« Les bouseux » : refouler ou bénir sa merde

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« Heureux les emmerdés, car le royaume des Cieux est à eux ! »

Telle pourrait être la bénédiction qui convient en ce début d’année grisâtre secoué partout en Europe par la grogne des agriculteurs qui bloquent les routes avec leurs montures fumantes, envahissent les cités et déversent leurs tas de fumier sur des édifices symboles du pouvoir.   

A l’instar des Allemands, 86% des Français soutiennent le mouvement ; mais comme à chaque grande manifestation de paysans, beaucoup de citadins récriminent aussi contre ces excès.

Une gêne et un constat pas toujours explicites qui se résument à une formule : « On est dans la merde ! » Au propre comme au figuré.

On l’était sans doute avant, mais là c’est manifeste. Ces jacqueries contemporaines sont toujours un grand moment admonitoire autant qu’un jeu autour du point de rupture. Une prise de conscience doublée pour beaucoup d’une adhésion, mais qui peut à tout moment basculer vers le dégoût et la réprobation.

Loin des revendications politiques ou corporatistes, il y a dans ces mises en scène très théâtrales, l’incongruité et le déséquilibre qu’elles introduisent dans le rythme des cités, matière à s’interroger au-delà du simple rapport de forces et des enjeux de cette crise érigée (à juste titre) en drame national.

L’homme de la ville a toujours lutté contre sa merde. Il faut dire que celle-ci a longtemps stagné dans les rues, les caniveaux et les rigoles des villes, favorisant les amoncellements de boues putrides, les encombrements, la puanteur et les épidémies. On puisait jadis pour ses besoins domestiques l’eau de la Seine alimentée par les collecteurs des nombreux égouts à ciel ouvert qui parcouraient la ville. Dans ses Embarras de Paris, Boileau fustigeait à l’époque du grand Roi les vicissitudes d’une capitale ferraillant avec sa merde. Versailles ne valait pas mieux ; une puanteur indescriptible y régnait. Faute de lieux d’aisance encore rares, les nobles de la Cour se soulageaient souvent derrière les tapisseries et paravents sous les dorures du château.

Et puis, entre le 18e et le 20e siècles, on a inventé et popularisé l’hygiène. On a rationalisé et assaini peu à peu les villes, développé des réseaux d’égouts, installé l’eau courante, des fontaines et des édicules dans les rues, et des tinettes dans chaque immeuble, puis dans chaque logement.

L’homme de la campagne, lui, a toujours vécu les deux pieds dans la merde. Il n’avait pas le choix : là-bas, pas de tout-à-l’égout, on vivait au milieu des vaches et autres bêtes qui contribuaient à chauffer la chaumière. On besognait dans l’étable en remuant le fumier, qu’on répandait ensuite dans les champs pour fertiliser la terre. On enlevait ses gros sabots crottés pour entrer dans l’unique pièce de vie ; ou quand il faisait trop froid au moment de se serrer autour de la cheminée pour dormir, tandis que les bêtes dormaient juste à côté. On n’avait pas peur des choses de la vie ou de la nature, comme ces messieurs bien mis avec leur pourpoint à jabot, leurs bas de soie blanche et leurs bottines bien cirées, qui ne se mélangeaient jamais avec les gueux.

Le fait est que la nourriture que nous mangeons pousse dans la merde. Ou du moins que la terre arable ne donnerait pas grand-chose sans être enrichie avant les semailles avec de la matière organique en décomposition. A savoir le plus souvent des excréments d’animaux récoltés tout chauds pour faire pousser petit épeautre et gros poireaux. Du moins avant que Monsanto ne les remplace par ses poisons.

Les bobos des cités qui sacrifient à la mode écolo du compost en appartement savent de quoi nous parlons. Ils connaissent cette odeur pestilentielle qui envahit la cuisine, ces colonies de larves et ces grosses mouches dégueu qui pullulent sur cet humus, avant d’aller coloniser tout l’appartement. C’est sûr qu’on ne s’improvise pas homme de la terre en suivant les recettes de la Mairie de Paris pour jouer à la fermière comme Marie-Antoinette…

La culture hygiéniste, et avant elle les tabous hérités de siècles de morale judéo-chrétienne, nous ont habitués à considérer comme sale, impur, repoussant et dégradant tout contact avec les émonctoires corporels et leurs glaires diverses. Ces rejets volontaires ou involontaires qui nous ramènent à notre part charnelle, donc faible, corruptible et putrescible. Le monde de la Chute et du péché. La merde est le symbole par excellence de cette part biologique, infecte et infâme, qu’il convient de tenir à distance, dont il faut se nettoyer, se purifier ; et pour les plus délicats, qu’il faut feindre d’ignorer, en lui sacrifiant tout au plus quelques instants d’intimité nécessaires en aparté, à huis clos, le temps de s’exonérer, et surtout sans laisser de traces de son passage ni émettre bruits ou odeurs inconvenants.

Le bruit et l’odeur, qui renvoient à cette frange de la population incivilisée, donc mise au ban des beaux quartiers.

On pourrait presque dire que la merde est le contraire de la civilisation. Surtout pour cette société postmoderne et bourgeoise, rationaliste, hygiéniste, codifiée, normalisée, contrôlée. Elle est sa hantise et son grand refoulé.

Pourtant, si l’on y réfléchit bien, la merde n’est pas ce sous-produit des fins dernières (ou fins derrières) qu’on redoute, dont on a honte, et qu’on voudrait rejeter hors du périmètre de la bienséance sociale. Autant de précautions et d’usages de classe qui délimitent comme le rappelait Bourdieu les critères de la « distinction », soit ce que sépare le frustre de l’homme raffiné, parce que bien né ou élevé au-dessus du vulgaire.

Contrairement à ces préjugés dictés par nos phobies de la chair et projections puritaines, avatar de l’angoisse existentielle fondée sur le refoulement de la mort, la merde n’est pas non plus le rappel angoissant de quelques prémices apocalyptiques où se conjugueraient scatologie et eschatologie. Elle fait partie de la vie. Et d’un cycle interrompu de transformations toujours renouvelées.

Osons le dite : chier n’est nullement un acte sale ni honteux. C’est au contraire la plus humble et la plus utile des offrandes qu’on puisse faire à la Terre-mère qui nous nourrit, en lui remettant généreusement ce qui lui revient de droit. Avant que notre corps lui-même n’y retourne et se décompose pour nourrir les vers en étant restitué au Grand Tout. Tout le reste, toutes nos orgueilleuses productions ne sont que des pollutions momentanées, des fiertés dérisoires vouées tôt ou tard à l’entropie. Notre divin caca au contraire est la semence éphémère de l’Éternel Renouveau, dans cette symphonie cosmique qui célèbre le cycle infini de la Vie.

Partant, nos agriculteurs sont des sages et des grands prêtres voués à cette antique Célébration au cœur des mystères de la Création. Cultiver la terre et rendre un culte partagent d’ailleurs la même parenté étymologique, tout comme le mot culturecultura – qu’il s’agisse de cultiver un champ ou de cultiver l’âme d’un peuple. Une nation qui laisse ses agriculteurs mourir est donc une nation oublieuse de son âme, et qui meurt avec elle.

Car la merde de l’humus est comme le pétrole jailli de la terre dont nos industries se repaissent : le carburant de la vie pour l’un, de nos moteurs pour l’autre. La merde est à l’image de ce Carbone qui la compose et qu’on voudrait nous forcer à traquer et diaboliser. Comme s’il fallait se priver de l’élément le plus nécessaire après l’eau à toute la chimie organique et donc à la vie biologique sur terre. Sans carbone, et sans ce CO2 qu’on stigmatise comme le mal absolu, pas de photosynthèse, et donc pas de plantes. Pas de plantes, pas de vie. Pas de vie, pas de vie.

La vie pousse en jaillissant de la merde, que ça nous plaise ou non. Cette merde que nous produisons comme tout être vivant n’est nullement de la matière morte. C’est au contraire un concentré grouillant de vie : animaux microscopiques, bactéries, virus, microorganismes, minéraux et matières premières nécessaires pour former de nouveaux agrégats végétaux ou tissulaires. Touiller la merde, c’est touiller la vie. Et nos orgueilleuses cités, nos rues, nos places, nos monuments, aussi sublimes soient-ils, ne sont après tout que des échafaudages de matière minérale impropre à faire jaillir la vie. On aura beau les « végétaliser » pour convier la verdure à ensemencer, oxygéner ou enjoliver ces amas de pierres mortes, ce ne sera jamais qu’une pâle copie, un pis-aller de cette luxuriance dont nous cherchons à recomposer le souvenir depuis que nous avons abandonné l’Eden.

Alors, la merde qui nous rattrape est-elle le rappel de notre corruptibilité, ou de notre culpabilité ? Ou plutôt un appel à la conversion, à la réconciliation avec notre nature et nos liens profonds avec la Vie ?

En consommant improprement le fruit de l’Arbre de la connaissance du bien et du mal, nous avons décrété arbitrairement qu’une part essentielle de nous-mêmes représentait le mal. Nous avons érigé une morale et une hygiène, sanitaire, sociale et comportementale, qui nous dénaturent, nous étouffent, nous isolent autant qu’elles prétendent nous distinguer du commun, nous élever, nous préserver du chaos originel et de ses corruptions. En voulant sanctuariser l’esprit ou la Raison au détriment du corps, de ce qui compose et renouvèle le corps, corps humain ou corps social, nous nous sommes embastillés nous-mêmes dans des cathédrales de certitudes, d’artifices, de croyances aseptisées et d’habitus délétères, de normes absurdes, d’interdits et d’obligations mortifères.

Comme cette Europe du fric et cette PAC qui élève des temples aux multinationales et érige des guillotines de normes pour arracher les derniers raisins de la colère, et faire de ceux qui cultivent nous nourrissent des outils interchangeables et des marchandises substituables comme leurs produits sur le grand marché unique mondialisé.

L’heure vient à sonner pour le retour du refoulé. Les tracteurs grossissent dans les villes, les condamnant à la même embolie que la merde autrefois. Comme hier les Gilets jaunes sonnaient les prémices de la révolte des déshérités de la terre amassés sur les ronds-points. Aucun doute : « C’est la merde ! » et en plus, « ils nous font chier« . Retour au produit comme à la fonction. Mais cette fois, si nous ouvrons grands nos yeux, c’est la merde aussi et c’est le chant du cygne pour les technocrates et leur apprenti emmerdeur aujourd’hui bien emmerdé. Mais sur ce terreau fertile de nos illusions perdues, tout pourra bientôt germer.

On aurait donc tort de vouloir nettoyer la boue et dégager tout ce fumier en s’épargnant toute réflexion. Car nous sommes les organes interdépendants et irrévocables d’un même corps. Quand la merde reflue, c’est que l’un d’entre eux est malade. Au lieu d’accuser, de cogner ou d’amputer le membre enflé, il vaudrait sans doute mieux s’empresser de le soigner, avec amour et compassion. Avant que sa langueur et ses humeurs malignes ne contaminent tout le corps.

Mais il n’est pas impossible que des fossoyeurs avides spéculent sur cette funeste échéance. Alors il est l’heure de s’éveiller. Et de vraiment discerner : avoir de la merde aux bottes est moins grave qu’au fond des yeux.

La volonté de ne pas savoir

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Pourquoi « ils » ne veulent pas savoir ?…

Quelles sont les raisons profondes du conformisme social, de l’oblitération morale et intellectuelle, du suivisme politique des masses aux cerveaux lessivés par les médias comme jamais auparavant en Occident depuis cette « crise du Covid » ?

Dans une vidéo postée sur un tweet, le Dr. Louis Fouché explique la raison du déni qui touche paradoxalement plus les plus éduqués, les plus diplômés, les plus conformistes, attachés au matérialisme. Une grande partie de la population accepte encore la censure et le narratif officiel des gouvernements et de l’OMS. 70% des individus dans les pays Occidentaux se seront ainsi fait injecter, de gré ou sous la contrainte, un produit expérimental frauduleusement appelé « vaccin », commercialisé de façon illégale par un cartel d’industries pharmaceutiques. Dont une bonne part d’enfants, d’adolescents, de jeunes adultes qui n’ont jamais été concernés par la maladie, et qui ne présentaient aucun risque de la transmettre aux plus vulnérables tant qu’ils n’étaient pas eux-mêmes malades avec des symptômes.

La vérité sort partout (sauf ou si peu en France), mais elle n’est pas audible.

A cette analyse pertinente, j’ajoute qu’il existe chez les personnes les plus fragiles des mécanismes psychologiques du type paranoïaque qui expliquent cette incapacité à voir des faits réels.

Léonard de Vinci observait : « Il y a trois types de personnes : ceux qui voient ; ceux qui voient quand on leur montre ; et il y a ceux qui ne voient pas. » C’est cette dernière forme de cécité psychique plus qu’intellectuelle, pathologique plus que délibérée, systémique plus que personnelle, qu’il faut interroger.

Ce déni obsessionnel qui confine à la schizophrénie poussent ceux qui en sont atteints à réagir souvent sous forme de décompensations violentes et paroxystiques, lorsqu’ils se retrouvent confrontés à des personnes qui les exposent à des vérités dérangeantes. Des vérités factuelles pourtant validées, sourcées, officielles, incontestables.

Comme ces effets secondaires record, ces victimes et ces morts par millions recensés partout dans le monde, et directement imputés aux pseudos « vaccins » anti-Covid. Des informations qui ébranlent leurs certitudes autant que les remparts de la doxa sanitaire. Qui désamorcent des croyances implantées à dessein sur une « pandémie » fantasmée, en grande partie fictive, aussi banale qu’un rhume d’un point de vue infectiologique, épidémiologique et statistique, mais aussi terrifiante que la Grande peste noire, la lèpre, le choléra ou le sida, qui réveillèrent en leur temps des terreurs archaïques, médiévales ou apocalyptiques.

Or cette paranoïa entretenue et même plus contagieuse que le virus est précisément la matrice psychologique des mécanismes de dépendance au pouvoir. Comme l’illusion de toute-puissance quasi divine qui la caractérise, cette hubris bien plus addictive que le vice de l’avarice, cette obsession de l’argent et des richesses. Et cette jouissance perverse, sadique, partagée par tous les hommes de pouvoir (plus rarement des femmes) au niveau le plus élevé. Tous prisonniers de leur propre névrose. Une obsession dévorante qui les conduit à se démarquer radicalement du commun des mortels, de ce qui fonde notre humanité, pour poursuivre un rêve de toute-puissance du haut de leur Olympe. Avec comme fantasme ultime le rêve de pouvoir créer et maîtriser la Vie. Comme ce démiurge Créateur de l’Univers, dont ils jalousent le pouvoir et réfutent l’existence.

C’est la thèse défendue par Ariane Bilherand, psychologue spécialiste des pathologies du pouvoir, qui a étudié dans les moindres détails cette pathologie chez les grands malades qui dirigent le monde, et leur idéologie radicalement inégalitaire, transhumaniste et eugéniste.

Le Covid n’est que la surface visible de ces mécanismes paranoïaques auto-aliénants, qui se déclinent aux plans du savoir, du pouvoir politique, économique, administratif et financier sous les traits d’une perversion radicale des savoirs scientifiques, de l’éthique et des institutions liées à la fabrique du savoir, sa validation et sa transmission, l’ingénierie sociale et la manipulation scientifique des masses, la corruption systémique et systématique de tous les pouvoirs subordonnés au seul pouvoir financier et à ceux qui le contrôlent, la perversion des discours sur le Droit, la Justice, la Démocratie, la Société, leurs fondements philosophiques, institutionnels et même religieux. Y compris les valeurs les plus essentielles. Comme le respect de la vie humaine et des autres formes de vie, de la dignité humaine, de l’identité et de l’intégrité individuelles, de l’inviolabilité du corps humain, des principes humanistes universels, ou des libertés reconnues comme les plus essentielles.

Cette paranoïa est méthodiquement traduite en slogans et formules magiques pour forcer l’adhésion des masses esclavagisées à une propagande, à un discours et à un ordre absurdes.

Lorsque la soumission est acquise, au terme d’intimidations, de menaces, d’injonctions paradoxales, de terrorisme, de chantages et de vaines promesses, ceux qui y succombent se métamorphosent alors en auxiliaires zélés du pouvoir. Ils sont sous une emprise psychologique et spirituelle puissante, prisonniers du chantage qu’ils ont accepté afin de conserver un semblant de liberté, d’autorité, de respectabilité, et quelques avantages conditionnels : sortir, se divertir, voyager, consommer… Presque comme avant.

Dans ce presque, il y a une abdication définitive à tout libre-arbitre, à toute faculté de raisonnement et de jugement autonomes, à tout vraie liberté qui ne soit pas conditionnée par le degré de soumission, au respect de la personne humaine, de l’altérité, et pour finir de toute humanité. Tous sacrifiés au bénéfice d’un conformisme déshumanisant et sacrilège. Une trahison qui nourrit encore plus cette angoisse du Jugement, avec une culpabilité effroyable qui l’accompagne.

Face à des détracteurs « libres », qui n’ont pas peur d’exposer la vérité, de prendre tous les risques pour dénoncer l’imposture, le mensonge et la corruption des prélats de la religion nouvelle, cette pulsion paranoïaque agit telle un réflexe archaïque et irrépressible. Tel un mécanisme de défense propre à tout être vivant face à ce qu’il perçoit comme un danger de « mort imminente ». Et face à un « ennemi » qui menace en profondeur ses structures psychologiques, en brisant l’écran artificiel du mensonge. Un écran constitué par tous ces schémas appris et les discours articulés, qui fondent nos représentations sur la vie, le monde, la société, l’autorité, l’identité collective et leur donnent un sens.

Notamment cette croyance naïve, constamment confortée sous des formes diverses dans les discours politiques, culturels, médiatiques, religieux, que toute autorité est bonne a priori, non corrompue. Et donc qu’il faut absolument lui obéir, la respecter. Impératif moral, social, mais aussi essentiel : « Rendez à César ce qui est à César… » Une affirmation souvent mal interprétée par les églises, catholique surtout, comme un devoir d’obéissance obséquieuse ou calculée, d’attitude « non-violente » vis-à-vis des pouvoirs temporels.

Cette soumission est d’autant plus opérante qu’elle procède d’une projection sur l’autorité de l’image du bon parent protecteur. Et donc de Dieu. Le « bon roi » chrétien qui se soucie bien de ses peuples, le Président élu au suffrage universel, représentant du peuple et de la Nation, vénéré comme un monarque, le brave médecin du roman de Dickens De Grandes espérances qui remplit son devoir comme un sacerdoce en soulageant les corps et les âmes, le chercheur ou le philosophe qui se dévoue à la Science, à la quête de la Sagesse ou de la Vérité…

Autre lieu commun qui façonne les représentations populaires sur le Pouvoir, cette croyance très répandue que tout responsable scientifique, politique, religieux œuvre de son mieux pour le « bien commun », l’intérêt général, la démocratie, la Justice, la défense des plus fragiles et des déshérités. Qu’il multiplie les efforts en faisant don de sa personne au groupe, avec loyauté et intégrité, en mettant de côté tout appétit cupide ou ses intérêts personnels.

La multiplication des révélations, des affaires, l’exposition des conflits d’intérêts, compromissions, mensonges délibérés, privilèges, passe-droits et protections diverses dont jouissent les serviteurs du pouvoir, met à mal cette confiance dans le contrat social. Notamment les fondements de la paix sociale : renoncement à la violence arbitraire pour les dirigeants. Et au devoir d’insurrection contre les oppresseurs du peuple, selon les principes hérités de la Révolution inscrits dans les Droits de l’homme et du citoyen[i].

Cette violence, légitime bien que déclarée illégale, immorale et transgressive, resurgit chez une infime minorité déterminée à abattre le système : black blocs et autres « anarchistes révolutionnaires de l’ultragauche ». Surexposée, unanimement condamnée, elle voile l’incommensurable violence systémique sans cesse travestie en vertu, niée ou occultée, qui manipule l’opinion et la soumet à un chantage insoutenable.

Les mécanismes du refoulement font le reste. L’écrasante majorité plie et obéit, renonce à ses prérogatives les plus essentielles, rejouant toujours plus inlassablement, dramatiquement et coupablement le scénario de la servitude volontaire[ii].

Ce refoulement détruit les corps et les âmes, beaucoup plus sûrement que la pire des pandémies ne menacerait le corps social.

Il produit aussi d’effroyables décompensations sporadiques : meurtres, viols, attentats, saccages et sacrilèges, souvent commis sous l’emprise de psychotropes consommés avec excès pour étourdir la frustration et le désespoir.

Le ressentiment que cette violence sournoise nourrit n’en est pas moins violent chez ceux qui dysfonctionnent et finissent par « pèter un câble », devenant des symptômes des maladies du corps social, et les désignant de fait comme boucs émissaires et parias d’une société agonisante, au même titre que les « complotistes » qui en révèlent les mécanismes d’aliénation et d’autodestruction. De la même façon que les hérétiques et les criminels furent condamnés au bûcher par la Sainte Inquisition pour préserver l’intégrité du dogme et du pouvoir sans partage de l’Eglise catholique.

Le schéma est le même chez ceux qui font mine de refouler cette violence et la travestissent sous le « masque » d’une antimorale puritaine aussi obscène que déstructurante : le wokisme. Une morale du ressentiment fondée sur inversion des valeurs et une obsession de l’anti-normalité érigée en nouvelle norme absolue, poussée à l’extrême. Et qui transforme ceux qui sont victimes en robots dénués de tout libre-arbitre, de toute capacité à juger de façon relative et par eux-mêmes. Des Zélotes fanatiques défendant des causes auxquelles ils ne comprennent rien, mais qui s’y soumettent par obsession du conformisme : leur seul mode d’existence résiduelle, alors qu’ils ont perdu toute capacité à exister, toute identité vraie, toute empathie et toute forme d’humanité.

Ceux-là sont définitivement perdus pour l’humanité. Toute invitation à ouvrir les yeux, à penser par eux-mêmes, à voir la réalité sous un autre angle que le catéchisme délétère débité par les médias, les transforme en chiens enragés. Parce qu’elle les agresse, les excite, pointant directement ce mensonge inavoué qui détruit leur âme mais auquel ils souscrivent. Comme possédés par des puissances sataniques qui leur ont fait signer un Pacte de sang. Les ont poussés à accepter de laisser leur corps violer par des injections. A se laisser inoculer un programme génétique, une arme biologique de destruction massive bien plus mortifère que le virus contre lequel il est censé les protéger. En les exposant à une réaction en chaîne incontrôlable, telle une bombe atomique à retardement. A modifier leur génome et ceux de leurs descendants, les transformant en OGM marqués à jamais du sceau de la Bête.

Que faire pour ceux qui se sont rendus complices d’un projet aussi diabolique ? Par calcul, par peur, par ignorance, ou par désespoir.

Chaque nouvelle révélation vécue comme une agression se retourne contre les lanceurs d’alertes ou les amis bien intentionnés. Aussitôt transformés en boucs émissaires tout désignés pour colmater les brèches dans le Mur du Mensonge, mobiliser l’adhésion volontaire au Mensonge collectif, perpétuer l’illusion démocratique, sanitaire et sécuritaire.

L’ordre, la paix psychique et sociale illusoire, plutôt que la vérité et le chaos.

Ou plutôt, ordo ab chaos : l’ordre à partir chaos. L’antienne des grands prêtres de ce capitalisme du désastre.

Références :

  • Michel Foucault : La volonté de savoir (Gallimard, 1974)
  • Ariane Bilheran : Psychopathologie de la paranoïa (Dunod, 2016)
  • Ariane Bilheran, Vincent Pavan : Le débat interdit – Langage, Covid et totalitarisme (Guy Trédaniel, 2022)

[i] Cf. Article 35 de la Déclaration des Droits de l’homme et du citoyen de 1793, repris dans la Première Constitution de la République :
« Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l’insurrection est pour le peuple, et pour chaque portion du peuple, le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs« .

[ii] Cf. Etienne de la Boétie : Discours de la servitude volontaire (1574)

INSURRECTION : Pour quoi ? Jusqu’où ?

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« Et je vous le dis : il y aura une révolution dans ce pays avant 2022. Il y AURA une révolution dans ce pays !… »

Jacques Attali en pré-campagne pour son poulain Macron, dans l’émission C politique le 14 avril 2016 sur France 2

Le droit à l’autodéfense fait-il partie des Droits de l’homme ?

Que faire quand un gouvernement maltraite sa population ?

Certaines dictatures n’enferment pas leurs opposants dans des stades, dans des prisons, dans des goulags, ou dans des camps d’extermination. Elles se contentent d’enfermer tous les citoyens chez eux.

Certaines dictatures ne soumettent pas les hérétiques à la question. Elles ne torturent pas leurs dissidents en les plongeant dans l’eau glacée, en leur administrant des chocs électriques, en les engeôlant dans des camisoles chimiques. Elles se contentent de leur rendre la vie impossible, de les emmerder au maximum, de les désigner à la vindicte publique comme seuls responsables du sort injuste infligé au plus grand nombre.

Certaines dictatures ne dressent pas des échafauds, des pelotons d’exécution, des fours crématoires pour se débarrasser des irréductibles, des inutiles, des nuisibles. Elles se contentent de les vacciner, de les pucer, de les tracer, de leur inoculer des poisons mentaux pour qu’ils renoncent à se rebeller, pour qu’ils applaudissent même à leur déshumanisation programmée.

George Orwell avait si parfaitement décrit cette mécanique totalitaire que 70 ans plus tard, dans le sillage de Hannah Arendt, le philosophe Michel Onfray en a tiré une Théorie de la dictature[i].

Et pourtant, le peuple qu’on offense et qu’on maltraite demeure incapable de nommer l’ignominie chez ceux qui le font souffrir.

Haïr un homme et un pouvoir qu’on croit avoir élus, s’en prendre y compris physiquement à l’oppresseur pour lui régler son compte, recouvrer sa dignité et sa liberté, n’est pas chose aisée.

Surtout pour un peuple régicide, qui tente de se réconcilier avec la figure du monarque, comme avec le droit divin qui le sacralise, en faisant mine de révérer un technocrate opportuniste, qui n’a d’autre credo que son ambition, et comme seul catéchisme la doctrine néolibérale progressiste enseignée à Sciences Po et l’ENA.

Alors quand le simulacre de démocratie devient trop oscène, quand le schisme entre les discours et le réel devient insupportable, quand la colère légitime dépasse le sentiment de culpabilité, le peuple sort de sa torpeur et entre en éruption.

Tout devient alors si imprévisible qu’au moindre incendie, au moindre accès de colère qui dégénère en violences dans la rue, les garde-fous du Pouvoir se lèvent comme des digues pour prévenir la réaction en chaîne : « ILLEGITIME ! »

Exprimer sa colère, s’en prendre aux dirigeants ou au régime en place, eussent-il trahi la confiance du peuple, est illégitime.

Et d’invoquer la Constitution, ou les grands principes, pour se justifier. Comme si la démocratie, c’était le monde des Bisounours, sans méchanceté, sans heurts ni aspérités. Et la colère du peuple, un péché synonyme de Chaos.

Illégitime donc.

Vraiment ?…

L’appel à la violence gratuite, dirigée contre des personnes, est certes illégale et répréhensible.

Mais le recours à la violence légitime pour mettre fin à une situation de crise ultime, de blocage destructeur qui menace l’existence du groupe, de la démocratie ou de l’idée qu’on s’en fait, pour renverser une dictature ou un régime populicide, est-ce vraiment si illégitime ?…

Comme Jésus chassant les marchands du temple à coups de fouet, y a-t-il une sainte colère du peuple ?

De Robespierre à Yasser Arafat, en passant par Marx, Lénine, Hitler, Trotski, Mao, Castro, les Brigades rouges ou Khomeini, de nombreux théoriciens politiques ont tenté de justifier le recours à la violence au nom d’une cause supérieure inscrite dans un Idéal qui sacralise le Peuple, et exalte son émancipation face à l’oppression d’une caste dans une optique révolutionnaire. Y compris en ayant recours au meurtre, à la guerre ou à de méthodes terroristes.

Avec le succès qu’on connaît.

Leurs crimes ont-ils pour autant discrédité à jamais tout recours du peuple à la violence subversive afin de vaincre une oppression, et en finir avec un pouvoir devenu illégitime ? La morale et les discours contemporains – pour ne pas dire la République bourgeoise – nous a habitué à penser que c’était le cas. Ouvrant du même coup une voie royale à tous les abus de pouvoir, toutes les dénaturations des grands principes, toutes les instrumentalisations du Droit, pour servir les intérêts d’un pouvoir, d’un homme, d’une caste, et perpétrer un ordre établi aussi injuste qu’insoutenable.

Et pourtant, l’insurrection qui est une forme de violence légitime, du moins pour ceux qui n’ont pas d’autres moyens objectifs que d’y recourir, n’est-elle pas l’un des piliers de notre Démocratie, inscrite dès l’origine dans le marbre par les pères de la République ?


Se libérer de l’oppression est un devoir !

Article 35. – Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l’insurrection est, pour le peuple et pour chaque portion du peuple, le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs.

Constitution du 24 juin 1793, et Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1793

Mais 2023 n’est pas 1793. L’insurrection aujourd’hui est un gros mot, un scandale, un tabou.

Et pour cause : c’est le grand refoulé de notre République, dont elle est paradoxalement l’un des piliers, comme le démontre cet article 35 de la Première Constitution.

Redonner le pouvoir au peuple, y compris le pouvoir d’user de la violence légitime contre ses dirigeants quand ceux-ci bafouent ses droits. Ça n’est pas rien ! Et on gagnerait sûrement à méditer ce principe.

Car quelle alternative pour le peuple quand tous les moyens prévus par la loi – débat parlementaire ou médiatique, recours judiciaire, manifestations, grèves, référendum, élections… ont été épuisés ou empêchés ?

La Constitution de 1793 va bien plus loin, en qualifiant l’insurrection de DROIT le plus sacré, mais aussi de DEVOIR le plus indispensable.

Autrement dit, se dispenser de remplir ce devoir, c’est pour le peuple un suicide, une abdication de sa souveraineté, l’équivalent du régicide dans l’Ancien régime.

Or c’est précisément ce que l’imposture démocratique qu’est la représentativité nationale quand elle s’écarte de sa mission de gouverner AU NOM du peuple et POUR le peuple tend à préserver en s’arrogeant le droit de gouverner le peuple selon son propre libre arbitre, en prorogeant un rapport de forces dirigé CONTRE le peuple, pour servir ses propres intérêts, ou ceux d’une caste qui lui garantit les moyens d’exercer son pouvoir arbitraire.

En d’autres termes, cela s’appelle une dictature par procuration.

« Pour le peuple ou une portion du peuple » : face à des circonstances exceptionnelles qui appellent des réponses exceptionnelles, comme l’oppression du peuple par son gouvernement qui en viole les droits, l’ultime recours DEMOCRATIQUE pour sauver la République, ce n’est pas l’abdication au nom de la peur du chaos, mais l’INSURRECTION au nom du devoir de résistance à un ordre autoritaire ou totalitaire représenté par un pouvoir sacrilège.

On ne peut être plus explicite.

Conçu dans une période de troubles exceptionnels pour sauver une Révolution en péril, ce texte nous interpelle aujourd’hui. Car s’insurger, comme le font les black bocs en s’en prenant physiquement à l’autorité représentée par les forces de l’ordre, c’est selon une interprétation qu’on présente comme unanime, commettre une transgression, un crime.

C’est en tout cas ce que cherchent obstinément à nous faire croire les ventriloques du pouvoir à longueur de reportages sur les nuits d’émeutes sur les chaînes télé. Avec cette idée présentée comme une évidence que le recours à la violence serait en démocratie illégal et illégitime par essence. Pas question d’en discuter.

Mais quelle violence au juste ? Commise par qui ? Au nom de quoi ? Dans quelle situation ? Et surtout pour répondre à quelles autres violences ?

Violence d’Etat, prétendument légale celle-là, commise par un pouvoir désavoué mais prétendument légitime.

Violences sociales, économiques, violences faites à l’identité de la nation, à la mémoire d’un peuple qui se délitent, dont on accélère volontairement la décomposition.

Violences répressives ou coercitives, quand on limite ou suspend des libertés constitutionnelles les plus élémentaires, comme la liberté d’expression, de se réunir, la liberté de manifester, la liberté de se faire soigner, d’élever ses enfants.

Violences policières, quand le pouvoir outrepasse ses droits, brise le contrat social, dévoie sa légitime, lorsqu’il utilise sa police pour se protéger, réprimer toute opposition, et non pour maintenir l’ordre républicain ou protéger les citoyens.

Que faire alors quand est perverti à ce point le principe de la violence légitime indissociable du principe d’Etat de droit ? Un principe fondé sur la délégation de la violence des individus à l’Etat afin de les protéger. Qui veut que l’Etat dispose de la force publique et peut recourir à la violence, mais uniquement dans pour maintenir l’ordre, garantir la sécurité des biens et des citoyens, la paix sociale et l’unité de la nation.

S’agissant du pouvoir en place, cette dénaturation du principe de violence légitime, comme des autres principes démocratiques, suscite de vastes débats. Qui hélas ne s’expriment pas ou peu dans la sphère contingentée des médias officiels, des débats parlementaires, et même des recours en justice intentés par des citoyens lésés par l’Etat, souvent déboutés de leur plainte par une Justice partiale et corrompue.

Alors cette violence refoulée prend parfois la forme d’une révolte d’une partie du peuple. Que le pouvoir tente de réprimer par la force, de disqualifier aux yeux de l’opinion en jouant avec ses peurs. Peur du désordre, du chaos, de l’anarchie, de la « guerre civile », des « factions », des « révolutionnaires », des « extrêmes », auxquels sont assimilés ceux qui contestent de façon trop vive l’ordre établi sur le mode de l’affrontement dans la rue.

Dans un pays comme le nôtre qui a connu beaucoup d’heures sombres et dramatiques, il est facile de jouer avec les références de l’Histoire, récentes ou plus éloignées, pour manipuler le peuple. En lui faisant croire que la République, c’est le pouvoir. Que le pouvoir, c’est l’ordre. Et que le seul ordre possible, c’est l’ordre établi.

Moi ou le chaos : Macron comme d’autres avant lui joue ce chantage populiste, en soufflant à l’occasion sur les braises pour apparaître indispensable.

Plus délicate est la tâche d’un pouvoir autoritaire quand il cesse d’être un recours, et apparaît aux yeux du peuple comme l’oppresseur.

Et surtout quand son obstination à faire adopter une réforme rejetée par 93% des actifs confine au mépris du peuple sinon au défi : gouverner le peuple, mais sans le peuple, contre ses représentants et contre le peuple.

La tentation insurrectionnelle resurgit alors comme un ultime recours, perçu confusément comme transgressif et légitime à la fois.

Certains voudraient faire de l’insurrection – ou de la Révolution – une essence. Ils tentent de faire croire que leur engagement pour abattre un ordre tyrannique relève d’une mission héroïque, que cette mission émancipatrice est leur seule raison d’être, une cause juste, la seule issue possible, face à un ordre oppresseur qu’il faut détruire. Ils se drapent dans des justifications pseudos éthiques au nom d’une logique révolutionnaire de type marxiste pour précipiter l’Histoire.

Mais la plupart de ceux qui descendent dans la rue, déterminés à rompre les digues de la bienséance politique, morale ou sociale, ne sont pas des fanatiques. Simplement des citoyens en colère, parce que plus vulnérables que d’autres. Ou plus jeunes, et donc affranchis des limites communes qui s’imposent aux citoyens installés, davantage enclins à respecter les règles du jeu social.

S’insurger, c’est donc briser un premier tabou, qui assimile les usages dits démocratiques à ceux conformes à l’ordre établi. C’est-à-dire à une conception « bourgeoise » ou élitaire de la démocratie, qui préfère confier les rênes du pouvoir émanant du peuple à une élite, et laisser ce peuple à distance des enjeux de pouvoir.

Surtout quand ce peuple est tenté de faire valoir son hostilité à des mesures qu’il perçoit comme injustes, contraires au contrat social, mais présentées comme indispensables pour préserver l’intérêt général ou poursuivre le bien commun. Buts qui sont la raison d’être de l’Etat de droit.

Dans ce cas, de telles mesures ne sont plus seulement illégitimes, elles sont aussi illégales. Et même antidémocratiques. Quand bien même tel artifice législatif ou telle institution les déclarerait conformes aux grands principes et à la Constitution.


Qu’une portion du peuple se lève pour faire justice

Des sociologues ont étudié les mouvements insurrectionnels qui se sont produits dans le monde au cours des dernières décennies. Notamment cette vague d’émeutes et de troubles sociaux qui ont enflammé 17 pays en 2019, dont la France avec les Gilets jaunes. Et ce jusqu’à l’apparition du Covid.

Parmi les conclusions qu’ils en ont tirées, ils ont mis en lumière un fait intéressant à propos du pouvoir de cette « foule » que semble tant redouter le mari de Brigitte terré dans son Palais de l’Elysée.

Pour faire tomber le pouvoir établi ou un régime impopulaire, il suffit que 3% de la population d’un pays descende dans la rue pendant un temps suffisant. Et ce pouvoir est sûr de tomber.

L’écrasante majorité restante se contente de soutenir le mouvement sans y participer, de laisser faire, ou de s’y opposer sans entrer dans le rapport de forces.

Dans les semaines qui ont précédé le vote prévu au Parlement sur le projet de loi de réforme des retraites, ce sont 3 à 3,5 millions de Français qui sont allés manifester à l’appel des syndicats pour dire NON à cette mesure illégale, inutile, injuste et désavouée par les ¾ de l’opinion.

Un projet que le pouvoir défend avec obstination, devenu le symbole de six années de méthodes de gouvernement cyniques, brutales et arbitraires. Une politique conduite souvent contre le peuple, et non dans son intérêt ou celui du pays, comme nos dirigeants le martèlent. Une politique et des méthodes dont une écrasante majorité aujourd’hui ne veut plus. Et qui plus encore que du rejet, alimentent une véritable haine des Français contre Emmanuel Macron, sa caste et tout ce qu’ils représentent.

Depuis que Macron s’est vu offrir en 2017 une parodie de sacre républicain célébré devant le Palais des rois de France, à la faveur d’élections truquées, grâce à la générosité de ses mentors qui ont acheté les médias, corrompu les institutions, les corps constitués, la Justice, disqualifié les candidats favoris, divisé les autres, détruit les partis de gouvernement, court-circuité le débat, manipulé l’opinion, mis en place un système de fraude institutionnelle, ce pouvoir ne s’est illustré que par une succession de trahisons et de désaveux successifs des principes mêmes de notre démocratie. Laquelle n’était déjà plus depuis longtemps qu’une simple mascarade auxquels tous feignent de se prêter.

Et puis il y a eu en 2018 cette répression brutale du mouvement des Gilets jaunes. Des violences policières que l’on n’avait vues qu’en temps de guerre civile. Ces milliards obscènes finalement jetés pour acheter la paix sociale, dédommager les morts, les bras et les yeux arrachés.

Et puis il y a eu dans la foulée cette répression farouche de la fronde populaire contre le projet de réforme des retraites en 2019. Avec ces mamies, ces infirmières, ces magistrats, ces pompiers tabassés au sol par la Gestapo d’un roitelet d’opérette, qui méprise ouvertement les Gaulois réfractaires et ceux qui ne sont rien.

Le Grand Sacrifice

Il y a eu enfin cette « guerre » providentielle déclarée en mars 2020 contre un virus qui a fait moins de victimes qu’une grippe saisonnière. Avec cette politique sanitaire insensée, pilotée simultanément dans 65 pays par McKinsey, véritable Etat dans l’Etat qui avait créé En Marche, et marketé le triomphe du prodige des médias en 2017. Outre les centaines de milliards de dollars récoltés par les labos mécènes du pouvoir et leurs actionnaires comme BlackRock, cette mascarade sanitaire et sécuritaire aura permis de figer net la grogne des inutiles sous un glacis répressif.

Le monde d’après est entré par effraction dans nos vies comme un rituel macabre, une Grande Terreur. Sur fond de schrizophrénisation des esprits alimentée par une surenchère d’injonctions paradoxales, d’humiliations, de culpabilisations, le gel des libertés, l’interdiction de parler, de bouger, de respirer, et surtout de réfléchir.

Comme au temps des révolutions sanglantes pour mettre à bas l’ordre ancien, on fit place nette pour le Great Reset du gourou des Young global leaders comme Macron, le néonazi Klaus Schwab : destruction de l’initiative individuelle, du petit commerce, des koulaks et des kolkhozes, au profit des multinationales et des banques américaines.

On mit en place un système de surveillance étatique et numérique, dont n’aurait jamais pu rêver la police stalinienne. Inquisition des pensées, instauration du crime d’opinion, persécution des dissidents, création d’un délit de complotisme, avec déchéance des droits civiques, notamment pour les parents déclarés coupables de « dérive sectaire », certains déchus leurs droits parentaux pour avoir critiqué les mesures sanitaires devant leurs enfants.

On multiplia les entraves à la liberté de la presse pour les médias indépendants. On encouragea la chasse aux sorcières et la mise à mort professionnelle pour les scientifiques qui osaient braver la doxa. Les plus gênants, comme le Professeur Bernard Fourtillan, furent arrêtés et internés sans motif.

On mit en place des moyens coercitifs et une surveillance policière dignes d’une dictature totalitaire pour surveiller les citoyens, empêcher les rassemblements, interdire les manifestations, forcer tout le monde à porter en permanence un masque humiliant et inutile, symbole de soumission et d’esclavage. On se mit à ficher les humains comme du bétail. On les força petits et grands à se faire injecter des substances toxiques, inconnues, destructrices pour leur immunité. On mit au ban les contrevenants en leur pourrissant la vie. On exclut des hôpitaux des soignants réfractaires en les montrant du doigt comme des criminels, après les avoir fait applaudir par les moutons bêlants à leurs balcons.

Des dizaines de milliers d’enfants, d’adolescents, de jeunes adultes, de vieux, de malades sont morts depuis trois ans. Parce qu’on leur a refusé des traitements efficaces contre une maladie dont on savait guérir les symptômes. Parce qu’on les a refoulés à l’entrée des hôpitaux publics dont avait préalablement organisé la faillite, la désorganisation et l’engorgement. En forçant les urgentistes à effectuer un tri comme on choisit les bœufs pour l’abattoir.

Parce qu’on a discrètement euthanasié les vieux confinés trois mois dans leur EHPAD. Sans information préalable, sans consentement éclairé, parfois sans test préalable ni présence d’un médecin pour administrer la mort. Et surtout sans prévenir leurs familles, ni leur permettre de dire adieu à proche. Pire encore, on a brûlé les corps par souci prophylactique, et pour ôter toute trace de ce génocide.

Incroyable mais vrai, comme l’attestent les milliers de témoignages et de plaintes contre l’Etat.

Que dire enfin de ces dizaines de milliers de jeunes, victimes de morts subites inexpliquées quelques heures ou semaines après s’être fait « vacciner ». Juste pour pouvoir retourner à la gym ou aller boire une bière en terrasse ? Que dire de ces pompiers, soldats, policiers d’à peine vingt ans, en parfaite santé, de ces sportifs de haut niveau terrassés par une crise cardiaque ou un AVC sur la pelouse du stade en plein match ?

Qui va aller demander des comptes à ces saloperies qui les ont condamnés à mort, parce que l’odeur de leur sang agrée les dieux autoproclamés qu’ils servent ?

L’abomination la plus extrême de ces monstres coupables d’authentiques crimes contre l’humanité, comme Macron, Véran, Philippe, Castex, Buzyn, Delfraissy et autres, c’est d’avoir pris soin de s’autoamnistier collectivement avant de perpétrer ces crimes. Qu’il s’agisse des faux vaccins, des erreurs médicales, des effets secondaires, des fautes commises par les décideurs à chaque échelon, ou des propagateurs de fake news officielles…

Ce n’est pas la Justice, corrompue jusqu’à l’os de Paris à Helsinki, qui ira maintenant les condamner. Malgré les dizaines de milliers de plaintes déposées en France depuis trois ans par des familles de victimes, des médecins, des infirmières, des soignants, des directeurs d’EHPAD, des associations de juristes, des journalistes convoqués à cette ordalie funèbre.

Ce ne sont pas les parlementaires, eux aussi corrompus, réduits à jouer la simagrée d’un débat démocratique écrit d’avance, qui oseront mettre en œuvre l’Article 68 de la Constitution pour voter la destitution d’un tyran coupable de haute trahison.

Ce n’est hélas pas non plus l’armée qui pourra servir de rempart à la démocratie, rétablir l’ordre face au danger de dislocation et de guerre civile. Comme l’avait évoqué une tribune d’officiers en 2021.

Son devoir eût été pourtant d’utiliser la force au nom de l’intérêt supérieur de la nation, et de déposer un Président parjure qui a trahi le peuple et nos institutions, qui a vendu la France à des intérêts privés étrangers comme BlackRock ou ces banquiers qui lui dictent depuis plus de dix ans la politique de la France. L’armée aurait pu rétablir une République kidnappée par cette caste pressée de détruire les Etats-nations, de voler leur souveraineté aux peuples, de démembrer le corps social, de le désunir et de l’affaiblir de l’intérieur pour précipiter l’avènement de cette gouvernance mondiale déjà bien en place, qui est l’aboutissement de sa stratégie et son obsession depuis deux siècles.

Cette armée française pourtant riche d’hommes intègres et respectés, fidèles à leur mission, aux grands principes, à l’esprit du fondateur de notre République, comme le général Pierre de Villiers, est hélas dépassée par les enjeux qui pèsent sur elle, dictent ses orientations et ses moyens, comme toutes les armées du monde occidental. Consciente que son intervention pourrait la discréditer et nuire à la France, elle préfère s rester en retrait et prévenir le pire, sans intervenir directement dans le destin de la France.

Revenir sur cette Histoire récente qu’on voudrait un peu vite nous faire oublier, oser voir en face les zones d’ombres, les crimes d’Etat, permet de relativiser l’enjeu de cette réforme des retraites. Qui n’est somme toute rien d’autre que la nième réédition d’un scénario maintes fois rejoué depuis 40 ans par les gouvernements successifs. Depuis le tournant néolibéral de la rigueur adopté en 1983 par François Mitterrand pour acclimater l’économie, les finances et le budget de la France aux critères de Bruxelles. Et donc du nouvel ordre financier mondial.

Notamment ce fameux système social français, que paraît-il le monde nous envie.

Quand on voit le combat homérique qu’a dû mener Barack Obama pour faire adopter sa réforme de santé de l’Obamacare aux Etats-Unis, et comment ce projet qualifié de communiste par l’opposition républicaine fut démantelé dès que l’hôte de la Maison Blanche eut tourné les talons, on comprend qu’après l’offensive menée sous Nicolas Sarkozy par Malakoff-Médéric et son délégué général Guillaume Sarkozy, frère du Président, pour imposer un système de retraite par capitalisation favorable aux fonds de pension américains à la place du système français par répartition hérité de la Libération, l’adoption de cette réforme des retraites n’est qu’une formalité, secondaire mais non négociable, pour les stratèges de BlackRock qui l’ont soufflée à leur télégraphiste de l’Elysée.

Quand on sait que Larry Fink, CEO de BlackRock, a assisté au Conseil des ministres en 2019 sur la question des retraites, il y a des questions à se poser.

Depuis, les institutions de la République ont été saccagées comme jamais, avec un souci, maniaque au début, bâclé aujourd’hui, d’en préserver les apparences.

Comment expliquer qu’une révolte unanime ne se soit pas déchaînée en 2020 lors de l’instauration de cet état d’urgence sanitaire ?Et plus encore, au moment de sa prolongation, arrachée en procédure d’urgence au Parlement. Et lors de son renforcement par des couvre-feux insensés, ou ces autorisations de sortie autoadministrées, cette décision transgressive, illégale et liberticide d’imposer la vaccination obligatoire, le pass sanitaire, puis le pass vaccinal.

Comment avons-nous pu laisser sacrifier nos enfants sur l’autel du Mammon mondialiste ? Bâillonnés huit heures d’affilée sans pouvoir respirer. Soumis à des sévices physiques et psychologiques par un corps professoral aux ordres, contaminés sous leur masque par leurs propres germes, en état de sous-oxygénation. Isolés dans des boîtes en plastique, interdits de jouer, de parler, de sortir, d’aller pisser. Culpabilisés à l’idée de « tuer papy et mamie », ne pouvant les approcher que derrière une vitre, comme au parloir d’une prison. Ces grands-parents ostracisés, privés d’affection -certains en sont morts – sommés de rester à la cuisine le soir de Noël. Toute une génération de gamins traumatisés à vie, selon les pédiatres.

Il y a bien eu ici ou là quelques appels à la désobéissance civile. Un concept honorable mais un peu vain.

Mais jamais des millions de citoyens dans la rue pour dire STOP à ce massacre. L’écrasante majorité des Français sont sagement restés chez eux, devant leur poste, terrifiés. Ceux qui ont osé braver l’omerta et les mesures insanitaires, sortir sans masque, approcher leurs congénères à moins d’un mètre de distance, s’aventurer seul en forêt, courir sur une plage déserte, se rouler une pelle en public, se virent immédiatement rappelés à l’ordre. Manu militari.

On a même remis au goût du jour une veille coutume française très en vogue durant l’Occupation : la délation. Dénoncer un « complotiste » est devenu un geste exemplaire et courageux. Comme balancer une famille de « Youpins » sous Pétain : un gage de patriotisme, de civisme, et l’assurance d’être bien vu des autorités.

Comme dans l’épisode d’Astérix La Zizanie, chaque village d’irréductibles gaulois, contaminé par les mensonges sournois d’un petit pervers intrigant au service de César, s’est mis à suspecter son voisin, à nuire à ceux déclarés non-conformes. La division a remplacé l’union sacrée contre l’occupant. La haine a remplacé la camaraderie. La fête et les banquets ont été consignés. Les valeureux Gaulois ont fini comme des prisonniers, séparés, bâillonnés, ligotés, réduits à l’immobilité et au silence.


L’état d’urgence ou comment en finir légalement avec la démocratie

Etat d’impuissance plutôt ! Le peuple le plus rebelle du monde réduit à la soumission volontaire. Le coq aphone tremblant comme une cocotte, sans oser risquer un bec hors du poulailler.

Rappelons qu’avant 2020, ce concept d’état d’urgence sanitairen’existait dans aucun texte de loi, français, européen ou international. Il fut d’ailleurs vivement critiqué par les constitutionnalistes.

En toute objectivité, il fut inventé par une sorte de Comité de salut public autoproclamé, en violation flagrante de la Constitution. Un huis clos composé de membres restreints du gouvernement, et d’un pseudo Conseil scientifique sans légitimité, désigné par Macron, bafouant l’éthique médicale et le consensus scientifique, composé de membres peu qualifiés mais bardés de conflits d’intérêts.

L’état d’urgence n’avait qu’un seul but : détourner les institutions pour justifier une authentique dictature sanitaire préservant les apparences de la légalité démocratique. Avec une rhétorique dramatique destinée à subjuguer l’opinion et pirater les institutions.

Une mesure injustifiée pour mener une « guerre » contre un virus et protéger les citoyens contre une infection bénigne.

L’état d’urgence est prévu par la Constitution pour répondre à des circonstances exceptionnelles qui mettent en danger la sécurité du pays ou l’intégrité de la nation. Comme une grave émeute, une guerre civile, une menace contre le territoire national. Les deux seules fois où le général de Gaulle y a eu recours, c’est pendant la guerre d’Algérie et en mai 68.

Les pleins pouvoirs donnés au Président, plus un Conseil de défense opaque qui pendant deux ans a pris des décisions à huis en secret sur tous les sujets importants, court-circuitant le Conseil des ministres et le Parlement, et sans jamais rendre compte au Parlement, aux médias ou à la Justice. Si l’on ajoute la subordination par l’exécutif des pouvoirs législatif, judiciaire, médiatique, médical et administratif, en français cela s’appelle une dictature sacrément musclée. Et c’est ce que nous avons subi pendant deux ans, au prétexte de préserver notre santé et notre sécurité.


Crimes de la Collaboration et mythes de la Résistance

Et vous, vous étiez de quel côté entre 2020 et 2021 ? Du côté du pouvoir, ou des parias ? Du côté des Christophe Barbier, qui trépignait en exigeant que l’Etat dépêchât l’armée pour pénétrer de force dans les maisons et vacciner tout le monde, comme au Mexique ? Comme ceux qui voulaient « emmerder les non-vaccinés », déclarés non-citoyens par un Président garant supposé de l’unité de la nation ?

Ou derrière le Professeur Perronne, et tous ces authentiques médecins qui n’ont jamais renié leur serment d’Hippocrate ? Ces vrais experts qui ne courent pas après les chèques de Pfizer ou sur les plateaux de France 2, mais qui dès le début ont hurlé à l’imposture, au risque de perdre leur boulot, leur honneur, leur liberté, et parfois leur vie.

Comme après les heures sombres de l’Occupation, où la très grande majorité des Français se terraient chez eux en attendant des jours meilleurs, et pour certains traficotaient avec les Schleux, après le traumatisme du Covid la France a vécu une période d’amnistie-amnésie qui n’est pas tout à fait achevée. Et qui laissera encore longtemps des séquelles dans les mémoires.

Mais même si la France de Macron est la lanterne rouge de l’Europe pour ce qui est de faire la lumière sur les crimes des années Covid, même si les procès ici sont davantage étouffés qu’ailleurs (notamment aux Etats-Unis), même si les médias mainstream tiennent encore leur rôle de chiens de garde du pouvoir et continuent de servir la soupe aux fake news, même si l’opinion demeure confuse et perplexe parce qu’elle se sent coupable d’avoir collaboré, gageons que d’ici deux ans tout le monde sera complotiste. Comme tout le monde était résistant le soir du 8 mai 1945.

Le reflux des vagues de plus en plus vagues de variants avait permis la levée opportune des mesures sanitaires les plus restrictives et impopulaires, à six mois des présidentielles. Ce qui permit à la marionnette de Davos de rempiler pour un second mandat.

Depuis, le Covid a été remplacé par d’autres obsessions planifiées, indispensables pour maintenir la plèbe en état de tétanie. 3e guerre mondiale, flambée des prix de l’énergie, hyperinflation… Avec juste une embellie avant la réforme des retraites avec cette Coupe du Monde chez nos amis islamistes de Doha. Et un chapelet de faits divers hebdomadaires pour bien plomber l’ambiance.


Le refoulement et la dictature

Cette nouvelle flambée de violences à laquelle nous assistons suite au débat parlementaire escamoté et l’adoption au forceps de la réforme des retraites agit comme le point focal de cristallisation des ressentiments, des frustrations, des non-dits accumulés pendant six ans de Présidence Macron. Voire plus si l’on remonte aux crises sociales sur fond de crises économiques des décennies 1980 et suivantes.

C’est justement parce que le procès du Covid n’a jamais eu lieu, bien plus encore que le procès facile des répressions policières (surtout pour les gardiens de la morale LFI et consorts), parce que ce sujet a été soigneusement escamoté au cours de la campagne de 2022, que tous les candidats validés par le système, de Poutou à Zemmour, ont marchandé leur ticket électoral contre la promesse de ne pas aborder le sujet, que cette omerta nationale est en train d’exploser derrière le prétexte d’un projet impopulaire. Un projet qui symbolise et résume le meurtre du peuple perpétré par un caste et ses marionnettes dans une parodie de démocratie.

La crise du Covid, apothéose d’une dictature qui ne dit pas son nom, dont l’enjeu dépasse de très loin les gesticulations hexagonales, est comme le meurtre fondateur des sociétés primitives. Comme le cadavre puant du sacrifice antique, cent fois rejoué, mimé, singé, sacralisé mais toujours tu.

Les victimes directes ou indirectes du Covid, et tous ces crimes dont nous sommes tous coresponsables par notre acquiescement et notre silence, sont comme le retour du refoulé qui empuantit la mémoire collective. Il taraude la conscience nationale plus sûrement que le remords qui pèse sur l’âme des violeurs d’enfants après avoir enterré la dépouille de leurs victimes. Et plus ce souvenir nous hante, plus nous nous sentons coupables, et plus nous tentons de le refouler davantage.

La jeunesse est moins sujette à la mauvaise conscience, parce qu’elle est la première victime de ce génocide et qu’elle appartient à une génération sacrifiée. Elle n’a donc aucun scrupule à descendre dans la rue pour tout brûler et tout casser.

Mais qu’on ne se cache pas derrière des ratiocinations politiques : ce ne sont pas les black blocs qui risquent de flanquer la France par terre en criant « Révolution ! ». Ce sont nos propres enfants qui se sentent trahis, vendus, abandonnés. Et qui viennent réclamer des comptes à leurs parents, autant qu’au pouvoir en place pour lequel ils n’ont pour la plupart jamais voté.

C’est cela qui effraie les braves gens. Pas quelques poubelles qui brûlent. Pas quelques vitres cassées. Ni quelques flics qui s’en sont pris une dans une manif. Sur ce sujet, les compteurs affolés depuis les Gilets jaunes laissent un sérieux avantage aux brutes de Macron, en termes de coups et blessures décochés pour protéger une dictature.

Quand on a compris cela, on comprend que tous les facteurs sont réunis pour qu’un scénario insurrectionnel d’une envergure rare éclate en France. Et que le petit poudré de l’Elysée, qui concentre la plus puissante impopularité suscitée par un Président de la République sous la Ve, va devoir d’une façon ou d’une autre payer pour tout ce qui lui et ses prédécesseurs ont fait subir au peuple depuis des décennies.

Non pas au nom d’une idéologie, non pas par esprit cupide ou pour satisfaire son ambition personnelle, mais par entêtement à faire le jeu d’un pouvoir qui l’a adoubé, se sert de lui, l’acclame et le soutient tant qu’il sert ses intérêts. Mais qui l’a déjà lâché et s’apprête à le livrer comme un bouc émissaire expiatoire pour calmer l’ire vengeresse de la plèbe.

Le Grand Soir, la Révolution, la VIe République, tous ces gros mots ne sont que des arguties rhétoriques pour justifier un processus implacable, et pour l’essentiel inconscient, digne d’un film de Wajda.

Quelles seraient les alternatives, les contre-pouvoirs, les organisations qui pourraient récupérer la colère montante sous une forme encore acceptable, et nous épargner tribunaux populaires et guillotines ? Quitte à déplacer le combat sur un autre terrain, à tenter de mobiliser les plus frileux ou se limiter à des sabotages ciblés.

Il est assez troublant que des groupes d’activistes antisystèmes comme les Anonymous, d’habitude si prompts à lancer des cyberattaques furtives contre des cibles bien identifiées, symboles de la corruption étatique, ou des dictatures officielles comme la Chine, se soient si peu illustrés durant la crise du Covid. Ces Robins des bois du cybermonde, experts en virus explosifs, se seraient-ils laissé vaincre par un vulgaire rhume ?

Comme on n’a jamais entendu ces ONG politiquement correctes spécialisées dans la lutte anti-corruption dénoncer ces champions du monde toutes catégories que sont Pfizer-Moderna, BlackRock-Rothschild, la Fondation Bill Gates, l’OMS ou la Commission Européenne.

L’une d’entre elles, très présente en France à l’époque des Nuits debout, est subitement devenue aphone dès que Macron a été élu. Il est vrai que Transparency International, qui s’exporte avec succès dans les démocraties occidentales, a été créée aux Etats-Unis il y a vingt ans par d’anciens salariés de la World Bank. Et qu’elle préfère aujourd’hui se scandaliser sur la toile d’être évincée de Russie par le Kremlin.

Quant à ces antifas et autres révolutionnaires en toc de l’ultragauche qui cèdent à « l’ultraviolence », comme disent les médias après une soirée de manifs sauvages dans Paris, parce qu’ils ont brûlé une poubelle, saccagé un McDo ou cogné sur flic surarmé, ils feraient bien d’avoir un peu plus de jugeotte et de choisir mieux leurs cibles.

Plutôt que de détruire un kiosque à journaux, ou mettre le feu à l’entrée de la Mairie de Bordeaux, ces chevaliers noirs de l’anticapitalisme devraient plutôt s’en prendre au siège de la Banque Rothschild, de BlackRock, de McKinsey France. Ou carrément aller chercher comme il le demande l’imposteur de l’Elysée qui nous nargue depuis l’étranger. Plutôt que de pourrir la vie aux petits commerçants et habitants des quartiers en flammes qui doivent bosser le lendemain.


Du déni au rêve, fuir le réel, fuir la vie

Face à ceux qui collaborent par ignorance, par bêtise, par intérêt ou par cynisme, face à ceux qui courbent le dos en ravalant leur colère, face à ceux qui s’insurgent en relevant la tête et en dressant le poing, il y aussi ceux, plus dangereux encore, qui s’insurgent en rêvant.

Ces idéalistes, ces doux baltringues, ces benêts schizophrènes qui nous appellent à chanter le « Nouveau monde » en faisant abstraction de l’ancien, qui prônent la non-violence ou l’amour universel, y compris envers nos ennemis, en invoquant tantôt Jésus, Gandhi, Martin Luther King, les aliens ou Vishnou.

Ces pacifistes au QI d’huître abrutis de CBD et de fleurs de Bach n’ont rien compris aux paroles des maîtres spirituels auxquels ils croient se référer. Ils les résument à une guimauve flasque et délétère pour justifier leur propre abdication. Ils se projettent dans un monde imaginaire, une dimension qui n’existe pas, en faisant l’économie du discernement, du réel, de la souffrance, du vrai combat spirituel.

Ceux-là sont les alliés implicites de leurs bourreaux, auxquels ils donnent des arguments new age pour ignorer leurs crimes. Car renoncer à accepter la colère, la violence inhérente à la vie, le rapport de forces, la confrontation des egos, des désirs et des excès, le goût du pouvoir, la part obscure et inachevée de notre humanité, ce n’est pas l’aimer, c’est au contraire la nier. Ce n’est pas servir l’humain, c’est lui ôter tout pouvoir créateur, pour l’enchaîner à des aliénations et des mirages.

C’est la politique des faibles, des faux, de l’homme du ressentiment nietzschéen, travesti en prêtre de la morale ascétique, ou en VRP des valeurs pastiches.

On peut accepter la réalité de la violence sans l’alimenter par esprit de haine. On peut accepter qu’une part de cette violence passe par nous, sans s’identifier à elle, en faire le but de toute action politique ou un principe nihiliste.

Il n’est pas étonnant qu’après avoir corrompu par l’argent et subverti de l’intérieur toutes les grandes institutions religieuses du monde, la Caste fasse également la promotion des spiritualités alternatives, du New age, de tout ce qui permet de vendre du rêve aux masses écrasées, de mieux les contrôler, les neutraliser par des illusions de bonheur à la carte.

Non pas que les nouvelles formes de spiritualité qui prônent la Paix, l’Amour universel, l’Unité de l’humanité, son Eveil ou sa Libération soient mauvaises en soi. Bien au contraire. Ce qui est pernicieux, c’est leur instrumentalisation pour servir de narcotique aux foules sentimentales et égarées.

Comme le soma dans le roman dystopique Le Meilleur des mondes d’Aldous Huxley. Cette drogue administrée plusieurs fois par jour à chaque individu pour lui prodiguer un bonheur sédatif instantané et renouvelable.

Il n’est pas facile de tenir le fil entre les extrêmes. De refuser de sombrer dans le déni, la facilité, la dépression, la violence nihiliste ou l’illusion. De garder le cap, d’affronter le réel, les épreuves, en restant éveillés, debout et unis. De prendre sa part de responsabilité au lieu de s’en remettre à une Sécurité ou une Providence illusoires, en renonçant en échange à sa liberté, à son identité, ou contre une fausse promesse de lendemains qui déchantent.

L’insurrection et la violence légitime ne sont pas seulement un moyen pour continuer à exister, pour s’opposer, sinon pour mettre fin à une oppression en renversant un pouvoir illégitime.

Ce peut être aussi un moyen de créer. De faire place là où tout est encombré, contraint, bloqué. D’ouvrir l’espace pour de nouveaux possibles.

Pas forcément, comme en rêvent certains à gauche, pour en finir avec cette Ve République déclarée à bout, et instaurer une illusoire VIe République. L’outil n’est pas la fin. Mais peut-être pour revisiter cette Ve République, et la vivre autrement.

Ou bien passer à quelque chose de radicalement différent.


Penser global, agir national : redonner du sens à l’Universel

Tout sera fonction des évolutions du monde. Le piège des discours politiques et médiatiques en France, comme de presque tous nos intellectuels, c’est de regarder les choses par le petit bout de la lorgnette, avec une perspective strictement franco-française, ou à la rigueur européenne. Alors que les enjeux, comme les solutions, se dessinent à l’échelle mondiale, avec une perspective universelle, dont la mesure sont les peuples, et la perspective l’humanité.

Parce que le Pouvoir qui nous force à accepter son ordre arbitraire en renonçant à qui nous sommes est mondialiste sinon mondial. Il est présent partout, et non lié à un pays, un bloc ou une aire géographique. Il est partout en même temps et apatride. Ce pouvoir de la finance mondiale dématérialisée a déjà gagné. Il a aussi déjà perdu. Parce qu’il représente un monde en récession. Un monde qui n’en finit plus de s’écrouler. Entraînant dans sa chute des états, des institutions, des pouvoirs, des ambitions, des fortunes, des certitudes, des souffrances, des injustices, des scandales, tous attachés à l’ordre ancien.

Un autre futur que cette dystopie totalitaire qu’on nous vend comme inéluctable est déjà là. Il émerge et se réalise sous nos yeux incrédules. Ce n’est pas un autre monde utopique, puisqu’il n’y a qu’un seul monde. Il ne vient pas du Ciel, d’une autre planète où vivraient des aliens plus évolués que nous. Mais d’une dimension supérieure où tous les futurs possibles coexistent en même temps. Où des esprits bienveillants conspirent pour que nous choisissions ensemble le meilleur d’entre eux.

Ce n’est pas un illuminé qui parle ainsi, c’est Philippe Guillemant, l’un de nos plus brillants physiciens, auteur d’une théorie sur le temps[ii].

A n’en point douter, nous, la France et l’humanité tout entière, entrons dans une grande tribulation.

Cette perspective ne doit pas nous effrayer, mais au contraire nous stimuler. Nous avons été assez forts pour traverser les épreuves précédentes. Nous amorçons maintenant la dernière ligne courbe vers la lumière, dans un tunnel sombre. Celui de notre inconnaissance des merveilles qui nous attendent.

Ne nous arrêtons pas aux spectres qu’on agite au-dessus de nos têtes. Ne nous laissons pas distraire par les ombres projetées sur les murs de la caverne, ou intimider par les voix qui cherchent à nous déstabiliser, nous culpabiliser, à anéantir nos capacités d’agir et de créer.

Nous en aurons grandement besoin pour terrasser le Dragon de nos doutes, de nos lâchetés, de nos cupidités, de notre arrogance, de notre hubris de pouvoir, sur les autres, sur la vie, sur le monde.

Ceux qui vivent le Combat comme une violence sont ceux qui veulent y renoncer, se trouver des excuses, se justifier, ou se sanctifier avant l’heure.

Le scénario insurrectionnel que vit la France aujourd’hui est une métaphore miniature de ce que l’humanité traverse face aux pouvoirs qui s’empressent pour la dominer en totalité. En renonçant à toute humanité.

Un accouchement. Une délivrance. Avec son lot de contractions, de douleurs, de cris, de sang, de merde, d’impatiences et d’angoisses.


Révélation et Commencement

Et puis cet Alléluia de la Vie qui donne la vie. Une nouvelle vie, et non juste une vie de plus.

L’heure du choix est arrivée. Quel sera le plus efficace ? Et surtout lequel produira le plus de sens ? Insurrection des armes, insurrection des peuples, insurrection des idées, insurrection des sentiments, ou insurrection des consciences ?…

N’ayons pas peur. Entrons par la Porte étroite. Car c’est ici le Commencement.


[i] Michel Onfray : Théorie de la dictature. Robert Laffont, 2019

[ii] Philippe Guillemant : Le grand virage de l’humanité. Guy Trédaniel 2021

L’HEURE DE VÉRITÉ : LE PEUPLE DE FRANCE A RENDEZ-VOUS AVEC L’HISTOIRE MONDIALE !

Mis en avant

La mort de Robespierre (gravure anglaise)

« Voici l’heure, et c’est maintenant. »*

La fuite à Varennes de l’imposteur ouvre la voie à la victoire du Peuple.

Selon certaines rumeurs, Macron aurait fui dès hier soir le pays. Après le soulèvement unanime et légitime de la rue pour dire NON à son ultime trahison : ce coup d’Etat du 49.3 pour imposer au forceps sa réforme des retraites, après avoir soufflé le chaud et le froid et fait planer le suspens durant des semaines. Après des mois de feuilleton politique et médiatique. Des années si l’on considère que cette réforme fut engagée en 2019, juste après les violences policières destinées à mater la révolte des Gilets jaunes, achetés pour quelques milliards de plus, et juste avant l’état d’urgence insanitaire et la guerre imaginaire contre le Covid.

Aujourd’hui, c’est l’heure de vérité !

Pour le peuple. Pour la France. Pour le monde entier.

Soit nous nous unissons tous pour mettre définitivement KO le mondialisme, ce régime abject, cette dictature des pourris et des lobbies illustrée par cette « réforme BlackRock » que rejettent 90% d’entre nous.

Soit on baisse une fois de plus les bras. Et alors c’en sera fini de la liberté et de l’humanité.

Car ne nous y trompons pas. Je le répète depuis trois ans : comme pour la crise sanitaire, la France, pays traditionnellement le plus rebelle au monde, est un verrou, un levier, un test pour les oligarques. Si les Français plient, l’Europe suivra, et le monde à sa suite. Si la France se soulève, si elle montre l’exemple, si elle résiste et se montre prête à tout pour renverser ce pouvoir scélérat, alors le Great Reset et le Nouvel Ordre Mondial rejoindront rapidement les poubelles de l’Histoire.

L’heure est grave et cruciale. La Phase 3 du Great Reset est en train de s’engager, sans que les médias vérolés n’en soufflent mot. Après la plandémie de Covid, « fenêtre d’opportunité » pour précipiter des basculements stratégiques et accélérer l’avènement de la gouvernance mondiale.

Klaus Schwab, gourou de Macron et autres pantins mondialistes qui font semblant de gouverner les « démocraties », avait tout annoncé dans son livre paru en 2020.

Phase 1 : guerre imaginaire contre un virus fabriqué balancé sciemment à Wuhan, confinements autoritaires, inutiles et destructeurs, vaccins tueurs, outils de traçage numérique, destructions sectorielles… Phase 2 : guerre en Ukraine, Reset énergétique et climatique, pénuries déclenchées, hyperinflation, spéculation sur les denrées alimentaires… Nous entrons maintenant dans la Phase 3, la plus critique du scénario.

Avec ce crash du siècle annoncé depuis des années par les experts financiers, désormais bien amorcé aux États-Unis avec le nième relèvement du taux directeurs des banques centrales, et la faillite de 3 banques américaines ce mois-ci.

Viendra ensuite le chaos : 3e guerre mondiale et guerres civiles, provoquées partout afin de justifier la Phase 4 du plan : une répression policière mondiale, avec une accélération du contrôle numérique des populations, la suppression définitive de toutes les libertés et de la propriété privée, la concentration des populations dans des grandes villes. Et enfin la Phase 5 : l’introduction de monnaie unique numérique mondiale d’ici 2030, la mise en place d’une société totalitaire et esclavagiste, le transhumanisme et la dépopulation mondiale afin de sauver la planète et mieux gérer la flambée démographique.

Certains avaient pourtant tout compris à l’avance. Dès 2020, ils ont tenté de réveiller et d’alerter leurs concitoyens tétanisés par la mascarade covidiste. Aujourd’hui la vérité sort partout. Les esprits s’éveillent. Les peuples demandent des comptes aux criminels qui les ont trahis, abusés, ruinés, empoisonnés, qui ont tué leurs parents et leurs enfants.

Alors il est plus que temps d’aller régler son compte au petit poudré terré dans son beau Palais refait à neuf de l’Elysée, avec sa vieille, ses michetons et ses drag queens.

Puisque jamais il ne voudra démissionner, puisque l’armée a renoncé à le déposer, puisque le Parlement corrompu n’osera jamais engager l’Article 68 de la Constitution pour prononcer la destitution de cet imposteur criminel coupable de haute trahison, puisque Pinocchio préfère se débiner comme un lâche, alors faisons lui plaisir : allons le chercher ! Comme il nous provoquait à le faire il y a peu. Par les couilles, et pour lui faire subir le sort qu’il mérite.

Car même Louis XIV lâché par les siens et décapité par la Convention, même les pires dictateurs comme Néron, Hitler, Staline, Pinochet, Ceausescu, Bokassa ou Saddam Hussein, ne méritaient pas le sort que le peuple en colère doit maintenant réserver à cette lie de l’humanité drapée dans les habits de la vertu républicaine, humaniste et progressiste.

« Aux armes citoyens ! »

La première d’entre elles doit toujours rester la vérité. Et la dernière. Quels que soient les moyens que l’obstination des imposteurs à s’arroger, concentrer et conserver tous les pouvoirs en usant de terreur et de tyrannie nous pousse à utiliser, au nom du droit imprescriptible des peuples à défendre leur existence, leur identité, leur liberté, leur souveraineté, la justice, leurs droits et leur avenir.

*Evangile selon Saint-Jean 4 :23

Les enjeux cachés de la réforme des retraites et le sens d’un sursaut démocratique

Mis en avant

Les atermoiements des uns et des autres sur les conséquences négatives attendues des grèves et des manifestations contre la réforme des retraites sont de plus en plus insupportables. Elles agissent comme un écran de fumée pour masquer les vrais enjeux.

Selon les sondages d’opinion, environ 2/3 des Français sont contre cette réforme. Comme ils l’ont été contre tous les projets de réforme des retraites depuis 30 ans.

Les Français sont profondément attachés à notre modèle social, en particulier notre système de protection sociale héritier de la Libération. Ils ressentent à juste titre toute volonté de le démanteler en réduisant leurs droits (ces fameux acquis sociaux chers à la gauche) comme une injustice, une atteinte à leur dignité et à même à leur identité.

Au cours des années écoulées, les Français n’ont pas hésité à descendre dans la rue pour faire entendre leur voix face à des gouvernements déterminés à imposer ces réformes. Notamment lors des grandes grèves de l’automne 1995 contre le plan Juppé, les plus importantes depuis mai 1968. Ces grèves avaient paralysé tout le pays pendant un mois pour s’opposer au projet de loi sur la Sécurité sociale et les retraites, qui prévoyait déjà un allongement de la durée de cotisation.

A cette époque, les syndicats jouaient encore un rôle de contre-pouvoirs. Les partis d’opposition de gauche, PS en tête, étaient également en mesure de mobiliser l’opinion.

Aujourd’hui le rapport de forces est tout autre. Les syndicats ont perdu leur aura, leur ancrage sur le terrain s’est émietté, dans la fonction publique comme dans le privé. Leur pouvoir de mobilisation est réduit. Leur rôle se limite souvent à celui d’accessoire du pouvoir exécutif pour mener des « négociations » de pure forme. Comme ces Grenelle de ceci ou de cela, que le pouvoir macroniste a mis en place pour désamorcer la fronde et imposer des réformes impopulaires en mettant en scène des pseudos accords.

Quant aux partis politiques d’opposition, NUPES et RN, le moins que l’on puisse dire c’est qu’ils ne jouent absolument pas leur rôle d’opposition au Parlement, et se contentent de ferrailler sur des sujets mineurs. Cette opposition officielle voire contrôlée ne sert en définitive qu’à conforter le pouvoir en place, pourtant minoritaire dans les urnes, et frappé d’une impopularité record dans l’opinion. Quant aux Républicains, ils partagent la même approche libérale que la Machine et n’ont jamais été des opposants, depuis que l’UMP et son champion malheureux aux présidentielles de 2017 ont été laminés par la torpille Macron et de sa stratégie de siphonage des partis de gouvernement au profit du mirage En Marche !

Cette énième réforme des retraites voulue par Macron avait été opportunément mise en stand-by pour cause de Covid, suite à une opposition violente de la rue en 2019 dans le sillage des Gilets jaunes. La voici maintenant imposée aux forceps par un régime à bout de souffle, et le Président le plus impopulaire de la 5e République, qui applique son programme avec obstination, cynisme et un mépris assumé du peuple.

Aucun véritable débat sur cette réforme n’est engagé parmi les parlementaires comme dans les médias. Le pouvoir assène inlassablement les mêmes mensonges sur le caractère inéluctable et urgent de cette réforme, sur l’absence d’alternatives budgétaires pour financer les retraites des générations futures. Les médias tous acquis au pouvoir reprennent ces mantras, et ces méthodes d’ingénierie sociale en soufflant le chaud et le froid, en multipliant les messages alarmistes pour semer la peur dans l’opinion à propos des grèves et des manifestations : paralysie des transports, blocage des raffineries, pénurie et hausse des tarifs des carburants, prise en otages des salariés par une poignée de grévistes, horde de casseurs prêtes à se déverser dans les grandes villes provoquant le chaos et la mort du petit commerce : un comble au moment où l’Europe organise la destruction des commerces et des TPE en instrumentalisant l’hyperinflation et le Great Reset énergétique, selon un plan défini par le Forum économique mondial !

Le gouvernement cherche à convaincre que sa réforme est la seule possible. Et en même temps il souffle sur les braises pour attiser la fronde, diviser les Français, les exténuer, les pousser à bout et les monter les uns contre les autres en flirtant avec le scénario de la guerre civile.

Cette stratégie du chaos propre au capitalisme du désastre a déjà porté ses fruits. La réforme des retraites n’a pas seulement pour objectif de poursuivre minutieusement la destruction d’un système social dont la France fut un exemple et qui constitue un scandale pour une caste mondialiste pressée d’en finir avec les États-nations, l’Etat-Providence, la solidarité nationale, le système de retraites par répartition, et d’imposer partout la dérégulation afin de laisser aux mastodontes financiers comme BlackRock l’exclusivité de gérer nos vies. Son objectif corollaire est la division, la dislocation de la nation et sa normalisation selon les critères ultralibéraux et mondialistes.

Or un peuple occupé à se chamailler est beaucoup plus facile à contrôler : la recette est vieille comme le monde. Du pain et des jeux. Et de la baston. Pour mettre fin à la crise des Gilets jaunes, le gouvernement a aligné les chèques. Même méthode pour calmer le mécontentement populaire avec le chèque consommation, le chèque carburant, le chèque énergie, le chèque pour acheter une voiture électrique, installer des panneaux solaires sur son toit, le « chèque bois » ou le chèque en bois, on ne sait plus… Une façon obscène de distribuer les largesses de l’Etat après avoir asséché le porte-monnaie des Français et étranglé le budget des ménages.

Dans ce contexte, les Français prennent conscience qu’ils sont désormais livrés à eux-mêmes. Les politiques les courtisent en leur promettant la lune le temps des élections, mais ne mettent pas en œuvre les actions qu’il faudrait pour s’opposer au Prince en jouant le jeu démocratique. Les syndicats font encore semblant d’aboyer mais ne convainquent plus personne. Les médias ne jouent plus leur rôle traditionnel de contre-pouvoir puisqu’ils sont tous contrôlés par les mêmes milliardaires à qui profitent des crises qu’ils ont eux-mêmes déclenchées.

La démocratie n’est plus depuis longtemps qu’un triste simulacre. Seuls les plus naïfs y croient encore. Même l’armée, tentée il y trois ans de sortir de sa réserve pour remettre l’église au milieu du village en forçant Macron à démissionner pour restaurer la démocratie, semble aujourd’hui plus préoccupée par la 3e guerre mondiale contre la Russie.

Le mouvement de grève actuel et les manifestations contre la réforme des retraites ont peu de chances d’aboutir. Tout au plus serviront-t-ils à justifier une répression policière sanglante comme en 2019. La majorité des Français terrifiée par la mise en scène des émeutes, les policiers blessés ou tués par des voyous, et par les manipulations médiatiques, applaudira à ce retour de l’ordre républicain. Tous accepteront le clystère de la réforme et la mise au pas des agitateurs comme un mal nécessaire. Et rêveront encore en se croyant protégés par la pantomime cynique d’un Etat-Providence faussement préservé par ceux qui l’ont tué depuis longtemps.

Quelle alternative reste-t-il face à ce désastre ? La fuite en avant dans la violence contre un régime devenu illégitime pour avoir trahi le peuple ne peut qu’avoir des conséquences négatives. Qu’elle soit le fait du pouvoir actuel, qu’elle soit imposée par l’Union Européenne et son rouleau compresseur normatif, ou à l’échelle mondiale par une crise majeure qui précipitera l’instauration du Nouvel ordre totalitaire rêvé par les oligarques, les peuples en colère seront toujours les grands perdants de cette stratégie.

L’insurrection populaire a pourtant marqué l’Histoire de notre pays et de notre République. Depuis 1789 jusqu’à mai 1968, en passant par les barricades des Trois Glorieuses, elle a pris des formes diverses et contribué à précipiter des changements, avec des résultats qui ont parfois servi le peuple, et qui parfois l’ont desservi.

Peu de républicains convaincus en ont conscience, mais l’insurrection populaire figure parmi les piliers fondamentaux de notre démocratie. Les pères de la Révolution et de la République l’ont même inscrite en 1793 dans des textes aussi fondateurs que la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, et l’Article 35 de la première Constitution de la République. En ces temps particulièrement troublés où la Révolution était attaquée de toutes parts et où mille périls menaçaient la France, ceux qui ont posé les bases de notre démocratie ont pris soin d’inscrire dans nos grands principes le devoir pour le peuple de se soulever, y compris contre ses dirigeants, lorsque ses droits sont bafoués :

« Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l’insurrection est pour le peuple, et pour chaque portion du peuple, le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs. »

Pour radicale qu’elle puisse paraître, cette injonction faite au peuple de se lever pour défendre ses droits n’en est pas moins d’une grande sagesse. C’est un rempart contre la tentation qui traverse toutes les révolutions déclenchées au nom d’idéaux et ceux qui les mènent de s’ériger en pouvoir totalitaire. L’exemple le plus manifeste est illustré par ces « démocraties populaires » qui n’ont de démocratique et de populaire que le nom. Et qui malgré des prétentions égalitaires et émancipatrices se transforment rapidement pour les peuples qu’elles sont censées défendre en de redoutables machines d’oppression.

Loin de le contredire, l’insurrection vient au contraire conforter de principe de l’Etat de droit : C’est-à-dire d’un Etat fondé sur le Droit qui s’applique à tous, et non sur le pouvoir arbitraire d’un seul homme ou d’une caste de privilégiés. Quant Robespierre, le père de la Grande Terreur, se transforma en dictateur, il fut rapidement balayé par le tumulte qu’il avait déclenché au nom de la Révolution, même si ça n’est pas le peuple insurgé contre lui qui le renversa.

Ce principe solennel est aussi un avertissement contre le danger qui menace le peuple lorsqu’il s’en remet aveuglément à un Etat-Providence, ou à un monarque élu qu’il considère à tort comme l’homme providentiel, à qui il remet tout pouvoir et la responsabilité de son destin.

Selon la formule d’Abraham Lincoln, « la démocratie, c’est le gouvernement du peuple, par le peuple, et pour le peuple ». Reprise par de Gaulle, elle fut inscrite dans l’Article 2 de la Constitution de 1958 comme principe de la République. Selon l’esprit de notre République, le peuple est souverain. La Constitution assoit même le principe d’une République décentralisée, ce qui la rend incompatible avec l’exercice d’un pouvoir autoritaire et centralisé.

Loin de respecter ces principes, la première Présidence Macron a au contraire accentué les dérives vers un pouvoir arbitraire, autoritaire, centralisé, duplice, brutal, et qui a atteint des records de corruption. Le principe de séparation des pouvoirs, garantie de la démocratie, n’est plus aujourd’hui respecté. Puisque comme on l’a vu au cours de la crise sanitaire de 2020-2022, les droits du Parlement ont été bafoués, les textes de loi étaient adoptés sans débat en procédure d’urgence, la Justice ne remplit plus son rôle de façon indépendante et dépend largement du pouvoir exécutif. Les autres corps constitués – Conseil d’Etat, Conseil Constitutionnel – ne remplissent plus non plus leur rôle d’arbitres indépendants.

Les conflits d’intérêt et la corruption au cœur de l’Etat sont manifestes. Le Conseil Constitutionnel a ainsi rendu un avis favorable en 2021 sur une mesure aussi inégalitaire et liberticide que le pass sanitaire, défendu par Thomas Fabius, directeur de McKinsey France chargé de piloter la politique vaccinale en France comme dans 65 pays occidentaux, alors que son père Laurent Fabius préside le Conseil Constitutionnel. Beaucoup de ministres, députés et sénateurs, juges, ainsi que le propre parti du Président LREM sont corrompus par le lobby pharmaceutique. Les ministres des gouvernements Macron alignent le plus grand nombre de conflits d’intérêt sous la 5e République.

La pire des dérives aura été l’instauration de l’état d’urgence sanitaire décrétée par Macron en mars 2020. Une notion qui ne figure dans aucun texte de loi français ou international. Et qui constitue une dénaturation de l’état d’urgence prévu par la Constitution pour faire face à une situation exceptionnelle de trouble à l’ordre public menaçant l’intégrité de la nation, comme une émeute, une guerre civile, un péril majeur. La prolongation de cet état d’urgence pour mener une prétendue « guerre » contre une simple grippe fut ensuite arrachée au Parlement dans des circonstances plus que contestables. L’état d’urgence sanitaire, qui confère les pleins pouvoirs au Président, assorti de la création d’un Conseil de défense prenant des décisions à huis clos sur les sujets les plus essentiels sans en référer devant le Parlement, les médias ou la Haute Cour en cas de crimes commis, constitue un véritable coup d’Etat, une façon d’enterrer la démocratie sous une apparence de continuité légale.

La multiplication de mesures autoritaires, coercitives, liberticides, répressives, injustes et inutiles, et le plus souvent illégales, imposées dans ce contexte aux populations, comme les confinements forcés pendant plusieurs semaines, l’obligation de porter un masque inutile, de se faire injecter des substances inconnues et expérimentales non testées dont les effets secondaires s’avèrent désastreux, l’interdiction de se réunir, de se déplacer, de voyager, de se rendre dans un lieu public, un lieu de culte, constitue à elle seule un motif de destitution du Président de la République, au titre de l’Article 68 de la Constitution. Mais le Parlement se refuse aujourd’hui à engager cette procédure de destitution, au motif que celle-ci a peu de chances d’aboutir. Une bien curieuse façon d’assumer son rôle et de concevoir la démocratie.

Depuis la crise sanitaire et la réélection de Macron, d’autres thématiques ont pris le relai pour occuper les esprits. La « guerre en Ukraine », la crise énergétique, la lutte contre le réchauffement climatique et l’hyperinflation ont sagement pris le relai du Covid, alors que les révélations, les scandales, les procès se multiplient pour demander des comptes aux responsables.

Politiques et médias se repaissent des mêmes mensonges grossiers, des mêmes méthodes d’ingénierie sociale pour manipuler l’opinion et la bombarder de messages apocalyptiques. Mais dans ce climat déprimant, qui ose poser les vraies questions ? Qui se risque à décrypter les vraies causes et les vrais enjeux de ces nouveaux cataclysmes ? Quel journaliste des médias officiels a le courage de démontrer la responsabilité des Etats-Unis, de l’OTAN et de l’Union européenne dans le déclenchement de cette « guerre en Ukraine » ? Quel autre révèle la face cachée de cette farce manichéenne d’une guerre menée par le méchant Poutine contre le pauvre peuple ukrainien ? A savoir un affrontement stratégique crucial entre le camp mondialiste occidental (anglo-saxon), Etats-Unis en tête, qui mène une guerre pour la domination de l’Europe et du monde, contre un camp nationaliste favorable à une vision multipolaire du monde, et qui rassemble la Russie, la Chine, l’Inde et quelques nations africaines qui ne consentent pas à se laisser absorber dans le Nouvel ordre mondial.

La majorité des Français est bien trop occupée à tenter de survivre au milieu de ces tribulations qu’on lui impose pour chercher à en décrypter la logique. Pourtant, la réforme des retraites qu’on nous vend comme un simple réajustement comptable n’est qu’un des drames émergents causés par de vastes bouleversements produits dans le dos des peuples. Et qu’on pourrait aisément qualifier de guerre contre les peuples.

Certains ont conscience de ces enjeux, et de la trame sous-jacente qui réunit selon les mêmes collusions d’intérêts tous les soubresauts du monde. Mais leur voix minoritaire peine à se faire entendre, rejetée ou disqualifiée comme « complotiste ». Les équations simples présentées au public sous la forme « un problème, une solution » sont beaucoup plus rassurantes pour les braves gens et leur évite de se poser trop de questions.

Revenons à ce devoir sacré d’insurrection. Ce n’est nullement par hasard que l’auteur de cet Article 35 de la Constitution de 1793 a jugé utile de préciser : « l’insurrection est pour le peuple, et pour chaque portion du peuple… » En cas d’oppression, ce n’est jamais le peuple dans son ensemble qui se soulève comme un seul homme. Il est même rare qu’en des circonstances exceptionnelles une majorité du peuple décide de se mobiliser pour défendre ses droits. La plupart, comme sous l’Occupation, fait le gros dos. Le droit de grève et de manifestation sont garantis par notre Constitution, mais on y a le plus souvent recours pour défendre des revendications catégorielles. Ce droit est d’ailleurs encadré, et dans l’essentiel des cas, il ne présente par un réel danger de déstabilisation pour le pouvoir en place. En cas de désaccord majeur entre le peuple et ses gouvernants, cette crise de confiance voire de légitimité se règle dans les urnes, selon un calendrier dont le pouvoir garde la maîtrise. Quant à l’Article 68 de la Constitution qui prévoit la destitution du chef de l’Etat par la voie parlementaire, une telle procédure n’a jamais été mise en œuvre.

Pour qu’une opposition de fond entre le peuple et ses gouvernants prenne une tournure dramatique jusqu’à l’affrontement insurrectionnel, il faut des circonstances réellement exceptionnelles. La seule fois dans l’époque récente où de telles circonstances se sont présentées, c’est en mai 1968, lorsque le pouvoir du général de Gaulle a failli vaciller. Et encore, si une partie de l’opinion incarnée par une gauche aventurière ralliée aux mouvements étudiant et ouvrier entendait faire tomber le « dictateur », les élections législatives après la dissolution de l’Assemblée prononcée par de Gaulle pour mettre un terme à la crise ont largement confirmé la confiance renouvelée d’une majorité de l’opinion.

La raison principale de cette inertie du peuple à se soulever contre son chef quand il se sent trahi tient tout d’abord au fait que notre République est une République représentative. En déléguant ses pouvoirs à des représentants élus, le peuple renonce implicitement à se faire justice lui-même en sanctionnant ceux qui l’ont trahi. Aux représentants élus de jouer leur rôle en sanctionnant le cas échéant le pouvoir exécutif. Depuis 1958, l’élection du Président de la République au suffrage universel et non par le Congrès a définitivement remplacé la guillotine pour faire tomber les monarques en cas de trahison du peuple.

En outre, notre République depuis son origine repose sur des mythes. Le peuple est certes déclaré souverain, mais ce n’est pas lui qui gouverne, ce sont les ministres nommés par le Président. En outre, « le peuple » est une fiction intellectuelle. Si le « petit peuple » composé des classes inférieures – paysans, ouvriers, artisans, auxquels s’ajoutent aujourd’hui les « classes moyennes » – correspond à une réalité sociologique, les autres catégories ne partagent nécessairement avec lui les mêmes préoccupations, les mêmes aspirations, la même vision. L’unité du peuple ou de la nation n’est pas un fait acquis, c’est un contrat sans cesse renouvelé entre ceux qui le composent. Or depuis 1793, notre République, si l’on tient compte de la sociologie de ceux qui représentent le peuple ou le gouvernent, est une République bourgeoise. La grande majorité de ceux qui accèdent à des responsabilités politiques ou exercent le pouvoir dans la société sont traditionnellement issus des milieux favorisés, grande ou petite bourgeoisie. Le métier de la politique est même caractérisé par un entre soi où les responsables politiques toutes tendances confondues se connaissent, se côtoient, déjeunent ensemble, tissent des liens d’amitié ou d’intérêt, se rencontrent dans les mêmes cercles. Le Parlement où s’affrontent des opinions contradictoires est souvent un théâtre où les oppositions sont surjouées.

S’ajoute à ce constat la corruption omniprésente dont souffre la vie politique, en France comme ailleurs. Même si l’offre politique paraît diversifiée, cette diversité n’est qu’apparente et relative, compte tenu des méthodes de financement de la vie politique. Comme le souligne Agnès Bugault, historienne du Droit et auteure de plusieurs ouvrages sur la démocratie en Occident, l’essentiel du financement de la vie politique dans les pays « démocratiques » est assuré par des subventions privées. Les partis, les carrières, les campagnes électorales, les projets ne pourraient voir le jour sans ces financements provenant de fondations, de multinationales, de généreux mécènes et d’organismes privés. Les mêmes financent et donc sélectionnent les profils en fonction de leurs intérêts.

Face à cette neutralisation des oppositions politiques et à cette mainmise sur la vie politique, il n’est pas étonnant que le peuple découvre que ses représentants n’agissent plus pour défendre ses droits mais entretiennent une parodie de démocratie pour défendre les intérêts de ceux qui les ont hissés au pouvoir et dont dépend leur succès.

Il est difficile de se défaire de ses illusions. Pourtant il y a bien longtemps que le peuple n’est plus souverain, en France comme ailleurs, si tant est qu’il l’ait jamais été. Cette prise de conscience de la fracture entre les idéaux démocratiques qui fondent note République et la réalité politique de la France d’aujourd’hui est la source de bien des frustrations et de bien des drames, présents et à venir. Car le contrat social fondé sur le principe de l’Etat de droit sur lequel repose le contrat politique entre le peuple et ses gouvernants ne coïncident plus. L’Etat n’est plus le siège du pouvoir légitime fondé sur le Droit, au service du peuple et de l’intérêt général. Il est devenu l’instrument d’une caste qui s’en arroge le contrôle, en dénature l’autorité et les principes de gestion pour asservir le peuple et satisfaire ses propres intérêts. Ce n’est pas un hasard si les politiques mises en place malgré les alternances successives comme dans différents pays se ressemblent et sont établies selon les mêmes critères technocratiques et normatifs.

Au principe fondamental d’un Etat-nation qui tire son identité et sa légitimité du peuple souverain s’est substituée la réalité d’un Etat technocratique, fonctionnel, déconnecté du peuple et décentralisé, soumis aux intérêts économiques et financiers. Lesquels gouvernent indirectement et mettent en œuvre les réformes qu’ils jugent essentielles, y compris dans les domaines régaliens (force publique, politique économique, financière, budgétaire, administrative, territoriale, sociale, judiciaire, sanitaire, sécuritaire…) par l’intermédiaire de cabinets conseil comme McKinsey, infiltrés dans tous les réseaux de pouvoir et mettant en œuvre des politiques standardisées au sein de toutes les « démocraties occidentales ». Cette caste exerce aussi un contrôle sur les institutions et la vie politique par les leviers de la dette publique, du financement de la vie politique, de la corruption, et du transfert de souveraineté à des organisations supranationales comme l’Europe, également sous son contrôle.

Derrière le simulacre démocratique auquel tous les acteurs font mine de se prêter, la réalité et l’ampleur de cette mainmise du pouvoir économico-financier sur le pouvoir politique et les institutions démocratiques se révèle de façon de plus en plus fragrante. Ce qui alimente les résistances au grand « basculement » (Great Reset) annoncé par un chef d’Etat qui apparaît pour ce qu’il est : un simple intendant régional et cynique du Nouvel ordre mondial.

Dans ce contexte, cette nouvelle réforme des retraites apparaît différente des précédentes. L’opposition qu’elle suscite, au-delà des arguties strictement mécaniques sur l’équilibre et la pérennité du système, ne relèvent plus d’une logique de luttes sociales pour la préservation de droits, mais d’une lutte politique pour la préservation d’une identité commune fondée sur des principes et une souveraineté partagée.

Malgré les efforts démesurés des politiques et des médias pour limiter les débats à des calculs techniques, la réforme des retraites apparaît comme un élément qui s’ajoutent à tant d’autres qui marquent une crise de confiance fondamentale entre le peuple, ceux qui sont censés gouverner en son nom, et le modèle de gouvernement qu’il s’est choisi, à savoir la République sociale.

Par-delà la revendication légitime des Français de leur droit à bénéficier d’une retraite juste après une vie de travail, le mécontentement qui grossit chaque jour se nourrit de la conscience grandissante de l’imposture du système qui entend les soumettre.

Ajoutée à d’autres crises et frustrations, cette colère finira tôt ou tard par exploser d’une façon d’autant plus inéluctable qu’aucune alternative ne semble possible. Dès lors, le peuple n’aura pas d’autre choix que de se soumettre en totalité, ou de se plier au plus sacré des droits et au plus indispensable des devoirs.

L’insurrection serait alors l’ultime réflexe de survie avant le grand Reset numérique et transhumaniste des individus annoncé dans le plan de Klaus Schwab. La menace se précise de jour en jour avec la mise en place du portefeuille numérique au niveau mondial sous l’égide d’institutions comme l’Union européenne pressée de mettre en place son projet d’identité numérique européenne, la Banque mondiale et son projet de monnaie unique numérique, l’ONU et son Agenda 2030, et l’OMS pressée d’imposer son passeport vaccinal mondial.

Il faut comprendre que l’insurrection ne se résume pas nécessairement à un appel à la lutte armée contre un régime oppresseur ou à la guerre civile. L’insurrection est avant tout un principe de mobilisation du peuple par le peuple lui-même ou une partie du peuple pour défendre ses droits. Et son application peut prendre de multiples formes, comme la résistance passive, la désobéissance civile, le blocage ou le sabotage des moyens dont dispose l’Etat pour user de la violence légitime, violence policière mais aussi violence sociale, violence économique, violence fiscale, violence sanitaire…, l’arrestation et le jugement de responsables déclarés criminels, la conjuration de plusieurs pouvoirs alliés du peuple français ou de plusieurs peuples pour mettre fin à la mainmise d’une caste ou d’un pouvoir tyrannique sur les institutions…

Aujourd’hui le pouvoir tente de présenter le rapport de forces sous la forme d’une alternative frauduleuse entre l’anarchie et le saccage généralisé, avec des hordes de black blocs trustant les manifestations pour casser les vitrines, s’attaquer aux forces de l’ordre et semer le chaos dans une optique révolutionnaire, afin de déclencher la guerre civile et précipiter le Grand soir, et l’acceptation sans condition d’un projet de loi dont chacun a compris qu’il n’était ni nécessaire, ni urgent, ni juste, encore moins inéluctable.

Les partis de gauche sont trop heureux de rejouer le sketch de la lutte des classes en multipliant les outrances, comme Clémentine Autain de LFI qui « rêve d’une France sans milliardaires ». Et le RN est trop inquiet de se normaliser et de flatter son électorat sécuritaire, y compris parmi les syndicats de Police, pour appeler les Français à descendre dans la rue en défiant un pouvoir fragilisé. Quant aux autres partis populistes ou souverainistes, ils sont bien trop minoritaires et inaudibles pour jouer un rôle déterminant dans ce conflit.

Quand une crise politique ne peut plus trouver d’issue selon les règles institutionnelles, le rapport de forces ne peut qu’être tenté de prendre des formes radicales et exceptionnelles. Or aucune solution conforme aux principes constitutionnels n’a de chance d’aboutir dans le contexte actuel. Et l’insurrection est toujours présentée par le pouvoir et les élites comme synonyme de chaos, et surtout comme un crime contraire à la loi, tant l’oubli de ce principe démocratique a obscurcit les esprits sur la dynamique de l’équilibre des pouvoirs.

Or il y a des moments dans l’Histoire où le peuple trahi par tous doit se résoudre à prendre son destin en mains. Il n’est pas écrit que ce mouvement de révolte pour faire valoir son existence et ses droits doive nécessairement prendre une forme dramatique. Pour recouvrer sa souveraineté, le peuple doit avoir la sagesse de ne pas céder à ceux qui l’invitent à se plier, ni à ceux qui le poussent vers la guerre civile.

Ce qui vaut pour le peuple français vaut pour beaucoup de peuples du monde : c’est souvent dans les moments les plus critiques, face aux catastrophes les plus tragiques, qu’il se réveille et sait se montrer grand, uni, inventif, fort.

Nul ne peut prédire l’avenir pour les années qui viennent. Ce qui est certain, c’est que la France et le monde sont face à d’incroyables défis, comme l’humanité n’en a jamais connus. Les crises se succèdent, mais grâce à elles les esprits s’ouvrent, les consciences s’éveillent. Malgré les enjeux pusillanimes ou apocalyptiques agités par les puissants pour subjuguer et diviser, l’humanité prend conscience de son indissoluble unité, de son inaliénable dignité. C’est sur ces vérités que se fondent nos grands principes humanistes et universalistes, même s’ils ont été dévoyés.

C’est ce souci de vérité, de loyauté, de fidélité à soi et ses valeurs, ce retour à l’essentiel, à une conscience commune, aux fondements ontologiques et non idéologiques de la solidarité, qui doivent nous inspirer et nous servir d’armes pour défaire ceux qui nous abusent, nous égarent et nous dépossèdent. C’est un aggiornamento éthique et spirituel, unitaire et populaire, qui pourra remettre le peuple debout, restaurer ses droits, lui redonner une vraie souveraineté et une sacralité. Le reste suivra.

JE SUIS CHARLIE (ou pas)

Mis en avant

Qui n’a pas été saisi d’effroi face aux tueries de Charlie Hebdo et de l’Hypercasher le 7 janvier 2015 ?
Qui ne s’est pas spontanément levé pour condamner unanimement la folie djihadiste ?
Qui n’a pas immédiatement mis son sticker JE SUIS CHARLIE sur son profil Facebook pour défendre la liberté d’expression et la démocratie outragée ?
Qui ne s’est pas joint, physiquement ou en pensée, aux 4 millions de manifestants lors des marches républicaines du 11 janvier ?

Presqu’immédiatement, un cri a retentit, comme pour conjurer une surenchère de l’absurde, convoquer la vertu sur les cadavres fumants des victimes. On va vu se dresser ce rempart inquiet contre tout esprit de vengeance, contre toute tentation de division mortifère, ce slogan brandi tel un cordon sanitaire pour protéger d’innocentes victimes, ces musulmans implicitement pointés comme coupables derrière les auteurs de ces attentats odieux : PAS D’AMALGAME !

Pas question de confondre Islam et islamisme. Pas question de désigner l’Islam, a fortiori les musulmans, comme responsables ou complices de telles abominations. Quand bien même la majorité des musulmans seraient restés coupablement silencieux au lieu de dénoncer clairement ces attentats commis au nom de leur religion.

On a alors inventé un mythe : l’islamisme, ça n’est pas l’Islam. Ça n’a rien à voir avec l’Islam. Sans vouloir reconnaître que ce que l’Occident désigne depuis un peu plus d’un siècle sous le terme d’islamisme n’est rien d’autre que l’Islam lui-même dans son acception la plus honteuse, cet Islam dit radical parce que fondé sur une lecture littérale et exclusive du Coran. Et que cette composante extrême, belliqueuse, conquérante, intransigeante, violente, tantôt majoritaire, tantôt minoritaire, remonte aux origines de l’Islam dont elle se prétend la version la plus authentique.

Tant pis pour ceux qui voudraient défendre un Islam qui les arrange, déclaré compatible avec les principes démocratiques et soluble dans la laïcité républicaine. Inutile de chercher à la marginaliser, à l’ostraciser comme un ersatz obscène, de la désigner comme un monstre jailli des ténèbres, d’en faire une excroissance minoritaire, une hérésie qui n’aurait rien à voir avec la vraie religion orthodoxe de paix et d’amour que serait l’Islam. Et ce notamment pour absoudre a priori toute une communauté de toute collusion avec la Bête immonde. Le répéter comme un mantra ne fait que donner corps à une chimère, un fantasme, une illusion.

Les musulmans, eux, savent très bien que l’islamisme n’est pas apparu spontanément ni par hasard, que ça n’est pas une secte dissidente, ou juste une idéologie politique qui se servirait de la religion, mais qu’il s’inscrit au contraire dans une continuité historique et théologique avec un certain courant de l’Islam. Ils le savent d’autant mieux que c’est précisément cette frange radicale qui exerce aujourd’hui le pouvoir, politique et religieux, ou du moins le contrôle, dans à peu près tous les pays musulmans du monde. Et qu’elle est la cause de bien des drames et des violences, dont les musulmans sont les premières victimes.

Ils savent très bien que les mosquées françaises sont gangrénées par cette lèpre, parfois avec la complicité des autorités françaises. Ils savent très bien qu’une part grandissante des jeunes, sujet à la déshérence ou au dépit face à une société dans laquelle ils disent ne pas se reconnaître, sont séduits par ces sirènes islamistes qui leur redonnent une fierté, une mission, un supplément d’âme.

Pour tout esprit occidental pétri d’ouverture et de générosité, ces attentats de Charlie sont une horreur, pas tant par la singularité objective de leur barbarie – on a vu depuis la guerre d’autres attentats et d’autres massacres perpétrés sur notre sol – mais parce qu’ils prétendent venger un affront qui n’en est pas un.

En effet, jamais les caricaturistes de Charlie Hebdo n’ont eu pour intention de tourner en dérision l’Islam lui-même ou la figure du Prophète. Ce que ces caricatures dénonçaient en revanche clairement, c’est l’instrumentalisation d’une religion et de son fondateur par les terroristes. Ce que ces terroristes ont parfaitement compris, eux qui prétendent représenter l’Islam véritable.

La question du blasphème est à la fois importante et secondaire. Car oui, dans une démocratie laïque on a le droit de critiquer une religion et d’en donner une libre interprétation, qui peut heurter les croyants et être considérée par eux comme un blasphème.

C’est surtout important parce que décréter qu’une idée est blasphématoire, que son expression doit donc être interdite et son auteur puni, c’est enfermer tout discours sur la vérité dans les murailles étroites du dogme, sanctionner la raison et le libre arbitre. Or toute vérité est relative et procède du consensus, donc de la confrontation des opinions.

Or c’est précisément contre ce relativisme que l’Islam s’est élevé dès ses débuts. En exigeant de tous et en toutes circonstances une soumission absolue à la Révélation dont il se dit dépositaire. Pour les plus ouverts, cela n’empêche pas l’exercice de la Raison et même de la tolérance envers ceux qui ne se reconnaissent pas dans une même foi. Mais cette Raison doit toujours avoir pour finalité d’approfondir la connaissance de Dieu, dont la supériorité demeure incontestable.

Victor Malka, l’avocat de Charlie Hebdo lors du procès qui se déroule aujourd’hui, publie une plaidoirie dans laquelle il tente d’opposer deux visions de l’Islam : celle de l’Âge d’or ou l’Islam des Lumières, représenté par les mutazilites, et celle d’un Islam obscurantiste présent dès l’origine, représenté par le courant hanbalite et ses filiations, wahhabisme, salafisme, Frères musulmans, khomeynisme…  

Cette distinction est juste, elle correspond à une réalité historique, du moins retranscrite par les historiens musulmans ou européens de l’Islam. Elle est louable, car elle entend redonner à l’Islam jugé « authentique » ses lettres de noblesse. Mais elle est en partie fausse, car elle ne correspond pas à la réalité contemporaine. Elle ne fait qu’entretenir une nostalgie chez certains esprits pétris d’orientalisme, et un mythe pour certains musulmans qui se réfèrent à un Âge d’or plus ou moins mythique de l’Islam.

S’agissant par exemple du Royaume d’Al Andalus, point focal de dévotion chez les partisans des Lumières de l’Islam, sa description comme un Eden de culture, de civilisation, d’érudition, de raffinement et de tolérance relève essentiellement du mythe, à en croire les plus grands historiens contemporains spécialistes de l’Andalousie, comme Serafin Fanjul qui décrit les Omeyades d’Andalousie comme des êtres incultes, analphabètes et barbares, princes dont le pouvoir ne tenait qu’à la force, et l’aura aux nombreux savants, érudits, philosophes et artistes dhimmis qu’ils avaient su retenir dans leur royaume.

La référence à un Âge d’or de l’Islam sert aujourd’hui essentiellement à minimiser les horreurs produites par l’Islam contemporain, à atténuer la honte et la culpabilité qu’elles génèrent chez les musulmans de bonne foi, en laissant croire que cet âge d’or existerait depuis toujours dans les faits, alors qu’il n’existe plus aujourd’hui que dans les livres et les musées.

La vérité que les musulmans eux-mêmes et ceux qui les défendent au nom du Pas d’amalgame ! peinent à admettre, c’est que l’apogée de ce qu’on nomme la civilisation islamique marquée par des empires au rayonnement incontestable tient moins à une vertu civilisatrice qui serait propre à l’Islam, en proie à toutes les divisions et violences depuis son origine, qu’à la grande ouverture des rois et des sultans qui ont su agréger dans un modèle original de civilisation, des savoirs, des idées, des formes, des habitus empruntés à d’autres civilisations, dans un perpétuel échange, une collaboration non dénuée de compétition.

C’est d’ailleurs grâce à ce terreau polymorphe et cet ensemencement fertile, dans des empires au carrefour des idées venues du judaïsme, du christianisme oriental, du zoroastrisme, et même du bouddhisme et de l’hindouisme, qu’a pu naître la plus fine fleur mystique de l’Islam, le soufisme. Un courant considéré comme une quintessence par les lettrés, mais rejeté et persécuté par les partisans du légalisme orthodoxe comme une dangereuse hérésie.

Ce que les bonnes âmes au chevet des musulmans imprégnées de relativisme droitsdelhommiste ignorent aussi, c’est que livré à cette frange légaliste, l’Islam tout entier est entré depuis longtemps dans une profonde décadence, sinon dans un âge des Ténèbres dont il semble incapable de se relever. On pourrait faire remonter cette décadence aux tout premiers siècles de l’Islam, et à l’interdiction faite par les théologiens musulmans de toute interprétation du Coran. En fermant le verbe à l’interprétation, cette tendance condamne les esprits religieux à s’enfermer dans un dogmatisme jaloux et imperméable aux évolutions du monde, et donc à sa réalité et à son actualité.

Fermeture paranoïaque à toute sensibilité, aux joies sensuelles ou mondaines, au plaisir, à la musique, aux envolées intellectuelles ou esthétiques. Et développement parallèle d’une fascination schizophrène pour les joies d’un hypothétique paradis à venir, promis aux seuls fidèles. Ce fossé est la matrice de la perversion et de la haine viscérale entretenue envers ceux qui cultivent les joies de l’ici-bas, par ceux prétendument vertueux qui font mine d’y renoncer dans une mortification fière et ascétique, en se grisant des grâces qui leur sont réservées dans le monde futur.

L’Occident et son matérialisme hédoniste, son idéal libertaire, égalitaire, émancipateur, constituent pour ces puritains un scandale absolu. D’autant plus inacceptable qu’il impose son hégémonisme politique et idéologique sur le monde. Notamment sur les pays musulmans des anciens empires déchus, découpés, colonisés ou vassalisés.

La matrice de l’islamisme, son succès auprès des jeunes musulmans désœuvrés ne tient pas à sa doctrine, à la force de son message d’un point de vue religieux, théologique ou politique, mais au ressentiment qui l’imprègne, retourné en fierté.

C’est tout le drame de JE SUIS CHARLIE. On ne combat pas une telle idéologie avec des bons sentiments, en agitant des droits de l’homme auxquels on ne croit plus vraiment ou que la réalité dément, encore moins la liberté d’expression ou le droit au blasphème.

Quant au PAS D’AMALGAME, c’est une aubaine pour d’autres légions de l’islamisme, comme les Frères musulmans. Lesquels renoncent en théorie au djihad armé et à l’usage de la violence, pour conquérir esprits et territoires par la subversion. Elle offre même des cohortes de nouvelles recrues potentielles parmi tous ceux qui ne se reconnaissent ni dans cet Islam qui préfère les kalachnikovs à la mystique, ni dans l’hypocrisie du paradis occidental. Désormais il y a tout un éventail de possibilités licites pour s’affirmer en tant que musulman sans être assimilé à un terroriste. Ce à quoi s’applique méthodiquement et avec succès le marketing frériste.

Quant à la France, elle s’est enfermée depuis sept ans dans cette identité JE SUIS CHARLIE. C’est-à-dire dans un statut d’éternelle victime. Les attentats se sont succédés, puis les commémorations interminables. On a déclaré la guerre à Daesh. On l’a en principe gagnée. Après avoir enregistré des records de ventes d’armes grâce à ce show-room grandeur nature que fut la guerre en Irak, on a surtout renoncé à combattre les djihadistes là où ils s’étaient déplacés : au Sahel.

Ce qu’on a surtout refusé de voir, c’est qu’il ne suffisait pas de répéter sans fin JE SUIS CHARLIE pour remettre la France sur ses rails et régler son compte à l’hydre islamiste. Cette grande mise en scène fascinatoire autour du chapelet d’attentats islamistes qui ont meurtri la France, suivie d’exhortations à faire front contre l’ennemi, a surtout servi à mobiliser et manipuler les esprits. Tout comme, avec le Covid et la crise sanitaire depuis 2020, on s’est appliqué à les occuper d’une autre façon.

Une façon habile de dissimuler derrière des périls montés en épingle et un faux unanimisme de circonstance des enjeux beaucoup plus essentiels, comme le délitement total du corps social et de la nation, déchiquetées par les communautarismes, les identitarismes, l’individualisme, la peur de l’autre, la suspicion et le ressentiment mimétiques.

JE SUIS CHARLIE a donné lieu à d’innombrables avatars, chaque catastrophe ici ou là donnant lieu à une réappropriation victimaire et à une mise en scène de la compassion. Comme s’il suffisait de se déclarer solidaire du malheur d’autrui pour communier dans une même ferveur unitaire.

Il y a quelque chose de franchement pathétique et ridicule dans cette injonction à se conformer dans un exhibitionnisme compassionnel. Car plus on se déclare solidaire de victimes à l’autre bout de la planète, plus on demeure objectivement insensible à ce qui se passe en bas de chez nous. Ce conformisme imposé dans l’adhésion à des causes victimaires sert de succédané à une conscience autonome et personnelle. Et d’édulcorant à la culpabilité et à l’angoisse que son absence génère. Incapables d’être par nous-mêmes, nous déclarons JE SUIS CECI ou CELA en fonction de la fluctuation des causes en vogue à la Bourse des valeurs.

Et cette inflation de causes contribue à l’archipélisation des consciences : plus on communie de façon artificielle en reprenant ces slogans imposés, et plus on s’éloigne en vérité les uns des autres. Plus on se distancie de soi-même, de ses vraies émotions, de ses vraies convictions, de ses vraies indignations. Et plus on perd le contact avec ses vraies attachements, comme des radeaux à la dérive.

On notera que depuis le Covid plus personne ne prétend afficher JE SUIS CECI ou CELA. Soit que la répétition de la formule en a épuisé l’efficacité, soit que nous sommes tout simplement devenus incapables de nous affirmer, même de façon factice, en tant qu’être ceci ou cela. Nous sommes passés de l’être par procuration, avec une conscience patchée sur le front, à la simple survie. Survivre au Covid, à l’hécatombe vaccinale (mais il ne faut pas le dire…), à la culpabilité qu’elle engendre (pour les vaccinés), aux restrictions énergétiques, à l’hyperinflation et au spectre de la paupérisation, à la 3e guerre mondiale qui se profile, voilà les seuls objectifs auxquels on s’assigne.

Finalement, que reste-t-il en 2023 de cet esprit Charlie ? Pas grand-chose, sinon un mythe. La liberté de conscience, la liberté de la presse et la liberté d’expression ? Comme la plupart des libertés constitutionnelles les plus essentielles, elles ont volé en éclats depuis cette dictature sanitaire qui ne dit pas son nom imposée au nom de la guerre contre un virus, après celle contre le terrorisme qui les avaient déjà clairement entamées. Les médias mainstream, tous propriété de riches milliardaires mécènes du régime, récitent inlassablement le même credo et servent d’armes de propagande. Qu’il s’agisse du Covid, de l’Ukraine, de l’Europe, de la crise énergétique ou climatique : autant de thèmes orientés selon les arcanes de l’ingénierie sociale. Quant aux médias indépendants, ils sont surveillés, harcelés, censurés, parfois interdits, les journalistes subissent des pressions inédites en « démocratie », certains sont même arrêtés de façon arbitraire. Pire encore pour les scientifiques ou les médecins dissidents. Quant aux individus, leurs moindres états d’âme sur les réseaux sociaux sont analysés, soupesés, évalués, les propos jugés déviants traqués, leurs auteurs priés de s’amender.

La France de Macron n’a plus rien à envier à l’URSS de Staline. Officiellement la liberté de conscience et de culte existe toujours, mais gare à ceux qui oseraient mettre en cause les dogmes imposés par la religion d’Etat, par la technoscience toute puissante, ou les professions de foi assénées par le clergé médiatique. Les hérétiques sont excommuniés, déclarés dangers pour la société, sous-citoyens, leurs droits suspendus, ils sont chassés de leur chaire, de leur emploi, voués à l’indignité et à l’opprobre. Bien peu osent résister à ces injonctions à une conformité idéologique et dogmatique de plus en plus étroite.

Si seulement nos beaux esprits, gardiens d’un temple vide, au lieu de commémorer JE SUIS CHARLIE s’appliquaient à en actualiser le sens ! Pour huit journalistes de Charlie Hebdo assassinés en janvier 2015 au nom de l’Islam, combien de journalistes attachés à cette même liberté d’expression ont-ils été depuis condamnés à une mort symbolique pour avoir osé révéler les mensonges de la dictature sanitaire ? Pourtant ces victimes d’un pouvoir tout aussi arbitraire et totalitaire, quoique bien plus subtil dans sa barbarie, n’ont jamais eu l’honneur d’un hommage national. Leurs noms ne figurent sur aucune stèle. Et personne n’est allé manifester Place de la République derrière 60 chefs d’Etat pour témoigner sa solidarité ou venger leur mort.

Quant à l’islamisme en France, il a objectivement progressé, sous une forme rampante de plus en plus visible et décomplexée. Aujourd’hui une majorité de jeunes musulmans estiment que les lois de la charia doivent prévaloir sur celles de la République. Le pouvoir fait mine de lutter contre le séparatisme, en n’osant même plus nommer l’ennemi, mais conserve le même laxisme coupable à l’égard de la mouvance islamiste. Malgré quelques rares affaires montées en exergue, la majorité des mosquées islamistes n’ont pas été fermées. La plupart des imams radicaux n’ont pas été expulsés, ils ont fait des petits. Les territoires perdus de la République, ces zones de non-droit aux mains des maffias islamistes, où règnent le trafic d’armes, de drogue et la violence arbitraire, auraient dû logiquement être démantelés, fût-ce par l’armée. Ils continuent de proliférer. Les milliers d’école et d’associations islamistes dans les quartiers auraient dû être dissoutes. Elles bénéficient toujours des largesses de l’Etat. Et de mécènes choyés par le régime, comme le Qatar.

Tout compte fait, le paravent de CHARLIE n’est qu’un enfumage pour occuper les esprits et faire oublier les vrais problèmes. Pendant que les moutons bêlent JE SUIS CHARLIE, en pensant faire partie du camp du Bien et du Progrès, ils s’abstiennent de réfléchir. En sont-ils d’ailleurs capables ? C’est toute l’ambiguïté du slogan Je « suis » Charlie : être c’est suivre…

Il y a aujourd’hui d’autres paravents commodes pour canaliser le ressentiment de la Plèbe : Poutine, qui fait figure de grand méchant loup et d’unique responsable de tous les maux dont souffrent les gueux. Le prix de l’électricité a été multiplié par 10, les boulangeries et petits commerces sont condamnés à mourir, les foyers à survivre grâce aux boucliers tarifaires de l’Etat. Mais bien sûr c’est la faute à Poutine et à sa méchante guerre, dans laquelle ni l’Amérique, ni l’OTAN, ni l’Union européenne n’ont aucune responsabilité, sinon d’aider le peuple ukrainien à tenir tête à l’envahisseur. Ce n’est pas la faute à l’oligarchie financière qui se régale de ce chaos organisé, au Forum économique mondial, à Klaus Schwab et son Great Reset, et ses valeureux Global Leaders comme Macron, Biden, van der Leyen, Olaf Scholtz, Sunak et autres qui appliquent sagement cette politique inique.

Et il ne faut surtout pas rappeler que cet islamisme pas d’amalgame, que l’Occident vertueux combat officiellement au nom d’une démocratie qui n’existe plus qu’à l’état incantatoire, est en grande partie l’une de ses créations les plus abouties. N’est-ce pas en effet l’Amérique qui dès les années 1950 a instrumentalisé à des fins stratégiques des groupes djihadistes, notamment pour contingenter l’expansionnisme soviétique ? Puis en soutenant les Moudjahidin pour combattre l’URSS durant la guerre d’Afghanistan, ce qui conduira à la création d’Al Qaeda, sous l’impulsion d’un certain Oussama Ben Laden. Grâce notamment à la CIA, ou à ses instructeurs militaires, l’Amérique a aussi méthodiquement financé, formé, encadré les cadres de Daesh, afin de déstabiliser la région et s’en assurer le contrôle contre son rival russe.

Mais comme chacun sait, les masses n’entendent rien à la stratégie. Laquelle se moque éperdument de la morale comme des grands principes. Il leur faut des histoires simples, avec des bons et des méchants. Surtout des méchants, sur qui projeter leurs rancœurs et frustrations.

Au final JE SUIS CHARLIE, comme aujourd’hui le sticker JE SUIS VACCINE, aura été l’une des plus grandes entourloupes éthiques bidouillées par les agences d’ingénierie sociale comme McKinsey. Un supplément d’âme, un vaccin contre la conscience. Comme si la liberté de conscience, c’était de ne pas en avoir et de suivre la meute. La liberté de conscience version Charlie, c’est l’état évanescent d’une conscience orpheline, déracinée, en apesanteur, qui se fixe sur des pôles d’expression au gré des vents dominants, vibre au même rythme que d’autres, tout aussi impersonnelles, et se sent alors miraculeusement exister, croyant trouver un sens à ce sur quoi elle n’a pas prise.

Peut-être en ces temps d’extrême confusion serait-il nécessaire d’instaurer non pas une liberté de conscience mais le devoir de conscience. Car être, ce n’est pas être ceci ou cela, c’est exercer sa conscience pour donner du sens à l’expérience que l’on fait de la réalité. Et ainsi être en capacité d’agir concrètement sur elle, la transformer, lui donner du sens, indépendamment de tout dogme ou de tout conformisme flasque.

Le meilleur travail de mémoire qui puisse être entrepris à propos des cicatrices qu’on laissées les attentats terroristes du 7 janvier, ce n’est pas de s’enfermer dans la reproduction rituelle des commémorations, c’est de prendre conscience que le phénomène JE SUIS CHARLIE qui fait office de redressement éthique est en réalité l’enfant de cette subjugation qui nourrit l’impuissance et le désespoir. Loin d’être un sursaut moral ou politique, c’est un réflexe d’agrégation face à l’angoisse de mort provoquée par ceux qui nous rappellent d’une façon terrifiante et violente que l’Histoire est tragique et que tout est mortel, les êtres comme les démocraties.

Les attentats de Charlie Hebdo et ceux qui suivirent nous renvoient individuellement à notre fragilité, à notre solitude, à notre dénuement, au vide intérieur face à l’absurde. A notre incapacité à donner du sens à l’existence face à la mort, à la violence, face à des terroristes qui prétendre agir au nom d’une religion qui leur confère le seul Sens, la seule verticalité possible. Dans la logique des fanatiques, le seul Salut possible réside dans l’appartenance sans nuance à l’Oumma et la soumission sans faille à Allah et à la charia. Hors de cette fidélité littérale, il ne peu exister de ciment communautaire, il ne peut exister de sacralité ni d’autorité à aucune loi.

Au totalitarisme spirituel et légaliste de l’Islam et au totalitarisme social de l’Oumma auxquels les fanatiques veulent soumettre l’humanité, JE SUIS CHARLIE est une tentative inconsciente et désespérée de se soustraire à ce projet de soumission, notamment en refusant le piège mimétique : « Vous n’aurez pas ma haine ! » Mais en réalité, ce piège se referme sur ceux qui s’identifient aux victimes et prétendent communier dans un même destin.

JE SUIS CHARLIE n’est pas seulement l’expression d’une solidarité envers les victimes, une profession de foi pour la liberté saccagée, c’est aussi un creuset identitaire et communautaire symétrique de cette Oumma, telle que la conçoivent les fondamentalistes. Il n’y a désormais plus de place pour la nuance, pour le doute, pour le questionnement. Tout est résumé dans l’invocation de ce qui est absent : absence des victimes injustement assassinées, mais aussi absence de cette liberté qui n’est plus puisque face aux assauts divers nous sommes manifestement incapables de la défendre. Sinon sous l’angle de la caricature, de la dérision. Ce que révèlent les cicatrices laissées par les attentats de Charlie Hebdo dans la conscience collective, c’est notre incapacité à incarner vraiment une alternative éthique, un modèle de civilisation, qui tiennent durablement en échec tous les fondamentalismes, tous les terrorismes et tous les totalitarismes qui s’en prennent à nous et veulent nous interdire d’être QUI nous sommes.

Apocalypse Now !

Cette fois on y vient !

Le Big Crash économique, financier, bancaire et monétaire mondial pronostiqué depuis 2 ans et plus par de nombreux économistes de la planète est bien à l’horizon. 5 ans tout au plus de répit et ce sera l’Apocalypse en version 5D XXL.

Selon les analystes financiers et les géopoliticiens les plus aguerris, l’absence de mesures suffisantes pour assainir un système financier à bout de souffle après la crise spéculative de 2008 qui avait failli emporter la plupart des bourses et des grandes banques d’investissement, puis celle de l’euro en 2011 qui avait révélé les fragilités du système monétaire et des banques centrales, cette instrumentalisation – volontaire selon certains – des artisans du Great Reset pour remettre les compteurs de la « mondialisation » à zéro et imposer leur nouveau système économique, financier, politique, juridique, administratif, sanitaire, sécuritaire, sociétal et symbolique fondé sur l’hyperconcentration financière au profit d’une micro-élite ploutocratique, le contrôle numérique des Etats, des économies et des populations grâce à la future monnaie unique mondiale, aux AI et aux nouvelles technologies du contrôle de masse, puis enfin cette « guerre en Ukraine » qui n’est rien de moins que le choc final des oligarchies anglo-américaines d’un côté, et russo-asiatiques de l’autre, pour le monopole du pouvoir financier sur les autres pouvoirs, tout ceci converge vers une conflagration des chocs qui se traduira d’ici 5 ans au plus par un effondrement total.

Avec des contre-chocs attendus de type social, humanitaire, sanitaire, anarchique : hyperinflation, famines, épidémies (des vraies cette fois), révoltes, insurrections, émeutes, révolutions, pillages, guerres localisées et violences diverses. Lesquels fourniront le prétexte à une reprise en main policière et sanitaire des plus radicales, et à une décrédibilisation définitive des pouvoirs politiques locaux incapables de gérer cette crise paroxystique, qui justifieront l’instauration d’une gouvernance mondiale pour remplacer les États-nations, et la nécessité d’imposer un système mondial de normalisation dystopique, avec un contrôle permanent des populations et une évaluation individuelle selon des critères normatifs de conformité à des lois totalitaires. Et ce grâce à la monnaie unique numérique, à la surveillance de masse et aux AI.

Un monde implacable et hyperfasciste d’une efficacité terrifiante, plus proche de Matrix que du crédit social à la Chinoise dont il s’inspire. Et qui sera rendu possible grâce à une « stratégie du choc » (cf. Naomi Klein) : la destruction créative du vieux monde comme prélude au règne de l’Antéchrist néonazi et des machines sur une armée de zombies déshumanisés et de borgs connectés.

La Société de l’Obscène, mirage des papillons

Babylone, la grande prostituée

Qu’est-ce que l’Etat de droit ?

Selon une conception qu’on fait souvent remonter, du moins en France, à Montesquieu, l’Etat de droit est un principe juridique, philosophique et politique qui suppose la prééminence du Droit sur le pouvoir politique. Il s’oppose à la monarchie ou au despotisme, lequel fonde le pouvoir politique sur l’arbitraire d’un seul homme ou d’une caste, seul détenteur de l’autorité, seule source du Droit, et seul arbitre des autres pouvoirs.

Selon ce principe d’Etat de droit, la loi s’applique à tous, de la puissance publique aux individus. Personnes physiques ou morales, tous sont égaux devant la loi et doivent se conformer à la même norme juridique de façon égale, du chef de l’Etat au simple citoyen, et même au prisonnier déchu de ses droits.

La France est-elle encore aujourd’hui une démocratie ou un Etat de droit ?

Qu’on se place d’un point de vie juridique, constitutionnel, institutionnel, social ou politique, la réponse à ces deux questions est évidemment non.

L’abandon de la souveraineté nationale au bénéfice d’institutions européennes de type fédéralistes, le transfert progressif des pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire nationaux vers des instances communautaires comme l’Union Européenne, la Commission Européenne, le Parlement européen, le Conseil des ministres européen, la Cour européenne de Justice ou la Cour européenne des droits de l’homme, pour n’en citer que quelques-unes, sans compter les institutions non élues qui constituent la matrice de la future gouvernance mondiale, officielles (G7, G8, G20, Conseil de Sécurité, ONU, OMC, FMI, Banque mondiale…), ou plus opaques (groupe Bilderberg, Commission Trilatérale, Forum économique mondial et think tanks divers…), la substitution du principe démocratique central dans notre Constitution du gouvernement du peuple, par le peuple, et pour le peuple par une pseudo démocratie représentative constituée d’élus sélectionnés et financés par les mêmes lobbies, la dérive technocratique et élitaire de la société et des modes de décision, la corruption de tous les pouvoirs par des puissances économiques et financières étrangères qui contrôlent leur financement, leurs actions et les élites en place, ont peu à peu révélé l’imposture qui se cache derrière une utopie démocratique qu’on agite encore pour se rassurer ou pour tromper les masses.

Quant au Droit, il est devenu avant tout un instrument pour contrôler les autres pouvoirs. La judiciarisation de la politique répond à une dérégulation et une subordination de l’économie grâce aux nouvelles normes juridiques supranationales en faveur de la dérégulation et du libre-échange imposées de façon sournoise grâce aux traités transatlantiques notamment par les partisans d’un mondialisme sauvage où l’Argent-roi, le Marché tout puissant et la loi du plus fort balayent peu à peu tous les garde-fous démocratiques et juridiques qui protégeaient jusqu’à présent les plus faibles contre l’avidité sans limite des plus forts.

Non que la France soit devenue une République des juges, où l’hystérisation moralisatrice, l’obsession de la norme, l’exhibition plébéienne et la judiciarisation permanente des comportements déviants auraient remplacé la vertu, l’exemplarité ou le devoir moral des élites envers le peuple. Mais cette tendance est au contraire surjouée pour maquiller l’absence de vraie justice. Dans les discours politiques et médiatiques, dans ces nouvelles normes morales woke agitées par les intellectuels de cour comme Enthoven pour traquer les écarts, crucifier les fautifs et les jeter en pâture à l’opprobre public. Et laisser soigneusement dans le même temps les élites les moins suspectées de duperie poursuivre leur petit commerce sordide, protégées par l’obscurité coupable et la confusion générées par le tumulte ambiant.

La France de 2022, comme toutes les autres démocraties occidentales à un titre ou un autre, ressemble plus à la Rome des empereurs décadents qu’à un parangon de vertu démocratique. Un empire qui se pare d’autant plus de vertu que celle-ci a déserté le sérail depuis plusieurs générations. Un empire qui se délite par la tête, poreux aux invasions barbares, culturelles et spirituelles plus qu’avant tout démographiques.

Contrairement aux obsessions zemmouriennes, la France serait moins menacée par le Grand remplacement sous les coups de boutoir des hordes barbares venues de l’Islam ou de l’Afrique que par le Great Reset. La grande aspiration qui précède la Grande Réinitialisation mondialiste.

Et pour accélérer ce phénomène de dislocation des structures étatiques, institutionnelles, éthiques et culturelles dont le roi-Pinocchio Emmanuel II a le secret, l’Islam et tous les communautarismes propres à démanteler l’unité nationale sont des alliés de choix, plus qu’un but en soi.

Car tous seront promis au même sort une fois les réduits identitaires et démocratiques tombés : passés par l’aspirateur et la moulinette du grand laminoir mondialiste, cette machine infernale à broyer les identités, les aspirations libertaires ou communautaires, pour les assimiler dans le grand Collectif indifférencié : celui des esclaves consentants du monde d’après. Avec ses promesses de vie meilleure, virtuelle et connectée ; du moins pour ceux qui n’auront pas été entre temps éliminés après avoir été déclarés non conformes, dangers potentiels, réfractaires au bonheur imposé, antivax, complotistes ou contaminés.

Notre société ne repose évidemment plus sur le Droit. Même si elle fait mine d’être obsédée par le Droit. Ou plutôt obsédée par une conformité purement formelle à la seule norme faussement structurante qui subsiste une fois l’éthique vidée de son sens : La norme juridique. Ce qui est permis ou interdit selon l’arbitraire du pouvoir, justifié par une logique de l’efficacité ou des discours « progressistes » qui ne sont qu’un simple emballage rhétorique pour faire passer la pilule.

Un nouveau totalitarisme s’est ainsi mis en place de façon tellement subtile que certains n’en ont même pas encore conscience. Il s’appuie pour s’imposer sur un terrorisme permanent, lui-même justifié par une morale qui se résume à un conformisme comportemental, intellectuel et discursif. Et surtout sur une transparence de tous les instants, qui n’est même plus une injonction ou une exigence à tout dire et tout montrer au nom de l’intérêt général ou d’un impératif catégorique (la lutte contre le terrorisme). Depuis que les nouvelles technologies ont transformé la vie cognitive, la vie privée, intime, interpersonnelle, relationnelle et non seulement la vie sociale, professionnelle, économique, en tribunal inquisitorial permanent, traquant nos moindres faits et gestes, nos pensées, émotions et intentions, avant même que nous prenions nous-mêmes conscience.

Une telle dérive, ajoutée aux frayeurs essentiellement irrationnelles entretenues par les médias sur l’apocalypse climatique, chimique, virologique et autres fléaux qui conduisent l’humanité vers sa disparition annoncée, nous ont enfermés dans une paranoïa collective qui est devenue aujourd’hui notre seule manière collective d’être au monde.

Elles nous poussent à suivre de façon moutonnière toutes les injonctions absurdes supposées garantir notre sécurité, sans voir qu’elles nous précipitent au contraire vers le Néant. Avec comme corollaire pour nous assujettir tout un tas de dérivatifs et de divertissements, de potions toxiques pour nous abrutir davantage, de baumes hyper customisés pour dorloter notre ego, nous faire oublier nos frustrations le temps d’un épisode Netflix, et renoncer à toute envie de réfléchir par nous-mêmes. Ce qui risquerait de nous faire prendre conscience de l’obscénité du chantage dont nous sommes l’objet, et de ce monde qu’on nous vend comme le meilleur possible.

Terrifier, soumettre, contrôler. Tels sont les mots d’ordre des maîtres du monde, qui tirent les ficelles de ce grand marché de dupes.

Le maître mot de cette magistrale imposture, ce n’est pas le Droit, le Bien, le Juste, le Vrai, le Beau ou même le secure, c’est l’Illusion.

La Société du spectacle chère à Guy Debord est devenue une société de l’Obscène, travesti en apothéose de la vertu.

Comme dans le roman d’Orwell, le mensonge c’est la vérité.

Ainsi en va-t-il de cette « Justice » aussi absurde qu’injuste. Cela vaut pour la Justice française comme pour la Justice internationale. Et cela augure de ce que sera le monde futur. Ce Nouvel Ordre Mondial qu’on nous promet aussi proche qu’inéluctable, apte à arracher l’humanité à tous les cataclysmes environnementaux, sanitaires, industriels, économiques, monétaires, nationalistes ou religieux qui la menacent. Une assurance multicarte contre toutes les turpitudes apocalyptiques. Le messianisme technologique à porter de clic.

Aujourd’hui, sous les caméras du monde entier, se tient le procès d’un homme seul face à ses juges. Un soldat russe, donc doublement méchant par nature, accusé de crime de guerre pour avoir tué un civil. Un comble pour un soldat !

Il est vrai que depuis l’invention par les faucons néoconservateurs du Pentagone lors de la première guerre en Irak de 1991 du concept de frappes chirurgicales, la guerre ne tue plus jamais d’innocents. On passera donc sous silence les 200.000 civils tués durant les guerres au Moyen-Orient du très consensuel Obama. Pas grave, c’étaient des Bougnouls. Pardon, des islamistes.

Un gamin de 20 ans qui exécute un ordre idiot et fait une victime non programmée est donc désormais déclaré criminel de guerre. C’est facile, c’est pas cher, c’est énorme mais ça empêche de penser. C’est en effet un bouc émissaire parfait pour concentrer le désir légitime de vengeance de tous les crétins lobotomisés par BFM TV, qu’on fait aboyer depuis trois mois contre le nouveau Diable russe.

Une façon habile de faire oublier tous les crimes commis à notre encontre depuis cinq ans par le petit dictateur en herbe qui s’agite à l’Elysée en obéissant aux ordres de ses mentors qui en veulent toujours plus. Pour le coup les plus criminels qui soient dans l’Histoire, comme l’avenir le révélera bientôt. Et ce devant la Shoah, Staline, Pol Pot ou la Révolution culturelle.

La société du spectacle jette donc aux fauves anémiés d’une opinion émasculée ces menues croquettes en guise de consolation pour toutes les humiliations infligées.

Et pendant que la basse-cour merdiatique s’agite sur ce minuscule crime de guerre faute de mieux, personne ne parle des milliers de plaintes déposées depuis deux ans pour crimes contre l’humanité. Génocides, euthanasie des résidents en EHPAD, empoisonnements volontaires, mise en danger de la vie d’autrui, non-assistance à personnes en danger, falsification de données médicales officielles, primes au parjure et au mensonge, interdiction de prescrire, trafic d’influence, conflits d’intérêts et corruption aggravée, exercice illégal de la médecine, subornation d’autorité scientifique, fraude fiscale. Macron, Philippe, Castex, Buzyn, Véran, Delfraissy et autres tartufes cyniques et sanguinaires pourraient se retrouver dans le box des accusés. Sans parler des violences policières, des crimes de haute trahison, du démantèlement de l’Etat, des services publics et des administrations au profit d’entreprises privées comme BlackRock, la Banque Rothschild ou McKinsey. Ou de certaines firmes championnes des condamnations pour crimes comme Pfizer, mécène comme d’autres laboratoires pharmaceutiques de LREM ou de certains ministres macronistes.

Des plaintes qui seront évidemment toutes déboutées pour vice de forme ou autre alibi. Comme l’ont été celles pour crime contre l’humanité déposées mi-2021 par le Barreau des avocats indiens contre Bill Gates et sa fondation criminelle, Anthony Fauci et Tedros Ghebreyesus, directeur général de l’OMS, après l’interdiction faite au gouvernement indien en pleine flambée épidémique de délivrer de l’ivermectine aux personnes touchées par le variant Delta. Et alors que plusieurs millions d’Indiens avaient justement pu être sauvés grâce à l’administration précoce de ce traitement, parmi les plus efficaces contre le Covid.

A la notion de crime contre l’humanité il va bientôt ajouter celle de crime d’obscénité, tant celle qui caractérise la caste au pouvoir ne semble plus connaître de limites.

Mais précisément, nous obséder à notre tour avec ce désir de juger ces criminels et leur faire rendre gorge, n’est-ce pas précisément rentrer dans le piège tendu par la Bête ? Nous laisser vaincre par cet appétit mimétique de revanche. Et nous abaisser à n’être que des suppôts de la Bête.

La question n’est pas tant ici celle de la Justice. Justice humaine et institutionnelle, au nom d’une certaine conception du Droit, des droits humains, du meilleur modèle d’exercice du pouvoir ou de la meilleure façon d’être en société. Sinon d’un renoncement temporel à la logique du Talion qui nous exonérerait de la mécanique sacrificielle en renvoyant nos bourreaux à un quelconque Jugement dernier. La vraie question n’est pas non plus comment gouverner au mieux le monde, selon quels principes universels, quel modèle, ou même au service de qui.

La seule question essentielle est celle de notre identité et de notre avenir commun. QUI voulons-nous devenir collectivement ? A quoi ressemblera cette humanité future qui émerge actuellement, et qu’on force à rentrer dans le moule mensonger des mondialistes ? Quelle sera la Conscience collective qui adviendra ? Et qui constituera une fois le brouillard de la confusion dissipé l’Âme de l’Humanité ?

A toutes ces questions, on ne peut répondre en nous définissant contre ou à partir d’un contre-modèle que nous réprouvons viscéralement. Ce qui reviendrait à le créditer sinon à l’adopter. On ne peut sortir du rapport de forces qui empêche notre humanité d’achever son unification de façon congruente et féconde en nous enfermant dans un autre rapport de forces : celui qui nous pousse à nous opposer à une tentative de réduire l’humain à un objet, une marchandise, un esclave, un robot ou un déchet, tout juste bon à satisfaire l’arbitraire de ceux qui s’en déclarent eux-mêmes les dieux.

Plus que jamais, face au piège des normes destinées à asservir et stériliser toute capacité de dépassement créateur, face la perversion mondialiste ou « progressiste » qui réduit le principe d’Etat de droit au mensonge de l’état de non-droit, face à l’obscénité des crimes liés au pouvoir qui ne sont plus des déviances à une norme éthique ou juridique mais ressemblent quasiment une Essence de volonté perverse, il faut remettre l’imagination au pouvoir.

Car ce que l’on cherche à tuer en nous, ce n’est pas tant la vie, la santé physique ou mentale, le discernement ou l’esprit critique. C’est notre faculté à créer, qui est une autre définition de la liberté. Pas à créer des objets, à satisfaire notre désir narcissique en nous projetant dans des créations extérieures. Mais cette capacité à NOUS créer, c’est-à-dire à choisir collectivement et en conscience l’expérience que nous voulons faire de nous-mêmes, qui fait au mieux sens commun et nous qualifie le mieux en tant qu’êtres humains.

Pas pour nous prendre pour des dieux à la place d’un quelconque dieu créateur. Mais pour être réellement à son image. C’est-à-dire des consciences issues de la Conscience, à la fois autonomes et indissolublement reliées. Et qui participent à ce Grand-Œuvre de création d’une Réalité toujours transformée, en unissant leurs consciences vers un désir libre d’incarnation collective d’une certaine réalité. En lien avec toutes les autres formes de conscience qui nous constituent et auxquelles nous sommes reliés. C’est-à-dire à l’Univers tout entier.

N’y a-t-il pas meilleure définition contemporaine de cet universalisme qui inspire nos idéaux humanistes ?

Il est temps de nous élever, de nous hisser hors de la matrice, de sortir des confusions et des pièges du Collectif quand celui-ci est plaqué du dehors par des discours collectivisants et totalitaires. Et de vivre enfin l’expérience collective, en laissant naître cette humanité au lieu de projeter sur elle nos manques, nos rêves et nos illusions.

A l’Obscénité victorieuse et scandaleuse succéderont alors Paix, Joie partagée, Fécondité et Harmonie.

On pourrait douter que ces belles paroles ne soient autre chose qu’un vœu pieu au milieu d’horreurs. Et pourtant. C’est parce que la chenille meurt qu’elle peut devenir papillon. Mais qu’en est-il de la conscience d’une chenille qui meurt et ignore tout de ce qu’est un papillon ?…

Perversité suprême, le monarque, une espèce de papillon exotique, est le nom choisi pour désigner les victimes d’un programme d’expérimentations secrètes conduites à des fins de manipulation mentale par la CIA à partir des années 1950 (projet Monarch ou Monark en anglais). Il consistait à choisir le profil de cobayes humains fragiles, et à en remodeler totalement la personnalité en les soumettant à des chocs traumatisants, dans le but de les rendre totalement malléables et propres accomplir sous emprise des missions criminelles que leur conscience les aurait obligées à refuser autrement.

Ces papillons monarques sous l’influence d’une autorité machiavélique sont un peu à l’image de nos âmes suppliciées, terrorisées, contraintes de tous côtés, jusqu’à nous forcer à rentrer dans le moule et aller là où nous ne voudrions pas aller, en faisant le contraire exact de ce qui est bon pour nous. Et pour cela il faut anéantir en nous toute esprit critique, toute résilience, toute capacité de réaction, et même toute conscience individuelle et tout principe éthique. Toute humanité. Pour devenir des robots compatibles avec les AI, nos nouveaux geôliers.

Sauf que le grand papillon qui va sortir de ce supplice pourrait s’avérer – ô surprise – l’inverse du but attendu.

Deviens qui tu es ! Fais ce que toi seul peut faire.

Alors que l’humanité se débat dans les ténèbres, nous devrions plus que jamais faire de cette maxime de Nietzsche notre premier commandement : prendre pleinement conscience, devenir vraiment et librement Qui nous sommes. Des êtres « divins », infinis reliés à l’Infini, aussi insignifiants dans notre prétention à nous élever par nous-mêmes que tout-puissants.dans notre aspiration à rejoindre les cimes de cette force matrice de l’Univers qu’on appelle l’Amour. Et non ce à quoi voudraient nous réduire de faux dieux enchaînés par leur ego à leur volonté de puissance, à leur orgueil, à leur enveloppe mortelle et à leur vanité.

Dies dementiae dies illa ! [i]

Dies dementiae dies illa ! [i]

Gustave Courbet : Le Désespéré

Ainsi donc, aujourd’hui, 58% des Gaulois réfractaires qui ont voté au second tour auraient renouvelé leur confiance au Procurateur des Gaules de l’Empire mondialiste, leur bourreau honni qui est le plus grand djihadiste européen du Nouvel Ordre Mondial et du Great Reset en marche. Au terme, sans doute, de la plus grande mascarade électorale depuis mai 2017, et de l’Histoire de France depuis la Révolution.

A supposer que ce score n’ait pas été massivement « redressé » par Dominion, le logiciel américain de consolidation des votes qui autorise toutes les fraudes, cette victoire de pure façade du « Président » le plus illégitime et le plus impopulaire de toute la République française, dont le parti fantoche LREM avait culminé faut-il le rappeler à 5% des suffrages exprimés aux dernières régionales, sonne comme un avertissement.

Ce score ubuesque, si l’on remet en perspective ce qu’aura été pour les Français le premier quinquennat Macron, est le fruit d’un lavage de cerveaux radical de plusieurs mois et années de la part des médias contrôlés par la Caste mondialiste pour faire oublier comme par magie les crimes du petit tyran accumulés depuis 5 ans : affaires d’Etat, destruction méthodique de l’Etat et de l’unité de la nation, du système social français unique au monde, vente par appartements aux multinationales et fonds d’investissement américains de certains de nos plus grands fleurons industriels et entreprises stratégiques, répression féroce et violences policières sans équivalent depuis l’Occupation envers les manifestants et le peuple hostile à juste titre à une politique injuste, populicide, inégalitaire et antidémocratique, mise à sac de l’Etat de droit et des fondements de la démocratie, du principe de séparation des pouvoirs, mise sous tutelle et corruption massive par l’exécutif et ses sponsors de tous les corps constitués de la République, Parlement, Conseil d’Etat, Conseil Constitutionnel, et de la Justice, suppression inédite et durable en tant de paix des libertés publiques et constitutionnelles, abandon du pilotage stratégique de la France sur les dossiers les plus essentiels et conflits d’intérêts aggravés avec des cabinets conseil privés étrangers comme McKinsey, ou alliances stratégiques de nature corruptive avec des fonds d’investissement comme BlackRock (sur les retraites), hypothèque placée sur les générations futures et l’épargne des Français avec une augmentation de la dette publique de 600 milliards et 20 points de PIB en seulement deux ans de crise Covid, une situation dramatique qui justifiera bientôt juridiquement l’expropriation immédiate de tous lors du crash financier mondial pronostiqué par les économistes…

Il faudrait y ajouter les accusations de crimes contre l’humanité et de haute trahison, pour lesquels Emmanuel Macron, ses gouvernements, ministres successifs et son conseil scientifique formés de pseudos experts corrompus, sont aujourd’hui poursuivis par des milliers de plaintes auprès de la Haute Cour de la République, de la Cour de Justice Européenne, de la Cour Européenne des Droits de l’Homme et de la Cour Pénale Internationale. Crimes qui l’exposent en principe à titre personnel aux plus lourdes sanctions pénales, s’il n’était protégé pour 5 ans encore par son immunité présidentielle, avant qu’il ne rejoigne la direction d’un « machin » mondialiste, ou quelque paradis fiscal pour une retraite dorée préparée par ses amis. Crimes dont il n’aura jamais à rendre compte devant les juges puisque toutes ces juridictions sont largement corrompues par les mêmes qui l’ont hissé au pouvoir.

Mais bien que cette accumulation de forfaitures, de parjures, de trahisons, de mensonges et de crimes commis froidement donne à glacer le sang, aucune mention n’en a été faite durant toute cette campagne émasculée et de pure principe. Ni Alsthom, ni la SNCF, EDF, Aéroport de Paris, ni la réforme des retraites pilotée au sein même du conseil des ministres par les agents de son ami Larry Fink (CEO de BlackRock), ni la crise des Gilets jaunes, avec ses morts, ses bras arrachés, ses yeux éborgnés, ses grands-mères, infirmières, avocats et pompiers massacrés à 20 contre un au sol par la nouvelle milice, ni les faux Black Blocs infiltrés dans les manifs pour décrédibiliser les manifestations… Ni l’interdiction faite aux médecins de soigner, ni les milliers de morts sacrifiés pour du chiffre, ni les 3.000 vieux euthanasiés dans les EHPAD ou à leur domicile grâce aux décrets Véran invitant le corps médical à les expédier ad patrem à coup de Rivotril, ni les masques inutiles et les traumatismes infligés à toute une génération d’enfants dans les écoles contre l’avis de leurs parents déchus de leurs droits, avec des conséquences dramatiques sur leur santé et leur psychisme, ni les milliers de jeunes enfants, d’adolescents ou d’étudiants qui se sont suicidés durant les confinements, ni le million de chômeurs supplémentaires mis sur la paille en 2020, ni les salariés et fonctionnaires qui ont perdu leur emploi sans indemnité parce qu’ils ont refusé d’être transformés en cobayes et de mettre leur vie en danger, ni les milliers de PME, d’artisans, d’autoentrepreneurs, d’indépendants condamnés à disparaître pour satisfaire les objectifs de concentration sectorielle du Great Reset, ni le pass vaccinal qui n’a rien de « sanitaire » car sans aucune efficacité prophylactique, une mesure aussi discriminatoire que totalitaire, prémisse à l’instauration d’une société du contrôle numérique absolu, ni les enfants et bientôt les nourrissons condamnés à recevoir leurs doses régulières, sachant que les plus jeunes payent le plus lourd tribu en terme de décès à ces campagnes génocidaires financées par la fondation criminelle de l’eugéniste revendiqué Bill Gates…  

Sans même évoquer ces réalités aussi sordides qu’incroyables, à tel point que beaucoup d’imbéciles moutonisés par BFM-France 2 les considèrent encore deux ans après en bêlant comme des « théories complotistes », la France des cons, qui croit avoir échappé à la Peste brune après avoir survécu à « la plus grande épidémie qu’ait connue le monde depuis un siècle » (sic, sans sourciller et 3 reprises lors du Grand débat, alors que les chiffres réels l’assimilent à une banale grippe saisonnière avec quelques rares formes graves…), est aujourd’hui la proie consentante des deux seuls vrais fascismes qui auront définitivement raison de la France d’ici quelques années. Le fascisme maastrichtien et mondialiste, transhumaniste et eugéniste, déployé par le Forum Economique Mondial et autres sectes dont Macron est le disciple le plus zélé. Et le spectre vert-noir de l’extrême droite islamiste, qui compte en France deux fidèles alliés comme on l’a vérifié durant cette campagne avec l’instrumentalisation du votre musulman par LFI et Macron : l’islamogauchisme, incarné par le grand mufti Mélenchon, allié objectif et totalement assumé des Frères musulmans de l’ex UOIF et du CCIF, et ses affidés, avatars et rivaux de l’extrême gauche (alliée depuis les années 1980 de l’islamisme djihadiste et révolutionnaire comme substitut au Grand soir anticapitaliste), plus les égarés à l’éthique malléable : Verts, PC, PS et autres reliefs de feu la gauche.

Le deuxième allié objectif (et le premier historiquement), plus discret, plus hypocrite, plus machiavélique, est bien entendu la vieille oligarchie anglo-américaine néoconservatrice ou progressiste. Ce « Grand Satan » capitaliste, dont les stratèges et services secrets ont abondamment nourri, financé, formé, armé et équipé les cadres du terrorisme islamiste sunnite, des moudjahidines en Afghanistan (et même avant pour contingenter l’expansionnisme soviétique) à Daesh en Syrie, en passant par Al Qaeda. Et ce à des fins stratégiques diverses, directement ou indirectement par Saoudiens interposés.

Après Sarkozy l’Américain, quasi agent de la CIA et du lobby pétrolier texan, Macron est évidemment l’héritier de cette alliance contre-nature, du moins pour la frange dite « progressiste » de l’Etat profond contrôlée par la haute finance. Et le fer de lance en Europe, délégué par son grand-maître Klaus Schwab, du changement de paradigme baptisé Great Reset. Un changement radical de système et de société l’échelle mondiale, dont la stratégie passe par l’abandon définitif des souverainetés nationales et l’arrimage définitif des pays comme la France à la plus grande arme de destruction massive américaine vis-à-vis des Etats-nations européens : L’Union Européenne et la Banque Centrale Européenne. Lesquelles marqueront d’ici quelques mois une étape décisive dans la normalisation et la vassalisation complète des Etats comme des individus de notre continent, avec l’introduction de l’identité numérique européenne pour tous, et le lancement de l’euro numérique par la BCE. C’est à dire la dématérialisation progressive et totale des monnaies et des flux financiers. Un pas de géant vers la future monnaie unique numérique programmée pour d’ici quelques années (un concept de l’élite bancaire qui remonte au 18e siècle) , et qui sera la clé de voûte d’un nouveau système de contrôle absolu des économies, des Etats appelés à laisser la place à des régions administratives contrôlées par un gouvernement mondial, et des individus totalement sous contrôle des AI, grâce aux nouveaux outils informatiques, robotiques, télématiques, des nanotechnologies et neurosciences à visée transhumaniste. Dont les nouveaux « vaccins » sont un maillon fort.

Macron n’est donc pas seulement un faux Président, un criminel notoire comparable aux pires criminels de l’Histoire, il a aussi sciemment accepté de vendre son pays, son peuple, sa souveraineté, son indépendance, ses libertés, sa culture, ses richesses sur l’autel du Nouvel Ordre Mondial. Cette dimension sacrificielle est d’ailleurs très prisée dans les hautes sphères, avec une dimension symbolique et spirituelle qui en surprendraient plus d’un. Il suffit de voir l’accoutrement favori de Klaus Schwab, plus proche d’un gourou de l’Ordre du Temple solaire que d’un ingénieur ou d’un chef d’Etat, pour comprendre que cet homme de nationalité suisse, fils d’un industriel nazi, n’est pas que le maître des maîtres du monde, avec son armée de Global Leaders, ces petits scouts aux ordres dont Macron, Justin Trudeau, Boris Johnson, Christine Lagarde, Tadros Gebreyesus (Président de l’OMS), mais aussi Valérie Pécresse ou Xavier Bertrand sont les fantassins zélés, hommes de paille aux commandes d’Etats ou d’organisations mondiales pour le compte de la Secte. C’est aussi un mentor et un gourou qui maintient ses troupes en ordre avec une emprise de type sectaire.

Klaus Schwab, fondateur du Forum de Davos et Président du Forum Economique Mondial

Si la loi et la Justice passaient, et si nous étions aux Etats-Unis, Macron aurait déjà fini sur la chaise électrique. Ce pays a déjà assassiné des Présidents en exercice pour moins que ça. Mais seuls les bons finissent ainsi tragiquement ; les salauds, eux, s’en sortent toujours. Ainsi va le monde… A moins qu’une majorité de consciences éveillées n’en décident autrement. Et choisissent de ne plus rentrer dans ce jeu de dupes.

Car aussi étonnant que cela puisse paraître, et ce sera tout l’enjeu du nouveau quinquennat qui s’ouvre, aussi fictif soit-il car il y a bien longtemps que nous nous sommes plus en démocratie sinon selon les apparences, défaire cette mécanique implacable qui nous mène tout droit vers la pire dystopie que le monde et l’humanité aient jamais connue n’est pas chose impossible. Il suffit de dire NON.

Ceux qui se croient les maîtres du monde et sont résolus à nous asservir totalement, à nous transformer au mieux en vaches à lait pour nous vendre leurs merdes et nous faire crever à petit feux, au pire en esclaves, en marchandises, en pièces détachées pour rafistoler les immortels, en inutiles, en mauvaise graisse ou en déchets à éliminer, ne nous tiennent que par la PEUR. Ils vivent eux-mêmes dans la peur la plus psychopathique de perdre ce qu’ils croient avoir : argent, pouvoir. Et ce pouvoir n’existe que parce que nous consentons à leur obéir.

La Boétie, un jeune-homme de 16 ans né il y a presque 500 ans, avait déjà parfaitement exposé ces mécanismes qui unissent les maîtres à leurs esclaves ou à leurs serfs, maintenus dans une servitude volontaire[ii].

Il suffit de dire non. Mais nous préférons souvent bien plus les avantages et le confort de l’abdication, de l’obéissance, de l’insouciance, de la passivité, du suivisme, du conformisme que nous donne gratis cette société individualiste, matérialiste et hédoniste, où il n’est même plus besoin de penser puisque toutes les causes sont déjà livrées sur catalogue. Il suffit de cliquer pour celle qui nous convient le mieux parmi un éventail merchandisé par d’autres. Et de faire semblant de s’acheter une bonne conscience. Ou d’aller voter comme BFM, BHL ou le dernier candidat à l’Eurovision nous dit de voter. En traitant d’horribles « fascistes », de « racistes », de « complotistes », de « mauvais citoyens », de « criminels » tous ceux qui ne marchent pas droit, qui refusent de se faire tatouer comme du bétail, qui osent réfléchir et contredire ce que nous disent les sachants, les puissants, la télé-poubelle, ou telle starlette du show biz qui récite comme une dinde son catéchisme woke.

Alors allons enfants !Aux armes intellectuelles, citoyens ! Aux armes spirituelles ! Plutôt qu’aux armes tout court. Car en cas de troisième tour dans la rue à la rentrée ou d’insurrection pourtant légitime (puisque l’insurrection quand elle est justifiée, loin d’être un crime, est un devoir et un principe oublié fondateur de notre démocratie : le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs[iii]), l’issue serait catastrophique et justifierait une répression plus musclée qui hâterait le basculement vers le but attendu : une dictature planétaire implacable.

Alors de grâce, boycottez les monologues interminables du grand manipulateur pervers narcissique Macron. Eteignez votre télé. Méditer. Réfléchissez. Aérez-vous les méninges. Et allez à la rencontre de vos concitoyens. De visu plutôt que sur le Metaverse des transhumanistes qui vous isolent avec leur monde en toc et en paillettes.

Et branchez-vous sur les bonnes fréquences du seul monde qui vaille, le monde qui vient, le vrai, le seul, notre avenir à tous, ce futé lumineux[iv] déjà là qui nous aspire à lui. Et qui est l’antipode du vieux monde d’aliénations, de souffrances et de mensonges des césars du Néant.


[i] Jour de démence que ce jour-là !

[ii] Etienne de La Boétie : Discours de la servitude volontaire, 1574

[iii] Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l’insurrection est, pour le peuple et pour chaque portion du peuple, le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs. (Art. 38 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen et de la Constitution de 1793)

[iv] Cf. Philippe Guillemant : Le grand virage de l’humanité. Trédaniel, 2021

Pourquoi l’écrasante majorité de nos concitoyens refusent de se réveiller ?

Au début de cette année 2022, après plus de deux ans de crise du Covid et alors que les révélations se multiplient partout dans le monde pour faire la lumière sur la face cachée de cette crise et les crimes commis, beaucoup d’observateurs conscients des enjeux s’interrogent sur les raisons de cette lenteur de l’opinion à admettre la vérité.

Pourquoi les esprits semblent-ils lents à se dégriser ? Alors que les preuves de la manipulation dont ils sont s’objet depuis deux ans s’exposent de plus en plus clairement au grand jour, y compris dans les médias mainstream qui ont le plus contribué à créer et entretenir la confusion.

Pourquoi les positions se durcissent au point que certains se laissent enfermer dans des discours et des positions radicales conformes aux mesures sanitaires les plus absurdes, quand bien même les mesures liberticides qu’elles comportent contredisent fondamentalement leurs principes éthiques ?

L’opposition de la masse à s’ouvrir à d’autres discours que ceux de la propagande officielle relève-t-elle vraiment d’une incapacité à comprendre ? L’immense masse du troupeau serait-elle stupide, abêtie à cause de décennies d’ingénierie sociale qui auraient annihilé toute capacité à raisonner hors des schémas officiels, comme le leur reprochent ceux qui cherchent à les alerter ?

Ou bien ne s’agirait-il pas plutôt d’un refus de se remettre en cause et de remettre en cause des modèles, des discours, des schémas intellectuels faux, trompeurs, mais finalement sécurisants ?

Les gens ne sont pas idiots ou ignorants. Le problème ne vient pas d’un seuil critique d’information nécessaire pour qu’une masse critique ouvre les yeux. Mais d’un refus volontaire de la majorité d’exercer son esprit critique et de faire face à la réalité.

Le problème est donc autre. Et la solution ne réside pas dans un surcroit de preuves ou d’informations pour dissiper la confusion. Les blocages sont subjectifs, irrationnels, et donc beaucoup plus difficiles à faire tomber.

La vraie nature de la réalité

La réalité objective n’existe pas : nous vivons dans un « hologramme » fabriqué pour nous et qui nous masque en permanence la vraie nature de la réalité.

Selon la physique quantique, ce que nous appelons habituellement réalité objective n’a aucune existence intrinsèque. Tout ce que nous appelons le réel, avec lequel nous interagissons, en particulier la réalité physique dans laquelle nous croyons évoluer, n’a pas d’existence en tant que tel. Ou plutôt il n’a aucune existence sans une conscience pour le faire exister.

 Cette vérité très étonnante résulte d’une propriété essentielle des particules élémentaires. Une particule peut se définir à la fois comme de l’énergie et de la matière. A l’état naturel, une particule est définie par ses propriétés vibratoires. Elle n’a aucune masse et est entièrement énergie. De même il est impossible de déterminer a priori avec certitude à la fois la position dans l’espace et la vitesse d’une particule. Une même particule se situe en termes probabilistes EN MEME TEMPS à plusieurs points de l’espace. Et c’est précisément l’observation dans le cadre d’une expérience scientifique qui fait perdre à une particule son caractère ondulatoire pour la faire devenir un grain de matière avec une masse et une position dans l’espace. Dès qu’une conscience observe une particule, celle-ci échappe aux principes d’incertitude et de multilocalisation pour prendre la forme d’une particule de matière dont on peut mesurer avec certitude la position.

Cette particularité fait dire aux scientifiques que la réalité matérielle telle que nous la concevons n’existe pas en tant que telle, comme un donné ad hoc qui existerait avec certaines propriétés indépendamment de nous. Et que rien dans l’Univers n’a d’existence sans une conscience pour interagir avec lui.

Tout ce qui semble exister indépendamment de nous n’a de fait qu’une existence relative. La réalité n’est qu’un sous-produit de la conscience. L’approche neuroscientifique inspirée des théories quantiques appliquées à la compréhension de la conscience et de ses manifestations dans le cerveau va plus loin en démontrant que tout ce qui nous percevons autour de nous comme « réel » résulte en réalité d’interactions entre notre conscience et des perceptions, des sensations, des images mentales qui se forment dans notre cerveau. En réalité le réel est fabriqué à chaque instant par nos représentations mentales.

D’ailleurs notre cerveau ne fait a priori aucune différence entre des stimuli « réels » qui seraient produits par des éléments extérieurs, des images, des sons, des sensations, et des stimuli virtuels produits par notre imagination ou des hallucinations mentales.

Ce qui nous conduit à conférer à certaines perceptions la qualité de « réelles » résulte en fait d’habitus, de repères acquis et organisés depuis notre naissance, de conventions qui relèvent d’une culture commune.

Nous voyons une table et nous l’identifions aussitôt comme une « table » : sa forme, ses dimensions, sa consistance, sa position dans l’espace évoquent aussitôt le concept de table et sa fonction.

Il en va de même pour tout ce que nous avons l’habitude de considérer comme réel et ce que nous considérons comme irréel ou imaginaire selon nos propres croyances.

Si nous sommes des êtres matérialistes et rationnels nous sommes par exemple persuadés que les fantômes n’existent pas. Par conséquent ceux qui disent avoir vu des fantômes ne peuvent qu’être victimes d’hallucinations, d’altérations de leurs sens, de leur esprit trop crédule, ou d’un imaginaire trop fertile. Tout ceci N’EST PAS réel.

Ce sont donc nos croyances et nos représentations, personnelles et surtout collectives, qui déterminent ce que nous sommes enclins à considérer comme réel et ce qui ne l’est pas.

Les recherches en neurosciences sur le fonctionnement du cerveau montrent que celui-ci n’agit pas comme un décodeur du réel, mais plutôt comme un filtre qui isole certains canaux. La fonction du cerveau n’est pas de convertir des stimuli extérieurs en images mentales, de les décoder pour les transformer en informations intelligibles, mais plutôt d’agir comme un filtre qui oriente notre conscience sur certaines fréquences parmi la masse quasi infinie d’informations quantiques avec lesquelles nous interagissons en permanence inconsciemment.

Si ce rôle de filtre n’était pas assuré, notre conscience serait subitement submergée par un flot d’informations qu’il lui serait impossible de gérer. Ce qui nous plongerait immanquablement dans un état de psychose insupportable. C’est exactement le type d’expériences vécues lors de certains états modifiés de conscience induits par la prise de substances psychotropes, lors de rites chamaniques ou d’expériences psychédéliques. Comme l’ayahuesca, mélange de substances végétales utilisé par certains chamanes d’Amazonie. Ou le LSD et la DMT utilisés dans le cadre d’expériences cliniques en psychologie transpersonnelle.

La tradition biblique offre un écho de ces expériences. Dans le livre de l’Exode (Ex 30:19-20), le prophète Moïse demande à Dieu de lui révéler son visage. Ce à quoi Dieu lui répond :

« Je ferai passer devant toi toute ma bonté, et je proclamerai devant toi le nom de l’Eternel ; je fais grâce à qui je fais grâce, et miséricorde à qui je fais miséricorde. L’Eternel dit : Tu ne pourras pas voir ma face, car l’homme ne peut me voir et vivre. »

En d’autres termes, il est impossible de « voir » comme de concevoir la Réalité ultime telle qu’elle est. On ne peut qu’interagir, entrer en relation avec elle. Et cela ne peut passer que par le filtre de notre écran mental qui scinde cette réalité indissociable en un sujet conscient et une « réalité » qu’il construit comme extérieure à lui et avec laquelle il interagit. Notre mode de connaissance le plus commun de l’autre est celui d’une communication consciente entre un sujet en un autre sujet. De même notre connaissance de l’Univers et de ses multiples réalités passe par le rapport entre un observateur conscient et un objet construit par lui comme son champ d’observation.

Le conditionnement, matrice de la condition humaine

Fondamentalement, chacun d’entre nous est une conscience individuée issue de la Conscience universelle. Cette conscience individuelle est incorporée dans un corps physique durant toute la durée de son existence qui va de la vie intra-utérine à la mort.

Cette expérience d’incarnation que nous désignons communément comme « la vie » définie notre identité d’êtres humains. Elle borne notre existence en nous conférant un certain nombre d’attributs qui définissent notre condition humaine, faite de potentialités et de limites. Attributs physiques, liés aux facultés de notre corps physique ; psychiques, liés au fonctionnement de notre cerveau ; et spirituels, liés au sens que nous donnons aux expériences vécues par notre âme au cours de cette existence incarnée. C’est-à-dire à cette expérience particulière d’être au monde, à la conscience d’être soi, interagissant avec d’autres consciences et usant de notre potentiel individuel et collectif de création de réalités.

Dans cette expérience de la condition humaine, notre expérience de la réalité s’organise sur la base d’un consensus qui confère une valeur particulière aux expériences vécues collectivement.

Ainsi dans le domaine de la connaissance scientifique, c’est le consensus, toujours flexible, relatif et évolutif, qui confère une valeur de vérité à des lois, des théories, des modèles sensés donner une certaine intelligibilité au réel construit comme objet de connaissance.

De même, d’un point de vue anthropologique, nos modèles comportementaux, nos schémas culturels, discursifs, sont définis par une culture commune, des lois sociales, un vocabulaire commun. Nous ne naissons pas et ne grandissons pas avec une faculté de toute puissance. Dès la naissance et dès que notre psyché se forme, nous faisons l’expérience de la limite. Nous apprenons, souvent douloureusement, à reconnaître ce qui distingue notre être du reste du monde. Puis nous apprenons à nous adapter, à nous comporter, à identifier ce qui est possible ou permis et ce qui ne l’est pas. Tout cet apprentissage de la vie en société façonne notre identité individuelle, notre personnalité.

Dès lors notre représentation du monde, de nous-mêmes, de l’Univers, de l’humanité diffère selon notre culture d’origine. Un Américain qui a grandi à Manhattan et un Amérindien qui a grandi dans une tribu yanomami dans la forêt équatoriale, tous deux confrontés à la même expérience, n’auront pas le même vécu de cette expérience. Parce qu’ils ne vivent pas dans la même réalité.

Plus encore, il n’existe aucune réalité objective qui puisse servir de dénominateur commun ou de référent pour évaluer leurs expériences relatives. Confrontés l’un à l’autre, leur expérience commune du réel ne peut émerger que d’une confrontation de leurs expériences individuelles, subjectives, et de l’élaboration d’un consensus sur ce qui fait sens pour tous les deux.

Au travers de cet exemple on comprend l’importance cruciale des référents culturels dans notre expérience de la réalité.

Nous sommes tous conditionnés par notre culture d’origine. Par les schémas mentaux implantés dans notre esprit depuis le plus jeune âge par nos parents, notre famille et notre milieu d’origine, le système éducatif, la société, le milieu professionnel, les discours politiques, médiatiques, scientifiques, culturels, juridiques, philosophiques, éthiques ou religieux. Par nos habitudes de consommation conditionnées par le marketing, la publicité, etc.

L’expérience humaine est donc d’abord une expérience du Collectif. Une expérience de la reconnaissance du soi comme se conformant à un modèle collectif. Une totalité qui nous conditionne en tant que membre appartenant à une communauté humaine, une famille, un clan, un groupe, une tribu, une ethnie, une nation… ou l’idée universelle que l’on se fait de l’humanité.

Mais cette expérience particulière n’aurait aucun sens sans l’émergence dialectique de la conscience individuelle. On ne naît pas au monde en sortant du ventre de sa mère ; on naît véritablement au monde quand la conscience s’érige et s’affirme à la face du monde en tant qu’individu pour dire « je ».

On a souvent l’habitude de considérer que la notion d’individu est une invention de la culture occidentale. Il y a lieu cependant de relativiser cette croyance. Dans presque toutes les cultures on retrouve des mythes similaires dans lesquels un individu se distingue du groupe, se sépare ou s’oppose à la masse, aux croyances et aux habitudes communes, pour suivre son propre destin. Cette séparation est souvent liée à la rencontre avec le divin.

Ainsi dans les mythes fondateurs de la Genèse, Abraham, le premier des croyants, répond à l’appel de Dieu qui lui ordonne de quitter son pays, sa famille et d’aller vers le pays qu’il lui montrera :

« L’Eternel dit à Abram : Va-t’en de ton pays, de ta patrie, et de la maison de ton père, dans le pays que je te montrerai. »

On retrouve des mythes comparables dans la pensée primitive, avec des héros qui choisissent de quitter leur tribu pour s’aventurer dans la forêt et entament ainsi une initiation personnelle qui leur révélera les secrets des dieux, la vraie nature de la réalité et qui ils sont vraiment.

Cette expérience est une constante inscrite au cœur de notre nature humaine : on ne devient vraiment soi qu’en rompant, au moins temporairement, avec le reste du groupe. Et donc avec ce qui nous définit en tant qu’humain selon les critères transmis par la culture commune.

Tout Eveil de la conscience est d’abord un arrachement douloureux. Il n’est donc pas étonnant que peu d’entre nous aient vraiment le désir de faire cette expérience. Devenir soi est un processus. Qui suppose de mourir à celui qu’on était ou qu’on croyait être. Et se lancer vers l’Inconnu. Tout le monde n’a pas l’esprit aventurier ou la vocation à devenir un héros solitaire.

C’est pourquoi dans toutes les cultures ce processus d’individuation est longtemps resté l’apanage d’êtres d’exception, tour à tour objets de fascination ou de rejet.

Celui qui choisit de quitter sa propre famille, de renoncer à son statut et à ses privilèges pour suivre sa propre route, est aussitôt perçu comme une menace pour la cohésion du groupe. C’est le cas de tous les êtres d’exception, les éveillés, les ermites, les prophètes, les messies, qui choisissent ce destin et répondent à cet appel particulier. Et qui bien souvent sont raillés, persécutés, pourchassés, parce qu’ils sont accusés d’être des profanateurs, des sacrilèges, des dangers, des traîtres ou des renégats.

Se séparer du groupe, remettre en cause ses fondements, partir à la recherche d’une autre vérité, puis témoigner en prétendant inciter les autres membres à s’éveiller à leur tour, c’est assurément s’exposer à devenir la proie des mécanismes de bouc émissaire.

Face aux crises qui les menacent, face à la violence nourrie par les conflits mimétiques qui mettent en péril leur existence, la tentation pour les sociétés est de retrouver leur équilibre en désignant une personne ou une minorité chargée d’endosser la culpabilité et la violence du groupe.

Bien souvent les pouvoirs en place, le roi, la caste dirigeante, ceux qui incarnent l’ordre établi, et qui peuvent se retrouver eux-mêmes désignés comme des boucs émissaires par le groupe en période de crise, choisissent de détourner l’attention du groupe et de canaliser la violence qui les menace en désignant tel individu ou telle catégorie comme bouc émissaire. Et le contrat qui lie la masse à ceux qui exercent le pouvoir se renouvelle grâce au sacrifice d’un seul ou de quelques-uns désignés comme coupables expiatoires des désordres auxquels il est aussitôt mis fin.

L’exemple de Jésus constitue une sorte de passage à la limite de ce mécanisme. Car si Jésus passait beaucoup de temps à s’isoler, à se « ressourcer », à se retrancher du groupe pour aller prier au désert, jamais il ne fit acte de rupture par rapport à son groupe d’origine, à son statut de membre du peuple élu ou à son rang lié à sa fonction rabbinique ou son ascendance royale. Jamais non plus il n’a appelé ses disciples à prendre les armes ni à se rebeller contre les autorités. Jamais il n’a remis en cause la Loi ou les pouvoirs établis, pas même celui de l’occupant romain. Au contraire, le message de Jésus vise à témoigner, exhorter, confronter, révéler les lâchetés, les hypocrisies, les logiques de pouvoir. Et à les reconnaître pour ce qu’elles sont, sans les combattre mais en choisissant d’autres voies. Tout en privilégiant sa relation directe et intime avec le Divin à toute forme de médiation selon une logique politique, juridique, économique, théologique ou sacerdotale qui s’érigerait en pouvoir.

Jésus guérit les corps, rétablit les esprit malades, restaure la dignité des rejetés, mais surtout il libère les consciences de toutes les geôles spirituelles, de toutes les assignations identitaires, de toutes les formes de domination ou de pouvoir. Ce faisant, il restaure le lien d’amour primordial entre chaque être et la Conscience divine d’où il est issu.

Cette attitude constitue précisément pour tous les pouvoirs fondés sur une appropriation identitaire, éthique et spirituelle le scandale absolu qui causera sa perte. Le pouvoir politique d’une dynastie hérodienne corrompue qui confisque l’identité nationale du peuple élu et s’associe aux persécutions de l’occupant romain. Le pouvoir religieux incarné par les grands prêtres qui s’approprie l’accès au Salut et au divin par une codification jalouse des modèles liturgiques. Le pouvoir des scribes et des pharisiens qui s’arrogent le droit exclusif d’interpréter la Loi, de déclarer qui est pur ou impur, d’inclure ou d’exclure selon des critères identitaires, législatifs et normatifs.

Jésus court-circuite tous ces pouvoirs. Il en révèle l’imposture flagrante. Il doit donc être mis à mort afin de préserver l’autorité mensongère de ces pouvoirs, de maintenir le peuple dans la peur et la soumission.

Les choses n’ont pas fondamentalement changé depuis 2000 ans. Seuls les discours et les modèles ont changé. Aujourd’hui le pouvoir capitaliste de la société ultralibérale mondialisée a remplacé la Promesse du Salut par le vertige hédoniste et matérialiste aux artefacts sans cesse renouvelés. Le pouvoir est plus concentré que jamais. Il contrôle tous les états, tous les empires, l’économie, la science, la médecine, la technologie. Il choisit et finance les dirigeants de chaque pays, appelé à renoncer à son identité et sa souveraineté pour se fondre dans le Nouvel Ordre Mondial. Il fait et défait la politique, les gloires et les fortunes, façonne nos modèles de consommation, nos comportements, nos croyances et nos pensées. Il contrôle chacun de nos mouvements, chacune de nos actions. Bientôt il contrôlera même grâce à l’AI chacune nos moindres pensées, de nos émotions ou réactions.

Démontrant une perversité et un cynisme absolus, ce système contrôlé par une poignée de banquiers et multimilliardaires se drape pourtant dans la plus parfaite des vertus. Il prétend même œuvrer pour le bonheur de tous. Pour cela il instrumentalise jusqu’à les vider totalement de leur sens les idéaux des droits de l’homme, les préoccupations contemporaines à propos du climat, du développement durable, de la paix dans le monde ou du droit des minorités.

Aucune alternative ne semble envisageable pour l’avenir de l’humanité que de devenir des esclaves, du bétail, des marchandises ou des déchets, de la mauvaise graisse improductive à éliminer drastiquement pour permettre un meilleur contrôle du reliquat totalement soumis.

Mais nul messie semble être en mesure de nous délivrer de cet asservissement total. Aucun homme providentiel, aucun leader charismatique, aucun prophète, aucun deus ex machina. Nous sommes seuls. Livrés à nous-mêmes. Avec comme seule alternative que de nous éveiller ou nous laisser exterminer.

La logique de la terreur

Aucune force au monde n’est autant susceptible d’annihiler notre capacité de création et de réflexion que la peur.

Que nous ayons ou non conscience des enjeux terribles qui nous menacent, nous sommes tous les victimes d’un véritable terrorisme conçu et entretenu pour annihiler toute capacité de réaction.

Il faut un énorme courage pour vouloir s’éveiller et se délivrer de cette emprise avant tout spirituelle. La plupart d’entre nous ne l’ont pas et ne l’auront jamais. Ils ne savent que suivre et se soumettre.

En dépit des mythes que nous nous plaisons à cultiver sur les héros rebelles ou la Révolution, la propension à la révolte ne fait pas partie des constantes de notre humanité. Les forces centripètes qui nous poussent à rester sagement dans le troupeau, à obéir et à nous conformer aux injonctions et modèles imposés, sont beaucoup plus puissants que les forces centrifuges qui mous poussent à remettre en cause l’ordre établi et la place qu’on nous assigne dans la société pour écrire nous-mêmes notre propre avenir.

Beaucoup d’entre nous jouent à être des ados rebelles, des indignés, des insoumis. Nous trépignons, nous râlons, nous manifestons, mais c’est presque toujours pour mieux retourner ensuite à nos habitudes sans rien changer à nos modes de vie.

Il faut un courage hors norme (ou beaucoup de folie) pour oser aller au bout de nos pulsions rebelles, nous désassimiler de tous les conditionnements que nous avons subis, et mener notre existence selon notre libre arbitre, en faisant fi de tous les assignats et de toutes les injonctions à la conformité. Surtout en ce qui concerne notre vision du monde, de la vie, de l’humanité et de son avenir.

Il est beaucoup plus confortable, rassurant et moins fatigant de recherche l’assentiment d’autrui, de consentir, de renoncer, d’appliquer des lois et modèles conçus pour nous et déjà éprouvés. Aller travailler le matin en arborant une tenue vestimentaire totalement originale plutôt qu’un costume cravate est un défi impensable pour la quasi-totalité des cadres qui travaillent dans une entreprise. Alors penser et s’exprimer par soi-même en refusant les discours ambiants, choisir un mode de vie totalement à l’opposé des modèles de la vie urbaine, postmoderne, consumériste, relève de la pure folie.

Nos sociétés tolèrent un certain degré de marginalité. A l’occasion elles récupèrent même certains exemples pour en faire des antinormes transgressives aussitôt transformées par le jeu de l’assimilation et de la mise en scène médiatique en nouvelles normes destinées à canaliser les désirs émancipateurs ou centrifuges des plus originaux d’entre nous. Mais tout ceci relève de la manipulation mentale, de l’ingénierie sociale, pas d’un principe libertaire ou émancipateur.

C’est ainsi qu’il existe de multiples façons d’être ou d’apparaître comme un rebelle. Des moyens très commodes de manifester notre singularité de canaliser notre désir de marginalité, de rébellion, d’émancipation à peu de frais. Sans vraiment remettre en cause les fondamentaux, prendre des risques ou se mettre en marge du troupeau. Cela donne un sentiment passager d’individualité, de marginalité, un supplément d’âme qui permet de customiser sa façon d’être au monde, de donner l’illusion qu’on « se construit sa propre identité » selon un catalogue de permissions sagement nomenclaturé.

Cette idéologie constructiviste très en vogue aujourd’hui est pourtant le contraire exact de l’Eveil de la conscience et de l’émergence d’une vraie individualité, libre et pleinement maîtresse de son pouvoir de création. Ce n’est qu’un processus de segmentation égotique du conformisme selon des normes préétablies et toujours recyclées. Le contraire de l’acte créateur.

Ce qui rend possible de tels mécanismes d’identification à des normes, c’est une soumission inconsciente aux pouvoirs, fondée sur une nouvelle forme de sacralité qui utilise la terreur pour empêcher tout libre arbitre.

Nous prétendons vivre dans des sociétés rationnelles alors qu’en vérité nos comportements obéissent à des mécanismes totalement irrationnels. Ainsi nous idolâtrons la science et la technique qui nous donnent une illusion de toute puissance comme des petits enfants qui jouent à se jeter des sorts et à proférer des incantations magiques. Jamais nous ne pensons un seul instant à remettre en cause les postulats de cette science ou les vérités que certains experts scientifiques nous présentent comme des vérités incontestables. Il ne nous viendrait jamais à l’esprit de remettre en cause le magistère de ces nouveaux gourous qui nous expliquent comment tourne l’Univers ou comment se propagent les nouveaux virus. La science est une nouvelle religion dont les hommes en blouse blanche sont les grands prêtres. Au nom de la Raison qui en serait la déesse, nous nous laissons déposséder de notre raison pour devenir des croyants bien observants.

Remettre en cause les discours et le pouvoir des sachants, scientifiques et médias qui en divulguent les vérités, est une transgression assimilée à un sacrilège. Tenir des propos qui contredisent la doxa officielle, voilà la forme contemporaine de l’hérésie ! Ceux qui commettent un tel péché ne sont plus accusés d’être des sorciers ou des impies, mais pire : des complotistes. Une déviance, une maladie, un crime à la fois dogmatique, psychologique, social, politique, éthique et spirituel. Les complotistes sont à la fois des déviants intellectuels et sociaux, des fous victimes de délires paranoïaques, des pervers narcissiques manipulateurs, des sociopathes qui mettent gravement en danger la santé physique et mentale de leurs congénères, l’ordre social et la démocratie. En France, leurs discours sont même désormais assimilés par la loi à des dérives sectaires, dont il faudrait protéger leur famille et leurs enfants en les déchoyant de leur autorité parentale.

L’invention de l’antimodèle du complotiste est l’un des outil des dictatures totalitaires modernes qui remonte aux dictatures communistes. Il est aujourd’hui revisité par la nouvelle dictature ploutocratique et technocratique, sanitaire et technosécuritaire, transhumaniste et eugéniste, qui n’a rien à envier à ses modèles communistes. Selon les mêmes méthodes, celles-ci cristallise les tensions sociales et l’angoisse des individus en les concentrant sur les sujets réfractaires présentés comme hostiles et même responsables des malheurs du groupe.

Ainsi le pouvoir détourne toute pulsion agressive qui serait légitimement dirigée contre lui sur des victimes expiatoires faciles à identifier. Les « complotistes » et les « non-vaccinés » ont ainsi remplacé les Juifs désignés comme fauteurs de troubles du Moyen-âge aux bûchers nazis. Ils sont les nouveaux parias sociaux indispensable au pouvoir pour se maintenir et justifier son régime de terreur au nom du bien commun, de la santé et de la sécurité du plus grand nombre. Et renforcer sa doxa en dépit de ses incohérences sans jamais laisser aucune prise à la contestation frontale.

Si un homme ne naît de nouveau, il ne peut voir le royaume de Dieu.

Les plus grandes frayeurs partagées par tous les humains sont celles liées à la mort et à la naissance qui est son pendant. Se retrouver subitement séparé de son corps est sans doute la plus grande peur commune à toute l’humanité. Et la matrice de toute les autres peurs. D’autant que l’idée de la mort est souvent associée à celle de la souffrance physique, de l’agonie, et plus encore à celle de l’anéantissement du moi.

A la racine de cette peur il y a un archétype universel : l’illusion de la Séparation. La hantise d’être un jour séparé de son corps, qui fait pendant au traumatisme de la naissance où le nouveau-né est subitement séparé, expulsé du corps de sa mère avec lequel il ne faisait qu’un, est indissociable avec la terreur que suggère la perspective de l’anéantissement physique, mais aussi psychique.

Mourir est fantasmé comme la perte de tout contrôle, de toute identité, de toute faculté à agir. D’être séparé de soi-même et finalement désagrégé.

Cette peur procède d’une illusion fondamentale quant à notre vraie nature : celle d’être des êtres essentiellement séparés les uns des autres, comme l’individu que je suis vit une existence séparée du corps de sa mère qui l’a porté pendant neuf mois.

Or cette séparation n’est qu’illusoire. Elle est liée au fait que nous nous identifions à notre corps physique, dont nous expérimentons chaque jour les limites autant que les capacités.

Le traumatisme de la naissance vécu par toute conscience comme une expérience de douleur paroxystique et même de mort imminente lors des contractions qui précèdent le passage du col de l’utérus, traumatisme qui nous projetons cette expérience antagoniste tant redoutée de la sortie du corps au moment de la mort, entretient cette illusion commune que nous sommes des êtres finis, mortels et séparés. Alors qu’en réalité c’est tout le contraire : nous sommes des êtres spirituels, éternels et reliés de façon indissociable les uns aux autres parce que nous provenons tous d’une même Conscience dont rien ne peut nous séparer, d’où nous tirons notre vie et notre substance et à laquelle nous retournons.

Cette nostalgie, et pour beaucoup d’entre nous cette amnésie de l’Origine, nourrit en nous cette angoisse existentielle, ce sentiment d’un arrachement qui transparaît notamment dans les mythes de la Création comme celui de la Chute dans la Genèse.

A cause de ce double traumatisme, et de l’illusion qu’ils entretiennent, nous passons notre existence à rechercher des moyens pour conforter notre petit « moi », à nous rassurer en nous persuadant que nous sommes « quelqu’un » à nos propres yeux, de courir après des modèles, des gratifications, des consolations, au lieu de nous contenter simplement de faire pleinement l’expérience de QUI nous sommes, ici et maintenant.

Nous en venons à accorder beaucoup plus de valeur à cet ego, à ce moi illusoire qui n’est qu’une coquille vide, une timbale qui résonne, plutôt qu’à jouir simplement du simple fait d’être et d’exister, c’est-à-dire d’être perpétuellement créateurs et cocréateurs de notre réalité.

Cette expérience redoutable de la mort n’est cependant pas un mythe ou une illusion. C’est une réalité. Ou plutôt une expérience que beaucoup d’entre nous vivent réellement. Car mourir ce n’est seulement se séparer définitivement de son corps physique, voué à la putréfaction, c’est surtout passer par l’expérience terrifiante de la mort de l’ego.

Pour retrouver notre vraie nature originelle, il faut en passer par la mort de ce moi que l’on croyait être, et qui nous a donné l’apparence d’une épaisseur, d’une consistance tout au long de notre existence.

Ce moi, cet ego qui constitue notre personnalité, est précisément ce qui nous donne l’illusion d’exister, un sentiment de permanence dans un monde profondément impermanent. C’est aussi ce qui nous permet de porter un masque social et d’entrer en relation avec les autres dans cette existence incarnée. Or au cœur de l’expérience de la mort il y a cette expérience très déroutante de la mort de l’ego. L’âme se trouve subitement propulsée dans un état de conscience où tout en restant consciente, elle n’a plus conscience d’être un « moi ». Elle prend alors conscience de cette vérité qui est le plus grand paradoxe de l’existence, à savoir que nous sommes des consciences individuées mais son séparées des autres consciences. Bien au contraire, nous formons une entité indissociable, un Tout cohérent. Et tout ce qu’une conscience expérimente à son propre niveau d’existence impacte les autres consciences.

Certaines personnes qui ont vécu des états modifiés de conscience provoqués par certaines drogues comme le LSD décrivent une expérience similaire. La conscience du « moi », d’être un individu, se trouve de façon momentanée, quelques heures tout au plus, complètement dissoute. Et l’on accède à un mode de conscience universelle proche de la folie, qui se situe au-delà des notions de l’espace et du temps. On peut ainsi faire l’expérience d’être la conscience d’une plante, d’un animal disparu depuis des millions d’années, d’une montagne, ou de Dieu lui-même.

Ces expériences peuvent s’avérer très paniquantes pour ceux qui s’identifient à leur ego ou qui cherchent à contrôler ce qu’ils vivent à partir de celui-ci. Et qui ont l’impression terrifiante d’être anéantis.

Pourtant, on ne peut accéder à l’Eveil spirituel, naître de nouveau ou plutôt naître d’en-haut ou de l’esprit, sans accepter de perdre notre identité, ce que l’on croyait être.

Notre ego est constitué par l’agrégat de toutes les croyances que nous nourrissons à notre propos, auxquelles on nous a habitués ou que nous nous sommes habitués à considérer comme ce qui nous définit. Comme le fait d’être un homme ou une femme, jeune ou vieux, fort ou faible, beau ou moche, intelligent ou non, d’avoir telle ou telle qualité, telle connaissance ou telle capacité sanctionnée par les expériences que nous nous remémorons, les diplômes ou les réalisations que nous revendiquons.

Si nous cessons d’adhérer à ces croyances, nous cessons tout simplement d’exister. C’est pourquoi nous nous cramponnons souvent à nos certitudes sur nous-mêmes, comme à tous les miroirs que nous renvoient nos proches, nos amis, nos collègues, ceux nous ressemblent, ou la société, par peur de nous perdre.

Sortir de la Matrice

La saga de science-fiction Matrix ne décrit rien d’autre sous une forme allégorique que le monde dans lequel nous vivons aujourd’hui. Du moins celui dans lequel les maîtres du monde veulent nous enfermer.

Dans cette série, la quasi-totalité de l’humanité vit dans un état narcotique artificielle entièrement sous le contrôle des machines, des AI. Les êtres humains croient vivre une existence normale, avec une famille, un travail, des divertissements et des attributs reconnus par la société. Mais en vérité ils ne vivent que dans un état embryonnaire, sous cloche, plongé dans un état végétatif et dans une sorte de tube à essai ou de chrysalide géante. Leur corps est relié à des tuyaux qui pourvoient à leurs besoins physiques, et leur cerveau est relié aux machines, à la Matrice, une sorte de méta intelligence artificielle et de modélisation complexe au sein de laquelle interagit avec des programmes de simulation leur permettant de vivre une expérience totalement artificielle et interconnectée, qu’ils perçoivent comme la seule et unique réalité. Cette vie végétative où les humains sont « cultivés » dans des immenses champs par les machines permet à celles-ci de puiser leur énergie vitale indispensable pour alimenter leur fonctionnement.

Ce modèle fictif est exactement celui développé par la firme Méta, successeur de Facebook : un réseau social en 3D et une réalité virtuelle d’une infinie complexité où les consciences peuvent vivre une vie immersive, se connecter les unes aux autres et vivre une multitude d’expériences au travers d’avatars exactement comme dans le monde réel. Cette immersion permet aussi au système de collecter un nombre illimité de données personnelles, de connaître dans les moindres détails ses émotions et réactions à divers stimuli en analysant notamment ses mouvements oculaires les plus imperceptibles, de sonder son esprit, et donc de prévoir ou de piloter ses comportements pour un contrôle total.

Comme ceux qui sont plongés dans la Matrice sans le savoir, la plupart d’entre nous n’ont pas conscience du monde réel. Ils croient vivre une expérience réelle dans laquelle ils sont des sujets autonomes, alors qu’en réalité tout ce qu’ils vivent depuis leur naissance est conditionné de l’extérieur.

Dans le film Matrix, il y a parmi les habitants de Sion, la ville sous-terraine où vivent les rebelles qui sont sortis de la Matrice, un personnage très important : celui du traître qui choisit de trahir ses semblables en pactisant avec les Smith, des programmes autonomes chargés de traquer les réfractaires. Bien qu’étant éveillé et conscient de la nature de la Matrice, il choisir de conclure un pacte avec l’ennemi. Son choix au moment de vendre ses amis aux agents Smith est particulièrement éloquent : son plus cher désir est d’être réintégré dans la Matrice, de n’avoir plus aucun souvenir de sa vie passée, et de devenir quelqu’un de très riche et d’important.

Le message est clair : s’éveiller demande beaucoup de courage, comporte beaucoup de souffrances et de désillusion. Il faut notamment renoncer à tout ce que l’on croyait être, à tout ce que l’on était habitué à considérer comme vrai, à concevoir la Réalité comme totalement relative. Il faut faire preuve en permanence de discernement et de libre arbitre pour créer sa propre réalité, sans s’arrêter aux limites imposées par les croyances communes. Mais ce choix n’est jamais totalement définitif. Cette liberté que confère l’Eveil peut s’avérer insupportable. Et on peut en venir à préférer revenir à son aliénation antérieure à son écrasante liberté. Vouloir retourner à sa condition d’esclave ignorant, à une vie de mensonges et d’artifices, plutôt que d’être écrasé par la responsabilité de son libre arbitre.

C’est ainsi que beaucoup aujourd’hui qui sont au seuil de l’Eveil, qui comprennent que quelque chose ne tourne pas rond dans ce monde tel qu’on nous le présente, que la vérité est ailleurs, sont trop terrifiés par ce qu’ils commencent à entrevoir et préfèrent faire machine arrière, renoncer en chemin et refermer le couvercle.

Préférer le confort du mensonge, de l’hallucination collective à laquelle nous participons, est une tentation très commune. Ceux qui entrevoient la réalité du mensonge et de l’aliénation sont souvent ceux qui mettent le plus d’énergie à l’entretenir, en traquant et condamnant ceux qui osent lever le voile.

Certains croient pouvoir trouver ainsi un apaisement à leur conscience écartelée. D’autres font un pacte avec ceux qui les manipulent pour obtenir des avantages matériels, un meilleur statut, une plus grande reconnaissance, ou simplement pour ne pas perdre leur job.

Il faut comprendre que tous ceux qui travaillent à un degré ou un autre pour le pouvoir sont les premiers manipulés. Du simple fonctionnaire au chef d’Etat, il n’est pas un rouage du système qui ne soit méticuleusement contrôlé par lui.

Pourtant, parmi ceux qui occupent les plus hautes fonctions au sein d’une multinationale, comme dirigeant de leur pays ou comme sommité scientifique mondialement reconnue, il en est des courageux pour dire non aux manipulations dont ils sont l’objet et se retourner contre ceux qui veulent les contrôler. Certains le payent de leur vie. Et se retrouvent assassinés, suicidés, déchus de leur rang social, de leur statut professionnel, de leurs privilèges, leur réputation salie à jamais.

Evoluer ou renoncer

L’évolution est un processus continu, mais dont la trajectoire n’est pas rectiligne et qui connaît parfois des à-coup. Qu’il s’agisse de l’évolution des individus, des espèces vivantes ou de la conscience globale, l’évolution est une caractéristique indissociable de la vie. Vivre c’est évoluer en permanence. Pour déjouer les attaques des prédateurs, s’adapter aux modifications de son environnement, inventer des solutions plus efficaces pour tirer parti d’une situation donnée, faire reculer les limites de ce qui est possible…

Ainsi notre ADN où sont encryptées toutes caractéristiques de notre espèce, toute la mémoire de l’espèce, de la lignée et de chaque individu, ne connaît pas seulement des mutations dues à des erreurs de transcription ou à l’apparence de phénomènes nouveaux qui modifient nos caractéristiques génétiques. Selon les découvertes les plus récentes de l’épigénétique, notre ADN serait en perpétuelle évolution. A chaque minute il enregistrerait des modifications en fonction des expériences que nous vivons et des traces qu’elles impriment en nous.

Il existe pourtant des situations ou l’évolution semble se figer, et même régresser. Face à des crises d’une intensité particulière, les individus come les groupes peuvent paraître momentanément incapables d’inventer les réponses adaptées, comme tétanisés, figés par une menace imminente.

Face à l’accumulation des crises que nous subissons, nos sociétés peuvent paraître incapables de réagir et de trouver des solutions. Exactement comme un animal ou un individu pétri de peur face à un danger auquel il est subitement incapable de répondre. Cet état de tétanie peut durer un temps indéfini, selon que la peur et l’incapacité qu’elle engendre sont nourries par d’autres menaces qui maintiennent l’individu dans un état d’hyper vigilance passive.

Cette attitude qui consiste à appuyer sur le bouton Pause pour faire taire une menace est une stratégie archaïque pour ne pas être englouti par la terreur qu’inspire un danger. Une façon pour la conscience de se dissocier pour échapper à un ressenti trop douloureux et imparable.

Nous sommes en guerre !

Si cette déclaration en forme de mobilisation générale du Président Macron lors de son allocution télévisée du 16 mars 2020 a tout d’une magistrale imposture, elle résonne aussi comme un aveu : oui, on nous a bien déclaré la guerre ! Mais ce n’est pas la science ni ses héros de Big Pharma qui sont en guerre contre un méchant virus pour sauver l’humanité, non : c’est un pouvoir occulte qui a déclaré la guerre à l’humanité.

Et cette guerre n’est pas uniquement une guerre bactériologique destinée à exterminer une partie de l’humanité. Encore que cet objectif eugéniste de réduction de la population grâce à des virus, des épidémies contrôlées et de vaccins tueurs selon la stratégie du soft killing, la mort lente, se précise de jour en jour.

Cette guerre n’est pas non plus seulement une guerre psychologique d’extrême manipulation, une guerre terroriste de masse destinée à nous sidérer, à annihiler nos capacités de réaction par la peur afin de nous asservir.

Cette guerre est avant tout une guerre contre la conscience. Une guerre destinée à détruire les consciences individuelles, c’est-à-dire qui nous sommes vraiment, notre identité ontologique, à nous réduire à de simples objets, des machines biologiques parfaitement obéissantes, sans esprit autonome, sans libre arbitre, mais au contraire entièrement assimilées dans un Collectif où ne subsisterait aucune parole libre ni individualité.

C’est le rêve du totalitarisme absolu : la guerre totale contre la conscience.

A ce titre, la dictature mondiale qui se dessine actuellement réunit et synthétise tous les aspects des dictatures antérieures. Lesquelles sont parfaitement résumées dans l’œuvre de George Orwell.

Comme les anciennes dictatures militaires, la nouvelle dictature transhumaniste s’appuie sur des pouvoirs autoritaires et l’usage arbitraire de la force pour soumettre les masses, interdire toute réaction, toute revendication et noyer toute opposition ou tentative d’insurrection dans la violence et le sang. On l’a vu en France avec la crise des Gilets Jaunes et la réponse ultra violente, disproportionnée du pouvoir à un mouvement social somme toute assez banal et légitime qui a cristallisé en quelques mois tout le ressentiment populaire. L’usage de la force critiqué y compris dans les rangs de la Police s’est renforcé avec la crise sanitaire, qui a permis d’apporter une justification au muselage de toute expression critique envers les mesures liberticides imposées pour des raisons sanitaires. Aux violences policières se sont alors ajoutées celles de milices privées chargées du tabassage en règle d’infirmières, d’avocats, de mères de famille et de personnes âgées, dont le seul crime était de ne pas être d’accord avec des mesures attentatoires aux libertés publiques et à cet enterrement en direct de la démocratie imposés au pas de charge.

Comme les dictatures fascistes du 20e siècle, la nouvelle dictature poursuit ce rêve d’inventer un Homme Nouveau, d’imposer à tous un Ordre Nouveau. Un ordre totalitaire – le Nouvel Ordre Mondial – un ordre inéluctable auquel « personne, je dis bien personne ne pourra échapper », selon les mots de Nicolas Sarkozy lors de la présentation de ses vœux du Corps diplomatique à Paris le 16 janvier 2009). Cet ordre prétend s’imposer comme l’unique solution face au désordre pour le plus grand bien de l’humanité. Comme les dictatures fascistes nées d’une réaction à l’humanisme, la nouvelle dictature s’oppose radicalement aux valeurs humanistes mais avance masquée (!) Puisqu’elle reprend systématiquement à son compte en la vidant de son contenu toute la rhétorique humaniste, droits-de-l’hommiste, égalitaire, pacifiste et écologique dans un projet dont les buts lui sont totalement opposés puisqu’ils visent à supprimer tous les droits, à détruire les Etats-nations et la démocratie, à instaurer une société hyper inégalitaire où une poignée d’individus disposeront de tous les droits, de tous les pouvoirs, de toutes les richesses, de toutes les ressources et contrôleront l’immense masse des autres humains réduits en esclavage, concentrés dans des mégalopoles, et ne disposant plus d’aucun droit, d’aucune propriété privée et de ressources très limitées. Tout ceci dans le but d’éviter le chaos et l’apocalypse climatique.

Comme les dictatures communistes, ce Nouvel Ordre Mondial est aussi un projet d’appropriation collectiviste des biens et des richesses et de suppression radicale de toute forme d’individualité. Chaque personne n’aura plus aucune autre légitimité hormis d’être un maillon du Collectif, comme une pièce d’une grande machine. Sa seule justification sera de servir le Collectif, et non de recherche un épanouissement personnel. Dans sa Théorie de la dictature, Michel Onfray souligne que la dictature décrite dans son œuvre est une synthèse parfaite entre les dictatures du 20e qui servent de modèle au roman 1984. Mais c’est aussi une synthèse parfaite entre le capitalisme et le communisme, entre l’enfer néolibéral et l’enfer collectiviste.

Et c’est précisément l’objectif de ceux qui ont conçu et planifié ce basculement que nous visons actuellement vers le Nouvel Ordre Mondial. Un mix parfait entre la société capitaliste hyper individualiste, consumériste et hédoniste incarnée par les Etats-Unis, et la société totalitaire, collectiviste, hyper égalitaire est de surveillance totale incarnée par la Chine de Mao. Laquelle ne manquait pas d’ailleurs de fasciner David Rockefeller, l’un des fondateurs du groupe Bilderberg.

Enfin cette dictature empreinte aussi certaines caractéristiques aux dictatures islamistes et au totalitarisme des régimes théocratiques. La même prétention à imposer une religion et un dieu unique. Ici la religion transhumaniste qui est le dernier avatar du matérialisme scientiste, positiviste et rationaliste, lequel nie toute existence à l’esprit, la conscience et veut réduire l’homme à une simple mécanique d’horlogerie que l’on pourrait modifier, augmenter et dont on pourrait disposer à loisir comme des pièces détachées ou du matériau biologique. Cette religion utilitariste ne reconnaît qu’un seul dieu, qu’une seule valeur, celle de l’Argent. Enfin cette religion veut imposer à tous de façon autoritaire ses croyances, ses principes, ses lois et ses modèles, en contrôlant tous les aspects de la vie sociale. Aucune interaction ne peut exister qui ne soit surveillée, modélisée, ordonnée par un Collectif englobant, la Matrice, auquel rien n’échappe, pas même la plus intime de nos pensées. Cette Matrice impose sa charia à tous les échelons de la société par l’intermédiaire des AI chargées de surveiller tout le monde. Et de punir le cas échéant ceux qui voudraient se soustraire à ses règles en les déconnectant purement et simplement et en leur ôtant toute capacité d’action.

Nous sommes en guerre contre ce cauchemar. Nous sommes en guerre oui, mais la plupart d’entre nous ne le savent pas ou ne veulent pas y croire. Ils continuent de penser que la technologie est une bénédiction qui nous sauvera des maladies, de la famine, de l’ignorance, du terrorisme, des dérèglements climatiques, du chaos. Et qu’il faut faire une totale confiance à ceux qui en détiennent les clés.

Or les GAFAM et leurs milliardaires qui investissent massivement dans l’industrie du numérique, des neurosciences, de la génétique et autres nouvelles technologies, sont précisément sont qui ambitionnent de nous transformer en rats de laboratoire, qui déploient des moyens considérables pour promouvoir leur religion transhumaniste, à l’instar de la nouvelle plateforme Méta de Facebook, prototype de la futur Matrice destinée à remplacer la réalité dans laquelle nous visons, en établissant un fossé radical entre eux, « les dieux », et la masse des « inutiles » que nous sommes[i].

C’est donc bien une guerre totale contre la conscience et toute forme de liberté qui est menée aujourd’hui avec notre étroite collaboration. Une dictature totalitaire déjà prophétisée en 1979 par Jacques Attali dans une interview où il expose les conditions de l’aliénation la plus complète dans un monde de normes imposées où chacun collabore activement à sa propre aliénation en cherchant à se plier aux nouvelles normes.

C’est précisément ce qui se produit aujourd’hui avec cette étape clé que constitue l’imposition du pass vaccinal. Le pass vaccinal n’a aucune efficacité en terme sanitaire. Il ne permet en rien de limiter la propagation du virus. Au contraire les pays où l’épidémie se propage le mieux sont précisément ceux qui ont opté pour le pass sanitaire et imposé les mesures les plus restrictives. Le vaccin lui-même ne protège en rien ceux qui acceptent de se faire injecter une, deux ou trois doses. Il n’éviter ni d’être contaminé, ni de contaminer les autres, ni les formes graves, ni d’être hospitalisé en réa, ni de mourir du Covid. Au contraire, selon des épidémiologistes comme les Professeurs Raoult ou Montagnier, les vaccins sont responsables de l’apparition de nouveaux variants, les personnes vaccinées sont celles qui propagent le virus et entretiennent l’épidémie, celles qui tombent le plus malades, et dans un pays comme le Royaume-Uni 90% des décès du variant Delta sont des doubles ou triples vaccinés.

Ces faits sont aujourd’hui accessibles sinon connus du grand public. Et pourtant l’écrasante majorité d’entre nous collabore au cirque du pass vaccinal, dont la seule fonction est de réduire nos libertés, de les subordonner à la soumission aveugle à des consignes absurdes, de nous surveiller, et d’imposer un apartheid injuste entre ceux qui accepteront de se faire injecter tous les trois mois des substances inefficaces, toxiques, responsables de nombreux effets secondaires et de nombreux décès, dont la composition réelle reste totalement inconnue y compris des agences du médicament chargées de les autoriser.

Certains comparent le génocide vaccinal actuel au suicide collectif de tous les adeptes du Temple du Peuple le 18 novembre 1978 au Guyana. Une secte fondée par le révérend Jim Jones qui avait réussi à fanatiser ses adeptes au point de les convaincre de la nécessité de se suicider en buvant un breuvage contenant du curare après avoir patiemment tué leurs propres enfants en les forçant à ingérer ce poison.

Nous acceptons de nous diriger comme un seul homme vers l’abattoir, de nous laisser déposséder de toutes nos libertés, demain de tous nos biens, de tuer nos propres enfants en les empêchant de respirer, en les poussant au désespoir et au suicide, et en les forçant à se faire injecter des substances mortelles dont ils n’ont absolument pas besoin. Et ce sans aucune réaction, sans aucun mouvement de révolte, en renonçant totalement à exercer notre esprit critique. Simplement par un désir fanatique de conformité. Il y a quelque chose de l’ordre de la fascination démoniaque dans cette forme extrême d’emprise psychologique et d’anéantissement de toute forme de réflexe de survie ou de sens humain.


Le choix de la servitude volontaire

C’est cet état de dissociation psychique que vivent les cobayes dans les expériences de manipulation mentales du type MK Ultra, du nom d’un programme secret développé par la CIA à partir des années 1950. Les personnes soumises à ce programme sont soumises à un stress très intense, souvent lié à diverses formes de tortures physiques ou psychologiques qui peuvent aller de contraintes physiques à des abus sexuels. Pour échapper à l’extrême violence subie, la conscience se scinde alors en deux parties : l’une quitte le corps physique s’extraire des souffrances subies, et l’autre reste présente sous une forme anesthésiée, ne ressentant plus aucune sensation ni émotion et donnant l’impression que le sujet est évanoui ou endormi.

D’une façon allégorique, c’est exactement la situation où se trouve la conscience collective aujourd’hui. Soumis à une avalanche de stress, de messages anxiogènes, de contraintes physiques et psychiques et de privations de libertés savamment entretenus, beaucoup se réfugient dans un état d’apathie, de soumission, de déconnection volontaire par rapport à la réalité qu’ils vivent. Et ce alors même que leur conscience leur intime pour beaucoup de réagir, de fuir, de désobéir, de se rebeller et de faire valoir leur droit à revendique leur libre arbitre.

C’est la posture de la proie fascinée par son prédateur, tout entière dépossédée par la peur de toute capacité à avancer, reculer, se défendre ou réagir.

Les choses se compliquent encore quand ceux qui nous menacent, mettent en péril notre vie et nous liberté et nous interdisent de nous exprimer sont aussi ceux qui se présentent comme les seuls à mêmes d’assurer notre sécurité, de garantir nos droits et notre intégrité, de nous assurer la vie, la santé et le bonheur. Parce qu’ils détiendraient à eux seuls les clés du savoir, du pouvoir, les moyens pour répondre à nos aspirations et assurer le bien commun.

Les pouvoirs auxquels nous acceptons de nous remettre jouent alors le rôle pervers en ambigu de parents toxiques auxquels nous choisissons volontairement d’obéir alors que nous savons qu’ils nous font du mal. A qui nous remettons le pouvoir d’arbitrer à notre place les choix qui nous concernent en faisant semblant de croire qu’ils œuvrent sincèrement pour notre bonheur, alors que tout nous porte à croire le contraire.

Nous devenons alors les prisonniers volontaires de nous-mêmes autant que de ceux qui nous asservissent. Et nous revendiquons même cette servitude volontaire comme un libre choix.

Etienne de la Boétie avait parfaitement analysé ce mécanisme de la soumission dans un essai publié en 1576 à l’âge de 18 ans intitulé Discours sur la servitude volontaire. Selon lui toute soumission d’un individu ou d’un groupe à une autorité ne résulte pas de l’exercice d’un pouvoir autoritaire, d’une forme d’abus qui s’exprimerait dans un rapport de forces entre un pouvoir et ses sujets, mais d’un asservissement volontaire de chaque sujet à l’autorité qui l’asservit. Plus encore, aucun pouvoir ne pourrait s’exercer sans cette adhésion volontaire de chacun au processus d’asservissement.

Ce qui valait pour le pouvoir des monarchies absolues vaut aussi aujourd’hui pour la dictature que nous subissons. Quelle que soit la sophistication de ses méthodes de fascination et de manipulation, quelle que soit son degré de maîtrise des outils scientifiques et technologiques destinés à nous contrôler, celle-ci n’aurait aucun pouvoir sur nous si nous ne consentions à nous laisser asservir.

Ce que nous subissons, et cette incapacité des masses à s’éveiller et se dresser contre une imposture et un pouvoir illégitime, ne résulte donc pas d’une faiblesse, d’un rapport de forces qui nous rendrait vulnérables et malléables par la contrainte, mais d’un refus de la liberté. Et d’un consentement volontaire au sort qui nous est fait.

Malgré toutes les souffrances, toutes les humiliations que la soumission volontaire à une autorité induit, celle-ci est en effet beaucoup plus confortable à assumer pour un très grand nombre que le choix de faire usage de sa liberté et de sa capacité à créer de la réalité pour s’inventer un autre destin commun.

En d’autres termes une majorité d’entre nous aujourd’hui préfèrent reproduire le schéma qui consiste à abdiquer de son libre arbitre pour s’en remettre entièrement à une autorité, en acceptant le jeu de dupes selon lequel celle-ci nous promet d’assurer notre subsistance, de garantir notre santé, notre sécurité et nos droits élémentaires. Nous sommes conscients que nous avons plus à y perdre qu’à y gagner, mais nous acceptons ce deal mensonger par paresse, par lassitude, par défaitisme ou par duplicité. Et beaucoup se joignent à la chasse aux sorcières qui désignent ceux qui s’insurgent contre ce marchandage comme les vrais responsables des malheurs et humiliations que nous consentons à subir.

Qu’avons-nous à gagner en rendant complices de cette magistrale imposture ? Plus encore qu’une illusoire sécurité, ce que nous tentons de nous acheter dans ce marché de faux-semblants c’est une sorte d’impossible absolution pour la culpabilité qu’une telle trahison de nous-mêmes engendre.

Car beaucoup savent au fond d’eux-mêmes qu’ils collaborent volontairement à un mensonge. Mais comme dans toutes les dystopies orwelliennes fondées sur une inversion complète des valeurs où le mensonge, c’est la vérité[i], on ne peut se libérer de la culpabilité qu’engendre le crime de complicité à un mensonge d’Etat qu’en surajoutant un autre mensonge. Jusqu’à renoncer totalement à toute capacité de discernement éthique au profit d’une fidélité aveugle à la Pravda définie par le pouvoir. La soumission absolue devient alors la marque de l’existence sociale. Car il n’est aucune réalité individuelle, aucune identité, aucune vérité qui ne puisse se définir à partir du libre arbitre individuel, en opposition au Collectif englobant, à la Pensée unique totalitaire et totalisante.

Acquiescer volontairement à ce marchandage, c’est renoncer définitivement à toute individualité. Et donc à toute conscience qui procède du soi et non d’une assignation identitaire.

L’esclavagisme transhumaniste

C’est exactement ce qui au cœur du projet transhumaniste. Lequel n’est pas seulement une volonté de réduire toute expérience humaine à sa part matérialiste et fonctionnelle, mais aussi de nier toute réalité à ce qu’on nomme l’esprit. De réduire la conscience humaine à une somme d’interactions chimiques dans le cerveau, et donc à des mécanismes parfaitement contrôlables, assimilables et façonnables selon une vision utilitariste. Réduire l’homme à une fonction. Nier toute part d’identité individuelle qui ne soit pas subordonnée au Collectif. Et interdire tout exercice de la conscience selon le libre arbitre. Et pour cela contrôler chaque conscience individuelle grâce aux intelligences artificielles pour en cartographier et en ordonner les moindres recoins.

Ce rêve fou qui est au cœur de l’expérience de Matrix, c’est l’avenir que certains rêvent pour nous. Et dans lequel nous nous laissons assimiler en collaborant par nos lâchetés et nos renoncements à cette folie. C’est la fin programmée de toute humanité. Et surtout du dépassement des consciences individuelles prisonnières des conflits mimétiques dans une entité beaucoup plus vaste qui est la conscience collective.

L’assimilation dans la conscience du Collectif, et la fusion avec l’intelligence artificielle qui en constitue l’aliénation et la caricature, c’est le contraire exact du saut qualitatif que nous sommes sur le point de réaliser collectivement, à savoir l’Eveil et l’unification de la conscience collective. Et pour que chacun puisse être assimilé à ce collectif, il faut que chacun renonce à son pouvoir créateur de réalité, c’est-à-dire à se définir comme une conscience et non une fonction.

Loin de nous assurer la paix en nous exonérant de toute responsabilité et de toute culpabilité, l’alternative qui se présente à nous en définitive se résume à un choix très étroit : faire le pari de la vie, en nous laissant dépasser par la conscience supérieure qui nous englobe tout en nous maintenant libres, collaborer consciemment à un devenir commun en renonçant à la prétention égotique de nous ériger comme source unique de notre identité. Ou signer purement et simplement notre arrêt de mort en tant qu’êtres conscients en nous rendant esclaves d’une infime minorité qui nous contrôle sans jamais se révéler ouvertement, puisque ce contrôle s’exerce par le pouvoir anonyme des intelligences artificielles qui pilotent le système dans lequel nous ne sommes plus que des fonctions interchangeables.

Au milieu de ce carrefour existentiel, de cette crise identitaire où nous nous sentons tous prisonniers, le transhumanisme représente la voie la plus sûre vers la déshumanisation la plus absolue. Certainement pas une voie vers la survie de la conscience dans une illusoire « immortalité » permise par le progrès de la technique, ni la promesse d’un dépassement des limites de l’humain par l’adjonction de nouvelles facultés sous l’angle de l’utilité ou de la fonctionnalité matérielle. Son contraire exact, c’est la sublimation de la conscience individuelle dans l’expérience vécue collectivement et en pleine conscience de la vraie nature de la réalité dans laquelle tout est relié, non-séparé et donc sans rivalité mimétique, mais au contraire uni, participant et signifiant, créateur de sens et de réalités toujours plus complexes et élevés.

Refuser de reconnaître cet enjeu, c’est refuser tout simplement de vivre, d’êtres humains, de faire corps avec l’aventure de toute l’humanité, renoncer à tout devenir collectif et nous assimiler au non-être, c’est-à-dire à la matière qui n’a aucune existence, aucune réalité sans une conscience pour la nommer, l’observer, la contempler, lui donner du sens et interagir avec elle.

Retrouver le Sens

Science sans conscience n’est que ruine de l’âme. Tout savoir, toute pratique qui prétend imposer au réel sa logique ou le contraindre à ses fins est vaine si elle nie la conscience qui lui préexiste. Et tout savoir qui se limite à une technique selon des critères d’utilité et d’efficacité sans poser la question du sens finit par ruiner notre partie sensible qui est notre vraie nature. Car l’existence est avant tout le lieu de l’expérience, de l’épreuve. Celui où nous faisons l’expérience consciente de Qui nous sommes et éprouvant notre rapport à la réalité que nous faisons exister par nos choix.

Si nous renonçons à être des créateurs de sens nous devenons de simples robots. Des robots qui peuvent s’avérer très performants dans l’ordre de la production et de la transformation formelle, mais qui jamais ne pourront accoucher d’un semblant de sens, de valeur.

Plus que jamais n’ayons pas peur. Embrassons le réel à bras le corps. Epousons la réalité dans tous ses aspects les plus enthousiasmants et les plus terrifiants au lieu de nous réfugier dans des mondes virtuels auxquels nous donnons une consistance illusoires en renonçant à notre âme. En créant des égrégores immatériels en lieu et place de toutes les réalités vivantes que nous côtoyons. En créant des illusions de plus en plus complexes pour nous évier de nous confronter aux réalités bien vivantes que nous appréhendons. Et en donnant au Néant l’apparence de la vie par crainte de nous jeter dans la vraie Vie. Avec comme seule valeur étalon de toutes les autres valeurs mais que nous ne pouvons posséder ni contrôler nous-même le dieu Argent. Un dieu immatériel, sans aucune consistance et totalement arbitraire, mais en qui nous acceptons de remettre nos vies, nos identités, notre avenir et même nos corps.

L’humanité est aujourd’hui à ce point crucial où elle doit décider d’assumer consciemment son pouvoir de créateur de valeurs pour le bien de tous. Ou de renoncer à ce pouvoir pour s’en remettre totalement à une Antivaleur et à ceux qui en sont les maîtres. Elle doit choisir entre la fascination de l’abîme qui l’aspire vers le Néant ou l’appel des cimes qui l’attirent vers les plus hautes réalisations spirituelles et une conscience plus large, plus unifiée et pacifiée d’elle-même.

Quelle est la conscience d’une chenille au moment d’entrer dans sa chrysalide, et qui ne sait pas encore qu’un jour elle deviendra papillon ? Suit-elle son inclination naturelle vers la transformation, qui est le principe-même de la vie ? Ou bien se crispe-t-elle, refuse-t-elle d’entrer dans sa chrysalide, et prétend-elle rester toujours une chenille rampante, alors qu’elle ne l’est déjà plus ? Au risque en s’accrochant à sa tige de se faire vite gober par le premier oiseau qui passe à sa portée.

Nous sommes des chenilles dont beaucoup ignorent qu’ils seront un jour des papillons. Ils l’ignorent ou refusent de le savoir parce qu’ils n’en ont pas conscience de leur vraie nature. Ils croient être destinés à n’être éternellement que des êtres rampant maladroitement à la surface de la terre, alors qu’ils sont promis à rejoindre les cieux. Ou bien parce qu’on les trompe, qu’on leur ment en leur faisant croire que les cieux n’existent pas, qu’aucune chenille de s’y est aventurée, que toute volonté de les rejoindre est vouée à l’échec. A moins peut-être qu’ils ne fassent allégeance et qu’on les équipe d’ailes artificielles en métal, dont ils apprendront à se servir pour mimer le vol des espèces conçues pour vivre dans les airs. Mais ils retomberont fatalement sitôt qu’ils cesseront de faire allégeance au Collectif qui leur garantit de telles prouesses pour dépasser les limites de leur condition naturelle.

Choisir d’être asservi au Collectif plutôt qu’à la Nature et à ses lois, voilà le rêve au cœur de l’utopie transhumaniste.

La seule manière d’échapper à ce piège c’est de renouer avec notre part divine et son potentiel infinie de création. Nous en nous érigeant comme des dieux comme la Nature et contre son Créateur. Mais en reconnaissant que nous sommes de dieux créateurs à l’image du Dieu Créateur. Des origines à l’image de l’Origine et jamais séparées d’elle.

Refuser d’acquiescer à cette réalité, c’est renoncer à Qui nous sommes. Renoncer à notre capacité à faire reculer nos limites apparentes pour nous réinventer dans un devenir commun plus grand, plus libre, plus fécond et plus riche de sens.

Cet avenir existe déjà. Pour le réaliser, il nous suffit de dire Oui. Car comme l’asservissement la fin de l’asservissement, le Salut ne peut ne peut procéder que d’un consentement. Toutes les virtualités sont à notre portée, les meilleurs comme les pires. Il nous suffit de les identifier et de faire ce choix conscient de dire Oui à l’une en renonçant aux autres pour que celle-ci devienne notre expérience commune.

Alors qu’on y croit fermement ou non, tant qu’à faire, choisissons le meilleur avenir possible plutôt qu’une illusion et un mensonge auxquels nous faisons semblant d’adhérer en cédant au cynisme et au désespoir.


[i] L’un des fondements idéologiques de l’asservissement des individus propre à la dictature totalitaire dépeinte dans le roman de George Orwell 1984. Repris dans l’analyse qu’en fait Michel Onfray dans son essai Théorie de la dictature.

[i] Expression reprise de l’historien Yuval Noah Harari pour parler de l’avenir de l’humanité et utilisée par Laurent Alexandre lors d’une conférence à l’Ecole Polytechnique sur le transhumanisme (2019).