-meridienne

Quant aux utopies politiques, sociales ou religieuses, de la cité grecque au New age en passant par Cythère, les phalanstères et Auroville, elles ont toutes fourni aux esclaves à peine réveillés de leur torpeur et pas encore libérés de leur servitude la perspective d’un monde meilleur fait de partage, de justice et d’harmonie.

Auroville

Aujourd’hui les thuriféraires du système ultralibéral nous vendent comme seule perspective de réalisation collective une société de clones totalement transparente où chacun peut s’acheter des artefacts de bonheur customisé dans des mégatemples consuméristes.

A condition de donner en échange à la Matrice son temps, sa force de travail, son âme et surtout d’abdiquer toute faculté de réflexion au bénéfice de la Pensée unique : inutile de réfléchir, Big Brother le fait à notre place. Et il a songé à tout : la télé fabrique des sous-produits conceptuels en images et des slogans faciles à consommer pour des masses totalement infantilisées qui n’ont plus qu’à téter la Bonne Parole sur leurs écrans full HD, leurs smartphones et leurs tablettes.

La Matrice a tout prévu puisque même la révolte est savamment canalisée et mis en scène dans des spectacles, des jeux et des divertissements abrutissants, ou soigneusement orchestrée dans une parodie de démocratie.

L’idéologie au pouvoir veut aussi nous fait croire que le travail est la seule voie pour gagner sa liberté. Et qu’on l’acquiert uniquement au prix de l’effort, de la persévérance et du mérite.

matrix

Rien n’est moins vrai puisque la seule perspective de liberté offerte aux ouvriers comme aux cadres les plus zélés c’est celle d’une retraite douillette avec maison, jardin, labrador, croisières de luxe et fonds de pension afin de continuer à consommer en remerciant la Matrice pour les certificats de bonne conduite délivrés au terme d’une vie de misère.

Ou un burnout assuré pour les stakhanovistes les plus obstinés.

Les robots pourraient demain remplacer l’homme et le travail disparaître ? « Foutaise ! » répondent ceux qui ne veulent surtout pas voir disparaître les chaînes de l’esclavage.

Au pire on nous implantera des puces dans le cerveau pour continuer à servir la Matrice ou croire qu’on est encore utile et qu’on vit une vie palpitante, grâce aux scénarios en 3D projetés directement sur la conscience par des programmes de réalité augmentée.

humainee_opt

Le meilleur des mondes transhumaniste est l’ultime étape de notre déshumanisation, et non comme le prétendent ses prophètes une promesse de toute puissance et d’immortalité.

Il est assez amusant de constater que dans la trilogie Matrix le héros de cette allégorie de la Révélation post-moderne s’appelle Néo, son mentor Morpheus, son adversaire holographique répliqué à l’infini Smith et la cité des rebelles Sion.

Néo c’est bien sûr l’Homme Nouveau des mythes modernes.

Mais lu à l’envers, c’est aussi « éon », terme qui signifie à la fois une très longue période de temps de durée arbitraire dans l’histoire géologique. Et chez les gnostiques, l’ensemble des puissances éternelles émanées de l’être avec lesquelles il exerce son action sur le monde, l’esprit servant d’intermédiaire entre Dieu et le monde.

Néo c’est donc une sorte de « messie immanent », non pas envoyé par Dieu pour sauver l’humanité, mais émergeant sous les traits d’un Éveillé arraché à l’ignorance lors du stade ultime de réveil de la conscience collective. Un héros qui comme le Christ offrira sa vie pour anéantir le Mensonge incarné par l’univers des machines et conduire le peuple de Sion vers sa libération ultime.

Le sacrifice de Néo marque la fin d’un cycle et le début d’une ère nouvelle, où l’homme et la machine vivront réconciliés. Et l’achèvement du processus d’évolution de l’humain devenu enfin libre de réaliser son potentiel divin.

Néo c’est une allégorie de notre état de conscience actuel, pas encore totalement libéré du joug de l’illusion, et pas encore totalement réalisé comme être de pure lumière.

Quant à Smith, c’est Monsieur tout le monde, à qui la Matrice donne l’illusion d’exister et des pouvoirs sur-mesure en échange de son obéissance inconditionnelle et de son zèle à pourchasser les rebelles.

Morpheus, c’est le songe (Morphée). Mais aussi l’Eveil. Pilule bleue ou pilule rouge ? D’un côté le sommeil narcotique d’une vie artificielle, de l’autre le réveil pénible mais au bout la liberté.

Ces considérations ésotériques et symboliques peuvent sembler bien éloignées de la question du revenu universel.

Et pourtant.

En s’affranchissant du travail, en refusant de travailler toujours plus pour vivre moins, l’idée de donner à chacun les moyens d’assurer sa subsistance sans aucune contrepartie n’est pas une façon nouvelle de tenir en laisse les masses obéissantes, mais au contraire la reconnaissance que notre société hyper technologique a acquis les moyens suffisants de créer de la richesse et faire tourner le moteur sans avoir besoin d’esclaves pour entretenir la chaudière.

Et que le but de l’existence n’est pas de gagner sa vie à la sueur de son front, mais de jouir de la liberté de consacrer son temps à la pleine réalisation de ses talents ou à ne rien faire si l’on en a envie.

Voilà le vrai scandale ! Ce qui choque les détracteurs de ce projet ce n’est tant pas en réalité l’idée absurde d’attribuer aux SDF comme à Madame Bétancourt le même revenu minimum, c’est qu’on n’exige aucune contribution de leur part en contrepartie.

Pendant ce temps les dirigeants du MEDEF voudraient encore réduire le SMIC et pouvoir virer l’excès de graisse de façon discrétionnaire.

medef-gattaz-ferie-smicQuant aux « libéraux sociaux », ils voudraient conditionner l’attribution du RSA à des travaux d’intérêt général, histoire croient-il de faire comprendre aux fainéants qui le perçoivent que rien n’est acquis gratuitement et que tout salaire mérite travail. Et accessoirement leur permettre de se remettre dans une « dynamique d’accès à l’emploi ».

Hypocrites ! Ce qui les motivent en vérité c’est que l’idée de donner à des gueux de quoi se nourrir sans bosser alors qu’eux-mêmes ont consacré leur vie à être de bons élèves leur paraît inadmissible. Qu’en plus une majorité d’incapables et de parasites puissent en profitent pour glander, c’est le pompon !

Ceux-là mêmes passent leur temps à ânonner le Cantique des Droits de l’homme auquel personne ne croit plus sincèrement tant il est démenti par les faits.

Mais ils trouveront toujours pour un « pauvre » à l’autre bout de la planète, un réfugié qu’aucun d’entre eux ne voudrait de toute façon accueillir chez lui, ou un « jeune des quartiers issu des minorités » grenouillant bien loin au-delà d’un périph qu’ils ne franchiront jamais, mais qu’ils regardent avec délectation faire son sketch de rebelle dans des émissions pour bobos.

Pourtant, quelle plus belle illustration des principes de liberté, d’égalité, de fraternité et de justice que d’attribuer à chacun non pas l’égalité des chances de devenir un bon petit soldat, mais juste de pouvoir manger autre chose que la pitance servie par les Restos du Cœur, en baissant la tête pour honorer ses bienfaiteurs qui cotisent aux ONG « par solidarité envers les plus démunis ».

Car il est tout à fait concevable de donner à ces manants de quoi manger, se loger, se soigner et s’instruire un minimum, au moins pour ne pas passer sa vie à dealer de la coke et violer les filles en attendant de rejoindre le Djihad. Mais en revanche il est inadmissible qu’ils puissent percevoir un revenu minimum pour continuer à regarder leurs clips débiles sur le dernier iPhone !

Que reste-t-il comme modèle alternatif à la pensée unique libérale ? A part l’indignation érigée en slogan politique pour fédérer les déclassés, ce qui est un peu juste et pas très constructif.

Mis à part quelques nostalgiques du Grand Soir, aujourd’hui plus personne ne croit à la vision marxiste de l’Histoire. Mis à part des dinosaures comme Mélenchon, cramponné à une lutte de classes teintée d’écologie, la majorité des politiques socialistes se sont convertis au libéralisme.

Seul parmi les candidats à la présidentielle Benoît Hamon n’est ni marxiste ni libéral. C’est bien ce qui dérange ceux qui voudraient lui coller une étiquette de gauchiste et qui s’emportent contre son projet de revenu universel.

On l’aura compris : l’idée du revenu universel n’est admissible ni par les réacs de droite qui veulent garder leurs privilèges et rêvent de revenir à l’Ancien régime, ni par les réacs de gauche qui se donnent l’apparence de progressistes mais méprisent le peuple.

Plus sérieusement, l’idée du revenu universel fait scandale parce qu’elle casse tout l’édifice de la société capitaliste et des modèles ultralibéraux ou « socialistes progressistes », fondés sur l’asservissement au Système par l’argent et le travail.

Adam, Marx et Néo ont en commun cette même vision d’un monde où une petite élite cherche à pérenniser son emprise sur la masse des sous-hommes réduits à du bétail : glébeux chassés du Paradis par les Elohim, lumpenprolétariat sous la férule du Grand Capital, ou foules d’anonymes englués dans la Matrice.

Le revenu universel s’imposera pourtant demain comme une évidence. Quand nous aurons abandonné nos attachements délétères qui nous retiennent dans l’ignorance de notre condition et de notre destin. Quand nous aurons enfin compris que ce n’est pas le mérite qui fait notre valeur, c’est le simple fait d’être humain. C’est-à-dire une parcelle de Lumière et les mêmes membres d’un Tout commun indivisible : l’Humanité, et l’Univers tout entier.

Peu importe que les uns travaillent 10 ou 100 fois plus que les autres. Peu importe que certains consacrent leur vie à construire le bonheur collectif alors que d’autres se contentent de méditer. Ou qu’une majorité en soit encore au stade primaire de la satisfaction égoïste des appétits les plus bas.

Car tous nous évoluons consciemment ou non vers un avenir commun qui nous réunira bientôt sous le même ciel infini.

Nous sommes des dieux mais nous ne le savons pas. Nous le refusons ou prétendons l’être devenus avant l’heure et nous enorgueillissons, comme des enfants qui jouent aux adultes avant de l’être devenus.

bonheur-1892015

Sachons mettre de côté nos égoïsmes, nos mesquineries, nos étroitesses d’esprit et surtout nos peurs. Et apprenons à écouter notre cœur, seul lieu où réside notre âme et d’où jaillit la lumière qui nous fait être.

Car comme le dit l’Evangile : « Là où est ton trésor, là aussi sera ton cœur.[i] »

________________

[i] Matthieu 6:21